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Kayalias

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Tout ce qui a été posté par Kayalias

  1. Kayalias

    Le Royaume du Chaos [TERMINÉ]

    [quote]It's a good day to die [/quote] Warcraft II non ?! [quote]Fichtre. Fouchtre. Un navire qui change de nom en pleine traversée : serait-ce une erreur d'appréciation de mes sens égarés ? [/quote] Merci pour ces rappels, il semblerait que je sois parfois distrait />/> . Les fautes de français sont corrigées. Merci pour tous vos commentaires et place à la suite ! [b][center]***[/center][/b] Le vainqueur du duel fit mine d'abattre son arme sur un ennemi imaginaire. Le long du tranchant, des perles rouge vif furent expulsées, maculant un peu plus l'arène, de sang frais. — Je me présente à vous, Seigneur Kazak, maître de ces terres sous l'égide de notre Dieu Khorne, l'insatiable. D'un bond improbable au vu de sa carrure massive, le Seigneur en question franchit le fossé qui le séparait de Malékith. Dès lors, tous ses sbires s'agenouillèrent et les yeux noirs du Roi Sorcier se mirent à pétiller d'une étrange lueur. Il lui semblait déjà connaître son interlocuteur, alors qu'il n'en était rien. Son coeur battait d'excitation et ses doigts s'agitaient nerveusement. Kazak dominait l'elfe par sa taille et par la largeur de ses épaules. Son visage lui rappelait celui des hommes de Norska. Une chevelure sombre, épaisse, semblable à une crinière recouvrait son crâne massif. Un front osseux, un nez épaté et une large bouche aux contours gelés conféraient au Seigneur une allure autoritaire. Sa barbe hirsute tombait en cascade le long de son torse musculeux, lui-même recouvert d'une armure cramoisie. Les bras du guerrier étaient déraisonnablement larges et nus. Différentes ondes de magie gonflaient ses membres supérieurs, depuis les trapèzes jusqu'aux phalanges. Continuellement, ses veines se gorgeaient de puissance. Malékith ne se laissa pas déstabiliser, ni par la stature de son adversaire ni par les manières étonnamement courtoises dont il faisait preuve. L'elfe ne fit qu'un pas avant de tomber sous l'empire d'une étrange pulsion : trancher la tête du Seigneur et lui arracher le coeur. Cet acte, il le savait, serait lourd de conséquence. Une horde déchaînée de crocs et de griffes, déferlerait sur lui, à l'instant même ou il tirerait sa lame. Malékith refréna en bon esprit ce désir soudain et inexplicable. Il s'adonna de mauvaise grâce à la politesse d'usage. — Vous êtes le Seigneur Malékith, n'est-ce pas ? Votre réputation vous précède, dit le maître des lieux. — En effet, Seigneur Kazak, je ne puis cependant en dire autant de la vôtre, rétorqua le Prince. A la suite de ces mots, des secousses de rire secouèrent le guerrier. Ses rires furent repris par les grognements de la foule. — Cela ne me surprend, Seigneur Malékith. Si la guerre agite votre monde, sachez que le nôtre ne connaît qu'elle. Nos plus éminents généraux se doivent de veiller nos terres où la menace y est permanente. Ceux que vos armées mortelles ont affronté et craint, n'étaient hélas bien souvent que les plus faibles d'entre nous. Ici, nous nous amusons beaucoup de la postérité que vous accordez à nos « champions » défaits, ainsi que du triomphe que vous en tirez. Les ricanements des écorcheurs alentours s'accentuèrent et le malaise s'épaissit dans le coeur de l'elfe. Ce dernier contre-attaqua : — Qu'attendez-vous de moi ? S'enquit-il, furieux. — Rien qui ne vous soit impossible. Notre Dieu se soucie peu de la provenance des crânes mais ne saurait tolérer que l'afflux d'âmes se tarisse. Il pointa son gantelet en direction de l'inquiétante créature qui surplombait la montagne d'airain. — Seigneur Malékith, ne voyez-vous pas par delà ces collines l'ost démoniaque ? Ne sentez-vous pas la chaleur infernale des forges et l'odeur âcre du sang répandu sur la plaine ? L'invasion est en marche, rien en vôtre monde ne saurait l'arrêter. Ne me faîtes pas croire que vous l'ignoriez. Vos thaumaturges sondent notre univers et vous ont conté leurs visions. L'heure de la revanche a sonné. Malékith sentit une haine qui grandissait à la mesure de son impuissance. Il perdait petit à petit le contrôle de lui-même. L'environnement chavirait autour de lui. Des envies de meurtre l'enivraient. — Je veux que vous prépariez notre invasion depuis l'autre monde. Autrefois, les elfes d'Ulthuan, menés par votre père nous ont opposé une certaine... résistance. Les choses ont changé, n'est-ce pas ? ironisa le Seigneur Kazak. Aujourd'hui, vous haïssez ces elfes presque autant que nous. Ce que je vous demande est simple : débarrassez-nous d'eux une fois pour toute et peut-être que nos dieux reconnaissants vous accorderont le commandement de l'île, sous leur tutelle, bien entendu. — Quelles sont mes garanties ? s'enquit l'elfe sans ciller. — Je vous garantis l'éradication totale de votre peuple, de la dernière femme au dernier enfant. Si vous refusez ma proposition, tous ceux que vous chérissez seront passés au fil de l'épée. Par ses paroles, le Seigneur Kazak révéla sa véritable nature, impatiente et brutale. Malékith ne croyait pas une seule de ses promesses. Les dieux sombres sont rancuniers et manipulateurs. Ils n'avaient pu omettre que les premiers Druchii s'étaient dressés en première ligne pour repousser l'invasion démoniaque. Tôt ou tard, les héritiers de Nagarythe payeraient. Convaincu de cela, l'elfe chercha à gagner de précieuses secondes, afin de mettre à profit les informations qu'il venait de glaner ; il en fut incapable. Subrepticement, il sentit sa conscience glisser vers le néant, comme si une seconde entité, impatiente elle-aussi, se l'appropriait. Il ne perçut dés lors que quelques bribes de la conversation. — Tâchez de faire mieux que la dernière fois... Votre mère incapable... malgré un don de notre dieu... Quand le Roi Sorcier revint à lui, ses bottes noires foulaient le sol de l'arène. Il contempla le spectacle tout autour de lui, ne vit qu'une foule de démons féroces prête à l'engloutir. Le Seigneur Kazak ôta son heaume, le confiant à un serviteur cornu. Contre son gré, Malékith fit de même. Il voulut protester contre cette action qui n'était pas la sienne, mais une force invisible paralysait son esprit. Une voix caverneuse le harangua soudain. « Nous voilà si proches du but, vous allez m'obéir maintenant ! ». Cette voix était reconnaissable entre toutes. Il s'agissait de Festlok, le serviteur de Nurgle qu'il avait rencontré dans la crypte, tandis que l'ost de Dame Sharaz le pourchassait. Un duel de volonté s'engagea au sein du crâne de l'elfe. — Festlok ! Je pensais en avoir fini de toi. Je t'ai sauvé et tu m'as trahi ! pesta le Roi Sorcier. — Il suffit, jeune Prince, économisez vos forces et écoutez moi, avant qu'il ne soit trop tard, répondit calmement le démon. — Tu as bafoué ma confiance, possédé mon corps et condamné mon peuple à l'extermination. Et tu voudrais en plus que je boive tes paroles ? rugit-il. — Par pitié, Prince Malékith, écoutez-moi ! Avant de mourir, j'ai prié père Nurgle de m'accorder une seconde chance. Je voyais en vous une opportunité, celle de nous débarrasser du tyran. — Tu m'as utilisé tel un instrument, un instrument que tu as conduit à la mort ! — Votre vision de la réalité est partielle, Prince Malékith. C'est moi qui ai pansé vos plaies, vous ai indiqué la voie dans le désert. Moi encore, qui vous ai délivré des griffes de Sharaz et ses servants. Sans moi, n'auriez-vous pas péri cent fois ? Vous étiez la seule et unique chance dont je disposais pour libérer mon peuple. Il me fallait votre force, votre agilité et votre ruse . Une voix puissante les tira de leur querelle interne. Il s'agissait de celle du Seigneur Kazak qui descendit au coeur de l'arène. — Quelle déception, Prince Malékith. Vous suivrez le même destin que votre père. Il déploya sa puissante hache puis se positionna en garde, le buste courbé et le pied gauche légèrement en avant. Festlok, l'ancien porte-peste profita de ces quelques instants pour murmurer à son hôte quelques avertissements. « Soyez prudent, sa sauvagerie est sans égale. Ne le laissez pas pénétrer votre garde. Je tâcherai de vous assister comme je le peux. Courage, jeune Prince ». Ce dernier grogna plusieurs insultes en Druk Eltharin à son démon intérieur, puis se mit en garde à son tour. Les deux protagonistes se jaugèrent mutuellement quelques courtes secondes, avant que le Seigneur Kazak se précipite sur son adversaire. Le Roi sorcier fut surpris par tant de vivacité et se contenta d'esquiver, plutôt que de parer les moulinets fulgurants. Festlok n'avait pas menti, le guerrier qui lui faisait face oubliait toute élégance en combat et frappait en tous sens, tel une bête effroyable. L'homme asséna une pluie de coups mortels et Malékith fut contraint de reculer encore et encore, jusqu'à se retrouver bien trop proche des pieux horizontaux qui délimitaient le périmètre de l'arène. Un seul geste puissant non évité et l'elfe finirait empalé sur l'un de ces rondins. Il jugea bon de se décaler vers la droite, afin de se repositionner au centre de la place. Malheureusement pour lui, il ne vit pas le genou vicieux qui le toucha au visage, lui déboîtant la mâchoire. Il n'eut pas le temps de récupérer, que le guerrier bondit à nouveau. Cette-fois ci, Malékith ne se laissa pas surprendre et contre-attaqua immédiatement. Sa lame bloqua la hache de son adversaire en début de course, puis son pommeau entra en contact avec le visage de l'homme, lui brisant deux dents au passage. Cela eut pour conséquence de rendre le guerrier fou d'une rage, dont la hache fut le prolongement. Elle tournoyait dans l'arène comme une tempête d'acier inarrêtable. Malékith ne pouvait en dire autant. Il fatiguait. Chaque coup qu'il portait était minutieusement pensé, car sa concentration était quasi-exclusivement tournée vers l'esquive. Épuiser son adversaire ne semblait être la stratégie la plus pertinente et il se décida à prendre d'avantage de risques. Au plus fort de la tempête, il porta un coup de taille à hauteur du genou afin d'obliger le guerrier à baisser sa garde. L'objectif fut atteint et Malékith porta sans attendre un second coup de taille, afin de sectionner l'avant bras du Seigneur Kazak. Celui-ci se redressa à la stupeur générale et l'épée se heurta finalement au flan, balafrant l'épaisse armure d'adamantite. Au même instant, l'immense hache fendit l'air de tout son poids mais Malékith fut trop proche pour l'esquiver. Il tenta tant bien que mal de bloquer cet instrument de mort et crut l'espace d'un instant que ses poignets voleraient en éclat. Il fut à cet effet propulsé plusieurs mètres en aval et Festlok en profita pour intervenir. La paume droite de Malékith s'ouvrit à l'encontre du guerrier et il en émana un essaim de mouches sombres. C'était une ouverture inespérée et l'elfe redoubla de vigueur. Tandis que les mouches obstruaient la vision du Khornite, il en profita pour frapper une seconde fois au genou. L'homme s'affaissa et ne réalisa pas tout de suite qu'une épée venait de trancher son cou. D'un geste sec, Malékith détacha sa tête et ses yeux vides roulèrent quelques instants dans leur orbite, avant de comprendre qu'eux aussi devaient mourir. A bout de souffle, le Roi Sorcier ressentit une immense satisfaction. Un craquement se fit entendre et sa mâchoire ne sembla plus si douloureuse. Il s'agissait du fruit de Festlok qui exultait et se lovait confortablement en son abdomen. Le triomphe ne fut que de courte durée. Une onde de choc terrifiante retentit et plaqua l'elfe au sol. L'immense créature s'agitait sur son trône d'airain. Leur champion tombé, les sanguinaires perçurent instinctivement la fureur de leur Dieu et se ruèrent à l'encontre du meurtrier. Malékith ressentit une intense douleur à la poitrine, suivie d'une forte nausée. L'essence de Festlokse désagrégeait en lui. — Festlok ! s'exclama Malékith, effrayé. — Le tyran est tombé, soupira le démon. D'autres prendront sa place, mais nous pourrons nous reconstruire. — Que dis-tu là ? Les hordes nous assaillent ! — En cet instant je ressens la joie de père Nurgle. Il m'appelle depuis l'éther. Je regrette, mais ne puis vous porter d'autre secours. Le démon semblait comme transcendé et son essence scintillait en poussière d'étoiles aux ombres argentées. Elle surplombait désormais la masse rouge de crocs et de griffes qui se ruait sur le Roi Sorcier. — J'ai eu tort de t'achever dans la crypte, va au diable félon, ajouta-t-il, tandis que les démons frénétiques sautaient dans l'arène. — Ne dites pas de sottise, jeune Prince. Je vous ai défendu comme je l'ai pu. J'ai même nourri de la sympathie à votre égard. N'ayez pas peur de la mort, elle n'est que le commencement. — Je n'ai que faire de tes homélies, traître ! — Voyons, n'auriez-vous pas agi de la même manière que moi, si vous aviez été à ma place ? Que vous disais-je ? [i]Au fond, vous et moi ne sommes pas si différents[/i]. Cette phrase ironique sonnait le glas de Malékith. Il sentit qu'on le tirait brusquement en arrière et comprit que les démons étaient sur lui. La foule le désarma puis maintint fermement chacun de ses membres prisonnier. Le reflet de Festlok le salua une dernière fois, avant de se diluer dans les astres moribonds. La dernière chose que vit Malékith avant de perdre conscience fut le tranchant imparfait d'une hallebarde, brandie au dessus de son crâne. Il crut entendre dans un souffle les dernières paroles du serviteur de Nurgle. — Ne vous tourmentez-pas, jeune Prince, il semblerait qu'un gardien infiniment plus puissant que moi vous protège, disait-il.
  2. Kayalias

    Le Royaume du Chaos [TERMINÉ]

    [quote]Mais étrangement, l'histoire de malékith aux royaumes du chaos, m'a fait penser aux aventures de gulliver... [/quote] Rien que cela ? /> [quote]Bon c'est du tout bon en tout cas pour ce passage ! Il a eu chaud avec l'espèce de lit ! Au début, fais gaffe néanmoins, on a l'impression qu'il part de la maison quand on se met à le suivre alors qu'en fait, il reste bel et bien là.[/quote] C'est rendu plus clair, Inxi. Voici la suite. Écrire du Khorne sur Vivaldi : ça n'a pas de prix. [center]***[/center] [i]En terres démoniaques...[/i] Esseulé sur la plaine désolée, Malékith contemplait la scène la plus terrible qu'il soit. Bâtie à même la roche, la forteresse d'os s'étendait sur des milles et des milles. Ses remparts acérés semblaient être les crocs d'une gueule gigantesque dans laquelle il s'apprêtait à plonger. Derrière elle, un trône d'airain colossal perçait le ciel, surplombant une montagne débordante de crânes. Certains roulaient du sommet de la montagne pour s'écraser en kyrielles de fragments d'os, à la base du monument. Les tempes de Malékith lui semblèrent s'embraser quand il porta regard sur la créature assise sur le trône. Il ne distinguait que les contours musculeux du membre inférieur, recouvert d'une peau rougeâtre, flamboyante. D'un côté de la pile de crânes, reposait le sceptre de la divinité. Il s'agissait d'une hache aux proportions démesurées, qui n'était pas faîte pour trancher les hommes mais les continents. Cette artefact titanesque devait être celui qui avait fait trembler la terre quelques minutes auparavant. Une seule certitude obnubilait Malékith : en cette forteresse il rencontrerait son destin. Le vacarme des gardes gagnait en puissance à mesure qu'il approchait de la herse. Lorsque celle-ci fut franchie, l'elfe put enfin distinguer l'horreur qu'il devait surmonter. Une armée d'humanoïdes sauvages, à visage de bouc et au tempérament de feu acclamait sa venue d'une frénésie grandissante. Plusieurs fois au cours de sa longue vie, le Roi Sorcier avait combattu ce genre de créatures mais il découvrit là, la plus gigantesque formation qui lui eut été donnée de voir. Des centaines de milliers de hallebardes semblaient prêtes à ravager le vieux monde. Aucune armée mortelle ne semblait de taille à affronter ces démons, non pas constitués de chair et d'os mais faits de haine et de rage. Les démons l'accueillirent par divers beuglements menaçants. Melékith n'avait jamais mis les pieds en cette sombre cité. Il semblait pourtant connaître à la perfection le dédale d'allées et de huttes, comme s'il en avait rêvé jadis. Un claquement sec lui indiqua que la herse se refermait derrière lui. Il ne put s'empêcher de frémir, mais continua coûte que coûte sa marche aveugle. Il errait, cherchait [i]quelque chose[/i] mais ignorait quoi. Cette quête déraisonnable le lui apparaissait d'autant plus, qu'il ne subissait aucune entrave dans ses mouvements. Il fut le premier surpris de se voir épargné par les sauvages, dès l'instant où il eut franchi les portes de la citadelle. Ce n'était cependant pas pas l'envie qui manquait aux créatures. Elles tremblaient littéralement d'excitation à l'idée qu'un mortel puisse pénétrer en leur territoire. Celui-ci devait être exceptionnel où exceptionnellement fou et tous voulurent le défier. Leur contenance de rigueur semblait émaner d'un ordre supérieur, interdisant toute brutalité à cet ôte si particulier, du moins pour le moment. Malékith perçut plusieurs gémissements de frustration tout autour de lui, semblables à ceux de chiens rôdant sous la table en quête de nourriture. « Qu'ils viennent me chercher », ironisa silencieusement l'elfe. Ce dernier traversa sans encombre l'allée centrale, couverte d'une épaisse couche de sang craquelé. Aucun garde ne s'interposa non plus, lorsqu'il parvint au jardin. Une forêt d'arbres morts dressés en l'honneur du Dieu du sang imploraient le ciel de leurs branches torturées. Il n'était point de feuillage, seulement des lambeaux de chair dégoulinante. Malékith franchit le jardin sous une pluie de sang qui ruisselait le long de son armure. Ces innombrables gouttes tombaient continuellement, si bien que le sol dégorgeait, ne pouvant les absorber toutes. Quelques rares plantes parvenaient à survivre au milieu des marres cramoisies, des sumacs vénéneux pour la plupart. Ils naissaient des sillons creusés à la hâte, de petits ruisseaux sanguins, qui se jetaient dans de plus grandes rivières, elles même se jetant dans les fleuves extérieurs, constitutifs des douves. Des douves qui ne s'assécheraient probablement jamais. C'est du moins cette évidence qui hantait l'esprit du Roi Sorcier. Jamais dans ses cauchemars les plus fous, n'avait-il imaginé l'existence de ces pâturages sanguinolents, encore moins le cauchemar de les fouler. Un instant, il se remémora les parcs de Dame Sharaz, leur décadente beauté et le sentiment de sécurité qu'ils lui conféraient. Il repensa fugacement aux roses, à l'une d'elle en particulier. Immanqueblement, les gouttes de sang oblitérèrent le visage brisé d'Alyndra. Malékith poursuivit son chemin, tandis qu'une infinité de monstres le suivaient du regard. Le malaise grandit quand il atteignit la forge, une sorte de fosse béante, illuminée de flammes infernales. Le brasier semblait animé d'une fureur et d'une énergie vivante et créatrice. Plus imposants que les simples gardes, de grands être cornus alimentaient les flammes insatiables à grands coups de pelletées d'un combustible inconnu. L'un d'eux croisa le regard de l'elfe. Malékith put y lire une cruauté pure. S'il lui avait été ordonné, la créature aurait jeté le Prince tout entier dans les flammes. D'autres acolytes de plus petites statures coulaient les armes noires qui viendraient armer la marrée naissante de combattants. Des haches, des hallebardes, des piques. La facture de ces lames semblait être de piètre qualité, mais l'on devinait aisément la puissance terrible qu'elles renfermaient. Chacune d'entre elle était comme habitée, habitée d'une âme propre. Tous ces instruments de mort étaient nés des flammes effroyables de Khorne. Les forges brûlaient continuellement. L'épais manteau de fumée qui se dégageait du brasier recouvrait le ciel, condamnant la cité à l'obscurité permanente. La seconde chambre de la forge se fondait dans la partie supérieure des écuries. L'on y coulait un alliage fumant, probablement de l'airain à même la chair d'énormes bêtes quadrupèdes. Le métal fondu se solidifiait instantanément au contact de la peau, leur arrachant des hurlements terrifiants qui résonnaient entre les baraquements. Les bêtes fulminaient, puis étaient relâchées dans une petite cours, où la souffrance leur faisait perdre la raison. Certaines chargeaient toutes cornes dehors, d'autres agonisaient au sol, traînant leur corps calciné sur quelques mètres de plus. Malékith n'en avait pas la certitude, mais il crut apercevoir le geôlier chevaucher l'un de ces mastodontes. Saisi d'effroi, il poursuivit sa route, longeant les casernes. L'on entendait le fracas du dehors. Quelques yeux noirs, profondément incrustés dans les orbites sinistres, scrutaient l'embrasure de fenêtres rustiques. Tous guettaient le mortel. Ils le reniflaient de leurs larges naseaux et luttaient violemment contre leur instinct de carnage. Certains se battaient entre eux pour exorciser le mal qui les rongeait. En ces terres démoniaques, tout combattant trop faible n'avait pour but que d'être occis. Il n'y avait pas d'entraînement, pas de seconde chance. On combattait avec pulsion et furie, jamais avec maîtrise et dignité. Presque encerclé par la foule démoniaque, Malékith accéléra le pas, avant d'être surpris par plusieurs aboiements furieux. Il se plaqua contre les ossements d'une hutte, puis jeta un regard prudent dans l'angle, s'attirant les moqueries des gardes alentours. Plusieurs molosses qu'il avait éliminé à l'extérieur de la forteresse s'étranglaient sur leur propre collier. Les créatures avait flairé l'elfe et trépignaient d'impatience. Les chaînes qui les retenaient semblaient au bord de la rupture. Malékith les contourna, vigilant, et longea d'autres casernes, sans jamais détourner le regard de ces créatures démoniaques. L'elfe ressentit soudain l'impact d'une main bestiale qui lui fit perdre l'équilibre. Il glissa le long d'un remblai de terre battue. Quand il reprit ses esprits, il constata avec stupeur que les gardes s'amassaient, pour former un cercle parfait autour de lui. Il s'adressa de la sorte à celui qui l'avait bousculé. — Lève une fois encore la main sur moi et ton crâne rejoindra la pile de ton Dieu tutélaire. La bête ricana telle une caricature grossière du genre humain. Encouragé par ses comparses, il sortit du rang, déterminé à corriger l'elfe. Son arrogance le perdit. Une lame sombre lui trancha la gorge, peu avant de lui perforer l'abdomen. Des cris gutturaux vinrent agiter l'assemblée et l'ordre d'épargner le Prince fut plus ténu que jamais. De nombreuses bêtes incontrôlable sortaient puis rentraient dans le rang, toutes désireuses de venger leur frère tombé. Le cercle se refermait d'avantage sur Malékith qui ne tenait plus que la distance de son épée entre lui et ses opposants. Au sommet du promontoire, il risqua un léger coup d'oeil derrière lui. Deux combattants massifs s'affrontaient au coeur d'une arène. L'un semblait en grande difficulté, tandis que l'autre assénait des coups de plus en plus violents du tranchant de sa hache. Un instant, l'on crut que le participant au sol allait se dégager, mais ce ne fut qu'une feinte de l'homme à la hache qui profita de cet instant de faiblesse pour lui fendre le crâne en deux. De puissantes acclamations démoniaques se firent entendre, y compris sur la butte. Le vainqueur couvert du sang d'un autre s'y tourna à peine essoufflé, puis déclara au Roi Sorcier : — N'est-ce pas une belle journée pour mourir ?
  3. Kayalias

    Enfin, je t'ai retrouvé.

    [center][size="5"][b]La vieille Giselle[/b][/size][/center] Au fond de la cahutte, un combat inégal opposait le petit poêle au rude vent boréal. Muni d'un tison ardent, un homme voûté par l'âge tentait de ranimer le feu. D'un effort pantomime, il ajouta quelques buches à la gueule d'acier puis laissa le confortable fauteuil supporter le poids de ses années. A ses pieds sur le tapis aux poils doux, un enfant qui devait atteindre les neuf printemps tout au plus gisait recroquevillé sous une épaisse peau d'ours. Les phalanges et le nez glacés, son petit corps s'animait de tremblements par intermittence ; mais mu par une certaine fierté, le bambin imitait son grand-père et endurait l'hiver dans un silence digne. Celui-ci craqua une allumette avant d'inspirer une longue bouffée d'un délicieux poison. Alors seulement, il brisa le silence : « J'admire ton courage gamin. A ton âge, jamais je n'aurais pu supporter ce froid qui nous glace jusqu'aux os sans esquisser l'ombre d'une plainte. - Mais... grand-père, à mon âge tu vivais dans les terres du sud n'est-ce pas ? ». La mémoire sélective du petit était son va tout. S'il venait un jour à radoter, elle serait son meilleur rappel. « C'est exacte, le climat ne ressemblait pas à ce que tu connais ici. Le soleil brûlait les champs et l'air sec asséchait notre gorge », conclue-t-il en balayant de sa main une étendue invisible. La flamme du souvenir brillait à présent au fond de ses yeux. « Je me souviens des jours ensoleillés, je me souviens du temps ou j'ignorais encore le temps ». Son ton devint laconique avant de retrouver sa jovialité naturelle. « La pensée des jours estivaux vient d'éveiller un vieux souvenir en moi. T'ais-je déjà raconté l'histoire de la vieille Giselle ? - Non Grand-père rétorqua le garçonnet, secouant sa frimousse blonde. - Tant mieux alors, tu es bel et bien le garant de ma sénilité ! », dit-il révélant de profondes pattes d'oies dessinées par le rire. « Quand j'avais ton âge, mon père - tout comme le tiens aujourd'hui - répondit à l'appel des armes afin de défendre nos frontières. Je fréquentais alors une bande de gosses qui avaient plus ou moins mon âge. Nos mères soutenaient l'effort de guerre et travaillaient dur aux champs, nous étions en quelque sorte livrés à nous même. Ô rien de bien méchant rassure toi mon garçon, seulement quelques plaisanteries bon enfant. Le village était assez petit et les occupations plutôt rares. Notre activité préférée consistait à emmerd... - Grand-père ! - A embêter, comme je le disais, la vieille Giselle. Ah! Quel personnage incroyable, si seulement tu l'avais vu ! Ronde comme un croissant chaud, elle arborait toujours un tablier à pois verts. Une épaisse crinière rousse surmontait sa tête flasque et une bouche de crapaud à laquelle manquaient plusieurs dents couronnait ce visage déjà fort laid. La rumeur disait qu'autrefois elle fut une très belle femme, mais crois moi, à mon époque personne n'en aurait voulu ! ». Il accompagna sa phrase en rejetant une voute de fumée vers la toiture. « Suite à la mort de son mari tombé à la bataille, la vieille Giselle comme on l'appelait est devenue taciturne et ne sortait plus beaucoup de chez elle. Elle disposait pourtant d'un talent auquel nul n'était indifférent : la cuisine. Elle préparait parfois de délicieuses tartelettes aux pommes qu'elle laissait refroidir sur le rebord de la fenêtre. Lâches et espiègles comme nous étions, nous cédâmes moultes fois à l'appel du larcin. Oh naturellement je n'en suis pas fier, puisse le temps avoir lavé mes pêchés garnements... J'étais imbécile et faible, si bien que la bande décida de m'envoyer chaparder le butin sucré. Ces tartelettes avaient un fumet divin ! Et bien vite, mes peurs furent dissipées. Je franchis discrètement le grillage et me faufilais vers le rebord de la fenêtre. Mes genoux rapaient une terre aride et s'égratignaient, c'est alors que je l'entendis. - Quoi Grand-père ? Qu'as tu entendu ?! - Du calme gamin, ne me rends pas plus sourd que je ne le suis déjà. Ou en étais-je ? Ah oui, recroquevillé sous la fenêtre, j'entendis la vieille Giselle chanter ! La nature l'avait accablée d'un physique fort disgracieux, mais par tous les saints quelle voix... quelle voix ! Intrépide que j'étais, j'ose me pencher par dessus le rebord et l'observe. Je vois son triple menton et ses mains, cinq petites saucisses sur un morceau de jambon vibrer devant la glace. Quelle vision incroyable, personne ne l'aurait imaginé. Aujourd'hui encore, il m'arrive d'entendre l'harmonie de son timbre avant de m'endormir. Mais ce fut sans oublier mon objectif principal ; la bande attendait sur moi et me tira de mon état de transe à grands coups de « ohé » et de pierres. Par malchance, un projectile toucha la fenêtre et brisa la vitre net. Simultanément, mes camarades chapardeurs s'enfuirent et la vieille Giselle se retourna. Sa vision me pétrifia. Les yeux exorbités, les mains tremblantes de rage, elle franchit la porte et se rua sur moi comme une furie. Je venais de pénétrer son intimité, d'espionner son chant et à présent elle me martelait de coups d'une violence bien méritée. Ah si tu savais, ce jour la j'ai reçu la plus belle trempe de toute ma vie, ça forge un homme ! Les jours suivants, j'étais encore subjugué par ce que j'eu la chance d'ouïr et les quolibets de mes amis me laissaient de marbre. Le secret devenait trop lourd à porter. Ainsi j'ai décidé de me confier à un autre gosse envers qui j'avais confiance. Mais comme tu le sais, les enfants sont comme les femmes, ils savent garder un secret... à plusieurs! », conclue-t-il, adressant un clin d'oeil complice à son petit fils. « La rumeur de la vieille Gisele s'est prestement répandue. Bientôt tout le village fut au courant et le prêtre de la paroisse en personne en vint à vérifier de lui même. La fête du village était proche et le prêtre recherchait une cantatrice pour animer la soirée. A la surprise générale, la vieille Gisèle accepta timidement l'offre et jusqu'à la fête, plus personne ne l'a vit. Parfois nous passions à distance respectable de son antre ( penses tu, la correction de la fois passée m'avait bien servie de leçon ! ) et nous percevions quelques gammes délicieuses. Nuit et jour, elle se préparait pour l'évènement, marquait la mesure et suivait le tempo. L'entendre était devenu un envoûtement pour les membres du village qui se pressaient régulièrement devant son portail. - Que s'est-il passé ensuite Grand-père ? - Patience mon petit gars, j'y arrive. La fête du village débuta un beau matin. La vieille Gisèle semblait très nerveuse. Pour l'occasion, elle avait revêtu une robe verte miteuse qui la boudinait au niveau des hanches. C'était en quelque sorte son heure de gloire et consciente qu'il ne fallait pas la rater, cette vieille folle s'était même démêlée la tignasse ! Ce fut en silence et tête basse qu'elle traversa l'assemblée jusqu'à la paroisse ou elle devait tout d'abord interpréter une prière à Dieu. La foule restait bouche-bée tandis que le prêtre l'invitait à monter sur l'estrade, juste devant le bénitier. Elle contempla la foule qui était venue pour [i]elle[/i], regarda à nouveau ses pieds puis inspira profondément. La tension était palpable et chacun retenait son souffle, attendant les premières notes. Mais aucun son ne survint. Ses yeux sortirent presque de leur orbite et son visage se crispa, devenant comme violacé. Alors, la vieille Gisèle chavira de côté et s'effondra avec fracas sur l'estrade. La scène semblait irréelle et personne n'osa intervenir. Pourtant, au fond de moi, je savais que jamais plus nous ne goûterions ses tartelettes.
  4. Kayalias

    Minas Tirith

    Projet ambitieux mais la qualité est là ! Combien d'heures de travail y as tu déjà passé ?
  5. Kayalias

    Mes dessins

    C'est drôle, on voit que tu maîtrises aussi bien le noir et blanc que la couleur pourtant cela change complètement d'ambiance. Mention spéciale au space wolf et ses pugilats ainsi qu'aux deux gardes cherchant le voleur / worg sur le toit. L'atmosphère presque " Burtonesque " est très bien retranscrite avec cette drôle de perspective que tu as offerte aux maisons. Menaçantes est le terme qui me vient à l'esprit. Au dernier plan, les montagnes sont aussi très bien réalisées et donnent au contraire une impression de liberté qui contraste fortement à l'etouffement, au danger éclairé par la faible lanterne. Simple bémol : le visage du personnage de gauche au nez peut-être un peu trop épaté et à l'expression indescriptible. Beau boulot.
  6. Kayalias

    Roi des Tombes

    Salut, Pour une fois que je jette un oeil à la section dessin Le coup de crayon sembe plutôt réussi dans la finesse mais il manque ce je ne sais quoi pour donner à ce prince roi des tombes quelque chose de véritablement terrifiant. Pour te mettre sur la piste j'ai aussi trouvé que les yeux donnaient un air " fatigué " et non morbide. Bonne continuation !
  7. Kayalias

    Mes travaux persos

    [quote name='Silverthorns' timestamp='1330191195' post='2087464'] Il fleure bon le Roi Liche ton dessin, j'adore. La partie visible de la jambe droite me semble un peu bizarre, mais l'ambiance rattrape largement ce petit défaut, et confère à ton dessin un véritable impact visuel. Bravo ! [/quote] La ressemblance avec le Roi liche est peut-être due aux yeux luminescents et au schéma de couleur très glacial. Au contraire de Silver l'asymétrie des jambes me plait et donne au membre inférieur un dynamisme qui manque à la partie supérieure. A mes yeux la grande réussite de ton dessin se trouve ... en dessous de la ceinture Mention spéciale aux flaques de sang. Une dernière critique : peut-être aurait-on aimé voir le visage de Malékith pour une fois ?
  8. [center][i]Je suis ...[/i] Ce grand-père tous me prétendent respectable, En secret j'ai trompé ma femme, huit fois coupable. Mon infarctus a fait l'avenir se brider, Hier pourtant elle m'aimait, son coeur s'est brisé. [i]Je suis ...[/i] Chef de famille ma vie fut difficile, J'ai connu la mort et le soleil de Sicile ; Je m'étais promis : «  tes rêves scintilleront », Aujourd'hui, mes enfants goûtent au ceinturon. [i]Je suis …[/i] Étudiant, je veux jouer dans la cour des grands, Fier de porter le savoir, j'en serai garant. Arriviste, je fais du sport et lis Socrate, Demain je soutiendrai les jeunes démocrates. Parce que nous voulons rejoindre les élites, Prier, briller comme le soleil au Zénith ; Souffrir en silence, le calme pour essence, Chacun porte sa croix jusqu'à la quintessence. [i]Je suis …[/i] Sans-abris j'aspirais à devenir actrice, Je voulais m'enfuir, oublier les cicatrices. Souvent je déambule tel un chien errant, Hier mon futur semblait moins désespérant. [i]Je suis …[/i] Cette femme qui rêvait de succès et d'or, L'homme a toujours été pour moi un labrador. Féministe, j'ai grandi seule avec ma mère, Aujourd'hui encore je suis célibataire. [i]Je suis …[/i] Gabonaise, mes enfants vivent au pays, Je veux pouvoir les nourrir et gagner ma vie ; Mais sans papier, sans projet comme tant de dames, Demain j'arpenterai toujours le macadam. Parce que nous voulons rejoindre les élites, Prier, briller comme le soleil au Zénith ; Souffrir en silence, le calme pour essence, Chacun porte sa croix jusqu'à la quintessence. [/center]
  9. Kayalias

    Le plus beau jour de ma vie.

    Aux deux premiers commentateurs, ce récit n'attendait initialement pas de suite ... Enfin, pour le moment je n'ai qu'une seule suite " correcte " en tête. A méditer ! [b]A Oberon mon plus grand fan,[/b] Par cette figure ironique, je tiens sincèrement à remercier l'attention que tu prêtes à mes récit et qui permet sans nul doute de m'améliorer. Sur l'orthographe tout d'abord, tu as raison. Habituellement j'assure le service minimum, éliminant le gros des fautes. Mes relectures sont pourtant nombreuses même si je rechigne à ouvrir le bescherelle, préférant soigner le fond. [quote]dislexique ou pas[/quote] Big brother ? Plus sincèrement et tu t'en doutes, certaines " coquilles " pour reprendre tes termes échapent souvent à ma vigilance et ce quelque soit le nombre de relectures. Celle-ci permettent néanmoins d'en éliminer la plupart. Merci de m'avoir averti des fautes restantes. [quote]Très joli adjectif que ce "vespérale", mais inapproprié dans la mesure où "ni la nuit ni le jour n'ont de sens" dans ton complexe souterrain.[/quote] Je voulais jouer sur ce paradoxe. Sous terre, le jour n'existe pas, pas plus que la nuit. Pourtant il règne en permanence cette " fraicheur véspérale " au milieu des " loupiottes basse consommation " comme pour renforcer le côté artificiel du cycle des jours dans le complexe. [quote]Attention, remarque importante concernant le saut de section : rien ne vient indiquer au lecteur qu'il y a un saut dans le temps de plusieurs années. Et quand je dis rien, c'est rien. En résulte une incertitude dans la perception du personnage et des événéments. Une correction peut être apportée sans trop de chamboulements: dans le paragraphe où Antoine se réveille, insère quelques mots de description suggérant que nous n'avons plus affaire à un gamin "haut comme trois pommes" mais à un adulte. [/quote] Le saut en lui même marque la coupure entre deux périodes temporelles. Aussi, l'on remarque dès les premières lignes qu'il s'agit bien d'un adulte qui parle " s'il frappe encore une fois à la porte c'est moi qui le cogne ". Enfin j'ai tout de même clarifié ce passage pour qu'il n'y ait plus aucune confusion. [quote]Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit est celui de Winston dans 1984 : une vie de merde du début jusqu'à la fin, un monde étouffant comme pas possible... et malgré tout le personnage reste acharné à survivre. Ce qui rend sa "fin" d'autant plus pathétique. [/quote] Instinct de préservation oblige c'est souvent vrai, comme tu dis. Mais m'inspirer de 1984 est justement l'un des écueils que je souhaitais éviter à tout prix. Je ne voulais pas de héros trotrofor qui lutte contre ce régime abominable. Je voulais juste un homme lamda, légèrement aseptisé comme il a été dit, mais qui se questionne. D'où le soin tout particulier que j'ai tenté d'accorder aux dialogues. Sinon une dernière chose, tu évoques souvent des problèmes de ponctuation dans mes récits mais je ne vois pas à quoi tu fais référence. Mauvais emploi des guillemets. Des points oubliés ?
  10. Tout est dans la question. On sait que Malekith était déjà formé au combat à cette époque. Que faisait-il ? Où était-il pendant que les elfes d'Aenarion tentaient d'invoquer le vortex ?
  11. Kayalias

    Le Royaume du Chaos [TERMINÉ]

    Voici la suite, vous en saurez plus sur ce qui se trame dans le royaume. J'ai sincèrement pris du plaisir à écrire ce passage, bonne lecture ! /> [b]Edit Inxi : Sarosnar regarde Aeryn avec un peu trop d'insistance. Celui-ci n'apprécie pas et décide de coller une trempe au vieux capitaine. Sarosnar ne peut riposter, comme engourdi par les propriétés apaisantes de la couche ( sans doute des sortilgès que l'on devine ). Limpide ? / [/b] [center]***[/center] La matriarche saisit une coupe ancestrale qu'elle fit tinter à deux reprises, pour imposer le silence. Ce tintement sonna le glas du festin et des conversations politiciennes. A cet instant si particulier, tous se tournèrent vers la maîtresse des lieux. — Chers frères, chères sœurs, votre glorieuse présence honore Har Haganeth, dit-elle de sa voix sans âge. D'aucuns ont certes refusé mon appel, mais j'ai l'immense satisfaction de vous compter nombreux en mes murs. La suite du discours de Dame Hellebron ne fut qu'une apologie de la jeune noblesse de Naggaroth. L'éloge de l'aristocratie et de la raison, la fierté du peuple Druchii, ainsi que la l'exaltation du meurtre, furent autant d'ennuyeuses homélies pour le Capitaine. Sarosnar tentait en effet de reprendre ses esprits, passant sa main sur son visage ensanglanté. Quelques ravissantes promises de Khaine tentèrent de lui porter secours, mais ce fut sans compter l'arrogance du vieux marin. — Qu'on me laisse en paix ! rugit-il. Me voilà suffisamment déshonoré pour ce soir. Empli d'amertume et de haine, l'elfe échafauda sa vindicte. Le discours terminé, une dague vengeresse percerait lentement le torse suffisant du capitaine Aeryn. Car tel était le prix d'une réputation à défendre. Sarosnar se perdait dans les méandres de la préméditation. Son regard parcourut machinalement la trace rouge au sol. Elle conduisait en un mince filet de sang : son sang, qui tâchait la précédente couche. Celle-là même où il perdit conscience, peu avant d'être bastonné. Il décida par précaution d'y poser furtivement la main. L'effet fut immédiat, son bras fut gagné par une tendre chaleur. Chaque nerf, chaque parcelle de peau semblaient à vif et cette nouvelle sensibilité convertissait tous ses penchants belliqueux en une douce plénitude. Rapidement, son corps entier fut saisi par la grâce. Cette délicieuse sensation éclipsait tout autour de lui. Les convives, le discours, Aeryn, tous n'étaient que d'invisibles spectres et bientôt le capitaine fut forcé de s'asseoir par une injonction sans appel. Il lutta longuement contre l'ataraxie, mais le piège se refermait inéluctablement, emprisonnant sa conscience. Ce ne fut qu'après un ultime effort de volonté qu'il parvint à se défaire de l'emprise [i]Nouvelle désastreuse... inquiétude... s'il est avéré...[/i] De grosses gouttes de sueur perlaient sur son visage, tandis qu'il entendait des bribes lointaines de discours. Ses traits se crispèrent férocement, lorsqu'il ressentit l'intense brûlure qui consumait désormais son bras. La douleur fut intense. Si forte qu'il ne put en émettre le moindre son. Il payait pour s'être libéré du sortilège. Le Capitaine scruta la couche avec terreur, avant d'apercevoir un homme en armes, légèrement excentré de la scène. Cet homme le désignait aux servantes. Celles-ci obtempérèrent immédiatement et écartèrent la foule de leurs membres gracieux. A leurs bats sensuels pendaient toutes sortes de dagues. [i]Notre maître... Intendance... Pérenniser notre race... [/i] Tels furent les derniers mots du discours, que Sarosnar put encore capter. La douleur le martelait et il écarta à son tour la foule afin de fuir ses poursuivants. « Bon sang, où sont donc mes conseillers ? Ces bons à rien, traîtres qu'ils sont m'ont abandonné », se dit-il. Le capitaine écrasa plusieurs bottes et renversa de nombreux verres sur son passage. Sa fuite ne provoqua pourtant que très peu d'esclandre. Les convives semblaient captivés, comme hypnotisés par la dialectique de Dame Hellebron. Aucun ne s'autorisa à l'interrompre en houspillant le malotru. Sarosnar fendit la foule et se logea dans l'ombre d'une antichambre. Quelques heures auparavant, s'y était vautrée la noblesse décadente de son peuple. Sur l'une des couches défaite, reposait quelques vêtements oubliés par deux amants. Le Capitaine bénit pour la première fois leur vice. En toute hâte, il revêtit ces guêtres souillés. A la simple vue de leur couche, les brûlures de son bras redoublaient d'intensité. « Sarosnar, mon ami, il n'y a plus une minute à perdre », pensa-t-il. Camouflé par de nouveaux oripeaux, le Capitaine devint un autre. D'un regard en coin, il vit du mouvement parmi les convives. On le pistait toujours, mais à présent il ne craignait plus rien. Quelques applaudissements particulièrement nonchalants vinrent briser la litanie de Dame Hellebron. — Quel merveilleux discours votre excellence ! ironisa Aeryn le fat. A peine contrariée, la matriarche adressa quelques mots à ses plus proches soutiens. Le sourire marqua alors son visage d'un renouveau. — Capitaine Aeryn, il est bon ton que vous me rappeliez les devoirs d'un hôte. La chaleur ici est étouffante, permettez moi de vous offrir à vous ainsi qu'à l'assistance quelques rafraîchissements mérités. Nous reprendrons dès que vous serez désaltérés. L'assistance en question fut décontenancée, moins par l'arrogance d'Aeryn que par l'extrême politesse avec laquelle l'avait accueilli la matriarche. La magnifique porte incrustée d'émeraude s'ouvrit une seconde fois. Un florilège d'esclaves pénétrèrent alors dans la salle, accompagnés de leurs bourreaux. Le cliquetis des chaînes se mêlait à celui des armures de plaque et comme un seul homme, les détenus s'agenouillèrent sur l'estrade. Toute humanité venait de leur être ôtée et aucun d'eux n'esquissa le moindre geste lorsque l'ordre de les abattre fut prononcé. Ces paroles proférées par l'ancienne matriarche reçurent en écho le son des têtes séparées de leurs corps. Cette tâche accomplie, les exécuteurs de Har ganeth rengainèrent leurs lames tâchées de rouge et disposèrent sans un mot. A leur suite vinrent les dévotes de Khaine, avides, qui récoltaient le sang frais des victimes, dans de petites écuelles ouvragées. Le fameux breuvage semblait infini et rapidement tous les convives furent armés d'une coupe. La matriarche leva son verre comme toutes les autres dévotes qui, de concert, vidèrent d'une traite leur sinistre coupe. Leur soif semblait inextinguible. Nombre des nobles acceptèrent un verre par politesse, puis le déposèrent dans l'instant suivant, estimant cette pratique bien trop animale. Certains au contraire se voyaient honorés de l'offrande et ne tardèrent pas à épancher leur soif. Par ce pacte silencieux, Dame Hellebron se lia à son oratoire. Cela ne sembla pas perturber Aeryn qui abjurait de telles pratiques. Pire que tout, il ne pouvait souffrir l'idée que la matriarche tire à son avantage l'interruption inopinée de son monologue. Il renchérit de sa voix tonitruante. — Ainsi, il vous suffit d'un bain de sang, un simple bain de sang pour étouffer la trahison que vous menez. Ce mot fit frémir l'assemblée tel une injure, y compris le vieux Sarosnar. — Laissez moi ajouter que nul ici n'est dupe de vos intentions, ma Dame, poursuivit Aeryn. Quand bien même vos rumeurs seraient fondées. Quand bien même notre maître à tous eut été défait au coeur de la bataille, l'intendance reste et restera assurée par notre reine, Dame Morathi la [i]Matriarche suprême[/i]. Le Capitaine, confiant de ses prouesses martiales insista particulièrement sur ce dernier terme, pour rappeler à Dame Helleborn que celle-ci était sans droit ni titre à la succession. Cette impudence fut sa dernière. Aeryn se raidit brusquement quand une lame empoisonné dépassa de sa poitrine. Il s'effondra rapidement, tandis que le poison achevait de le terrasser. L'assassin encapuchonné retira sa dague et disparut immédiatement, invisible parmi les convives. La foule ne s'offusqua pas d'un meurtre en public, une scène désormais bien courante. Une mort express attendait quiconque s'exposerait au courroux de Dame Helleborn. Aeryn en resterait un exemple. Sarosnar ignorait s'il devait se réjouir ou maudire la mort de son rival. Seule certitude, le parfum de soulèvement qui se répandait dans cette salle ne lui inspirait rien de bon. Il en déduisit rapidement le danger qu'une âme telle que la sienne courrait et estima plus sage d'avertir au plus vite la vaValuk de sa propre cité. Telle une ombre, le capitaine se glissa à travers les convives afin de rejoindre l'une des portes dérobées. Celle-ci n'était heureusement pas gardée, mais lorsqu'il entreprit de la franchir, une main glacée recouvrit sa bouche. Sarosnar ressentit une intense douleur qui épousait le pourtour de sa gorge, puis se sentit glisser, comme dans un bain chaud. On le traîna dans une alcôve, avant de l'abandonner à son sort. Il ne ferait jamais parti de l'insurrection. Les assassins de la matriarche, voyaient tout, couvraient chaque issue. Sa dernière mission s'achevait dans le sang. Déjà, les plages de Tiranoc se perdaient dans l'écume de ses jours.
  12. Kayalias

    Enfin, je t'ai retrouvé.

    Voici mon tout [b]premier[/b] récit, posté sur l'ancien forum il y a ... Un long moment. Version remasterisée pour les nostalgiques de polémique . Bonne lecture. [center][size="5"][b]Une ombre dans la nuit[/b][/size][/center] « La faiblesse personnelle est plus dangereuse que la violence d'autrui ». Telle était la devise du Maître assassin. Valeth se la répétait inlassablement pour détourner son attention du froid qui régnait. Il le savait, son maître ne tolérait pas l’échec. La nuit était tombée engloutissant la ville dans un épais manteau de ténèbres. Plusieurs tintements de cloches perturbèrent le calme apparent et un rictus mauvais s’afficha sur les lèvres pâles de l’elfe noir, l’heure avait sonné. Se tournant à l'ouest, vers la colline, il distingua son objectif : le donjon du seigneur Klaus Emerich dirigeant de la principauté de l’Hormanburg réputée pour son vin et ses textiles. D’un pas léger, Valeth s’élança prestement à travers les ruelles sombres et crasseuses. La progression était rapide et Valeth ne perdit jamais de vue la forteresse, tel un prédateur guettant sa proie. Un bruit de verre éclaté surprit soudain l'assassin. Les sens en alerte il bondit dans l’ombre d’un portique et patienta, calmement. Une patrouille visiblement saoule ne tarda pas à émerger de la brume, ignorant la présence menaçante qui rodait. L’elfe mourait d’envie de caresser de ses lames la nuque des ces humains pathétiques. Il dégaina lentement prêt à assouvir sa soif de carnage, puis se ravisa au dernier moment, son objectif était clair, la discrétion son maitre mot. Valeth attendit patiemment la traversée des gardes, et lorsque les rires gras se furent suffisamment dissipés, s’engagea à nouveau vers le donjon. Plus rien ne perturba dés lors son implacable marche et il parvint sans difficulté devant les murs de pierre. Il s’accorda quelques brèves secondes de répit afin de reprendre son souffle, pour réussir cette mission capitale il lui faudrait tout son sang-froid ; puis telle une ombre dans la nuit, Valeth grimpa à même la pierre. Les imperfections dans la maçonnerie humaine étaient nombreuses et la progression en devenait d'autant plus rapide. Le sommet du donjon était désert ce qui l’inquiéta momentanément. Il se ressaisit, personne n’aurait pu remarquer une ombre parmi les ombres, ces faquins de gardes devaient s'enivrer à la taverne. Rasséréné par cette nouvelle certitude il s’avança prudemment dans le dédale de couloir avant d’atteindre finalement son but. La chambre du comte n’était pas gardée, c’était un jeu d’enfant. Délicatement, l'elfe poussa la porte grisé du triomphe à venir. Il régnait une atmosphère doucereuse au sein de la pièce. Un parfum de lila emplissait les poumons de Valeth tandis que la lumière du clair de lune segmentait le marbre alentour. Le comte avait bon goût, pour un humain. Valeth se concentra à nouveau sur sa mission, il s’approcha du lit en baldaquin tout en dégainant sa lame, il tira ensuite le drap afin de voir la lueur de vie du comte s’éteindre dans ses yeux. Il garderait probablement la tête comme gage de sa réussite. Aucun doute son maitre serait fier de lui. Tirant le drap, il eut un mouvement de recul, seul un mannequin occupait le lit. On l'avait estampé. Qui donc avait pu l’apercevoir, lui l’assassin émérite ? Il n’eut pas le temps de s’attarder sur la question, des gardes armés pénétrèrent dans la pièce lui coupant toute retraite possible. Son sang ne fit qu’un tour, il fallait réagir vite, il n’avait pas d’autre que choix de se frayer un chemin. Un nouveau rictus s’afficha sur son visage, ces humains l’avaient défié, ils allaient le regretter. Avec une agilité qu’aucun homme ne pourrait jamais égaler, il bondit sur son premier adversaire qui, surpris par l’attaque ne pût esquisser le moindre geste. Valeth lui trancha la gorge mettant fin à sa pitoyable existence tandis que sa main gauche tailladait la chair et lacérait d'autres corps. Les carreaux impériaux ne trouvaient jamais leur cible et il sembla évident que les humains n’étaient pas de taille face à cette adversaire porteur de mort. Valeth virevoltait encore lorsqu’il s’aperçut que son dernier opposant venait de s’effondrer sous ses coups meurtriers. Son entrainement séculaire trouvait son sens, ainsi toutes ces années ne furent pas vaines. Reprenant son souffle, Valeth estima qu'annuler la mission serait préférable. L’alerte étant donnée il décida à fortiori de s’échapper. Il ne pût cependant empêcher les interrogations de le torturer. Comment avait-il pu échouer ? Où résidait sa faiblesse ? En un éclair tout lui parut limpide, son ultime épreuve, cette mise en scène, il n’y avait qu’une réponse, son Maitre avait tout orchestré, allant jusqu'à alerter les humains. Tout ceci n’était donc qu’un test. Valeth se flattait d’avoir percé a jour les plans de son Maitre mais sa satisfaction ne fût que de courte durée. Une silhouette énigmatique s’approchait à pas réguliers. Contrairement aux autres humains, celui-ci ne semblait nullement effrayé. Valeth allait lui faire regretter son impudence. La silhouette retira alors son couvre-chef, révélant un visage terne érodé par les années. L’assassin vraisemblablement surpris par l’attitude calme de son adversaire s’arrêta net. Les deux protagonistes se jaugèrent un court instant. D’une part le regard haineux de Valeth, dont les yeux n'exprimaient que la noirceur de son âme. De l’autre, le regard impassible d'un vieillard aux yeux bleus azurs. L'elfe s’avança d’un pas lent, presque nonchalant vers sa prochaine victime ; un sourire méprisant l'accompagnait. A mi distance, il distingua l'esquisse d'un mouvement de lèvres chez son opposant puis fût stoppé net par une force invisible. L'homme était donc un sorcier... Les capacités martiales de Valeth ne souffraient nulle comparaison mais la sorcellerie révélait là toute son impuissance. Pris au piège il tenta d'atteindre le visage du vieillard à l'aide d'un poignard, mais son bras ne lui obéissait plus. L'homme continua ainsi à psalmodier alors que la panique s’emparait de Valeth. Puis ce fut le silence, un silence interminable. Le sorcier observait l’elfe noir comme un simple objet de curiosité. Il consentit finalement à sceller son destin, poursuivant sa litanie. Aussitôt Valeth tomba à genoux, terrassé par une douleur insurmontable, sa chair, ses os, son corps tout entier n’étaient que souffrance. Un halo de flamme entourait désormais Valeth, il n’y avait plus d’échappatoire plus d'espoir et tandis que le sorcier achevait sa besogne, les hurlements de l’elfe se perdaient dans la nuit. [center][b]***[/b][/center] Un druchii courait vers une silhouette sombre qui se détachait de la lumière matinale de l’aube. Le soldat se mit au garde à vous. « Maitre, il semblerait que votre apprenti ait échoué, nos éclaireurs sont formels ». Le maitre assassin contempla l'astre céleste puis soupira : « La faiblesse personnelle est plus dangereuse que la violence d'autrui ».
  13. [size="5"][/size]Celà faisait longtemps que je n'avais posté dans la section, ainsi je m'essaie au genre purement SF, alors ... Bonne lecture [b]EDIT :[/b] j'écris toujours avec une musique en tête, je ne dis pas forcément que c'est la plus adaptée au récit mais je la poste quand même; juste au cas où elle interesserait quelqu'un. http://www.youtube.com/watch?v=DB-3-TVjrxU [center][size="5"]Le plus beau jour de ma vie [/size][/center] Les pâles lumières du bloc opératoire éclairaient le visage gonflé d'une femme dont les jambes semblaient volontairement écartées. Tout autour d'elle convergeait le personnel médical entier, agitant divers instruments de torture parfois piquant, parfois tranchant. Le médecin sifflotait gaiement, penché sur le bassin de sa patiente. Celle-ci hurlait par intermittence au même rythme que les contractions de son abdomen mais cela n'affectait en rien la mélodie fredonnée par le chirurgien. Haut comme trois petites pommes, Antoine lâcha la main de son géniteur afin de s'approcher progressivement de ce qu'il ne comprenait pas. De grosses gouttes perlaient à présent sur le front de la jeune femme. A bout de force, son regard implorant cherchait celui de son mari qui lui rendit à son tour le plus beau des sourires. « Ca va aller, ma chérie ». Rassérénée par la tendresse de son mari, ses yeux s'emplirent d'une profonde détermination. Son corps entier se raidit une nouvelle fois et ses dents se serrèrent fort, très fort. Mais pas suffisamment au regard des soignants. Le médecin visiblement contrarié d'interrompre sa mélopée écarta d'un geste méprisant le petit bonhomme qui s'approchait du lit puis s'adressa à sa patiente. « Madame Martinelle, il va falloir faire mieux que ça ! - J'essaie, croyez moi, j'essaie : je n'en peux plus ! », s'écria l'intéressée. Deux jeunes femmes à l'expression pincée et dont la bouche demeurait recouverte par un masque cyan échangèrent un regard consterné. Antoine ignorait tout l'enjeu de cette scène, il savait simplement que bientôt leur famille s'agrandirait et il se réjouissait d'avance de la présence future d'un nouveau camarade de jeu. Sa mère inspira profondément et entreprit un dernier effort. Ses mains se refermèrent sur les barreaux du lit d'hôpital et quelques hurlements déchirants emplirent le bloc opératoire. Antoine était muet, paralysé, terrifié. Sa mère souffrait mais il ne savait pourquoi. « Courage maman », pensait-il incapable d'émettre le moindre son. Il jeta un un regard inquiet à son père. Celui-ci serrait les poings et semblait infiniment concentré. Les médecins quant à eux esquissèrent un signe de contentement quand une minuscule tête, à peine plus grande qu'une orange sortit du bas ventre de sa mère. Mais très vite tout le personnel s'agita et Antoine fut aveuglé par le ballet des blouses blanches. Plusieurs ordres filaient en tous sens et bientôt on marcha sur ses pieds sans l'once d'un remord. Il sentit soudain des bras puissants l'attraper et le soulever dans les airs. Depuis sa nouvelle altitude, il constata que son petit frère maintenait les yeux fermés et une phrase sèche glaça son échine : « Il a une anomalie, emmenez les ». Immédiatement le médecin saisit l'enfant par les pieds comme on traînerait un sac à la décharge. En parallèle deux membres du personnel tirèrent le lit de la mère dans une pièce opposée. Ses hurlements de douleur se changèrent rapidement en cris de terreur. Elle implora une nouvelle fois son mari mais ses suppliques restèrent sourdes. Immobile, le père de famille maintenait Antoine contre lui mais n'affichait aucune émotion. Il savait quel sort attendait le nouveau-né, il savait quel sort attendait sa femme. Seul lui et Antoine pouvaient encore être sauvés. Il ne manifesta aucune résistance lorsqu'on le pria de quitter la chambre aseptisée, pas plus qu'il ne rassura son épouse lorsqu'elle fut transférée dans sa dernière demeure. Les lumières dansèrent tout autour d'Antoine et bientôt les hurlements d'angoisse de sa mère l'éveillèrent au grand jour. [center][b]***[/b][/center] Du grand jour n'était qu'en fait l'humidité et la fraîcheur vespérale d'un gigantesque bloc d'acier et de béton. Un bloc profondément enfoui sous terre où ni la nuit ni le jour n'ont de sens. Des canalisations segmentent de toute part les murs couverts de rouille et d'alarmes qui retentissent fréquemment pour avertir les employés que leur temps de repos touche à sa fin. Quelqu'un frappa à l'habitacle spartiate d'Antoine et le son métallique produit par la porte se répercuta contre la tôle de son lit ainsi que dans les profondeurs de son crâne. « Ca va, ca va j'arrive », maugréa-t-il d'une voix de basse accusant les années. L'employé feint n'avoir rien entendu et continua de frapper comme si de rien n'était. « Bordel s'il frappe encore une fois, c'est lui que je cogne ». Antoine enfila en hâte une tenue sommaire, celle des ouvriers du secteur B. L'employé continua de tambouriner pile au moment où la porte s'ouvrit, à la volée bien entendu. « Hum, désolé », minauda le comi. Voyant l'expression vindicative de son collègue, il jugea bon de justifier son attitude. Sa bouche aux dents manquantes et à l'haleine fétide s'ouvrit à nouveau. « Le système d'alarme de ce couloir est en panne et l'on m'a confié la tâche de le remplacer manuellement ». Il sourit révélant d'avantage de chicots noircis. Antoine ne sut pas ce qui le retenait d'embellir à sa façon ce visage infect. D'un simple geste il lui signifia qu'il devait déguerpir. Pas entièrement éveillé, Antoine parcourut machinalement le corridor et les dédales vaguement éclairés par quelques loupiotes basse consommation. Nombre des employés ne tenaient plus de quelques mois au sein de ce complexe. Le manque de lumière n'influait pas que sur le psychisme mais aussi sur le rythme cardiaque. Celui-ci diminuait progressivement, au fil des semaines et rendait les travaux plus ardus. Les tentatives de suicide n'étaient d'ailleurs pas rares mais à ce prix, la paie était convenable et il s'agissait bien là de l'essentiel. Une voix robotisée souhaita « bonjour » à Antoine lorsqu'il glissa sa carte d'agent assermenté dans le portique magnétique. Là, de nombreux collègues l'attendaient, certains en blouse, bloc note à portée de main, d'autres en tenue d'ouvrier. Antoine hocha mécaniquement la tête plusieurs fois, répondant quelques parcimonieux « bonjour », tous aussi mécaniques. Le dédale se poursuivait alternant entre couloirs austères, baies vitrées factices s'ouvrant vers des cieux aux astres réglés et salles de travail toutes fonctionnelles, toutes jumelles. Antoine regagnait la sienne accompagné par les consignes de sécurité répétées en boucle pas différentes voix sybillines. « Pour votre sécurité, quittez le sas numéro 2 et 3 en prévision du prochain convoi ». [i]Les convois[/i] arrivaient tous les jours par centaine. Il s'agissait souvent de personnes instables : des drogués, des handicapés, des sans abris. Tous ceux que le progrès technique avaient laissé au bord de la route. Antoine s'occupait de la comptabilité mais de l'union des chiffres naissaient en lui des phrases, des interrogations. Comment avait-il pu fermer les yeux pendant tant d'années, tout cela pour une vulgaire paie, des numéros, de la monnaie scripturale sur un compte informatisé. Comment en était-il arrivé là ? Il l'ignorait mais s'en alla, au cours de la journée, chercher des réponses auprès de son chef de service : monsieur Anderson. Il frappa quatre coups à la porte de son bureau. Les quatre coups étaient réservés aux gens de la comptabilité ainsi qu'aux ingénieurs. Le patron obsessionnel voulait toujours savoir avant de voir. « Entrez. Ah Antoine, qu'est ce qui t'amène donc ? ». Le bureau semblait tout aussi spartiate que n'importe quelle chambre. Pour un membre aussi éminent du complexe, l'on s'attendait à une résidence de luxe. Il n'en était rien. La même rouille couvrait son appartement et il reposait sur le même fauteuil inconfortable que celui de toutes les autres chambres. « Bonjour monsieur Anderson ». Antoine prononça ces mots d'un détachement équivoque. « Allons assieds toi donc, tu veux boire quelque chose ? Bourbon ? Scotch ? Cognac ? - Non merci monsieur, je préfère ne pas boire pendant mes heures de service. - Quel comportement exemplaire mon cher Antoine. Je devrais sans doute t'emboîter le pas mais j'ai toujours pensé qu'un petit verre de Dalwhinnie motivait davantage mon travail ». Monsieur Anderson prit le temps de faire tournoyer le précieux breuvage et l'engloutit d'une seule rasade. « Tu as tort Antoine, ce 15 ans d'âge est délicieux. Dis moi donc ce qui te ferait plaisir et je te l'offrirai sur le champ. - Votre proposition est très généreuse mais je n'ai vraiment pas soif ». Le patron scruta son employé puis haussa nonchalamment les sourcils. « Antoine tu m'as l'air bien tendu. Cet imbécile de Fith y est pour quelque chose n'est ce pas ? Tu es déjà la cinquième personne à venir te plaindre de cet énergumène qui tambourine aux portes. A croire qu'il ne sait pas exécuter convenablement la plus simple des tâches ». Antoine sourit discrètement. « Fitch n'y est pour rien, je me posais simplement quelques questions. - Tu peux tout me demander mon garçon », rassura monsieur Anderson visiblement intrigué. Son interlocuteur se racla la gorge puis le soutint fermement du regard. « Monsieur, comment pouvez-vous être certain que ce que nous faisons est juste ? Je parle de ces convois qui arrivent sans cesse, du traitement que nous réservons à [i]ces gens[/i], de l'altération affective que l'habitude provoque en nous. - C'est donc ça qui te turlupine. Sais-tu qu'il ne faudrait qu'un seul de mes rapports pour t'envoyer rejoindre ceux que tu plains. - Je ne les plains en aucune façon monsieur Anderson, je m'interroge simplement sur les motivations de notre cause ». Antoine renchérit habilement « Vous êtes mon supérieur mais aussi une personne sage, une personne de confiance, la seule vers qui je puisse me tourner. - Fiston, assieds toi ». C'était un ordre cette fois et Antoine s'exécuta. « Vois tu, tout homme dans n'importe quel travail se remet perpétuellement en question. Qu'il s'agisse du poissonnier qui s'interroge sur la fraîcheur de sa pêche où du juge qui doute de la culpabilité du prévenu. Ce doute est une donnée raisonnable de notre système, il faut le prendre en compte mais ne jamais le laisser nous submerger. S'il prend trop d'importance dans l'âme d'un homme, il le mène alors à l'apathie où corrompt son jugement. Antoine sache que je t'apprécie pour le boulot que tu fais et pour l'homme que tu es ». Il alluma un cigare américain. « Aussi, je vais te révéler certaines choses qu'un employé de ton rang n'est pas sensé savoir. Lorsque nos services raflent les ramassis de débris qui traînent dans les rues, nous les emmenons dans un complexe spécial, en extérieur. Un complexe où on leur fait miroiter à un sevrage où une guérison appelle ça comme tu veux ». Il inspira une profonde bouffée de son cigare. « Là bas, nos médecins leur filent un quota de pilules miracles qui les plongent dans l'ataraxie la plus totale ». Il recracha lentement l'épaisse fumée noire au fond de sa gorge. « Ils ne se rendent compte de rien ni dans le transport ni...… dans la suite. Au fond nous rendons service à tous ces dégénérés, ces junkies, à tous ces camés. - Permettez moi monsieur Anderson. Ne les prive-t-on pas d'un avenir, d'une liberté, d'une vie ? - Quel avenir, quelle liberté, de quelle vie tu me parles Antoine ? Une vie misérable, une vie brisée à se cacher dans des taudis pour quelques grammes, une vie sans travail, sans famille. Une existence dans l'ombre. C'est ça que tu appelles une vie ? - Qui sommes-nous pour les juger ? - Nous sommes la majorité raisonnable de ce monde Antoine et en tant que telle, il est de nôtre devoir d'y imposer un cadre sain. Crois moi, c'est mieux pour eux et pour nous que ces gens disparaissent. - Merci monsieur Anderson », rétorqua Antoine aucunement convaincu par la plaidoirie de son supérieur hiérarchique. - Il est maintenant temps de retourner au travail mon cher Antoine. C'est dommage, tu aurais vraiment du goûter ce whisky ». A nouveau Antoine sourit. « Merci monsieur Anderson ». Ce dernier gesticula sur son siège puis hocha silencieusement la tête en inspirant d'avantage de fumée. [center][b]***[/b][/center] Le lendemain, une voix robotique indiqua midi. A la cafétéria Antoine s'assit à la table de zinc, sa table habituelle. Il y retrouvait depuis des années ses collègues et amis. Parmi eux étaient Philippe et Daniel. L'un assez grand, l'autre plutôt petit. Philippe s'occupait de l'acheminement des personnes. Quant à Daniel, celui-ci se chargeait des « prélèvements », étape complexe par laquelle les corps étaient comprimés dans une immense presse puis tombaient dans différentes turbines et systèmes de filtres qui collectaient les nutriments essentiels. Ces derniers seraient ensuite déshydratés et vendus sous forme de poudre à l'industrie ou aux exploitations agricoles. La conversation était comme à son habitude bon enfant. L'un parlait de sa femme, l'autre de ses chiens ; enfin le dernier parlait peu. Soudain, Antoine aborda prudemment le sujet évoqué la veille avec son patron. Comme à son habitude, Philippe fut le premier à répondre. « Oh tu sais, je ne me pose pas beaucoup de questions la dessus. Après tout je ne fais que conduire un camion. Bien sur, je sens parfois [i]leur puanteur [/i] et j'entends quelques fois leurs braillements mais dans ce cas je mets de la musique à fond dans les oreilles et ça me suffit », expliqua Philippe avec le sourire. Daniel semblait toutefois plus nuancé. « Pour ma part, je ne les vois pas directement, je me contente d'appuyer sur quelques touches et de surveiller le niveau de chauffe du système électrique. Cependant je me pose quelques fois les mêmes questions que toi ». Antoine plissa les yeux, intéressé. Philippe s'esclaffa. « Oui, je me les pose aussi grand benêt ! Tout ce que je sais est qu'objectivement nous ne pouvons pas laisser ces [i]choses[/i] en liberté. Elles représentent un risque trop élevé pour la société que nous avons bâtie, pour l'ordre que nous avons établi. Imaginez un instant qu'elles se reproduisent entre elles. Ce serait ouvrir la porte à toutes les déviances, à la criminalité, à l'insécurité. Leur hérédité nous condamnerait tous ». Il marqua une pause. « L'important Antoine n'est pas tant les questions que l'on se pose et les réponses que chacun y trouve. Peut-être que l'essentiel est justement de ses les poser. Sans question, sans doute, où serait notre humanité ? ». La voix inorganique annonça la fin de la pause et chacun repartit au travail. Certains conduiraient la musique dans les oreilles, d'autres appuieraient sur quelques touches ; d'autres encore établiraient des bilans, mélangeraient les chiffres et leur donneraient un sens, mathématique seulement. Quand Antoine regagna son alvéole, un millier de questions emprisonnaient toujours son sommeil. Il s'assit sur le lit dans l'obscurité et jouait avec un drap immaculé. Intérieurement revenaient les mêmes interrogations, celles qui ne lâchent plus un homme tant qu'il n'y a pas trouvé de réponse. « Je pense donc je suis. Je suis donc je pense. Pourquoi je pense ? Comment ais-je pu travailler pour ceux qui ont pris ma famille, pour ceux qui ont pris MA vie ? ». C'est terminé, on ne l'estamperait plus. Et tandis qu'il accrochait le drap à la canalisation centrale puis glissait le noeud autour de sa nuque, sans doute la plus importante interrogation résonnait dans sa tête : « Comment en est-on arrivés là ? ».
  14. Kayalias

    Sur les Terres des Parjures

    Petit récit fantastique bien sympa quoiqu'un peu classique. La narration est plutôt bonne, les personnages originaux ( du moins la naine est plutôt rare dans les récits du genre ). Enfin, je ne saisis pas encore tous les liens mais je pense que la confusion est du au fait que le récit s'imbrique dans une suite. Suite que j'attends avec impatience et ce post est d'ailleurs plus sensé te stimuler que de véritablement commenter. PS : attention aux fautes d'orthographe assez vilaines, relis toi
  15. Kayalias

    Joachim m'a tuer

    Salut Rak, Dommage que tu n'ais pas pu poster ce récit à temps, j'aurais aimé le lire et le commenter dans le cadre du concours, il y avait vraiment sa place tant dans le respect du thème que dans la qualité d'écriture. Pour tout te dire j'étais absolument persuadé que ton texte avait plus sa place dans le contemporain jusqu'au moment où tu évoques une torche. En fait je m'imaginais dans une banlieue austère " qui n'avait de blanche que le nom " où plusieurs flics seraient en filature d'un mystérieux meurtrier ( tu viens d'ailleurs de me donner des idées ! ). Mais non pas du tout, on se situe bien dans le registre fantastique et passé la petite déception que j'ai ressenti, j'ai très vite repris goût à l'univers que tu as su créer. Tout d'abord l'ambiance. Qu'elle soit contemporaine où fantastique, le lugubre est roi. Les descriptions sont macabres comme j'aime , les personnages sont crédibles ( quoiqu'assez peu détaillés finalement ), sorte de ghost buster mixés avec Van helsing. Et le suspens est haletant bien sur. Jusqu'au dernier moment je n'ai pas compris ce qu'était le dévoreur de rêve, pourquoi il sévissait, quelle était sa nature. Comment de simples hommes pouvaient espérer le vaincre. Autant de questions sans réponse conservent le mythe intact. Tu es précis dans les termes que tu emploies et les images que tu dégages j'ai vraiment apprécié et ne peux que t'encourager à écrire encore et encore ( et pourquoi pas à commenter ... Le speed-concours par exemple ). Bref encore une fois dommage que tu n'ais pas pu le rendre à temps !
  16. J'ai failli oublier de commenter ton second récit et quelle erreur c'eût été ! La courte introduction nous plonge directement dans l'ambiance de cette taverne aux relans alcoolisés. Ymelin est extrêmement convainquant tant par sa technique rôdée de plumer les clients que dans son attitude, désabusé par sa propre condition. Le style est riche et prenant. Je n'ai aperçu aucune tournure maladroite, seulement quelques rares fautes d'orthographe ( terme étudiant ). Aussi le grain de folie et l'humour caustique que tu glisses dans ton texte lui confèrent une dimension supplémentaire, très appréciable. Pour ainsi dire, je n'ai pas décroché une fois et c'est déjà un exploit Enfin, l'avidité du gain, de celle du jeu où plutôt les deux est parfaitement rendue. Le changement d'atmosphère plus glauque au moment ou Ymelin visualise son crime est très bien rendu. Mention spéciale à ce passage : [quote]« Qu’est-ce… qu’est-ce qui m’arrive ? – Vous êtes en train de mourir. – Mais… comment…? [...] Votre cupidité et vos dés pipés se sont chargés du reste. » [/quote] Aussi la morale finale dénoncant la laideur d'âme du [i]pauvre[/i] Ymelin est bien sentie : l'avidité tue dira-t-on simplement. Un bémol peut-être parce qu'il en faut bien un : j'ai été déçu d'apprendre que le trame de l'histoire n'était qu'une vengeance. Imparable logiquement mais terriblement peu original. L'empoisonnement au muguet est lui aussi tiré par les cheveux ( Oui, oui je sais ce n'est pas du muguet mais une plante trotrodark ). Aussi le concept du vieux sage impassible est usé jusqu'à la corde. Malgré cela, pas mécontent de faire remonter ce topic en tête. On sent le soin particulier que tu accordes à tes récits. Substituer la qualité à la quantité, un choix qui te fait honneur.
  17. Kayalias

    Au delà des frontières ...

    Salut, Pour être franc je n'ai pas énormément accroché à ton récit. Autant le cadre bien planté rappelait les contes des Brüder, autant j'ai trouvé qu'à la longue les descriptions mystérieuses et enchanteresses devenaient de plus en plus lassantes. Navré d'être aussi direct mais c'est comme cela que je l'ai ressenti. Déjà par l'aspect monobloc du récit, ensuite par des problèmes de ponctuation soulevés par Haldu sans oublier la surenchère descriptive. Mais je crois que ce qui m'a fait vraiment décrocher sont ces passages extrêmement maladroits : [quote]Nbrygson était quelque part dans des montagnes mais [b]nul[/b] ne savait dans quelle chaîne. Nbrygson était volontairement caché : [b]nul[/b] ne connaissait son existence et peu savaient comment en sortir ou y revenir. [b]Il n’était [/b]de chemin que pour mener aux fermes et aux champs alentours et une calme rivière passait non loin de là. Les gens étaient tranquilles et vivaient dans une forme d’harmonie : [b]il n’était [/b]ni guerre, ni peur [b]puisqu’il n’était[/b] pas d’ennemis à affronter.[/quote] Attention à l'accumulation de négation qui peut s'avérer disgracieuse. [quote]La [b]vie était [/b]et [b]il était [/b]toutes sortes de personnages[/quote] Idem pour la répétition du verbe être. [quote]Comme cela a été fait remarquer un peu avant, [b]il était[/b], comme dans toutes les sociétés, de drôles de gens et la plupart différaient tous, ce qui permettait de pimenter un peu la vie quotidienne. [b]Il était [/b]des gens qui vendaient des fruits, des gens pour les cueillir, [b]il était [/b]des gens pour amuser les autres et des autres pour énerver les gens [/quote] Honnêtement j'ai décroché définitivement de ton récit à partir de cet instant. Il y a aussi quelques tournures vraiment maladroites comme : [quote]s’ils avaient pu faire quelque chose, même si cela n’avait servi à rien et qu’elle guérissait, c’aurait été grâce à eux en revanche si elle était morte tout de même, c’était la faute de son âge. [/quote] On comprend facilement ce que tu veux dire mais la syntaxe est poussive, tu t'en rendras compte. Bref pour conclure j'ai vraiment essayé de passer outre le style d'écriture rapide qui donne paradoxalement un côté très " mou " au récit. Aussi, l'epilogue a vraiment brisé le peu de magie qu'il me restait ). Ce que je retiens donc de ce récit est l'idée générale qui semble t'animer ( l'envie d'écrire ) mais le trop plein fougue qui empêche à ton style de libérer son potentiel. Récemment quelqu'un m'a conseille de " prendre mon temps pour écrire ", il se reconnaîtra. Je sais que ça peut paraître tres frustrant, d'avantage encore si tu as passé du temps sur ce texte. Pour être honnête, je ne comprends que très rarement du premier les critiques négatives faîtes à mon égard. Surtout si je me suis " investi " dans le récit. Vanité ou autre, que sais-je. Mais après avoir dépassé ce stade, je relis attentivement ces critiques et essaie de lire mon récit comme si ce n'était pas moi qui l'avait écrit. C'est vraiment important et peut-être que ça t'aidera. Souvent les idées fusent dans ma tête, tout est clair et j'ai l'illusion de croire que les retranscrire par écrit conserverera leur clarté et leur " beauté ". C'est rarement le cas. En tout cas, on sent que tu as les idées mais encore une fois si tu veux vraiment nous les communiquer avec force et talent, il faut que ton style soit plus travaillé dans les termes et dans la syntaxe. Ainsi et cela vaut pour tout un chacun, prenons le temps d'écrire
  18. Kayalias

    Le Royaume du Chaos [TERMINÉ]

    De retour pour approfondir cette petite parenthèse dans le récit ! J'éspère que le bourrinisme ne vous a pas trop manqué ( hein Inxi ?! ) car je change momentanément d'air pour aborder une vision de la société Druchii en l'absence du Suzerain et donner ainsi un autre angle. [quote]Tout comme l’Invocation d’Haldu, j’ai lu le récit d’une seule traite. D’entrée, Malekith comme personnage principal : tu te mouches pas du coude, hein ? [/quote] La timidité est le défaut des petits hommes et l'arrogance la vertu des grands /> ( heureux que le récit te plaise ) Voici la suite, bonne lecture ! [center]***[/center] Les vagues de la mer traîtresse portèrent « [i]l'éternel[/i] » sain et sauf jusqu'au port lugubre de Har Ganeth. Éviter les écueils se révéla être un jeu d'enfant pour le vieux Sarosnar. Ce capitaine émérite avait sillonné les océans bien avant la naissance de nombre de ses hommes d'équipage. De tous ses raids, de tous ses pillages, l'expérience maritime qu'il en avait tiré constituait l'ultime richesse. Lorsque le bastingage fut amarré, Sarosnar contempla la cité du meurtre. Ses tours sinistres perpétuellement rougies du sang des esclaves sacrifiés ne lui inspirait que du dégoût. « Comment peut-on gâcher autant de main d'oeuvre bon marché pour assouvir les caprices d'une divinité insatiable ? », songea-t-il, las. En tant qu'ambassadeur attitré, ce genre de remarque lui était prohibé et en tout circonstance, il se devait d'afficher la plus grande neutralité d'expression. Cette tâche fut compromise, lorsqu'il fit face au cortège qui lui était réservé. Deux demi-douzaines d'élues de Khaine attendaient sa venue. Faiblement vêtues, aucune ne frissonnait, malgré le vent glacial qui cinglait leur corps. A la vue du Capitaine, elles se portèrent à sa rencontre. Leurs hanches dessinées, chaloupaient telle la coque d'un navire, voguant sur des eaux tumultueuses. Des pendentifs identiques pendaient à leur cou. Ils représentaient un cœur de rubis, pressé par une main de fer. En proie à la solitude des longs périples, de nombreux corsaires leur esquissèrent un rictus volontairement grivois, que seul un rappel à l'ordre du capitaine put effacer. L'une des créatures fantastiques se détacha soudain des autres et se tourna d'instinct vers la figure d'autorité, fraîchement débarquée. Elle tendait en offrande un coffret rempli d'or et de joyaux. — Bien le bonjour, Capitaine. Nous attendions votre visite, dit-elle simplement. L'intéressé s'inclina en signe de respect, avant d'ordonner à deux de ses sbires de déposséder la servante. Non loin du quai, de l'agitation capta son attention. En aval du ponton, une foule armée s'agitait, car un second navire accostait. Une escorte de vierges l'attendait également. Sarosnar n'était pas dupe. Une simple manoeuvre politique de séduction ne pourrait altérer son jugement. Son regard se porta au loin et il reconnut son homologue : le capitaine Aeryn. D'un tempérament bouillonnant, Aeryn était membre de l'une des plus puissantes dynasties de Klar Karond. S'il avait lui aussi voyagé jusqu'ici, le péril couru par le Royaume était terrible. Le Capitaine pressentit que d'autres généraux viendraient. Le regard embrasé d'Aeryn croisa les pâles pupilles grises de Sarosnar. Les deux commandants se toisèrent un instant avant qu'une succube blafarde les invite à pénétrer dans la cité. La troupe de corsaires emprunta de nombreuses portes dérobées, chacune silencieusement gardée par un où plusieurs soldats d'élite. Les exécuteurs de Har Ganeth ne manquaient pas de panache. Une armure lourde finement ouvragée les recouvrait de la tête au pied. Leur heaume à l'aspect squelettique leur conférait une aura menaçante. Aucune parcelle de leur visage n'était visible. Ces guerriers, passés maîtres dans l'art de tuer n'exprimaient aucune émotion. A la vue des vierges, leurs puissantes lames s'écartaient et le chemin s'ouvrait vers d'autres portes, d'autres couloirs, d'autres horreurs. Sarosnar jugea pathétiques les quelques regards timides de sa troupe. Le poids des années lui avait fait oublier l'effroi primitif qui le fit tressaillir, lorsqu'il vit pour la première fois l'un de ces porteurs de mort. Quand la marche interminable toucha à sa fin, la magnifique créature en tête de cortège conduisit les corsaires dans les profondeurs de la cité. L'un d'eux se tourna vers son maître en quête d'approbation. Sarosnar hocha la tête et ordonna seulement à ses plus fidèles conseillers de le suivre. La troupe se sépara en deux courants et tandis que les corsaires s'éloignaient à pas réguliers, une vierge au visage pur poussa la porte d'ébène. D'un regard mutin, elle encouragea le capitaine et son escorte à y pénétrer, sans plus attendre. Quelle surprise fut celle du capitaine lorsqu'il découvrit l'immense salle de réception. A la lumière des braseros flottaient les ombres des protagonistes, répartis autour du banquet. Aucun met parmi les plus fameux ne manquait. L'on y trouvait du gibier, du poisson de rivière et du faisan, assaisonnés de poivre noir et de Safran, en quantité. Les convives s'abreuvaient de vin, d'hydromel et de lait d'amande. D'éminents Druchii du Royaume étaient réunis. Certains conversaient froidement ; d'autres se muraient dans un silence méditatif. Éprouvés par le voyage, la plupart d'entre eux dégustaient l'un des nombreux plats alléchants. Sarosnar retrouva Aeryn non loin de là. Ce dernier portait en bouche une substance grumeleuse, rouge, presque rosée. Il la savoura du bout des doigts et Sarosnar se souvint. Pour tous les dévots de Khaine, la chair humaine était exquise. « Quelle décadence, songea le Capitaine, plutôt mourir que d'y goûter ». Il n'était plus novice dans l'art de la négociation et savait qu'un agent fourbe et tenace emploierait toutes les méthodes à sa disposition. Toutes, sans exception pour le corrompre. Il s'assit ainsi sur l'une des nombreuses couches au fond de l'antichambre et patienta un long moment. Depuis sa position reculée, il observait en silence. Afin de distraire les invités, quelques elfes sublimes dansèrent au son de la harpe. A mesure que les accords résonnaient, la faim le tenaillait d'avantage. L'appétit gagna également d'autres nobliaux qui manquèrent à la prudence, en dégustant chacun des plats à leur disposition. Leur avidité dépassa rapidement celle des harpies de la cité. Divertis et repus, les convives se laissèrent porter par l'allégresse de la fête et en oublièrent la mission pour laquelle ils étaient diligentés. Sarosnar déplora intérieurement la faiblesse d'âme de son peuple, la fébrilité des cœurs et le règne des mondanités. Un noble plus ivre que les autres émergea de la foule pour tituber jusqu'à l'une des nombreuses couche pastelle. Une jeune elfe de grande beauté vint cajoler son ego aviné et tous deux sombrèrent dès lors dans les affres de la luxure. Cela ne sembla point choquer l'assemblée, à l'exception du Capitaine. Afin de n'en rien montrer, celui-ci saisit discrètement un verre de vin rouge dont il n'avait l'intention d'en boire aucune goutte. Ses conseillers le pressaient de participer aux réjouissances. Il leur avait jusqu'à présent refusé ce privilège, mais estima qu'il serait plus sage pour son clan de ne pas dénoter dans la soirée. Fort de ces considérations, il consentit une permission à ses conseillers. Hautement reconnaissants, ceux-là s'évanouirent rapidement dans la foule. La salle semblait s'être d'avantage remplie. L'air chaud et humide était à peine respirable. Depuis les diverses poternes dissimulées çà et là dans la salle de réception, d'autres nobles continuaient d'investir la pièce. Le Capitaine reconnut certaines maisonnées à leur blason. La majorité n'avaient jamais connu le tumulte du champ de bataille et beaucoup étaient issus de la noblesse oisive de Nagaroth. Sarosnar rêvait d'estampiller ces héritiers défroqués de son sabre. Au hasard, son regard croisa à nouveau celui d'Aeryn, l'un des seuls stratèges militaires qui semblait encore en possession de ses moyens. Parce que que leur condition était similaire, une rivalité invisible se cristallisa en eux. Appréciant peu d'être scruté, Aeryn bouscula une servante avant de régler ses comptes avec celui qui l'espionnait. Habitué de ces démonstrations viriles, Sarosnar n'avait pas peur d'en découdre. Il porta la main sur son garde-lame, impassible. Mais tandis que l'impétueux Aeryn s'approchait, un voile fugace se déposa devant ses yeux, aussi fin qu'un clignement de paupière. Il s'ensuivit une ombre qui sembla traverser l'antichambre, esquivant les convives. Elle se mouvait rapidement, se fondant dans la foule, imperceptible. — Quel est ce sortilège ? Gardes ! s'exclama Sarosnar à haute voix. La paralysie tétanisait son corps et une douce langueur empêtra son esprit, tel un insecte prisonnier d'une toile. Il souhaita se débattre, appeler ses conseillers, mais ces derniers étaient trop saouls pour entendre, et leur maître trop faible pour s'exprimer. Lentement, sa colère se dissipait. La voix de Sarosnar se perdait au fond de sa gorge et peu à peu, une profonde fatigue l'assommait. Derrière l'écran de ses yeux, apparaissaient les rivages de la lointaine Tiranoc. Aucun détail ne faisait défaut, en particulier les Alezans sauvages qui galopaient sur d'interminables plages de sable fin. Il n'était pas un jour sans qu'elles ne lui eurent manquées. Sa torpeur fut dissipée par une force prodigieuse qui l'attrapa au collet et le projeta au sol, sans ménagement. Un parterre de rose tournait tout autour de lui, se mêlant aux embruns de la mer du crépuscule. Quelqu'un le saisit alors par la chevelure et lui brisa le nez contre le sol. — Porte une nouvelle fois ton regard sur moi et ton crâne ornera la proue de mon navire ! dit la voix d'Aeryn. Au même instant, une immense porte ornée d'émeraudes s'ouvrit au fond de la salle. Les convives n'accordèrent plus aucun regard à Sarosnar et l'atmosphère devint solennelle. L'élue de Khaine se tenait fièrement sur le promontoire, face à l'autel. En contrebas, les servantes débarrassaient les plats, tous vides. Contrairement aux vierges, la beauté de la matriarche semblait altérée et quelques rides creusaient son visage livide. Ainsi que tous le percevaient, Helleborn était prête à discourir.
  19. J'ai vraiment préféré ce poème à ton second. Celui-ci étant bien sur plus rythmé, moins prévisible et plus intense. Cela faisait un petit moment que je recherchais la chanson à laquelle ton poème m'a immédiatement fait penser et je suis retombé dessus par hasard, alors je me permets de la poster : [url="http://www.youtube.com/watch?v=tRX1ShaiKCM"]Kim, Eminem[/url] Tout d'abord parce que le lien est évident et qu'il te permettra peut être de mieux comprendre ce qui choque. Aussi peut-être pourra t-il t'inspirer d'avantage ( dans tes écrits ... ) ? Enfin pour les autres, c'est une manière de relancer indirectement le "débat" sur le sens de la poésie. PS : bonne année
  20. [quote name='Celt' timestamp='1324075629' post='2049338'] A voir avec Haldu et Inxi. Mai a priori, je suis pour, n'y voyant pas d'objection tangible - tant que les textes spécifiques à la nature de la section sont présentés en premier. [/quote] Bien, grand modérateur. A priori Haldu ne serait pas contre. Ne reste que inxi.
  21. Pas trop vite le matin et doucement l'après-midi.
  22. [b]Merci de faire attention aux nouveaux qui ont parfois un passé lourd et difficile à comprendre donc allons-y doucement.[/b]
  23. [quote]Ecrire, lire ou parler est peut être salutaire dans certaines circonstances mais cette démarche appartient au cadre privé...je dirais même ultra privé. S'ouvrir à un public aussi large et anonyme que celui d'un forum est encore autre chose et dès lors, tu t'exposes à des retours que tu devras gérer tout seul. C'est un choix et il te faudra l'assumer. Au delà des simples (?) fautes de français, ton poème me pose problème (et c'est un euphémisme) par la violence de son propos et l'absence totale de distance que tu mets entre toi, l'auteur et le narrateur qui nous confie ses pulsions criminelles...pire encore, le poème justifie ce qui est injustifiable. L'ambiguité de ton travail est gênante. Est-elle seulement assumée ? Rien ne permet de le vérifier et pour tout te dire, je n'ai pas vraiment envie de connaître ta position sur le sujet tant le poème me paraît peu subtil[/quote] C'est drôle parce que je pense exactement l'inverse. Certes le forum n'est pas sensé devenir un doctissimo like. Mais ce n'est pas la première fois qu'un auteur en poésie écrit à propos de lui même. Et avouez le, un écrit sincère touchera forcément plus qu'un récit qui ne l'est pas. Ca serait bien que cette section inamovible rattrape son siècle d'écart et comprenne que la poésie ce n'est pas simplement Hugo, Rimbaud ou Mallarmé. Ce poème n'est certes pas une oeuvre d'art dans la forme ( nombreuses fautes d'orthographe, pas de vers fixe... ) mais en ce qui me concerne l'idée me plait. La violence, les termes crues, la punition d'une faute. Bref un fond macabre qui contraste avec la bisounoursitude latente. Avoir des pulsions criminelles fait-il de nous un criminel ? Non, c'est bien pour cela qu'en droit on ne punit qu'un commencement d'éxécution et non une idée d'éxécution. Peut-être suis je fou, mais j'ai trouvé cette idée de l'assassinat belle. On voit bien qu'après avoir accompli sa besogne, l'homme est apaisé, lui a presque pardonné sa faute et en ce sens le poème est original. Ce ne sont que mon interprétation et non mes convictions ( je ne prône bien sur pas de battre sa femme / son amie ) mais ce genre de poèmes donnent à mes yeux un souffle d'air frais à la section. Si en plus cela peut aider à diminuer la peine d'un auteur, que demander de plus ? Bref Skabran, je ne peux que t'inviter à poursuivre tes écrits. C'est en forgeant qu'on devient forgeron et l'écriture a de réelles vertus exutoires.
  24. Bonjour, Je vais essayer de condenser ici un recueil de nouvelles. Certaines anciennes, d'autres à venir. Il s'agit en premier lieu d'un ancien récit que certains reconnaîtront. J'ai procédé à de nombreux rajouts et j'éspère qu'il plaira aux nouveaux venus. Au fait pardonnez moi de m'étaler partout sur la section. Je suis comme un gaz (malodorant) plus vous me donnez de place, plus je m'étale. Bonne lecture ! [center][size="4"][b]Enfin, je t’ai retrouvé[/b][/size][/center] Un homme traversait le vaste champ de blé. Les tiges, souples mais dures tanguaient sur son passage, d’avant en arrière… d’avant en arrière comme un millier de métronomes dorés. Il tenait dans la main droite un bouquet de fleurs au port buissonnant ; elles dégageaient un puissant halo pourpre contrastant avec l’environnement chatoyant. L’homme au bouquet se prénommait Karl. La trentaine confirmée, il était grand et mince, très mince, presque rachitique. Il arborait de longs cheveux bruns clairs qui surmontaient une tête allongée, renforçant sa silhouette élancée. Des yeux sombres, un nez légèrement busqué et une bouche aux lèvres incroyablement fines pour un homme achevaient ce visage. Ce matin, il avait revêtu sa tenue traditionnelle de travail ; à savoir une chemise brune faite d’un tissu bon marché et ouverte au niveau des manches ainsi qu’un pantalon usé par les années et fait du même tissu. Pour que tienne ce pantalon, il fallait l’attache solide de la ceinture en cuir, serrée au tout dernier écrou. Mais malgré cela, le pantalon désobéissant finissait toujours par glisser le long de ses hanches. Karl le releva machinalement. C'était pour lui une seconde nature. Mais aujourd’hui, dans la chaleur estivale de l’aurore il paraissait encore plus maigre et quelques fins cheveux gris pointaient sur le haut son crâne. Cela faisait un an déjà mais Karl ne laissait transparaître aucune émotion. Son visage était fermé, ou plutôt figé d'une retenue qui lui coutait au regard des fines gouttes qui perlaient sur son front, dans son dos et au creux de ses paumes. Et tandis que le soleil implacable gagnait en puissance, le jeune homme poursuivait sa marche. Le champ touchait presque à sa fin. Il n’y avait bientôt plus d’épi pour lui caresser les jambes, seulement de hautes herbes tranchantes. Devant lui se tenait un sentier de terre battue qui descendait en pente douce. Avant de l’emprunter, Karl fit volte-face et scruta l’horizon. De loin, il apercevait sa masure au toit de chaume. C’était la maison familiale dans laquelle avait autrefois vécu son père, avant que les affres de la maladie ne l’emporte. Désormais, il ne vivait plus qu’avec sa mère, que l'on sait veuve. Karl distingua une longue colonne de fumée qui se dégageait de la cheminée. Sa mère, si douce, si aimante entretenait les habitudes d'antan. A cette heure, elle devait préparer le repas. Il fallait se hâter si Karl voulait tenir sa promesse d'être rentré pour le dîner. Son pas demeurait toutefois lent mais assurément déterminé. C’est alors qu’il apparut…. Haut de plusieurs mètres, le menhir se dressait fièrement, défiant de toute sa majesté le soleil brûlant. Karl s’arrêta net comme quiconque eut été à sa place ; cette somptueuse pierre montait la garde à l’exact milieu du sentier et de la forêt. Tout autour, n'existait que le glacis. L’homme resta immobile un instant. Il prit le temps de contempler le paysage. Cela faisait une éternité qu’il n’avait rien vu d’aussi beau et d’aussi étrange à la fois. Les arbres étaient gigantesques et lui, pourtant si grand, devait presque se décrocher la nuque pour apercevoir la cime des plus hauts troncs. Ce lieu devait abriter des centaines d'espèces mais c'était pourtant de vieux chênes qui dominaient la bordure extérieure de la forêt. Ces êtres anciens, témoins des générations d'hommes successives, taisaient leurs secrets séculaires. Même la lumière dure du soleil ne parvenait à percer leur feuillage. Pendant quelques secondes, Karl vacilla. Il se sentit piégé comme un enfant dans cette marrée verdoyante qui recouvrait tout, qui allait bientôt le recouvrir lui aussi. Il secoua la tête, essuya son front avec le tissu de sa chemise puis il s’avança vers le menhir, comme pour se débarrasser de la nausée qui le gagnait. « La faute à ce satané soleil » pensa t-il, mais il savait au plus profond de lui de quel mal il souffrait. Il savait pourquoi il dormait peu, pourquoi il avait encore du resserrer sa ceinture d’un cran. Le soleil implacable n’y était pour rien. Il n’était que simple spectateur, un spectateur silencieux. Karl mit genou à terre, se détournant de cette scène à la fois bucolique et effrayante. Sans une larme il déposa la gerbe de chrysanthèmes au pied du menhir. Ses genoux craquèrent tels deux branches mortes lorsqu’il se releva. Il découvrit ainsi les glyphes gravées à même la pierre. Il s'agissait d'un langage inconnu, il ne pouvait le comprendre. Peut-être une épitaphe ? Peut-être un avertissement ? Il n’en avait cure, c’était à [i]Elle[/i] qu'’il pensait. Avant de rentrer, il décida de faire un détour par le lac Argon qui n’'était qu’à quelques lieues d’ici, plus loin, au nord-ouest. Il accéléra le pas si bien que les hautes herbes s’infiltraient par les trous de son pantalon et même entre ses sandales, lacérant ses jambes de dizaines de coupures. Mais ce n’est pas à cela que Karl prêtait attention. A mesure qu’il se rapprochait, son estomac se nouait, sa gorge se serrait : il ne savait pas bien pourquoi mais il devait poursuivre. Soudain, il reconnut l’'endroit. De ses larges mains il écarta les branches qui lui barraient la route comme pour mieux le préserver d’un mal certain…. Un an avait passé mais le lieu n’avait pas changé. L’eau était du même bleu doux et les courants d’air portaient toujours les fragrances sucrées des arbres fruitiers alentours. Il se sentait soulagé, la tension était retombée et sa gorge se desserrait progressivement. Le soleil était haut dans le soleil, la chaleur se faisait plus forte encore. Karl dut s’asseoir ; le contrecoup de l'angoisse faisait effet et il tremblait comme une feuille morte. Les coupures sur ses jambes commençaient à se faire sentir elles aussi, mais paradoxalement la chaleur du sable semblait apaiser ses brulures. C’est un lieu que Maria aime beaucoup. Souvent, après le travail aux champs, ils se retrouvaient ici parce que c’était leur endroit, leur intimité. Loin des regards, loin des commérages, un véritable havre de paix. Seuls quelques rares pêcheurs à l’œil torve rôdaient dans le secteur. Mais cela n’avait pas d’importance. C’était ici qu’ils avaient leurs habitudes, là même ou ils s’entretenaient des heures durant, là encore ou ils refaisaient le monde. Mais lorsque l’un parlait trop, l’autre le faisait aussitôt taire avec sa bouche. Un seul sujet n’était jamais abordé : l’amour. Car y mettre des mots dénaturerait la force de leurs sentiments. C’est du moins ce qu’ils pensaient. Karl plongea dans sa mémoire et se souvint la fois ou il tenta de porter Maria pour la jeter à l’eau, comme le faisaient ses amis charmeurs. Mais son corps malingre s’affaissa et ils roulèrent tous deux dans le sable en s’esclaffant. Maria enviait la nature de son compagnon tandis que lui, se moquait des kilos imaginaires qu’elle prenait. Ils avaient souvent ri ensembles. Le rire était d'ailleurs ce qui caractérisait le mieux Maria. Un visage à l’insouciance juvénile et aux yeux malicieux ; de longs cheveux blonds, bouclés, qui descendaient en cascade le long de ses reins. Karl se souvint de sa peau, blanche et douce, moulée dans sa robe vert pomme. Il se souvint aussi de son haleine sucrée lorsqu’il l’embrassait, de son corps chaud, de son léger rire lorsqu’il passait la main dans ses cheveux et jouait avec ses boucles. Aujourd’hui encore, ce lieu est celui de Maria, il pouvait presque sentir son rire, porté par le vent du lac, presque sentir sa main serrer très fort la sienne. Il avait plongé trop profondément. Les souvenirs l’engloutissaient, creusant un trou béant dans sa poitrine. Son pouls s’accéléra mais il devait se montrer fort. Il pensa à sa mère, à son père, il devait quitter cet endroit, fuir les souvenirs, échapper à l’odeur obsédante de ses cheveux. Il ne pouvait pourtant se résoudre à rentrer chez lui. Son domicile même lui était étranger, il se sentait oppressé entre ces quatre murs de bois et d’argile. Alors, sur le chemin du retour, il décida d’escalader la paroi rocheuse qui surplombait le village. Le granite, dur et austère griffait ses mains tandis que le soleil escaladait un peu plus le ciel. Il s’assit sur le promontoire de la falaise et observa l’horizon. Il chercha du regard son domicile ou l’attendait sa mère, puis presque simultanément repéra celui de Maria. Sa maison était plus grande et cossue que les autres. Son père avait fait fortune dans l’armement militaire et on raconte qu’il a traversé tout « le vieux monde ». Pour finir ses vieux jours, il emmena femme et enfants ici, dans ce petit village Bretonni, à l’est de Quenelles. Il racheta la plupart des terres agricoles et Karl et son géniteur travaillèrent pour lui à l’époque. Le père de Maria voyait d’un mauvais œil la relation qu’entretenait cet ouvrier avec sa fille ; il était comme n’importe quel père : protecteur. Mais il eut toujours la grandeur d’âme de ne jamais intervenir directement dans les sentiments de sa fille. Pour cela, Karl lui en serait éternellement reconnaissant. La grande bâtisse paraissait bien triste à présent. Les jardins étaient laissés à l’abandon, les volets, paupières fermées sur les fenêtres. Depuis la tragédie, la famille de Maria avait quitté les lieux pensant naïvement partir pour tout oublier. Karl ne leur en voulait pas, peut-être les aurait t-il suivi, s’il en eut les moyens. Mais même ici, l'ombre de Maria planait, le mal y était profondément enraciné. Il ne savait plus ou fuir son sourire, et entendait partout l'écho de son rire qui résonnait contre la roche et se répercutait à l'intérieur de sa tête. Il ne savait pas pourquoi mais il éprouvait un besoin irrépressible d'y retourner. Risquant la chute, il dévala la paroi, et à nouveau traversa le vaste champ de blé, puis les hautes herbes et enfin les buissons. Le menhir demeurait impassible sous le soleil toujours plus haut dans les cieux. C'est d'ici qu'ils avaient surgi il y a un an exactement. Rapides et sans pitié, ils ont frappé le village, massacrant certains, épargnant d'autres. Destin ou hasard, Karl et sa mère étaient à Quenelles cette nuit là, au chevet du défunt père. Ce n'était pas le cas de Maria, qui, comme à son habitude se baignait au lac Argon. Ils arrivèrent de nulle part et lorsqu'elle sortit de l'eau, insouciante, elle fut abattu froidement d'une flèche dans l'abdomen. Et tandis que son sang souillait la magnifique robe verte, son rire se tut à jamais. Karl ne s'en était pas remis. Longtemps il voulut se venger, brûler la forêt comme elle consumait son coeur. Mais sa mère le conjura de n'y rien faire, elle disait : « les arbres bougent, ils parlent, ne leur donne pas l'occasion de nous faire du mal... » . Alors pour elle, il se ravisa. Après la haine vint le désespoir. Comment le peuple elfique pouvait se proclamer noble après de telles exactions ? Après de tels massacres injustifiés ? Ce jour la ils ne prirent pas seulement la vie d'une centaine de villageois, ils emportèrent avec eux l'insouciance. Légitimant leurs actes par l'illusion d'une justice, ces elfes n'étaient que vice masqué par un tissu de vertu et Karl ne leur pardonnerait jamais. Il n'en pouvait plus, il ne trouvait plus la force de lutter et tomba, genoux à terre. Son dos décharné se vouta, ses cheveux se mêlaient à la poussière puis son visage se tordit de douleur cherchant refuge au creux de ses mains. Il resta ainsi de longues heures, prisonnier de sa peine et incapable de tout mouvement. Après une éternité quelques craquements éveillèrent enfin sa torpeur ; il se leva lentement, très lentement et ses yeux humides crurent apercevoir une silhouette à la lisière de la forêt. Il les essuya à l'aide de sa chemise, toujours très lentement, quand il la vit. Maria se tenait à quelques dizaines de mètres, au loin. Elle était pieds nus, uniquement vêtue de sa somptueuse robe couleur saphir. Ses cheveux resplendissaient, plus encore que les blés qu'il venait de traverser et à chaque nouveau rire, son visage s'illuminait. Karl resta immobile et muet. Il ne pouvait décemment y croire. Sans l'ombre d'une hésitation, il s'en alla machinalement, un pied après l'autre, rejoindre la femme qu'il aime. Il s'approcha et distingua quelques brindilles égarées dans sa chevelure dorée. Maria le regardait intensément. Il ne pouvait plus y avoir ni de haine, ni de peine. Karl se tenait à quelques pas d'elle désormais, et les larmes retenues depuis un an perlèrent sur son visage. Il s'avança encore et enlaça Maria d'une tendresse infinie. Il huma le parfum enivrant de ses cheveux puis embrassa ses lèvres chaudes et humides. Le temps semblait s'arrêter et la lumière de l'astre au Zénith brillait, pareille à des étincelles à travers le feuillage Karl ne vit pas le sourire de Maria se tordre en un rictus, ni l'écorce recouvrir ses bras. Ou peut-être ne voulait-il pas le voir ? Elle le serrait fort, très fort. Le parfum obsédant de ses cheveux lui faisait tourner la tête et dans un murmure étouffé, il dit simplement : « Enfin...Je t'ai retrouvé ».
  25. Kayalias

    L'invocation

    l'histoire avance un peu du coup mais c'est vrai qu'il reste beaucoup de fautes bêtes ainsi que quelques tournures maladroites. Celle du démon notamment. Je reprendrais deux questions D'abord celle de Myrnv [quote]pourquoi elle arrive pas à lui crever les deux yeux ?[/quote] Puis celle d'Oberon [quote]Enfin, l’inévitable question à la con : Loanna va t-elle avoir le temps de — *BIIIIP* — Jean-Edouard dans la piscine ?[/quote] Bref la suite !
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