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Jeunesse, vie et déclin


Imperator

Messages recommandés

délicieusement dérangeant!

un vieux proverbe russe dit: "tout ce qui est triste est beau" mais là, tu ne nous livres pas que de la tristesse et de la beauté, tu nous livres l'horreur de ce que les hommes ont créé.

les hommes ne savent faire qu'une chose, c'est détruire et ton texte en est la parfaite démonstration.

qu'est-ce si ce n'est l'homme qui détruit la pure innocence de Claire?

qu'est-ce si ce n'est l'homme qui la ballotte et la maltraire tant?

tu arrives à nous transmettre de nombreux sentiments (horreur, dégoux, tristesse, colère, rage) et ce n'est pas évident.

maintenant, quelques critiques:

ta vision des elfes est discutable mais assez proche de ce que les humains (ou les hobbits) perçoivent chez les elfes de Tolkien. c'est vrai que je les dépeints à la fois plus sombre et plus grands mais encore une fois ta vision est respectable.

la transition ne souffre aucune remarque par contre. c'est justement parce que Claire est si innocente que sa transformation dérange tant. ce serait tellement simple de dépeindre la mort à l'état pure (regarder, il y a plein d'exemples de tueurs froids dans les récits du forum et peu font passer des émotions)

par contre, ce qui m'a dérangé est l'utilisation du mot "gerber". autant le mot vomir est assez ewpressif de sa signification, autant gerber traduit pour moi presque un sentiment de colère à expectorer. je peux me tromper bien sûr.

je suis très content de pouvoir lire à nouveau un peu plus de récits sur la section et espère avoir toujours ma place au sein de cette communauté.

des récits comme le tien sont là pour me dire que quelque part en ce monde, des personnes partagent ma vision des choses

Erdraug qui exige sa discussion philosophique!!! :blink:

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Il faut croire que la nuit est propice à l'élaboration de mes bêtises, et puisque l'on parle de bêtise j'ai osé continue encore un peu ce récit. Le passage qui suit est sensé être un peu plus sentimental, j'avoue avoir même pensé un moment... Et puis, autant vous laisser la surprise. Un dernier petit mot, c'est qu'il m'a en grande partie été inspiré, bien que très indirectement, par une rencontre que j'ai faite à l'occasion du nouvel an. Alors, pour une fois, je vous demande de ne pas démolir ce passage, car il me plait de croire qu'il est aussi joli que les sentiments qui m'animent, même si ce n'est qu'un rêve, aussi joli soit-il.

Ainsi, sans vous ennuyez plus avant (et pour les fous qui oseraient encore suivre les aventures de la pauvre Claire dans les mains de son sadique d'auteur), voici la suite de ce récit:

Renouveau :

La route fut bien longue jusqu’ici, si longue que j’ai été jusqu’à croire, un moment, qu’elle ne s’arrêterait jamais. Je m’imaginais morte, obligée de rester pour l’éternité derrière ce mystérieux cavalier, à endurer pluie et cahot, à voyager sans but au travers des monts et forêts. Étrangement, cette pensée m’a paru très attrayante, et je ne me suis rendue compte que bien plus tard que je m’étais instinctivement agrippée à lui. Chaque sursaut me semblait doux, les gouttes d’eau me servaient de cape et les ombres branches des sombres arbres me paraissaient autant de gardien sûr et fidèle.

Tout a pourtant pris fin. Nous nous sommes arrêté au pied d’un grand rocher dont je devais vite m’apercevoir qu’il s’agissait d’une muraille, et nous avons mis pied à terre. Puis, avec une certaine précipitation, l’elfe m’a prise par la main pour m’emmener au travers d’une porte dérobée, puis me guider au milieu d’un véritable dédale de couloirs délimités par des rangées de maisons à ce point serrées les unes contre les autres que l’on les voit s’étouffer et gémir à la lueur des éclairs.

Enfin, après bien des détours, nous sommes parvenus à une entrée dans laquelle nous sommes passés. Elle menait à une grande salle remplie de gens très différents les uns des autres, certains cousus d’or, d’autres habillés de haillons, et chacun parlant dans son coin sans prêter attention à son voisin. À certaines tables pouvaient s’entendre de grands rires, des éclats de voix, des hurlements parfois, effrayants mais vite étouffés par le désordre omniprésent.

Sans plus s’attarder, nous fendîmes la foule pour passer sous un petit porche menant à une salle basse. C’est là que j’attends encore. L’elfe est passé sous un rideau après m’avoir intimé l’ordre muet de rester sur place jusqu’à son retour. Je commence à repenser à ces dernières heures, à ce qui m’arrive. Doucement, je réalise que cet elfe ne peut venir que d’un seul être, une seule personne ayant pu trouver un quelconque intérêt à me faire sortir de mon trou, une personne qui m’y avait plongée il y a de cela bien des années.

Oui, je réalise qu’un fantôme du passé est revenu me hanter, et que ma merveilleuse escapade ne peut qu’être le signe d’un nouvel emprisonnement. Qui qui puisse se cacher derrière ce rideau, il ne peut me vouloir du bien, que ce soit un ennemi ou celui qui m’avait abandonnée. Mais que faire ?

Je pourrais fuir tant qu’il est temps, partir à travers la ville, passer de l’autre côté du mur et fuir à tout jamais l’étreinte mortelle du destin qui m’est accordé. Je pourrais devenir libre, faire ce qu’il me plaît, où cela me plait et quand il me plait. Qui sait, m’installer dans un charmant petit village, et y terminer là mes jours dans le plus grand bonheur, loin des ennuis et des pleurs. Je vois déjà la beauté de mon jardin à la lumière de l’été, et la douce chaleur du foyer lors des paisibles nuits d’hiver. Je finirais sûrement par trouver un ami aimable, et qui m’aimerait, et ensemble nous fonderions un foyer.

Alors pourquoi ne suis-je pas déjà partie, qu’est-ce qui peut bien me retenir ? Je ne veux pas le revoir, je le hais déjà, je l’ai toujours haï. Alors quoi ? Aurais-je peur de l’inconnu, ou ais-je peur de ce que je sais m’attendre au dehors ? De liberté je n’aurais que les chaînes du servage, pour bon mari et ami, je n’aurais qu’un paysan stupide et ivrogne qui jouerait avec moi comme avec un oiseau pris au piège, et de charmant village je n’habiterais que dans une ferme fétide, un cloaque sans nom où je finirais ma vie, seule et malheureuse, si je n’ai pas été égorgée par une bande de pillards auparavant. Je sais ce qui me retient en fait. Ce n’est pas tant de savoir que l’extérieur m’est hostile, mais de savoir que derrière ce rideau, le monde l’est moins qu’à l’extérieur. Où que j’aille, je ne trouverais que misère et horreur. Dans mon cœur, j’ai déjà choisi de prendre le moindre maux, et c’est pourquoi j’attends, désespérée, devant un vilain bout de toile pour que ces gens décident enfin ce qu’ils veulent faire de leur encombrant bagage. Peut-être sont-ils même en train de regretter de m’avoir faite sortir…

Impossible d’aller plus loin, revoilà mon mystérieux cavalier. Son visage, à la lueur des torches, me semble familier. Pourtant aucun nom ne me revient à l’esprit, comme s’il n’en avait jamais eu pour moi. Qu’importe ! Son regard me montre bien qu’il ressent tout le dégoût que j’éprouve pour lui et ses semblables, qui s’imaginent pouvoir jouer impunément avec ma vie et celles de tant d’autres. De sa mélodieuse voix, il me demande de passer à mon tour le rideau, et à l’instant où je m’exécute, je voix dans ses yeux et sur son visage un petit sourire amical. Contre mon gré, mais est-ce vraiment contre mon gré, je lui en donne un autre, plus timide, pour toute réponse. Par quel magie, je ne saurais le dire, je me sens incapable de lui en vouloir pour les fautes de ses paires.

Toutes ces pensées doivent néanmoins être remises à plus tard, car mon épreuve se dessine à mes yeux. Je suis à présent dans une petite pièce ronde, meublée en tout et pour tout d’une table rudimentaire et de deux chaises qui ne le sont pas moins, éclairées faiblement par deux torches et la lumière de la nuit qui filtre au travers d’un petit soupirail au plafond. L’image de ma cellule des premiers jours me revient à l’esprit, tant cette pièce m’y fait penser, mais l’image s’arrête là. Assis sur l’une des chaises, enveloppé dans une grande cape aussi noir qu’usée, presque immobile dans la pénombre, le visage faiblement tourné vers moi, le regard dirigé vers le sol, se tient Aerion. Telle est ma stupeur que je ne peux retenir un léger sursaut d’étonnement, que je réprime vite. Du grand elfe en armure damasquinée ne reste qu’un mendiant en haillon, de la joie passée qui animait ce visage sûr de lui ne reste qu’une mélancolie et une tristesse sans borne qui ne cherchent même plus à être cachées, et des rides de doutes et d’incertitudes. Seuls les yeux merveilleux et envoûtants, emplis de cette gentillesse et cette douceur de mes souvenirs laissent encore à penser qu’il fut un jour ce qui relève, à l’image du pauvre hère sous mes yeux, du mythe ou de la légende.

Il n’y a, pourtant, pas à hésiter. C’est bien lui, dans l’allure, dans le regard, au mouvement des lèvres et à la stature. Je reste sans bouger, debout devant l’entrée, attendant un signe ou geste de sa part. Je ne sais comment le défier, alors je le laisse entamer la dure bataille qui s’annonce, bataille que je compte bien gagner.

Retrouvailles :

- N’aies pas peur, petite, tu n’as que des amis ici.

Ses lèvres ont à peine remués, les mots, durs et froids, ont pourtant résonnés dans la pièce comme une rivière de larmes et d’amitié. Je ne comprends pas le sens de sa phrase, ou ne veux pas le comprendre, et le laisse continuer.

- Peut-être te rappelles-tu cette phrase, la toute première que je t’ai dite, alors que tu n’étais qu’une enfant, il y a de cela si longtemps… Non, je vois dans tes yeux que tu ne te rappelles pas.

Il fait une longue pause. Je ne parle toujours pas, mais je sens la tension qui monte entre nous. Je ne sais pas ce qu’il attend de moi, mais une chose est sûre, je la lui ferais payer très cher.

- Tu t’étais enfuie de chez toi, et t’étais réfugiée dans le convoi… Une caisse d’armes si mes souvenirs sont bons. Tu étais très effrayée, et il m’a fallu bien des efforts pour que tu te montres enfin.

Le voilà qui sourit à présent…

- Je me souviens aussi de la joie que tu avais éprouvée lorsque je t’avais offerte Daki et comme vous aviez gambadées dans les plaines pendant des heures. Sais-tu que durant tout ce temps je vous observais ?

Je n’en peux plus, impossible de tenir, il faut que je parle, qu’il cesse :

- Voilà de beaux souvenirs, mais vous en oubliez d’autres tout aussi merveilleux ! Vous souvenez-vous, elfe, d’un oncle belliqueux et agressif, d’une elfe sadique et perverse, vous souvenez-vous peut-être d’une petite fille terrorisée lorsque des inconnus sont entrés dans sa chambre pour tuer son ami et tout dévaster ? Vous souvenez-vous peut-être d’un cheval joyeux et sans grief que l’on a égorgé, découpé et mangé sans autre forme de procès, et dont les restes ont pourris longtemps au fond d’une fosse ? Vous ne pouvez vous souvenir, vous n’étiez pas là… Mais j’ai d’autres souvenirs émouvants pour vous : je peux vous parler d’une fillette abandonnée dans la fosse au lion par une froide nuit par un être en qui elle avait confiance ! Je peux vous parler d’un vieillard cruel, de jeunes gens attentionnés à vous voir souffrir à leur place. Je peux vous parler longtemps, si vous le désirez, de la merveilleuse vie passée enfermée avec des fauves qu’il a fallu dompter par des moyens que l’âme elle-même refuse. Je peux vous parler de meurtre, de meurtre ! Je peux vous parler de mensonge, de félonie, je peux vous mentionner plus de vingt noms de personnes mortes sans avoir pu seulement se défendre, par la faute d’une gamine qui n’avait trouvé que ce moyen pour ne pas succomber elle-même. Je peux vous parler de la violence d’un humain qui a voulu s’emparer du corps de cette fillette, qui n’aurait pas hésiter à la maltraiter autant que faire ce peut s’il n’en avait été empêché par la force. Voilà ce dont je me souviens, mais je ne vous apprends rien, ce ne sont pas des souvenirs pour vous, ni pour moi d’ailleurs, non, c’est notre quotidien !

Et je m’effondre, en larme, incapable de soutenir mon propre poids. Lorsqu’enfin je relève les yeux, je le vois qui s’est penché vers moi. Il me tend la main, je la repousse et vais me réfugier contre la paroi. Je n’ai pas su tenir, je me suis découverte, je me suis compromise en lui montrant mon cœur, mais il ne m’aura pas, jamais.

- Claire… Claire…

Je ne lui répond pas.

- Claire, je sens que tu as souffert, je le sens et le vois, et si encore j’étais aveugle, je ne suis pas sourd. Je ne savais pas, je n’en ai jamais rien su. J’aurais fait changer les choses si je l’avais pu, mais j’ai moi aussi eu des… des problèmes, même s’ils ne sont peut-être pas comparable à ce que tu as subi.

Je ne l’écoute plus, je ne veux plus l’entendre et pourtant je perçois encore le son de sa voix.

- Je n’aurais pas dû te parler du passé, ni des quelques moments heureux que l’on a pu connaître. Je vois maintenant que la passé n’a plus sa place chez toi. Deleth n’a rien pu me dire d’autre que le lieu où tu te trouvais et le peu qu’il savait de ce qui s’était passé au palais. J’ai alors compris, mais bien trop tard, que je n’avais pas été le seul à avoir subi la traîtrise de Sereth. Je pensais pourtant, encore, comme Deleth me l’avait assuré, que tu étais entre de bonnes mains, car il connaissait le moine qui s’occupait de l’école où il t’avait cachée. J’ai tout de suite envoyé Elderion pour te faire revenir, mais le temps a passé et aucun de vous deux n’est jamais réapparu, jusqu’à ce jour. Je désespérais, Claire, de jamais te revoir, et je commençais à me demander s’il valait encore de vivre.

Surtout, ne pas l’écouter, ne pas l’écouter…

- Claire, je ne pouvais rien faire. Je ne me doutais pas que Sereth oserait tenter quoi que ce soit, contre moi ou contre toi. Aurais-je été informé, au moment où Daki et Maki furent tué, de leur sort que je n’eut rien pu faire… Claire, j’étais parti défendre les elfes de Lorien contre la menace des orques, et j’avais pour cela rejoint des humains qui devaient nous aider… Claire, ces traîtres nous sont tombés dessus durant la nuit, ils ont massacré ceux qui ont tenté de résister et laisser fuir les autres. Je fus fait prisonnier et emmené dans les cachots du comte qui s’était dit quelques jours plus tôt mon ami. J’appris de sa bouche que Sereth avait offert une fortune et la promesse d’un riche pillage si lui et ses hommes attaquaient mon campement et me faisaient prisonnier. J’eus beau implorer, lui rappeler les serments d’amitié et le grand besoin dans lequel il plongeait mon peuple, mais il n’en eut cure. J’eus, par la suite, la visite d’une femme qui chercha à m’envoûter. À ce moment-là, il est vrai, j’aurais dû céder à ses avances pour essayer de te rejoindre et empêcher ton trop long exil, mais j’étais ignorant de ta situation, et je renvoyais l’impudente. Sa vengeance fut terrible, et je préfère encore ne pas en parler ici. Claire, il m’a fallu bien de la chance et un concours de circonstance particulièrement chanceux pour que je sorte enfin de ma cellule, encore que ce ne fut que dans un sac, et comme cadavre.

- J’ai longtemps erré le long des chemins, à la recherche de la forêt. Je fus attaqué plusieurs fois par des pillards, et contraint de me plier à leurs sévices pour pouvoir continuer mon chemin. Mais plus dure encore fut la vision des paysans fuyant sur la route, et dont chacun pouvait raconter la perte d’un proche, d’une femme ou d’un fils, qui avaient tous quitté leur ferme parce que les orques l’avaient brûlée et pillée. Plusieurs fois il me prit l’envie d’en finir, de cesser ma vaine quête et mon odyssée et de laisser mon corps au corbeau, au fond d’un gouffre. Mais ce ne fut pas la pensée de ma chère forêt, ou celle de mon peuple qui me fit continuer. Claire, c’était de toi que je tirais toute ma force, c’était pour te retrouver que je continuais, que j’endurais humiliation et pauvreté.

- Quand enfin je retrouvais la bordure des bois, je faillis fondre en larme. Tout avait été dévasté, les troncs étaient à terre et les buissons déracinés. Partout se voyait l’empreinte d’un puissant incendie et en de multiples endroits gisaient les corps d’animaux qui n’avaient pas pu fuir les flammes, ou qu’une flèche avait atteint. Les ordures des gobelins jonchaient encore le sol et la terre était souillée de leurs pas. Je me suis mis à courir, sans chercher à savoir où j’allais, comme un fou, aveuglé par la douleur d’une vision si horrible. Plus que jamais je cherchais la mort, lâchement, par désespoir. Elle ne devait jamais me trouver, et je finis par rencontrer un obstacle qui n’était ni un arbre ni une pierre. C’était en vérité Deleth qui avait entendu des rumeurs sur un elfe à la recherche de sa forêt, et qui avait suivi ma trace jusque là. Il m’apprit tout ce qu’il savait : l’insurrection au palais, le règne de terreur de Sereth, le pacte odieux qu’il conclut avec les orques, ainsi que le devenir d’une petite poche de résistants dont il avait pris la tête. Il m’apprit aussi que ceux de l’armée que j’avais emmené avec moi qui n’avaient pas prêté allégeance à Sereth avaient été crucifiés vivant en signe de menace pour quiconque oserait s’opposer à lui.

- Mais il remarqua vite que ce n’était pas là mon principal sujet d’inquiétude et il me raconta alors ce qu’il t’était arrivé, comment il t’avait fait fuir et où il t’avait emmenée. Je voulus te rejoindre sur l’instant mais il me ramena à la raison en m’assurant que tu ne risquais rien. Il le croyait, je lui pardonne, mais j’aurais dû m’occuper d’abord de toi, je te demande de me pardonner, j’ai failli par deux fois, et je ne vois rien qui puisse m’excuser.

Je sens ma main attraper la sienne, mais mon visage reste tourné contre le mur.

- J’ai rejoint ceux qui avaient trouvé le courage de se dire ouvertement fidèles à ma cause et qui, malgré le peu d’espoir qu’ils avaient de me revoir un jour en vie, n’avaient pourtant jamais cessé de m’attendre. Lorsque je cherchais les mots pour leur exprimer un tant soit peu mes sentiments, un garde m’arrêta et me dit : « Inutile, seigneur, nous savons ce que vous allez dire, mais au fond, nous avons eu raison de vous attendre, puisque vous voici. ». Et il se mit à rire, et moi aussi ainsi que tout l’assemblée avec nous. Tu conviendra que nous avons avant tout rit de bonheur, mais d’entendre enfin autre chose que les doléances des humains me fit du bien. Je commençais à organiser mon retour, mais c’est là que je demandais à Elderion d’aller te quérir, car je remarquais vite n’avoir plus goût à quoi que ce soit de ces questions de stratégie ou de la manière dont j’allais déposer mon frère. Je peux lire tes pensées, et je t’assure que tu te trompes. Je ne veux pas faire revivre le passé, tu n’es pas pour moi une relique qui me rappelle des moments meilleurs, mais tu es joie, tu es ainsi faite que tout le meilleur de l’humanité t’habite, et ton âme rayonne comme un phare au milieu de la tourmente.

Il se tait, je voudrais réfléchir, mais je n’arrive qu’à me remémorer tout ce qu’il vient de me dire, et toute ma force est usée à retenir mes larmes.

- Aujourd’hui, nous sommes à nouveau ensemble, mais si je désire pouvoir enfin te parler, apprendre plus à te connaître et vivre à tes côtés, il importe de savoir ce que toi tu désires.

Il lâche ma main et se redirige vers la table. Ma main reste levée, comme recherchant dans le vide ainsi créé la chaleur d’une paume amie. Il revient vite et me fait me relever.

- Je n’ai malheureusement pas beaucoup de temps à disposition, et ne peux pas te laisser plus de deux heures pour te décider, car après il me faudra retourner en Lorien et mener la révolte pour chasser le despote et venger ceux qui doivent l’être. Ainsi, voici ce pourquoi je t’ai fait venir, un peu contre ton gré à ce qu’il semble. Je te demande aujourd’hui, en cet instant, de venir avec moi, en Lorien, loin des troubles. Je reconstruirai là-bas l’ordre qui fut mis à bas par mon frère, et, avec ou sans tes conseils si tu ne voulais pas m’en donner, j’assurerai la prospérité de mon peuple. Je te ferai bâtir une maison ou un palais, selon ton envie, là où tu le désirera, ou tu pourra venir vivre avec moi si cela peut te convenir, et je m’assurerai qu’enfin tu puisses goûter à la quiétude à laquelle j’entends te donner droit. Tu n’aura aucun compte à me rendre, ni à qui que ce soit. Je comblerai tout tes désirs dans la mesure de mes moyens, et te laisserai libre de venir et partir à ton gré, aussi libre que l’oiseau qui s’en va en automne rejoindre des terres plus hospitalières. Tu peux aussi, si telle est ta volonté, t’en aller maintenant, et recevoir de moi la promesse de ne jamais chercher à te retrouver. Tu recevrais dans ce cas mon ultime présent, le peu d’or que j’ai pu rassembler, et une escorte si tu le désire qui te mènera saine et sauve là où ton bon vouloir aura la fantaisie de te porter, avant de te laisser vivre ta vie. Quel que soit le choix que tu fera, tu pourra toujours revenir sur ta décision quoi qu’il advienne, sans avoir à me donner de raison aucune. Je ne veux pas que tu sois pour moi autre chose qu’une amie, ou même une étrangère du moment que tu peux être heureuse. J’attends ta réponse, aussi douloureuse qu’elle doive être pour moi après tout ce que tu as subi, car, et je le vois à ta conduite, tu me hais, et c’est bien normal après tout ce que mon ignorance, mon imprévoyance et mon manque de pouvoir t’as causé comme tort.

Je relève les yeux, il est là, droit devant moi, les visage toujours empli de cette tristesse et cette mélancolie qui m’avaient frappé à mon entrée dans la pièce. Il tient dans sa main une petite bourse de cuir bien remplie. Je l’observe un instant, sans plus penser aux larmes qui coulent doucement sur mes joues, et je vois à présent les marques de coups qui occupent son visage. Je me rends compte que son bras droit pend le long de son corps, comme inanimé, mais plus encore je suis marquée par la douceur amicale de ses yeux, et le désespoir qui ceint ses lèvres. À nouveau, mes yeux se posent sur la bourse. Un hésitation m’étreinte, je ressens toute la portée de mon geste, je commence à regretter puis je l’attrape, d’un rapide mouvement, comme une voleuse ou une mendiante. Je l’observe encore un peu, et seule une sourde résignation me répond au travers de son allure. Je termine alors mon geste, et sans plus y faire attention, j’envoie la bourse contre le sol et attrape sa main, puis vais me blottir contre sa poitrine où je reste en profitant à l’infini de la chaleur de mon abri et, sans bouger, je prononce, à vois basse :

« Je reste. »

Et maintenant, deux trois mots...

ta vision des elfes est discutable mais assez proche de ce que les humains (ou les hobbits) perçoivent chez les elfes de Tolkien. c'est vrai que je les dépeints à la fois plus sombre et plus grands mais encore une fois ta vision est respectable.

J'aime cette idée, mais j'avoue qu'après avoir lu Tolkien (que je relis d'ailleurs en ce moment), je voyais les elfes comme des êtres grands et bons. Ma vision qui n'est en fait qu'un subterfuge d'écriture (car les elfes représentent, à mes yeux, la perfection) dans ce texte est que les elfes sont humains, et qu'ils n'ont, pour seule différence, que l'immortalité et des oreilles pointues. Cela aura son explication par la suite...

par contre, ce qui m'a dérangé est l'utilisation du mot "gerber". autant le mot vomir est assez ewpressif de sa signification, autant gerber traduit pour moi presque un sentiment de colère à expectorer. je peux me tromper bien sûr.

Je croyais avoir changé ça... Enfin, cela fait si longtemps. Je vais essayer de m'en occuper ce matin. Quoi que, en y réfléchissant, je crois avoir utilisé ce mot afin de tout de suite plonger le lecteur dans la mentalité de la Claire en fin de jeunesse, donc adolescente. En effet, c'est une Claire qui a déjà subi bien des années dans cette prison qui nous parle de ces repas, et elle n'a plus sa langue dans sa poche. Du reste, gerber montre bien l'état putride des lieux qui se ressent jusque dans les paroles de ses occupants. Maintenant, si vous considérez qu'il faut le changer, je suis preneur, vu que ce n'est, au fond, qu'un mot.

espère avoir toujours ma place au sein de cette communauté.

Pas d'inquiétude, au pire on te la garderait au chaud :innocent:

des récits comme le tien sont là pour me dire que quelque part en ce monde, des personnes partagent ma vision des choses

Je suppose que tu parles de la perversion humaine, auquel cas je t'assure que bien des personnes en sont aussi convaincues. Toutefois, si tu as lu ce passage (et je suppose que tu l'as fait puisque tu lis aussi ce morceau-là), tu aura remarqué qu'il ya aussi en l'humain des choses fantastiques et merveilleuses que l'on ne voit, malheureusement, pas toujours. Mon seul regret est qu'il n'y aie pas plus de Claire en ce monde...

Erdraug qui exige sa discussion philosophique!!! 

Malheureusement, je ne vais pas pouvoir te la fournir durant ces prochains temps, d'une part par manque de temps, et d'autre parce que je dois d'abord refaire un petit point de mon côté. Toutefois, tu finira par l'avoir, et moi aussi!

Sur ce, Impe, heureux d'avoir les commentaires de commentaires pour pouvoir détendre l'atmosphère après un passage bourré d'émotions (enfin, c'est partant du principe que j'ai réussi à élever en vous une once de sentiment, ce qui est plutôt osé de ma part).

Modifié par Imperator
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Avant toute chose

de lui en vouloir pour les fautes de ses paires.

sans E pairs! A moins que l'on ne parle de chaussures? :'(

Ensuite, c'est toujours aussi despéré triste, dramatique et beau !

N'ayant pas le temps de m'épancher sur les commentaires, je ne dirais que ceci

Félicitations!

Korelion, et si au passage, on avait le droit à une petite suite.... :innocent:

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Houla ! Honte sur moi ! J'ai pas oublié de posté sur l'avant dernier chapitre ! Lapidez-moi, je le mérite ! :innocent:

Dans l'ensemble : C'est magnifique.

La forme est parfaite, pas de fautes pas de phrases aux formes bizarres. Tu passes sur les trois formes de discours aisement pour donner le meilleur effet dans ton dialogue ! Donc continues comme ca !

Le fond est pas mal meme si je pensais qu'elle allait quand meme reussir a s'echapper ! Mais bon, tu en avais décidé autrement ! Le long monologue de l'elfe passe bien et l'effet est encore plus rendu avec les silences ! Bon, j'attends de voir ce que tu nous reserve pour la suite !

@+

-= Inxi =-

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Invité Erdraug

merci Impe de ta réponse

j'ai beaucoup apprécié cette dernière partie car même si nous touchons presque le fond de la tristesse, elle donne un message d'espoir pour tout le monde (claire et son père).

tu réussis encore une fois à bien faire passer les sentiments même si ceux-ci sont différents de ce qui a été ressenti précedement. bravo pour ça.

j'attends donc avec impatience la suite, cette profusion de sentiments est absolument terrifiante mais autant passionante.

Erdraug

Modifié par Erdraug
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Bon, je ne sais pas si ça vaut ce qui précède (ce n'est qu'une transition, ma foi...), mais c'est la suite des aventures de Claire, et l'on arrive doucement à la fin de la jeunesse...

Retour aux sources :

Je suis restée, c’est un fait. Tout le long du chemin, de la ville à la forêt, durant les longs kilomètres dans la nuit profonde et silencieuse, je ne l’ai pas quitté, et lui non plus, même pas des yeux.

Nous n’avons pourtant prononcés aucune parole, peut-être gênés, peut-être parce que je ne savais pas quoi lui dire, de quoi parler. Peut-être, tout simplement, trouvions-nous plus simple de laisser nos regards et nos gestes parler pour nous. Je ne saurais le dire, mais le trajet me sembla durer une éternité, et j’eus du mal à croire qu’il put se terminer un jour. Fourbue, plus fatiguée par la présence d’Aerion à mes côtés que par les cahots du voyage, je me laissais entraîner dans un bâtiment que le voile sombre dissimulait jusqu’alors à mes yeux, bien peu aidés par une lune quasiment inexistante. Je dû monter de nombreuses marches, suivre de longs couloirs, et plusieurs fois Aerion, se rendant compte de mon mal, fit une halte pour me permettre de continuer.

Enfin nous sommes arrivés dans une petite chambre, sobrement mais très joliment décorée, et dont le lit, seule chose dont je me souciais alors, me parut le plus accueillant qui ait jamais existé en ce monde. Ils m’abandonnèrent là, après qu’Aerion m’ait susurré un petit mot au creux de l’oreille que je n’eus pas la force de traduire, puis je me suis laissée emporter dans les bras bienveillants de la belle forêt. À l’extérieur, un orage venait d’éclater, faisant plier les arbres, hurler les montagnes, créant torrents et éclairs dans le ciel. Dedans, tout était calme, doux et profondément silencieux…

Au matin, je découvris sur mes genoux un plateau contenant plus de vivres que je n’en avais aperçu durant ces trois dernières années, et de bien meilleur aspect que tout ce dont je pouvais me souvenir. Tandis que je souriais à cette pensée, et me régalait d’avance, mes yeux aperçurent, dans un coin de la pièce, Aerion, assoupi sur un grand fauteuil, engoncé dans sa luisante armure, plus tranquille et serein qu’un moineau sous le soleil d’été. Pour un peu, je me serais attendue à le voir chanter…

Mais comme il ne faisait pas le moindre mouvement, je me mis à l’observer, et me rendit compte, à mon grand effarement, qu’il avait énormément changé.

Déjà, depuis la veille, il avait quitté ses habits de mendiants, et sur sa tête rayonnait la couronne des rois. Mais si l’éclat de son ornement eut dû m’éblouir, ce fut son visage, ses traits, son allure toute entière qui me semblait différente, non pas par la forme, car je voyais le même nez fin et droit, la même peau belle et lisse, les mêmes cheveux et n’aurait été quelques marques de cicatrices, rien n’aurait montré que le temps avait passé pour lui, mais dans l’impression qu’il me donnait, dans les sentiments qu’il éveillait en moi. Impossibles à définir, mais absolument nouveaux pour moi, je ressentais un mélange étonnant de divers sensations non moins étranges et agréables, et tout en constatant ce phénomène, n’arrivait pas à détacher mon regard du paisible dormeur.

Bien du temps dû passer ainsi, car je le regardais encore lorsqu’il ouvrit une paupière, rappelant l’autre à l’ordre la seconde suivante, et, tel un petit chaton, s’étira longuement dans sa longueur avant d’observer les alentours, arrêtant son regard sur moi. C’est à ce moment précis que je me suis rendue compte que je ne l’avais pas quitté des yeux et que nous étions en train de nous observer l’un l’autre sans vraiment nous voir. Il va sans dire que je cessais immédiatement, reportant toute mon attention sur le petit-déjeuner qui m’avait été servis. Il ne dû pas comprendre, et cessa lui aussi, pour s’approcher de moi. Dans mon for intérieur, je le maudissais pour m’avoir ainsi aperçue dans un moment de faiblesse. En vérité, c’était plutôt moi, que j’étais en train de maudire, ou je ne sais qui…

Chassant ces pensées, je me préparais instinctivement à répondre à la question d’Aerion, question qui ne tarda pas :

« As-tu bien dormi ? », me demanda-t-il.

« À merveille », lui ais-je répondu

Nous sommes restés un moment à chercher comment continuer, puis, après un temps indéfinissable, Aerion se retourna, s’en alla vers la porte et, se retournant avant de s’en aller, prononça :

« Je reviendrais te voir dans la journée, si possible sans m’endormir cette fois-là. D’ici à ce moment, tu devrais finir ce repas, et peut-être visiter cette forteresse que, malheureusement, tu as déjà eu l’occasion d’apercevoir une fois. J’espère que les circonstances ayant changés, ta vision de cet endroit en fera autant, si une telle chose est possible… »

Avant même que je n’aies pu répondre, il se détourna et s’enfuit dans le couloir d’un pas rapide mais léger. Je me remémorais ses derniers mots, et sans même faire attention au sens, fut frappée par le ton un peu agité, comme désordonné, qu’il avait employé. Un moment, je me pris à croire qu’il avait dis cela en pensant à autre chose, et en renonçant à en parler en même temps, puis j’oubliais cette idée pour décider de ce que j’allais faire du temps qui m’était ainsi offert.

L’aspect de la nourriture, après tant de temps, n’avait plus grand chose de sa beauté d’antan, et je décidais sagement de la laisser à quelque animaux un peu moins délicat que moi. J’ouvris la fenêtre, et restait un moment en admiration devant les beautés de la forêt pleinement éveillée sous le soleil : Le vert luisant des arbres, encore légèrement mouillés de la pluie de cette nuit, était par instant effacé par le passage d’un écureuil, ou d’un oiseau joyeux qui allait faire ses vocalises sur une branche voisine, ou rencontrer l’âme sœur au détour de quelque feuillage ; le brun brillant des troncs irradiait une sensation de joie intense, d’amusement extrême et toute la gaie folie de la nature se retrouvait dans les divers papillons qui s’ébattaient ardemment, mais gentiment sous ma fenêtre ; plus sublime et reposant que tout le reste était le parfum suave des roses sauvages qui poussaient en masse au pied de la forteresse, donnant à celle-ci l’aspect de quelque fantaisie naturelle qui aurait surgi d’un bourgeon semé par hasard, et qui aurait grandi au fil des siècles pour fournir aux elfes un abri contre la pluie et les ennemis.

Cette dernière pensée me tira de ma rêverie. Des ennemis, j’en avais encore, ou tout du moins je ne pouvais être sûr d’avoir des amis, malgré le dévouement constant d’Aerion à mon égard. Je décidais de visiter les lieux et de constater de moi-même la situation pour pouvoir, le moment venu, décider de ma conduite. Je vidais vite le contenu de mon plateau par la fenêtre et refermait celle-ci, faisant revenir en même temps un silence profond, aussi paisible qu’il me paraissait oppressant.

Il me fallut encore prendre patience avant d’entreprendre quelque projet que ce soit, car je me rendais alors compte de ma quasi nudité. Encore trop peu éveillée, j’avais omis de m’habiller, et ce fait me terrifia. D’un bond, j’atteignis une armoire et l’ouvrit pour tomber sur un grand nombre de livres et documents divers. Refermant prestement les battants, je me mis en quête d’un autre contenant qui eut pu me fournir de quoi me couvrir, et j’ouvris un coffre et deux commodes avant de trouver une malle où étaient rangées maintes robes et vêtements, ainsi qu’un petits nombres de colliers, anneaux et bracelets elfiques, magnifiquement ciselés.

J’ignorais ces derniers et m’enquit d’un habit léger, abandonnant avec un sourire une immense robe de soirée pour un ensemble d’une pièce blanc. Je l’enfilais et désormais rassurée, quittait ma chambre pour rejoindre les couloirs de cette demeure.

1ère rencontre :

L’un de mes premiers constat fut de remarquer le nombre élevé d’elfes dans les couloirs, tous des guerriers pour la plupart, au vu des arcs, lances et épées qu’ils transportaient, et pas un qui ne détourna un instant les yeux pour m’observer. Ignorant ces regards, je for4ait le pas et rejoignit bientôt un petit corridor secondaire et solitaire pour m’y reposer un peu. Je commençais à ressentir un grand isolement et un certain désespoir lorsque la porte en face de moi s’ouvrit rapidement, laissant passer une elfe à l’air préoccupé et diablement agitée. Avant que je n’aie pu esquisser l’ombre d’un mouvement, elle me rentra dedans, et nous chutâmes toutes deux au sol.

Se relevant avant moi, elle se mit à se confondre en excuse, en langue elfique, m’empêchant ainsi de tout comprendre, puis s’écria plus doucement :

« Mais vous êtes Claire… »

Étonnée qu’elle puisse connaître mon nom, je me préparais à lui répondre, lorsqu’elle s’emballa plus vite que je n’arrivais à comprendre. Je pus tout de même tirer de son flot de parole quelque chose concernant ma robe et tout les dieux qui devaient être pliés de rire, ainsi que plusieurs « ma pauvre » plus éplorés les uns que les autres. Enfin, elle m’entraîna dans la pièce d’où elle ressortait et se mit à me retirer mon vêtement. Comme je protestais, elle se recula un moment, puis remarquant que j’étais sur la défensive, prit le temps de m’expliquer ce qui se passait :

« Je me nomme Ilidren, servante au service de mon seigneur, et très heureuse de vous rencontrer, madame. Je vous prie aussi d’excuser mon emportement d’avant, mais j’oubliais que vous ne parliez pas couramment l’elfique, et que vous n’aviez pas eu le temps d’apprendre à vous vêtir convenablement. Je dois ajouter, par la même occasion, que vous avez omis de refermer votre robe et en vérité, complètement délaissé le tissu comme si vous l’aviez simplement passé autour de votre cou sans plus vous en soucier. .. »

Je comprenais soudain l’hilarité contenue des gardes dans le couloir, mais, par orgueil, préférait rester droite et ne pas montrer mon embarras à l’elfe qui se tenait en face de moi. Plus encore parce qu’il me fallait savoir une chose très importante :

« Comment, lui demandais-je, savez-vous tout cela de moi, et avant tout mon nom et mes connaissances en elfique ? »

Amusée par l’air hautain que je voulais me donner, elle me répondit que l’histoire de Claire l’humaine, et elle s’excusa à ces mots, était connue de tout les elfes de la forêt, car peu d’humains rentraient jamais dans la forêt interdite, sauf depuis ces derniers temps, et peu d’entre eux avaient été aussi proches du roi de tout les elfes du royaume de Lorien.

Mais comme je me mettais déjà à regretter ma question, elle s’avança et demanda gentiment :

« Puis-je maintenant vous aider un peu à terminer d’installer cette robe sur vos épaules, ou à vous vêtir de tout ce qu’il vous plaira de porter ? Si vous vous baladez ainsi dans les couloirs, vous risquer de bien trop attirer l’attention. »

Elle termina sa phrase par un sourire complice qui acheva de me désarmer, et je l’invitais d’un geste à reprendre son ouvrage. Aussitôt, elle me retira le tissu que j’avais mis, et alla chercher une longue robe jaune qu’elle me fit passer, et dont elle ajusta tout les détails avec une maîtrise qui me laissa sans voix. Le travail achevé, elle se releva et me demanda de venir jusqu’à un miroir pour savoir si la robe me plaisait.

Je fus bien étonnée de me voir dans la glace, et en vérité je crus d’abord qu’une autre personne avait prise ma place car l’élégante silhouette aux allures elfiques que j’observais n’avait pas grand chose à voir avec tout ce que mes souvenirs les plus lointains pouvaient me donner. Devant mon trouble, Ilidren me questionna, d’un air de curiosité éveillé :

« Cela ne vous plait pas ? Devons-nous essayer autre chose ? »

Je me tournais vers elle, et ne put prononcer un mot, car telle était ma joie et mon étonnement que j’en restais muette. Elle comprit alors que la vision que j’avais eue de moi était quelque chose qui m’était encore inconnu jusqu’alors, et ne put réprimer un sursaut d’étonnement. Elle se mit en devoir de me faire me mirer dans la glace, et me montra également quelques astuces qu’elle avait employé pour faire tenir les tissus ensembles. Sous ses mains, je me prit presque pour une princesse, l’espace d’une seconde. Mais rapidement, Ilidren poussa une petite moue, et me demanda à nouveau de la suivre. Cette fois-ci, je n’offrit aucune résistance.

Elle m’emmena directement au travers de plusieurs escaliers et chemins de sa connaissance jusqu’à une grande salle au centre de laquelle coulait de l’eau. Contre les rebords des murs, dans des sortes de contreforts internes, se découpaient plusieurs bassines et elle me fit entrer dans l’une d’elle, non sans m’avoir à nouveau dévêtue. L’eau arriva rapidement, chaude au départ, presque brûlante, puis tiède. Enfin, elle ajouta quelques liquides étranges dont elle me cacha le nom en riant d’un joli rire de pinson, d’un rire elfique, et se mit à brosser mes cheveux, à les mouiller et à eux aussi les enduire de ces liquides.

Si, au départ, j’éprouvais encore quelques réticences, je me laissais bientôt faire par les mains expertes, et tandis qu’elle s’acharnait sur mes cheveux, je la questionnais sur elle, d’abord sur sa personnalité, puis sur quelques questions un peu plus intimes au fur et à mesure que je me nettoyais. Toutefois, après un moment, je demandais :

« Mais, chère Ilidren, dis-moi donc ce que tu fais ici, et quelle est ta tâche. »

Elle rit à nouveau, et me répondit d’un ton naturel :

« Comme je l’ai déjà dit, je suis servante, car il en faut bien, et je m’occupe en ce moment d’Ikha, jusqu’à ce qu’Aerion la juge. »

À ce nom, je me levai d’un bond, déversant de l’eau dans toute la pièce, et faisant sursauter ma pauvre amie. Ne sachant plus que faire, et assaillie d’images, de souvenirs horribles, j’allais me réfugier dans un angle de la pièce, complètement recroquevillée, sanglotant presque.

C’est ainsi que j’ai appris qu’Ikha était dans la forteresse, que j’appris comment, peu de temps après l’accession au trône de Sereth, ce dernier l’avait voulue pour femme et comment elle avait fui pour se réfugier au sein de la rébellion, remettant son sort entre les mains de Delteh qui, ne sachant que faire, préféra la faire enfermer dans une suite de la forteresse en attendant le retour d’Aerion. Que m’importaient ces détails, car j’allais devoir revoir la perfide, l’affreuse et terrible Ikha, et dans ma tête une seule chose subsistait : Le souvenir de dures souffrances, et d’une promesse faite dans le désespoir, une promesse de grande vengeance qu’il va me falloir maintenant assouvir.

Pourtant, malgré moi, quelque chose semble avoir changé, et j’ai peur de ce que je vais découvrir lorsque je la reverrai.

Ilidren m’a réconfortée, nous avons terminé le bain, et elle m’a coiffée « convenablement » comme elle l’entend. Je n’y prête que peu attention. Un garde vient d’entrer, et il me demande d’aller retrouver Aerion dans la grande salle.

Voilà. Merci à ceux qui auront pris le temps de lire ces longues lignes. J'espère que vous y aurez pris un certain plaisir...

(claire et son père).

Un père... Oui, en effet, Claire et son père...

Houla ! Honte sur moi ! J'ai pas oublié de posté sur l'avant dernier chapitre ! Lapidez-moi, je le mérite !

Et moi, je mérite d'être écroché vif, à force de toujours remettre ma lecture du vol du crépuscule!

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comme je le disais, l'espoir renaît et des instants fugaces de bonheur s'installent.

Ca change mais ça fait du bien de faire une pause, surtout que la suite s'annonce corsée.

comment réagira Claire, sera-t-elle cruelle?

beaucoup de questions me viennent à l'esprit et toi seul peux y répondre

ah si je suis content qu'elle prenne un bain car je me disais justement qu'au pensionnat, ce ne devait pas être ça et j'avais un sentiment de saleté en pensant à Claire, ce qui contrastait avec les sentiments qui naissaient dans ce paragraphe.

C'est de plus un très bon prétexte à de nouvelles découvertes sur elle-même

à bientôt j'espère

Erdraug

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Nous n’avons pourtant prononcés aucune parole

Accord ! :blushing:

Il ne dû

Idem :D

je n’aies

More one :'(

avait dis

A verifier :wub:

for4ait

Faute de frappe

Bon une petite relecture serait peut être mieux la prochaine fois :wub: On va dire que c'est la pression qu'on te met ^_^

Sinon pour le fond, c'est bien. Je vois pas encore ce qui marqué la fin de la jeunesse mais ca va pas tarder. Il y aussi une bonne histoire a exploiter avec la mechante mais je pense que c'est déjà dans tes plans. Bref, je n'ai qu'un mot à dire, une suite ! une suite !

@+

-= Inxi =-

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  • 3 semaines après...

juste pour dire que j'adore ce texte et qu'il apporte bien plus qu'on ne croit au niveau création littéraire sur ce forum.

je sens qu'Impe est démotivé, peut-être à cause du manque de retour assez conséquents à son goût, mais il serait vraiment dommage d'arrêter ce texte.

je sais que je ne fais pas forcément partie de ceux qui postent de longs commentaires très précis (je préfère dire ce que je ressens pendant ma lecture, je trouve celà plus gratifiant) mais si tu désires une analyse plus structurée, je prendrai le temps d'en faire une. Ca retardera juste la seconde partie du destin d'errance mais ce n'est pas grâve car de toute manière, personne ne les lit.

Courage

Erdraug

édit: disons que l'on aborde une partie un peu gentille du récit, qui ne va pas du tout avec mon état d'esprit actuel (je viens de reagrder orange mécanique, c'est dire...). Bref, la rédaction de mes récits n'a jamais eu véritablement de lien avec les commentaires qui en étaient fait, et je tiens à garder cet état d'esprit là, car il permet de passer par dessus certaines déconvenues.

Du reste, j'ai eu beaucoup plus de retours que je n'aurais jamais pu l'espérer.

Sur ce, Impe, qui préférerait de loin voir la suite de "destin d'errance", car le début est vraiment prometteur, qui plus est je suis d'avance curieux de savoir de quelle manière tu comptes lier les deux histoires, dans la mesure où si tu as fait allusion aux vents sombres du destin, la frontière reste assez marqué...

Modifié par Imperator
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Voici un récit bien dérangeant! Je comprends pourquoi tu as mis un avertissement... Comme avait dit Erdraug:

cette profusion de sentiments est absolument terrifiante mais autant passionante.

mais c'est justement ce qui fait que ton récit est exceptionnel.

Pour la forme, tu as très bien maitrisé le langage enfantin de Claire au tout début, ce qui n'est pas une chose facile, donc bravo :blushing: Tu passes de mainère très fluide au langage de la Claire adolescente. Certes le changement de caractère est plus brusque, mais on le comprend vu les conditions dans lesquelles elle vit (et que tu nous expliques en flash-back).

Dans ton dernier passage on voit une Claire encore toute torturée par ses souvenirs, mais qui a l'occasion de se découvrir en ces quelques instants de répit (mais malheureusement pour elle on sent que ce ne pourront être que des instants). A ce propos j'ai beaucoup aimé le passage où elle se contemple dans le mirroir, elle découvre ainsi son corps, et pourtant elle a encore tout son intérieur à découvrir, car jusque-là elle n'a véritablement agi que pour survivre dans son entourage. On se pose bien des questions justement sur ce qu'elle découvrira en elle-même, sur ses réactions...

Velanir, qui espère que tu retrouveras rapidement un état d'esprit qui te permettra de nous envoyer la suite

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Invité Algarion

Aaaah, c'est cruelle, je me pose plein de question sur la suite!!!! Preuve que tu réussis à nous captiver.

J'aimes la façon dont elle assailli par deux sentiments diffèrent, comme elle se méfie des elfes... Une situation bien floue pour une jeune fille en pleine adolescence.

Bon alllé, j'attends la suite.A + :pirate:

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Vengeance :

Le son de mes pas résonne tout au long des couloirs, et je sens en lui la détermination qui m’habite. De quoi puis-je bien avoir l’air, quelle expression se peint-elle sur mon visage ? Tout a si peu d’importance, si ce n’est la sourde colère qui bout, déborde et la satisfaction de savoir que justice va être rendue. Le ton, l’expression, la rancœur affichée et le dégoût insurmontable. Tout est déjà prévu, millimétré, il ne me reste qu’à entrer en scène et accomplir le destin. La porte s’ouvre : j’entre.

La salle est énorme, tapissée de rouge, de vert, aux parois d’un gris clair et finement décorées. Un grand tapis rouge repose sur le sol, et sur lui une table. À un bout de celle-ci se trouve Aerion, majestueux, le regard sévère, immobile alors que je continue ma marche. Je passe devant Deleth, assis dans un coin, devant un bureau à part, et feins de ne pas le voir. Enfin j’arrive devant l’autre bout de la table, et m’y assois, plus par déception de n’avoir pas aperçu mon ennemie, et pour me donner une contenance, que parce que j’en ressens le besoin. Mon regard se lève et croise celui d’Aerion. Nous nous observons ainsi un moment, et ni lui ni moi n’acceptons de détourner nos yeux de l’autres. Un moment, je ne vois que le reflet des miens, flammes vives, brûlantes d’enfin se voir tenue l’ancienne promesse, puis j’aperçois, comme cachée au plus profond des pupilles, sous un voile de colère contenue, une lueur de pitié, une étincelle de bienveillance qui me décontenance complètement ; je baisse les yeux et il appelle les gardes.

À l’instant, dis elfes entrent, l’air grave, entourant une autre elfe que je ne reconnais pas tout de suite, sinon par sa position au centre de ses gardiens. Je devrais pourtant, elle n’a pas changé, toujours telle que dans mes souvenirs, si ce ne sont des joues profondément creusées de sillons profonds, comme érodées par deux puissants fleuves terribles, et des yeux fatigués, cernés de noirs, si visibles dans leur misère qu’ils en cachent tout le reste.

Je me ressaisis rapidement, et la vision s’efface. C’est bien Ikha, la fourbe, la vile, la haïssable. Je sens mes poings se serrer, si forts qu’ils m’en font mal, et ma gorge qui se noue. J’ai envie de sauter, bondir sur cette lâche, j’aimerais lui faire payer ses crimes sur le moment, lui déchirer le visage, arracher ces yeux menteurs, et lui couper la langue. Je tremble, et reste assise, tétanisée. Ce n’est pas la fureur que j’ai du mal à contenir, c’est autre chose qui ressurgit en moi, et que j’essaie d’écraser, que je refoule, mais dont je n’arrive à percevoir la nature.

Ils l’ont avancée, et faite assise à la table, exactement entre moi et Aerion. Celui-ci fait un signe, et les gardes reculent, sans un mot, en un ordre parfait. À ma grande surprise, c’est Deleth qui prend la parole. Il s’est levé durant mon émoi, et énonce à présent la situation :

« Ikha, prêtresse d’Isha, fille d’Imraldis la rousse et d’Athilen le sage, tu es ici parce qu’il t’es reproché un acte très grave, indigne de tout elfe et créature vivante en cette terre. Les faits ont été prouvés, à maintes reprises, et le prix de tes fautes va enfin t’être donné, une fois que celle à qui tu as fais le plus de mal t’aura entendue. Sa décision sera celle du roi des elfes, de la forêt et de la nature. »

Leur impassibilité me fait froid dans le dos. Durant un instant, personne ne parle, et un silence oppressant s’abat sur la pièce, bien qu’il semble que je sois la seule à le ressentir. Les visages sont durs et sévères, Ikha se lève et, se tournant vers moi, commence un long monologue, d’une voix triste, les yeux embués de larmes à mesure que les mots sortent de sa bouche :

« Je sais que ce que j’ai fait est mal, et plus encore je sais l’avoir voulu. Je n’ai que peu, voire pas d’excuses à donner, mais vais tout de même, si tu le permets, t’expliquer ce qu’il en est vraiment, pour que tu puisses me juger en plein connaissance de cause. »

Sans même attendre ma réponse, que je ne penses d’ailleurs pas à formuler, elle continue :

« Je connais Aerion depuis maintenant plusieurs siècles, et depuis le premier jour de notre rencontre, je n’ai cessé de l’aimer, autant que l’on peut aimer un autre être vivant, et jamais il ne m’avait accordé l’attention que j’en attendais. Je n’ai pas toujours été méchante, et j’ai su être patiente, et accepter ma condition. Les choses changèrent avec l’arrivée de son frère, Sereth, qui me convainquit d’aller de l’avant, de tenter par tout les moyens de me l’approprier. Je n’aurais jamais dû l’écouter, mais il a su exploiter ma faiblesse, et la peine qui rongeait mon cœur. Profitant d’une trop longue absence d’Aerion, il termina d’ancrer en moi la conviction qu’il voulait me donner, et je décidais de suivre ses conseils. Depuis cet instant, je l’ai suivi, j’ai usé de milles ruses pour me faire remarqué, et Sereth s’assurait de me faire croire à un succès toujours croissant qui n’existait en vérité pas. Aveugle, je continuais mon travail, sans comprendre que j’allais à l’encontre des lois de la nature.

C’est alors que tu es arrivée. Je rentrais au palais lorsqu’il vint pour me présenter à toi. Au détour d’un chemin, je pus parler à Sereth qui m’indiqua immédiatement que tu étais dangereuse, et que si je ne faisais rien, tu allais me ravir mon amour. Je n’ai pas réfléchi, le poison qu’il avait distillé en moi était bien trop puissant, et j’ai juré que jamais tu ne te mettrais en travers de mon chemin, avec les conséquences que tu sais.

Je t’ai menacée, j’ai cherché à te faire tuer, j’ai cherché à te faire haïr par la cours, et lorsqu’Aerion s’en fut allé pour la guerre, Sereth m’assura qu’il était temps de passer à l’action.

Nous attendîmes l’instant où tu te retrouverait seule, et nous allâmes piller ta chambre, détruire tout ce qui t’appartenait, et j’avoue ici avoir moi-même tué l’oiseau. Je lui ai ouvert les entrailles avec ma dague, et ai pris tout mon temps pour lui briser le cou. Je regrette ces événements, et tout ce qui suivit, et bien que j’ai été préalablement droguée, je reconnais ici ma totale responsabilité en l’affaire.

Après ce pillage, et dépités de ne t’avoir trouvé, Sereth nous emmena vers les chevaux, pour détruire le dernier cadeau que t’avait fait Aerion. Tu étais là, et, la rage au cœur, je t’attrapais pendant que Sereth allait tuer le cheval. Au moment où je m’apprêtais à t’achever, l’on vint nous prévenir que des gardes arrivaient, et qu’il fallait fuir. Nous nous exécutâmes, sûrs d’avoir remporté la victoire.

Par la suite, Sereth ne me parla plus, et je restais chez moi. L’effet de la drogue dissipé, j’essayais de ne pas repenser au sang qui avait coulé, et encore moins à Aerion qui e voulait pas rentrer. Plusieurs fois j’avais entendu Sereth rire lorsqu’il entendait son nom, et d’un rire qui ne présageait rien de bon.

Je le jure ici, je ne savais rien de ce qu’il tramait, et j’aurais tout mis en œuvre pour l’en empêcher si j’en avais eu vent. Toutefois, il n’en devait rien être, et la nouvelle arriva bientôt de sa défaite. Sereth vint lui-même m’annoncer sa mort, et, indifférent à mes larmes, il m’annonça qu’il allait me prendre pour femme. Je n’eus pas la force de répondre, me laissant aller au sommeil. Je n’avais plus envie de vivre, ni de mourir, mais simplement de ne plus penser, de me laisser aller à la tristesse.

La suite ne fut qu’éloge à la gloire du nouveau roi, et l’arrivée des gobelins en fut l’apogée. Bien loin de les combattre, il leur offrit de la nourriture, des armes et des fourrures, puis réussit, par je ne sais quel maléfice, à les retourner contre les humains. Il fit aussi venir des coins reculés de la forêt des créatures monstrueuses dont il se fit une garde rapprochée, et c’est là que je m’aperçus vraiment de la corruption qui l’avait envahi. Lorsque j’essayais de le raisonner, il me répétait qu’il fallait accepter des sacrifices pour le bien du plus grand nombre, mais ses yeux exprimaient trop bien sa folie, et je ne doutais plus alors qu’il ne serait jamais que l’outil de notre destruction.

Je me suis donc enfuie, une nuit, sans grandes difficultés car il ne m’avait pas fait gardée. J’ai erré longtemps dans la forêt, sans but, incapable de vraiment savoir comment réparer ou simplement payer mes erreurs. J’avais servi un monstre, je m’étais souillée à son contact, et je ne demandais qu’à la nuit de bien vouloir m’engloutir. Il n’en devait rien être, et mon corps fut ramené ici par une patrouille de la résistance. Enfin, l’on m’enferma avec maints égards dont je me suis sentie bien indigne, en attendant le jour où l’on me jugerait.

Ce jour est venu, et il est temps que quelqu’un mette fin à mon tourment. Je t’ai fais énormément de mal, Claire, et rien, pas même l’ensemble de ma vie vouée à te servir, ne saurait jamais réparer de telles horreurs. Je me sais coupable, et accepte d’avance ton jugement, quel qu’il soit. Prend maintenant ta décision. Tu connais mon histoire, tu en as vécu une partie, il est temps pour moi de payer mes crimes, et de voir le bon droit rétabli. »

Elle se tait, la tête baissée, les yeux couverts de larmes mais le regard déterminé, non pas résigné mais luisant d’assurance. Je reste un moment immobile, à réfléchir.

Pourquoi donc hésites-je ? Dans mon cœur, je la sais condamnée, et mon esprit aussi me crie de la faire tuer. Les voix de Daki et Maki m’hurlent à l’unisson le son de la vengeance, toutes mes pensées ne sont que colères, rage et déséspoir…

Alors quelle est cette petite voix timide, ténue et chétive, qui me susurre le contraire ? D’où vient-elle, qui est-elle pour me parler ainsi ? Je la combats farouchement, l’humilie, la maltraite. Toute mon âme est tournée contre l’intruse et la flagelle des pires mots qui soient. « Infâme, chienne, traîtresse ». Un moment, je risque de tomber de ma chaise, puis je me ressaisis. Le vide s’est fait dans mon esprit, la tempête s’est calmée. Je regarde tour à tour Aerion, puis Deleth, et enfin Ikha et les gardes. Aucun n’a changé d’expression, figé dans l’attente de ma décision.

Sans plus attendre, je me lève, et, me rappelant toute ma colère et les dernières années de ma vie, je déclare, un sourire au coin des lèvres :

« Je te pardonnes. »

Et me rassois aussitôt, abasourdie par mes propres mots. Mon esprit s’effondre, et mon corps avec lui. Pourtant, bien loin d’être déçue de ma faiblesse, une sensation d’euphorie m’envahit, en même temps que l’impression d’avoir ôté un grand poids qui pesait trop lourdement sur moi.

Je les regarde à nouveau, mais ils sont maintenant étonnés, tout autant que moi, et je ne peux m’empêcher de sourire plus largement en les voyant ainsi déconcerté. Enfin, je remarque qu’Aerion seul ne semble pas affecté de la même manière. Je vois dans son regard le même soulagement qui m’habite, et je comprends soudain avoir fait exactement ce qu’il attendait de moi.

Ikha s’avance enfin, et, s’agenouillant devant moi, elle me dit :

« Ta clémence me fait encore plus ressentir la honte qui est la mienne, mais je l’accepte avec enthousiasme, et désormais tu pourra me considérer comme, sinon une amie, au moins la plus fidèle de tes servantes. Je te dois dès ce jour deux vies : la tienne, que je t’ai volée, et la mienne, que tu viens de me donner. Les deux t’appartiennent. »

Et ce disant, elle sourit, et souriant, elle me paraît plus gentille que jamais. Ce n’est plus l’Ikha que j’ai connue, celle qui me menaçait ou s’amusait de mon infortune, mais c’est une elfe sympathique, amusante, pétillante et joyeuse qui se tient devant moi. Au fond de ses pupilles bleues comme l’azur, je ne vois qu’un ciel pur, dégagé de tout soucis, et de toute forme de corruption.

Alors les derniers doutes me quittent, et enfin je sais avoir, bien contre mon gré, avoir fait la meilleures chose à faire.

Voilà, une courte suite, parce que je me sentais très triste, et bien seul. Mais ceci dit, je vous avoue que si vos commentaires me vont droit au coeur, je ne crois pas autant que vous en ce texte. J'espère toutefois que la trame que j'ai prévue saura vous plaire.

Dernier détail, car ce n'est peut-être pas évident avec l'écartement du texte, si Claire accepte de pardonner, c'est parce que, dans mon esprit, Claire est l'innocence même, l'innocence crédule, et soumise aux contraintes de la vie, l'innocence que l'on cherche à détruire chez les autres, parce que l'on ne l'a pas nous même, l'innocence enfin, qui fait qu'un être humain est bon, ou ne l'est pas...

Sur ce, Impe, qui va profiter des vacances (ou en tout cas essayer) pour rattraper son retard (et surtout se faire plaisir).

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Et ben c'est pas mal !

Les fautes, j'en parle pas ! Y en a pas ! Donc c'est pas mal, texte bien espacés, pas de frases bien tournées, etc ...

Le fond est pas mal, tu geres bien les sentiments de ton heroine ! Les sentiments qui s'affrontent et le regret qui la saisit, l'espece de sentiment du "gentil". Tu le developpes et le fait évoluer, donc bravo la dessus !

Bon pour le reste, c'est plus un récapitulatif qu'autre chose donc ca avance pas exceptionelement vite ! La relation entre ton heroine et Aerion sont un peu laissé de cote mais c'est normal vu le paragraphe !

Bref, suite !

Vite !

@+

-= Inxi =-

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Invité Harald Durakdammaz
À l’instant, dis elfes entrent, l’air grave

C'est la seule faute que j'ai pu repéré... Autrement, c'est du tout bon !

J'espère que les vacances t'apporteront de l'inspiration, maître Imperator !

Harald Durakdammaz Grumbakirikson, en attente d'une continuation

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Invité Taurnil the Fallen Angel

Superbe !

J'ai osé m'y aventurer, et malgré quelques (rares) fautes d'orthographe, c'est très bien écrit, la psychologie est très bien rendue, l'ambiance également, et la transition entre la gamine de 9 ans et l'ado de 16 s'est faite, pour moi, sans trop de difficultés.

Moralité : continue ! On veut la suite !

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Invité Snikch, le maître de la nuit

C'est super!!! :pirate: :'( :alien:

Peu ou pas de fautes...

Tu fais vraiment bien la liaison entre l'enfant et l'adolescente...

Mon seul regret est qu'elle n'ai pas tué la méchante...

Flûte, pourquoi les humains ressentent de la pitié... :-x:-x:D

Continue!!!

@+

-=Snikch, qui aime les humaines au coeur froid...=-

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Invité Algarion

Tend l'autre joue mon frère :D .

Non, vraiment, moi je ne pensais pas quel s'en tirerait aussi facilement!!!C'es dingue quand même.

Sinon, passage un peu moins attrayant, mais nécessair à mon sens, je suis toujours fan, et t'encourage de tous coeur pour la suite. ^_^

Modifié par Algarion
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je comprends que tu aies eu du mal à écrire ce passage.

En effet, il tranche assez avec le reste de ton récit. Il est moins dérangeant, moins chocant. C'est en somme une acalmie avant une tempête certaine.

Néanmoins, on peut y découvrir des aspects de la psychologie des personnages qui nous étaient inconnus et notament l'impassibilité des elfes pendant le jugement.

Pur le pardon de Claire, par contre ,j'aurais un petit reproche en ce sens que je trouve qu'il n'est pas vraiment amené. Il tombe un peu comme celà et même si je comprends que tu veuilles surprendre (quoique la "petite voix" indique qu'il y a conflit en Claire), une petite explication ou un soupçon de précision aurait été bien acceuilli je pense.

En même temps, je pense que tu places tes personnages pour la suite donc on vera bien.

à bientôt pour la suite

Erdraug

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Tout d'abord, merci pour vos nombreux commentaires et critiques, ils me vont droit au coeur.

Je regrette de n'avoir pas une suite plus longue à vous offrir, mais j'ai beaucoup à faire à côté, et ne peux pas vraiment prendre plus de temps que tant pour la rédaction de ce texte (et oui, faut vraiment que je m'occupe de ces archives, que je voies ce règlement et divers autres choses en cours d'élaboration, plus la vie réelle qui me pose une certaine quantité de problèmes).

Ce passage-ci est assez spécial, en cela qu'il ramène encore un autre personnage sur le devant de la scène, personnage qui n'a, étrangement, pas de nom. Vous vous rendrez compte que l'on s'échappe un peu de la trame principale pour s'attarder sur des détails, et cela est en soit un peu voulu. Je dois avouer que ce passage est un peu plus personnel, une sorte de complainte, mais comme tant d'autres. Je vous rassure tout de suite, l'on va très vite revenir à Aerion, à Ikha (qui va encore poser de nombreux problèmes), et à la fin de la vie à proprement parler de Claire.

Bref, pour le moment:

Rencontre :

Lorsque je suis sortie de la grande salle, je n’ai pu m’empêcher de contempler le ciel qui se présentait à moi au travers des grandes fenêtres. Il était bleu et pur, et d’un tel calme que j’en suis venue à me demander si tout ce que j’avais vécu avait vraiment pu exister ailleurs que dans ma tête. Le chant des oiseaux, les verts feuillages, les floraisons multicolores, tout aspirait à la paix et j’y succombait avec plaisir.

La semaine qui suivit fut ainsi marquée du sceau de l’insouciance, et je passais mon temps à contempler la nature dans toute sa beauté. Étrangement, dans quelque direction que j’aille en sortant de ma chambre, c’était toujours au même endroit que je me retrouvais dans la journée, endroit que je ne quittais plus alors, endroit que j’avais bien connu jadis pour y avoir tant attendu celui qui ne devait pas venir…

Au départ, je me contentais de m’appuyer contre la balustrade, et d’observer les ébats des papillons, et les allées et venues des soldats dans leurs beaux atours. Puis, le temps passant, je me suis mise à remarquer la présence d’un elfe à mes côté, que j’avais jusque là ignoré, plongée que j’étais dans mes méditations.

Son visage était jeune, beau et marqué par la gentillesse et la douceur. Debout et droit devant le paysage, il semblait en émerveillement à la vision de tout ce qui se présentait à lui, mais je sentais à chaque fois son regard se tourner vers moi et m’observer longuement, avec attention.

Un jour, n’y tenant plus, je lui ai demandé qui il était, et ce qu’il faisait ici. Avec calme, il s’est tourné vers moi, les yeux pétillants et amusés, puis il a répondu :

« Je ne suis qu’un simple garde du palais, un elfe parmi d’autres… Mais il n’y a pas si longtemps, je venais ici de temps en temps, pour observer le chemin et attendre. J’y tenais compagnie à une jeune fille qui, depuis, m’a oublié… »

Vous me direz que je suis bête, ou aveugle, et pourtant avant qu’il ne parle je ne l’avais pas reconnu. Peut-être l’avais-je vraiment oublié, ou simplement l’avais-je relégué aux vieux souvenirs, ceux des rêves auxquels l’on ne croit plus…

Un moment, j’ai pensé en rester là, et me replonger dans ma méditation, mais toutes mes pensées étaient tournées vers lui, vers cet elfe, et je savais ne plus pouvoir trouver le calme avant de lui avoir plus parlé. Alors, tranquillement, je lui ai demandé de me parler de lui, de ce qu’il faisait, de ce qu’il était, et tout aussi tranquillement il s’est mis à répondre, sans mettre aucun frein à sa franchise, allant parfois dans des détails qui me déconcertaient, avec une confiance déconcertante à tel point que j’en vint à lui demander pourquoi il acceptait de tant se dévoiler. À cela il répondit :

« Je n’aime pas particulièrement me confier, mais il existe en ce monde des êtres nobles de cœur et d’âme, qu’aucune corruption n’a jamais touché. Je ressens en toi l’un de ces êtres, et je ne crois avoir quoi que ce soit à craindre à te confier mes secrets, puisque tu ne me veux pas de mal. »

Je suis restée bouche-bée, sans comprendre, ou sans vraiment chercher à comprendre. Plusieurs années en enfer ne m’avaient que trop appris que se confier est le pire des péchés, et celui qui conduit le plus directement à la honte et à la déchéance, et je me retrouvais soudain devant un être qui ne connaissait aucune limite, qui décidait de tout me dire sous un prétexte aux allures bien futiles. J’ai rougi, et l’ai laissé continué.

En plusieurs heures, j’avais entendu toute sa vie, celle d’un être simple, aux pensées simple et aux envies simples. Il m’avait avoué détester la guerre et avoir participé à de nombreuses campagnes, abhorrer les hommes, et les avoir protégé parfois… Il m’avait aussi confié n’avoir jamais eu confiance qu’en deux êtres durant sa vie, le premier étant Aerion, à qui il aurait donné sa vie sans hésiter. Lorsque je lui demandais qui était la seconde, il me répondit :

« C’est toi. »

Étonnée, et, je ne peux que l’avouer, très flattée, je le priait de m’avouer qu’il y en avait eu d’autres. Il secoura lentement la tête, et m’assura que non. Plus encore, il ajouta que la différence qui séparait la confiance qu’il me vouait à celle qu’il donnait à Aerion était que cette dernière ressemblait d’avantage à celle que l’on donne à celui qui nous guide, car l’on aime se laisser guider, plus qu’à une véritable confiance instinctive, comme celle qu’il me donnait.

« Mais, et vos amies, et votre compagne ? Vous ne lui faites pas confiance ? » lui demandais-je alors.

« Je n’ai pas particulièrement d’amies, ni de compagne. » fut sa seule réponse.

Son regard se posa alors sur moi, et je le sentis m’envelopper, m’étreindre et m’embrasser avec chaleur et dévotion. J’en fut toute retournée, puis, doucement, je m’y laissais succomber.

Depuis un moment, durant la conversation, je m’étais remémorée les histoires que j’avais entendues auparavant, sur l’amour qui unis deux jeunes êtres et les lie pour l’éternité, et toutes les formes sous lesquelles il nous apparaît. Depuis un moment déjà, je commençais à croire qu’il cherchait à me dire quelque chose, et depuis un moment déjà je voulais lui poser la question qui m’occupait l’esprit, la seule que tout mon corps cherchait à me faire poser, et à laquelle je lui demandais de répondre alors :

« J’aimerais savoir une chose… Vous… Enfin… Essaieriez-vous de me dire que vous m’aimez ? »

J’eus soudain l’impression de sentir la terre trembler, et le sol s’effondrer autour de moi. Je me sentais ridicule, et je m’attendais à le voir éclater de rire à tout instant… Se serait-il transformé en monstre sur l’instant que je n’en eus pas été étonnée. Pourtant, il est resté très calme, avec un air toutefois plus rêveur, et m’a répondu comme à demi éveillé :

« T’aimer ? Je ne sais pas… Je ne crois pas t’aimer, je ne crois même pas que l’on puisse vraiment aimer. Je t’apprécie, et j’apprécie ta compagnie, et ce n’est qu’à tes côtés que je trouve enfin la paix et la force d’endurer la vie, mais aimer… »

Il s’arrêta là, et mes pensées aussi. Quelle était donc cette demi réponse sans sens ? Que cherchait-il à dire, voulait-il seulement dire quelque chose ? S’il m’appréciait et appréciait ma compagnie, c’était qu’il m’aimait, alors pourquoi se contredire ainsi ? À moins, évidemment, qu’il n’aie juste chercher à éluder la question pour ne pas avoir à m’avouer que non, il ne m’aimait vraiment pas.

Sans plus aller loin dans mes pensées, je l’abandonnais là, non sans lui avoir décroché un regard aiguisé par ce dédain cruel que l’on a pour ce que l’on ne comprend pas, regard qu’il ressentit avec toute l’intensité dont il était capable. Par la suite, dans mon lit, j’essayais d’y réfléchir à nouveau, mais le sens de ses mots m’échappait, et m’échappe encore. J’ai fini par admettre, en désespoir de cause, que c’était là une pensée d’elfe, une de leurs bizarrerie inexplicable, et qu’elle ne devait pas vraiment avoir de sens.

Je devais le revoir par la suite, il continua à venir vers la balustrade, mais il ne fit plus que passer, sans s’arrêter, la tête basse, l’air triste et désappointé. Émue, je l’invitais, un jour, à venir s’asseoir près de moi, pour me parler du soleil et d’Isha, la déesse de la nature, et il accepta avec assez de joie.

Depuis, nous sommes devenus bons amis, mais une sorte de gouffre nous sépare, un gouffre de culture, des manières de penser différentes qui semblent insurmontables. Cela ne m’ennuie pas vraiment. Il est redevenu joyeux, et puis, j’ai bien d’autres choses à penser à côté.

En effet, pendant que je parlais et pensait à cet elfe, Aerion et Deleth, eux, avaient organisé la contre-attaque et préparé une armée pour venir à bout de Sereth et de ses sbires.

C’est ainsi que, un soir, vint me voir Aerion.

Pour le prochain passage, ce sera la prise du palais, mais ne vous attendez pas à une grande bataille, il n'y en aura pas, ou très peu de racontée. Pour le reste, vous verrez bien.

Sur ce, Impe, qui ferait mieux de lire que d'écrire...

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j’y succombait
qui il était
je le priait

Une enclise et deux fautes d'accord sont les seules fautes que j'ai trouvé. Donc c'est pas trop mal de ce point de vue.

Le fond est bien aussi, quand il y a eu l'apparition du jeune elfe, j'ai immédiatement pensé à l'elfe du début. Je me suis demandé si c'était lui et j'ai eu ma réponse donc, tu anticipes ce que veux savoir le lecteur <_<

Bon mes remarques vont s'arreter la, je sais pas quoi dire sachant qu'on avance pas considérablement dans le temps ( je parle des relations, des pensées de la fille, ca s'est à part et ca avance avec des pas de géants )

Suite

@+

-= Inxi =-

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ben autant, il ne se passe rien en terme d'action dans cette partie, autant, je trouve qu'elle nous apporte beaucoup.

en effet, on voit claire renouer avec son innocence alors que la vie l'a beaucoup changée. j'avoue que c'est ainsi que j'aime ce personnage et je suis content que tu y retournes.

ce qu'on pouvait te reprocher était de mettre en avant l'innocence de Claire dans tes commentaires et dans la trame de ton texte alors que nous avions la nette impression qu'elle était morte dans le pensionnat.

maintenant, j'ai l'impression que tu renoues avec cette innocence et j'ai hâte de voir comment elle va percevoir la bataille qui arrive.

par contre, je te conseillerais de mieux travailler les transitions car si on lisait bout à bout tes parties, on aurait du mal à rester dans le bain.

à bientôt

Erdraug

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Ben si je veut pas m'abimer les yeux à lire cette histoire du début à la fin sur le site, j'ai plutot interet à l'imprimer et le lire ce soir.

J'ai lu les premier chapitre, et je suis resté scotché.

Franchement, un grand bravo, j'ai rien de plus à dire.

Normalement, je saute souvent les récit du monde de Warhammer, c'est lourd, ça reprend souvent les mêmes choses, mais là, il me vient l'envis de le lire en profondeur, et d'en profité pleinement (est ce le fais du nom Claire :D )

Kormin

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:wink: Bon... j'avais tapé un commentaire assez conséquent... et une "censuré" de coupure d'éléctricité m'a tout simplement pas permi de le poster... :evilgrin:

(et oui c'est la saison des pluies à la Réunion, d'ailleurs en ce moment même, il pleut averse comme vous n'en avez certainement jamais vu en France !)

enfin tout ça pour dire que je suis trop dégoûté pour tout retaper là de suite...

en gros je disais que ce texte est absolument prenant, terriblement bien écrit et d'un style qui me transporte litéralement !

seul l'utilisation du mot "gerber" m'est réstée en travers de la gorge ( sans jeu de mot)

franchement Impe, si j'avais eu connaissance de ce texte avant, je ne me serais pas privé de le lire plus tôt !

mais voilà, c'est en partie réparé (puisqu'il faudra bien qu'un de ces quatre je retape ce "damné" commentaire)

Au final et pour conclure, J'AIME

et j'veux la suite :blink:

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