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SonOfKhaine

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Tout ce qui a été posté par SonOfKhaine

  1. C'est un peu tard, à mon avis, mais au pire tu pourras toujours le présenter hors-concours (comme le mien, s'il arrive un jour). Enfin, je laisse Inxi décider.
  2. Quelques vaillantes âmes pour crier : liberté ! (Bloodyfol) Empire ou czar, tu as dû tout souffrir et voir, Ton blé pillé, ta vie souillée, la langue haïe, Par l'Allemagne en guerre ou bien la Bolchévie... Ton drapeau n'est ni blanc, ni sanglant : il est noir.
  3. Je me permets de upper le topic pour : - des facilités de fusion - signaler la fusion - dire que je pars demain et reviens jeudi À propos de haïkus, il est vrai que ça a été fait, mais pas discuté de façon théorique. Voici donc le moment pour le faire. En ce qui me concerne, quand il m'arrive d'en écrire, j'utilise le système de comptage morique plutôt que syllabique (http://fr.wikipedia.org/wiki/More_%28linguistique%29), mais c'est mon goût pour la linguistique et l'anthropologie qui ressort.
  4. J'ai failli poster avant-hier pour dire que je ne ferai pas... avec le délai, ça reste assez peu certain, mais bon, vu que ça fait quand même deux semaines, je vais tenter de me défoncer.
  5. SonOfKhaine

    Les Couloirs de Khaine

    Lucy est là pour le jeu de mot. Faut prendre le mot d'après avec. "Lucy faire". Référence aussi à des crétins d'intégristes (dont un que j'ai eu comme animateur de colo à 11 ans) comme quoi les Beatles seraient satanistes (ah ben oui, parce que "Lucy(fer) in the Sky with Diamonds". Encens + LSD = attention, dangereux). Pour le dico, eh, non, même pas, c'est vraiment du premier jet pur à peine retouché. Sinon, ouais, dur de trouver le bon public. Mais j'avais envie d'écrire un texte truffé de références. Dans l'ordre, rapide : - l'éther, air divin des couches supérieures du ciel chez les Grecs (certes, pas judéo-chrétien). - "langue de vipère", Sammaël est représenté ainsi. - "cabale", complot, à l'origine groupement d'occultistes, souvent adeptes de la Kabbale (= "donné" en hébreu, référence à une loi orale secrète qui aurait été "donnée" à Moïse en même tant que la loi publique écrite). Sammaël est une invention talmudique (post-Torah, donc) reliée à la Kabbale. - "rendre des ailes", Sammaël est un ange ailé. - "Lucy faire", expliqué plus haut. - "Plonger", "tomber", ... -> déchu, du verbe "choir", tomber. - "roi de Babylone", le passage qui décrit "Lucifer" est une interprétation plus que fumeuse du livre d'Isaïe, où il est utilisé un terme pouvant se traduire en latin par Lucifer (lucis ferre, "porter la lumière", être brillant) dans un passage directement adressé au roi de Babylone. - "humain. trop humain" -> petit coucou à Nietzsche. - "chérubins", classe d'ange vraiment introduite par la Kabbale, mais dont la base est vraisemblablement antérieure. - "Lily", Lilith (l'utilisation de deux l chez les tentatrices est assez répandue, cf. la célèbre Lolita). Je me permets de vous rediriger vers l'article wiki en question, ce sera bien plus clair et complet que moi. - "Eva", Ève. Femme soumise par excellence par rapport à Lilith. - L'enfer, le froid, le chaud, le bloc de glace, le trou, le ver, la comédie... -> la divine Comédie de Dante, où Satan est un ver dans un bloc de glace qui "fait au monde un trou", prenant à contrepied la vision ardente de l'Enfer. - "mouche", "serpent", "adversaire". Belzébuth vient d'une divinité sémite dont le nom a été déformé à Ba'al Zébut, "seigneur des mouches" par les juifs. Serpent, car le serpent de la Genèse est parfois relié à Sammaël, mais rien d'assuré. Adversaire, car c'est la meilleure traduction possible de "satan" (en fait ce serait plutôt "partie adverse" car terme judiciaire). - "vérité", "potiers", "potiches" -> légende du golem, tas d'argile façonné en homme avec EMET, vérité, marqué sur le front. Le golem est un serviteur", d'où le lien avec "pigeon". - "pr0n en bas", enfants qui frappent les autres -> mythe de géants/Nephillims, créatures nées de rapports entre des anges déchus et des femmes. - "existentialiste. Ou nietzschéen". Silence de Dieu face à l'appel de l'Homme/mort de Dieu. - "sale bâtard de petit hippie", ça parle de Jésus. - la transmission des messages des hommes à Dieu, "angellos" signifie "messager". - "Pourquoi faisait-il autant de mal" -> problème du mal chez les monothéistes, le rejet de celui-ci sur Satan et/ou "les vies de Dieu sont impénétrables". - "bouc émissaire". Sammaël a une tête de bouc. Et rite hébreu consistant à envoyer un bouc, chargé des péchés de la communauté, dans le désert, pour qu'Azraël le dévore. Et pour finir "son tronc", c'est-à-dire son torse. Double-sens. Et merci d'avoir lu.
  6. SonOfKhaine

    Les Couloirs de Khaine

    Mouarf, ça faisait longtemps (oui, je sais, longtemps que j'ai rien commenté, aussi). Encore un truc d'ado dépressif. "Ne lisez pas, c'est une merde". Parce que Tout le monde était gris, imbibé d’humidité plus ou moins contenue et de tension paresseuse. La fumée restait en suspension : le vent avait cessé de souffler depuis longtemps, depuis que l’éther avait remplacé l’air tellement chacun était high. Sam s’était assis dans un coin, pour réfléchir un peu. Histoire de retrouver les bienfaits de la solitude, loin de toute cette masse. On l’accusait d’être une langue de vipère… Ils s’étaient vus, eux, les petits anges ? Même en se méfiant de toute paranoïa, il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il y avait une cabale derrière tout ça. Toutes ces conneries l’avaient miné, et rien à l’horizon ne semblait pouvoir lui rendre des ailes. On l’accusait même d’avoir laissé Lucy faire, et de… Non, il ne fallait surtout pas qu’il repense à ça, il devait trouver autre chose pour ne pas replonger. Plonger... Mais merde, qu’est-ce qu’ils en savaient, s’il était tombé ou non ? « C’est marqué » ? Ben ouais, bien sûr, et il s’appelait le roi de Babylone ! Putain, mais quels crétins, à ce niveau-là c’était même plus humain. Ou alors simplement humain, en fait. Trop humain. Il le pensait plus ou moins depuis le début, mais sa décision était prise : éradiquer cette espèce de merde apporterait largement plus de bien que de mal. Évidement, il ne le dirait pas à voix haute, parce qu’il y aurait un chœur de chérubins pour lui rappeler que c’était trop le mal, et papa ferait de nouveau un de ses discours moralisateurs à la con… Il avait envie de gerber, même s’il eût mieux valu en rire. Il aurait dû filmer le vieux quand celui-ci avait eu vent des foutus ragots comme quoi « Sam aurait commis la fornication avec Lily ». Qu’est-ce qu’il avait eu envie de lui en mettre une dans sa gueule, à ce réac’… Et quand en plus il avait cru ce que lui avaient dit ces salauds à propos de lui et d’Eva ! Qu’est-ce qu’il aurait bien pu en avoir à foutre de cette blondasse ? Dingue, quand même, à quel point ces sales frustrés pouvaient projeter sur lui leurs fantasmes baveux. Le simple fait d’accorder un regard à cette kikoo-pouffe le dégoûtait déjà. À croire qu’il était le seul ici à attendre autre chose d’une fille que de se faire enculer à quatre pattes et d’avaler quand ça partait. Et depuis le temps, il en venait à se demander si ce n’était pas une bonne idée de se limiter à ça, sans quoi il ne serait jamais satisfait. Bon, y’avait bien Lily, mais… Mais quelle pute, celle là ! Quelle salope ! Quelle salope intelligente… et magnifique, et drôle… et… quelle pute. Il bailla et cligna des yeux. Une larme commença à couler de son œil gauche, puis se perdit dans la crevasse de ses cernes. Ce boulot n’était pas si mal, à bien y repenser. Devoir rester éveillé jusqu’au matin en tentant de s’occuper à des conneries pour ne pas penser à ça, et une fois l’aube passée, enfin s’endormir comme une masse. La fatigue n’était pas un manque de sommeil. C’était un mode de vie. Pas la paresse, attention. Pas la paresse. La fatigue. Cette impression permanente de flottement, de déjà-vu, comme une fin voile qui filtrerait un peu la pourriture de ce monde. Pas assez, mais c’était toujours ça de pris. Enfin, de laissé. Il se laissa planer dans l’éther. Un des rares plaisirs qu’il avait encore… Était-ce vraiment un plaisir ? Ou juste un moyen de calmer un peu ses douleurs ? Plus les mois s’écoulaient, plus l’extase du début se transformait simplement en une baisse de morosité. Comme avec toutes les drogues, toutes les addictions… Toutes les relations… Ça le minait plus que tout, mais impossible de s’en passer. Qu’aurait-il donné pour un regard sur Elle ? Pour un regard d’Elle ? Il lui aurait suffi de descendre d’un étage, physiquement parlant. Mais il connaissait le vrai prix. L’enfer. Là où, auparavant, le premier était un baume rafraîchissant et le second une torche chaleureuse, un seul des deux suffisait maintenant à le consumer d’un brasier sans pitié, pour finalement le laisser piégé dans un bloc de glace. Mais il n’était ni au centre du monde, ni à la recherche d’un trou, contrairement au rôle qu’on souhaitait lui assigner dans la comédie à laquelle tous participaient sans même le savoir, mais que bien entendu personne ne connaissait. Bande d’incultes. Qu’ils crèvent. Loin. Très loin. Il n’irait même pas bouffer leur corps graisseux. À l’inverse de ce qu’on bavait sur son compte, il n’était ni un ver, ni une mouche, ni un serpent. Ni un adversaire. Enfin, dans le cas où ils y tenaient vraiment… Connards. S’il pouvait se venger d’un dixième de ce qu’ils lui avaient fait subir, il les buterait tous jusqu’au dernier. Façon silence des agneaux. Mais évidement, ces moutons gueuleraient comme des porcs avant de mourir comme des chiens. Parce qu’il n’y avait pas marqué « pigeon » sur son front. Ni « vérité » - dommage pour leurs chimères pseudo-artistiques de potiers refoulés reconvertis en potiches. Oh, bien sûr, et ils l’accusaient d’être allé faire du pr0n en bas… ouais, sûrement. Non, il n’avait pas en permanence besoin de baiser. Enfin, si, mais il y avait la branlette pour ça. Les seuls qui allaient se vider chez les serviteurs, c’étaient eux. Après, bien entendu, ils lui foutaient tout sur le dos - la responsabilité, hein, pas ce qui en sortait. Parce que d’une, ils n’assumaient pas devant le vieux. Parce que de deux, ces putain de crétins de merde étaient infoutus de penser à la capote ! Ou même de penser tout court, visiblement. Faudrait qu’ils décalottent plus souvent. Enfin bref… Quels cons. Bordel, quand on est dalleux et obsédé au point de faire ça, qu’on est assez débile pour ne pas faire en sorte que ça n’arrive pas et qu’on a un gosse sur les bras, on agit en conséquence ! On ne se barre pas en laissant la mère seule, toute conne et moche qu’elle puisse être. On ne laisse pas le gamin grandir et foutre la merde en frappant les autres. Et c’était lui le méchant ? Enculés… Pourquoi est-ce que Lily était retournée voir le mec d’Eva ? Ce type était un putain de crétin. Tout ce qu’il savait faire était de traiter les femmes comme ses esclaves. Et il était infoutu de réfléchir. Comment Elle, si intelligente… Qu’Elle cherche un sex toy, OK. Mais pourquoi cette ordure qui ne pensait qu’à son propre plaisir ? Cette sous-merde était un VHS ! Insert, Avance, Recule, Avance, Recule, Stop, Eject. Peut-être parce que Lily était un DVD : indéniablement plus sophistiquée, mais ça ne l’empêchait pas de tourner, de tourner, de tourner… Bordel, mais Elle était au courant, en plus, qu’il ne valait rien, puisqu’ils avaient déjà sorti ensemble ! Sam était complètement paumé. Autant… Autant essayer d’en parler à son père. Il s’approcha de l’escalier, et se souvint qu’il ne pouvait pas monter. Il l’appela. « Papa ? » « Je voulais… je voulais te dire un truc. » Il attendit. Pas de réponse. « Papa ? Ben, en fait je pense qu’on a pas assez discuté, que j’ai pas été honnête avec toi. Du coup y’a des choses que t’as mal prises… Désolé. J’avais pas le courage, en fait. » « Papa ? T’es là ? » Toujours le silence. Absolu, si on exceptait le foutras sonore de ses frères. Papa ne l’écoutait jamais. Il s’en foutait. Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait plus ni vu, ni entendu. De quoi devenir existentialiste. Ou nietzschéen. Mais la seconde perspective ne le réjouissait guère, étant donné qu’il ne figurait sûrement pas sur le testament, quelle que soit sa version. Alors autant en profiter. « Papa, t’es une raclure. T’aurais au moins pu nous dire ce qui était arrivé à maman. Parce qu’on en sait toujours rien, au fond… J’suis sûr qu’elle t’a jeté tellement t’es un pauvre type. T’aurais surtout pu fermer ta grande gueule au lieu de baver de la merde 24/24 pendant des années ! Et plus que tout, t’aurais dû te retenir de baiser l’autre salope, t’aurais jamais dû chouchouter comme ça ce sale bâtard de petit hippie ! T’es une raclure, papa ! » Comme toujours, il ne disait rien. Et comme toujours, ça criait en bas. Des questions, toujours des putain de questions. Et des demandes. Et quelques mercis, jamais honnêtes. Pourquoi si, pourquoi ça, c’est pas juste, gnagnagna, je te remercie, mais en fait j’aimerais bien, tant que t’y es… Il était vraiment censé transmettre toute cette merde ? Elle était où, l’utilité, sachant que même à son fils aîné, le patron ne répondait jamais ? Ah, et ne parlons même pas des quelques crétins qui s’adressaient à lui directement, ceux-là étaient les pires. Pourquoi faisait-il autant de mal ? Ben non, désolé, j’ai rien fait, c’est de la faute du vieux, de mes petits cons de frères, ou plus généralement de tes propres conneries, mec. Pouvait-il, s’il lui plaisait, punir untel parce qu’il avait péché ? Ouais, et toi t’as pas péché, connard ? Va te faire foutre. Si je pouvais cramer qui je voulais, tu serais sur le haut de ma liste. Allait-il signer un autographe ? Ta gueule, le tru3-r3b3l de merde, retourne écouter ton metal de kikoo, te branler devant ton « panthakl » mal tracé, et claquer le fric de tes parents pour voir des guignols cloutés. C’est bien, tu sais écrire trois six, maintenant apprend à compter jusqu’à sept, ça te servira. Et les questions théologiques - bon, c’était rarement à lui qu’on les posait, mais quand même - ! Le vieux écrivait comme une merde, cela dit c’était pas une raison. Sam ne répondait jamais à rien, même si on lui parlait directement, mais s’il devait faire une exception, ce serait sûrement pour les boulets de ce genre là. Un bon gros RTFM. Massif. READ THIS FUCKIN’ MANUAL ! Illettrés. De toute façon, il le savait depuis longtemps, l’humanité devait crever. Et toujours ce silence. Enfin, ce brouhaha, ça revenait au même. Personne ne se parlait vraiment. Aucune communication. Juste des bruits balancés à la gueule les uns des autres, des faux-semblants, des froufrous, des déblatérations sans fin. Ils en avaient décidé ainsi : Sam était leur adversaire. Leur bouc émissaire. Il les aurait bien tous butés, mais c’était impossible. Alors il n’y avait plus qu’une seule solution. Son unique soulagement serait de savoir que leur prochaine cible réaliserait, à coup sûr malgré sa connerie, à quel point elle se trompait en se conduisant comme un mouton, et qu’à présent elle le payait sévèrement. Le monde entier était grisâtre, plein de pluie contenue, et d’orage latent. Les nuages étaient immobiles : le vent avait cessé de souffler depuis longtemps, depuis que, la hauteur aidant, l’air s’était changé en éther. Samaël planta sa lame dans son tronc de l’arbre de vie. Parce que, en ce système de la Chute, même les anges ont le droit de mourir. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sama%C3%ABl (oui, parce que finalement c'est quand même de la Fantasy). Si vous n'aviez pas compris, je vous invite à une seconde lecture, étant donné que le texte est truffé de références, principalement judéo-chrétiennes et kabbalistiques (wikipédia et google sont vos amis). Dans la plus pure tradition kabbalistique, je vous laisse chercher seuls (il n'y a pas de valeurs numériques à calculer - dans ce texte-ci du moins), mais si vous voulez un relevé détaillé, ne vous gênez pas. Si vous voulez aussi chercher ensemble sur ce topic (peu probable, mais bon), lâchez-vous, il vous appartient plus qu'à moi. Si je vous emmerde avec mes textes à tiroir, dites-le aussi. Ah, et merci à System of a Down (http://www.dailymotion.com/video/x81yl_sys...chop-suey_music).
  7. Je m'apprêtais à faire un quasi-freestyle ce soir pour ne pas dépasser les 48h d'affilée sans fermer l'oeil. Merci du délai.
  8. Je m'inscris. Pas garanti à 100% que je participe, mais plus que probable quand même. Et même que j'essayerai de commenter correctement...
  9. Honte sur moi, été surpris par un voyage scolaire inopiné en Turquie. Je ne suis pas sur le podium, et tant mieux, je ne le méritais pas, ni au vu de mon texte, ni à celui de mon absence de vote ou de commentaire. Bravo à tous les gens qui ont participé et assumé jusqu'au bout. Je ferai peut-être des commentaires, mais pas avant d'avoir rattrapé la montagne de choses en retard.
  10. Déséquilibre ? ... "je sens un déséquilibre dans la Force" ? ... J'en suis fort vraisemblablement, à condition de trouver une idée.
  11. Et moi qui comptais éviter tout ça avec ma phrase de sortie résumant tout en une ligne, "je suis d'accord sur le fond, mais ça n'apporte pas forcément beaucoup de le dire ici de cette façon"... Bon, je pense que le débat est à peu près clos, non ?
  12. skembrouille, je vous aime. Depuis le temps que je me tâte à me moquer de cri² jusqu'à ce qu'il fasse changer ça... je m'étonne de ne pas l'avoir encore fait, surtout depuis que je suis modo. Ou alors c'est à cause de ça. SoK, oh, par contre, +1 à caelorn, mais je suis pas sûr que ce soit le bon endroit
  13. SonOfKhaine

    Les Couloirs de Khaine

    Plop, un petit texte qui, étant du contemporain, ferait peut-être mieux d'aller en SF, mais bon, vu que c'est du one-shot... Y'a sans doute des choses à changer dedans, mais j'arrive pas vraiment à cerner précisément le mauvais ressenti que j'ai vis-à-vis du texte. enfin bref, voilà la bête. Fête « Et pourquoi est-ce que je ne devrais pas y aller, donne-moi une seule bonne raison ! » Il ne répondit pas immédiatement, laissant le téléphone grésiller. « Parce que… ça sert à rien, quoi… - Ah bon ? Franchement, tu crois que tu peux décider de ce qui est utile et de ce qui l’est pas ? enchaîna t-elle. - ‘fin non, je voulais dire… » Il se contenta de claquer de la langue. Tout était si compliqué. Mieux valait toutefois ne pas la faire attendre d’avantage, d’une part parce que c’était lâche, de l’autre parce que cela ne ferait qu’aggraver la situation. « Et… tu comptes faire quoi là-bas ? finit-il par lâcher. - C’est une fête ! Tu sais très bien ce que j’ai l’intention de faire à une fête ! » Nouveau silence. Gêné. Et, comme toujours… « Te bourrer la gueule en faisant semblant de participer à une discussion ? » … il fallait que des conneries comme ça sortent toutes seules. « T’es tout le temps négatif, j’en ai marre ! Franchement t’es lourd, Jean, tu veux jamais t’amuser, y’aura plein de monde ! - Désolé. » Il marqua une pause, puis se força à enchaîner : « Enfin… je voulais dire… - Tu voulais dire quoi ? l’interrompit-elle. - Ben, je les connais pas… - Eh, c’est chez Fred ! Arrête de raconter n’importe quoi, tu le connais, c’est ton ami ! Et y’aura aussi Max et Stef ! - Euh, mais… - Te cherche pas d’excuse, franchement ! Ça commence bientôt, dans une demi-heure je suis là-bas, et je m’en fiche de ce que tu penses ! » La tonalité retentit. Communication terminée. Il resta un moment sur son fauteuil en cuir, un Vodafone archaïque et décoqué à la main, avant de réagir. « Lol », expira t-il d’une voix d’outre-tombe, avant d’ajouter, non sans verve : « Fait chier. » Comme d’habitude, il n’y avait pas trente-six mille solutions, ce qui signifiait donc que nb(x)*c =/= 190²-10², soit nb(x)*c =/= (200)(180), c étant la variable à la con qui venait tout foutre en l’air et rendait l’inéquation insoluble sans rentrer dans un système. Vive la 1ère S. Alt+F4, Entrée, Alt+F4, Entrée, allonger les jambes pour mettre les pieds dans les pantoufles, les ramener en s’appuyant dessus pour pousser le fauteuil tout en se mettant debout. Il existait encore des choses simples. Ou pas, étant donné que les roulettes venaient de se prendre dans le tapis. Qu’allait-il mettre ? Un t-shirt ridicule de black metalleux deux fois trop large - et puant à cause du fait qu’il était impossible de le laver sans en faire partir le motif de dragon d’os sur fond noir - ? Le fameux « I hate you : ) » ? Ou alors, une chemise, histoire de ne pas aggraver son cas. Oui, bonne idée, mieux valait ne pas fâcher Manon d’avantage. Et un pantalon blanc ? Allons pour le pantalon blanc. Avec un nœud papillon vert, et des chaussures noires cirées. Parce que ce n’était pas parce que personne ne comprenait son humour qu’il était sérieux. S’étant accoutré ainsi, il ouvrit la porte d’entrée. Une voix lui parvint immédiatement : « Tu vas où ? » C’était sa mère. « Chez Fred, dit-il en sortant. - Et tu m’as demandé l’autorisation ? » Il referma la porte. Dans l’absolu, il n’avait rien contre les questions rhétoriques, mais en tant que féru d’étymologie, il pensait qu’il était préférable de les cantonner au domaine de l’art oratoire. Et le fait de crier sur son fils à partir de sa chambre en haut de l’escalier tout en s’épilant ne rentrait manifestement pas dans ce cadre. Dommage, elle aurait pu demander à quelle heure il comptait revenir, et même espérer obtenir une vague réponse. Mais ce qui était fait était fait. Et à la réflexion, niveau études, un doctorat en tautologie pouvait être bien, même s’il y avait peu de débouchés. Un bus, une sonnerie suivie d’une mise hors-tension de portable et une demi-heure de marche en traînant les pieds plus tard, il était sur place. « Là-bas » faisait plus romanesque, si tant était que toute cette merde puisse un jour se trouver dans un récit. Cela dit, s’il existait des gens suffisamment désœuvrés et stupides pour le lire, peut-être qu’il n’était pas le plus inutile des êtres rampant sur Terre. Il sonna au grand portail bleu et se fit ouvrir sans même qu’on lui ait demandé quoi que ce soit : tout le monde était invité, ce qui expliquait sans doute pourquoi il était membre des élus - même s’il était outré à l’idée de faire partie de tout le monde. La maison à deux grands étages puait par avance le hit-parade, les spots lumineux placés à la va-vite sans aucune réflexion artistique, et l’alcool de mauvaise qualité. Le premier point se vérifiait aisément à cause des fenêtres ouvertes et de la sono à fond, acoustiquement si mal placée qu’on distinguait un double retour de voix. Appuyant sur la poignée, poussant la porte et étant aveuglé par un faisceau rouge, puis vert, il constata que sa seconde supposition s’avérait également juste. Stéphane était en train de faire une razzia sur les cacahuètes sans sel dans le fond du salon, non loin de son idole, Maxime - sweat à capuche violet, slim et converses - qui était en train de danser avec Julie et Carla. Fait étonnant, d’ailleurs, étant donné qu’au vu de ses critères, aucune des deux n’entrait dans la catégorie « baisable », et qu’il n’accordait de l’importance qu’à celle-ci. « Salut Jean, lancèrent un certain nombre de personnes. - Salut. » Ce dialogue était d’un intérêt stupéfiant. Un bon échauffement. « Ça va ? demanda Maxime. - Ouais, répondit-il machinalement » De mieux en mieux. On battait des records, et s’approchait dangereusement de sa limite de tolérance. Mieux valait tenter de rectifier le tir : « Manon est là ? - Euh, ouais, j’crois. - Elle est où ? - Euh, j’sais pas trop. » « Well done, jeune pomme », pensa Jean. Voilà qui l’avançait beaucoup. Son interlocuteur avait-il conscience du fait qu’il ne rentabilisait pas un dixième du dioxygène qu’il consommait ? Enfin, bref, il avait décidé d’être poli. « Ah, OK, merci », lança t-il avant d’aller voir sur le balcon. Les lampadaires masquaient les étoiles. Il n’y trouva qu’Amandine en train de fumer il ne savait trop quoi, étant donné qu’elle-même ne le savait pas. Fausse blonde, petite, gros cul, gros seins, bisexuelle. Il la fixa de dos pendant deux secondes. Elle s’était probablement aperçue de sa présence, mais ne faisait rien. Il se retourna et rentra dans le salon surpeuplé. Traversant la piste de danse en bousculant un couple, il se dirigea vers la cuisine à l’américaine. Rien qu’à voir les verres de premix ultra sucrés à l’orange additionnés de sirop de menthe, il eut la nausée. Le fait de se bourrer la gueule se tenait en soi, chacun faisant ce qu’il voulait, mais il ne pouvait pas supporter ceux qui n’assumaient pas de se défoncer avec de l’éthanol presque pur. De plus, l’hôte et sa petite amie se trouvaient dans la pièce. À force de baigner dans ce milieu sordide, il avait fini par entendre qu’ils avaient des problèmes récurrents dans leur couple, lui tentant systématiquement de paraître plus con qu’il ne l’était et de cacher le fait qu’il codait en php, elle niant ses quelques escapades avec Amandine et complexant sur son nez sans l’avouer. Devant tant de pulsions refoulées, Jean se contenta de faire marche arrière. Le sous-sol aménagé s’annonçait bien, sans doute grâce à ses trois ordinateurs en LAN. Il en descendit lentement les escaliers, puis vit Manon dans le canapé avec Jef. Le temps qu’il le réalise totalement, il était trois marches plus bas. Il s’empressa de les remonter, sans un mot. Stéphane fut assez fâché d’avoir à partager les derniers chips avec un affalé sur le fauteuil d’en face. Le R’n’B finit toutefois par avoir raison de ce concurrent indésirable, qui se dirigea vers la cuisine pour y échapper. Retraversant la piste de danse, Jean bouscula à nouveau Damien et Constance. Tout s’expliquait, au final. Constance avait quitté Jef, qui s’était naturellement rabattu sur le meilleur parti de la soirée, trop content d’être libéré. Meilleur parti qui semblait fort sarkozyste de part son ouverture à tout et à n’importe quoi. Un enchaînement purement logique. Salope. Crevures. Alors, quelle était la putain de solution ? Nb(x)*c = (200)(180) <=> c = 36 000/nb(x), et comme il n’y avait vraisemblablement qu’une seule solution, c = 36 000. 36 000 moles d’éthanol. Avec une masse molaire de 46 g.mol-1, on obtenait 1,7 tonnes. Ça faisait beaucoup, mais il pouvait essayer, après tout. C’était parti pour l’orange-menthe à 60% de volume d’alcool… Quand il émergea de son coma éthylique, il put répondre à sa mère lui demandant pourquoi il avait suivi les autres : « J’avais besoin du système ».
  14. Vu comme ça, oui, bonne idée. Y'aura toujours le problème de la viabilité du "qui a fait quoi", mais bon.
  15. Du coup ça oblige à rester sur la même idée sur trois concours. Et ça empêche les gens de prendre en route. Mouaif, je sais pas trop. À mon humble avis, ça peut être une très bonne idée, mais en-dehors du concours de récits habituel, genre le concours n°8 pourrait être le premier texte, et ensuite le concours n°9 et le second texte seraient dissociés. Non ? SoK, qu'a enfin saisi le concept
  16. Euh, moi y'en a pas très bien comprendre. Les trois textes se suivent. Qui écrit les trois textes ? La même personne ? ... Quant au critère "qualité globale", je doute de l'efficacité du truc. Certes, ça peut être sympa, mais ça rend le vote plus compliqué, toussa. Je sais pas trop. À voir, en fait. SoK, malcomprenant.
  17. Trouvé ni le temps de finir mon texte, ni ce lui de voter, hélas. Enfin bref, bravo à tous, j'espère pouvoir me rattraper la prochaine fois.
  18. Je vois. Si j'avais su qu'on pouvait rendre plus d'une semaine après la date butoir, j'aurais fini mon texte, mais bon .
  19. Je vais essayer de finir mon texte dans les prochaines semaines, pour que la présentation hors-concours ne soit pas trop éloignée dans le temps. Week-ends trop chargés ces derniers temps...
  20. J'arriverai peut-être à finir, mais c'est loin d'être sûr. Je rentre chez moi vers 22h et dimanche j'ai l'anniversaire de ma grand-mère. . SoK, oui, moi aussi...
  21. SonOfKhaine

    Nouveau venu.

    A deux contre un, on a +10% au jet pour toucher. A trois contre un, +20%. Quatre contre un, +30%. Cinq contre un, +40%... Donc des gobbos suffisamment nombreux se retrouvent avec 65% de toucher, même sans les coups brutaux, et le PJ n'ayant droit qu'à une esquive et une parade (avec -20% à la CC pour parer, vu qu'il portera généralement son bouclier dans la main non-directrice), ben ça fait une moyenne supérieure à 2 touches par tour (si les gobbos n'ont qu'une attaque non-brutale, bien sûr).
  22. SonOfKhaine

    Les Couloirs de Khaine

    Me revoici. Avec l'aube promise à la fin du texte précédent. Cette fois, thème "Le grand départ", 2000 mots max. Celt, je t'ai vaguement parlé de Xes'gu, dans lequel ce passage s'inscrira avec quelques rajouts si jamais j'écris tout ça... Je ne t'impose pas de garder le silence sur l'interprétation du bouzin, heing, fais comme tu veux en fait. Le grand départ Les cristaux s'illuminèrent soudain. Blancs. Noirs. Bleus. Verts, jaunes. Orange, rouges, violets. Le cube de verre était un kaléidoscope de couleurs mouvantes, une flasque transparente d'éther pur dans laquelle s'agitait un océan chromatique. Un prisme pour l'âme des autres et un miroir pour celle de son utilisateur. La pièce sombre, face à sa lueur, prit des teintes froides et surnaturelles. Il se laissa flotter dans ce déluge d'astres frémissants comme dans le chaos des hiéroglyphes inouïs, et son âme déserte s'égara dans les déserts envoûtés. Toujours y coulaient les larmes de l'avenir. Chatoyant, il s'anéantissait dans ce néant solitaire. Et, dans toutes les directions, bravant les sphères qui incantaient, s'élança un chuchotement. Non, un chant. Le cri primal d'un nihiliste happé par l'hypnose de l'insomnie. La rumeur adamantine d'une minuscule goutte, née des abîmes stellaires, s'écrasant quelque part parmi les immensités caverneuses de l'orient, accompagnée du maelström brassé par ses onze ailes ophidiennes et son écho. « N'yim ! Est-ce toi ? », s'écria t-il au travers de la brume. Il lança éperdument sa monture inhumaine dans les dédales hallucinés du hasard, continuant à appeler. « Oui, mais plus pour longtemps, je crains », lâcha son ami, d'une voix usée par la fatigue. Cette fois, ce fut Tu'L qui garda le silence dans sa tourbière aphone et hantée. Aucun des deux n'osait effleurer l'autre du regard. Les yeux voilés de N'yim fixaient les arcanes fugitives entre lesquelles rôdaient les géants. Il ne cilla pas quand l'autre reprit la parole avec difficulté, l'arrachant de leurs mâchoires crochues. « Qu'importe, te voilà, te revoilà enfin ! - Si ces lieux à nouveau sont souillés de mon pas, c'est pour dire à jamais qu'il ne sera plus là, corrigea son aîné, battant furtivement des cils et tournant la tête. » Cinquante-deux runes méridionales jaillirent, puis s'éclipsèrent. « Et où ce vil couard fuit-il en t'emportant ? demanda soudain le jeune homme. - C'est moi, le vil couard qui le pousse en avant. - Et où, à part ici, comptez-vous donc rêver ? - Nous avons, semble t-il, sommeillé bien assez. » Tu'L s'enfonça dans les nids titanesques hérissés des émeraudes qui jalonnaient leur folie, sans rien dire. L'espace s'allongea en grognant pendant que de vivantes racines remontaient le cadran lunaire. « Et où dans votre éveil subirez-vous les heures ? - Nous vivrons chaque instant dans les rues de l'ailleurs, où minute et seconde haïront nos soucis ! s'écria N'yim. - Mais passé, et futur, ouest et est, sont ici ! » Un sublime anagramme de hérauts solaires obnubila la foule des terreurs embrassées, alors que le yéti finissait sa tour revenante en raclant la justice, amère, lacérée, et bénie. Enfin, les codex torturés firent flamboyer le globule qui suintait des palimpsestes. « Reste donc en ces lieux, mais ma vie n'y est plus, répondit simplement le saint, sans prêter d'attention aux monolithes cyclopéens qui se faisaient et défaisaient çà et là. - Quoi ? Toi, tu pars ? Toi, mon mentor ? - Tu ne l'as vu, dit-il au jeune homme en le regardant dans les yeux, par le passé qu'en passant face à un miroir. - Il est vrai que tu fus avec moi dans le noir, reconnut Tu'L, quand je peinais, pauvre novice, à voir ma route. - Et à présent, il est grand temps que tu la goûtes. Tout seul, bien sûr, car tes pas ne sont pas les miens. » Les sarisses des nécromants nageaient dans les couleurs tourbillonnantes d'une orbe rouillée, jurant furieusement. Le chthonien gangréné démembra un félin de son poing grotesque, avant de filer en dansant dans l'ordre primitif. Et la paix brûla. « Mais tu le sais, sans toi tous mes efforts sont vains, et le sentier est parsemé d'éclats de vers de tous les fous qui en ces lieux seuls dans l'ombre errent. - Aussi petits que ces débris puissent sembler, conseilla N'yim, il suffira d'en prendre douze et de créer un bijou tel, que tu n'auras qu'à le polir, pour qu'au travers de l'Univers, quelqu'un s'y mire. » Une lueur boréale transperça la clarté du crépuscule. Le grand voile de soir, empalé sur cet ivoire irisé, flotta un instant comme l'étendard d'un augure décapité, dont les flammes de la couronne tournoyaient. Chauffé au rouge, l'emblème laissa transparaître la robe des aurores délavées. Les ténèbres saluèrent l'épiphanie de quelque navire oublié, portant la calligraphie d'odyssées spectrales. Puis, ce lointain reflet s'estompa, comme s'il n'avait jamais été. « Ah, pour te compenser, pour me faire exister, à nouveau en tant qu'être éveillé et entier, il faudra bien plus que cent-vingt estropiés ! Oui, je chancellerai sur chacun de mes pieds. - Et pourtant, jusque là, tu courus solitaire. Jamais tu ne tombas, et je n'eus rien à faire, sauf peut-être un coup d'oeil, jeté à l'occasion, car ta course éclairée méritait l'attention. - Si brillante elle était, ce ne fut pas par moi, mais bien par la lumière exaltée de ta voix, fit remarquer le jeune homme. - Le génie est en toi, je ne fus qu'un prophète. » Des nuées d'arachnides blafards strièrent la voûte du ziggourat, avec faux et vérité strangulées par leurs lianes griffues. Le décharné mais titanesque autel se parait d'ocre aigu sous le sifflement psychédélique des djinns. Peut-être un aède torturait-il une poignée de sagas, mais seule l'épopée muette du chamane accompagnait le nocher, poussant les idoles par-delà l'arc-en-ciel. « Eh bien alors, le dieu que tu mets dans ma tête se trouve donc, ma foi, être bien plus qu'étrange, pour être aussi petit aux côtés de son ange. - C'est toi, tout aveuglé, c'est toi qui me dis Dieu. Tes cieux sont moins voilés que ne le sont tes yeux, le rassura N'yim, mais si ce que tu vois se trouve être réel, alors tu ferais bien de prendre en main ta pelle, car je suis décédé, selon le philosophe. » Les pics atlantéens parsemèrent la suie de coraux ternis, pendant qu'une lame de bronze gris estropiait la pyramide des chrysanthèmes. Et de cette ascension rugit le néant euclidien. Aucun faucon ne traversa les cieux millénaristes. Puis, la hache des dimensions hétéroclites s'abattit sur un miroir de pierre polie, le fracassant en un grincement dément. « Nietzsche a raison, hélas, et c'est ma catastrophe. Je crains que je sois loin de l'éclat d'un Surhomme. - Si tu me vois ainsi, tu en auras le chrome, car en cadeau d'adieu, je veux t'offrir mon trône. Prends ceci comme offrande, et non comme une aumône. - Et que ferai-je, solitaire en ton château, demanda Tu'L, à part peut-être y mettre en berne ors et drapeaux ? - Tu devras y dresser les tiens en ajoutant le symbole immortel qui traverse les temps ! Dans mes mains, il échut, et à toi, il revient. » A l'apogée se bâtit l'hypogée, et le cornu fut émasculé dans le ventre même de la terre fauve. Sur un portrait méphitique en vert-de-gris s'effaçaient les contours d'un exarque, pendant que des rayons d'icônes irisaient une basilique anonyme. Le cairn toujours s'empile à la chute : ainsi va la lapidation. « Et qu'en ferai-je ? - Tout ce que tu jugeras bien, répondit N'yim. - Qui suis-je donc, pour décider ce qui est bon ? - Ce que j'étais. Tu es Morphée, et Apollon. » Tout s'entrechoqua dans le grand palais : le paladin des jours heureux errant sur ses routes oniriques, le jardin des loups sous le portique, le prince ami des cieux qui marchait au travers des monts en grimpant sur les chemins, avec son allié, l'envahisseur viril, porteur du fouet comme de de la plume, les vieux manuscrits anarchiques, le commandant de la cité cachée, les brumes de la boisson flottant sur les quais, le python moqueur, les images sacrées qu'on dévore, l'arbre, l'automne mourant, l'ouroboros, cette impression de déjà-vu, le serpentin, et mille et unes autres allégories ésotériques dont les sens variaient au gré de celui des vents stellaires. « Tu vois très bien que je n'en ai pas l'apparence, lâcha le jeune homme en un soupir ardent qui se perdit dans dans les fissures de l'impossible. - Tu verras bien qu'on tirera sa révérence, car il suffit de porter le fanal du rang pour que soudain on ait les traits d'un conquérant : toute sa vie, chaque être humain désire un guide. - Et comment le serai-je ? En moi règne le vide ! - En cessant d'être humain, en étant l'avatar - le totem éternel - aveuglant du pouvoir ! hurla N'yim. » Un typhon ércuta sur la banquise, l'inondant de mirages narcotiques. Des vagues de reptiles hallucinés explosèrent dans une psychose magmatique. On pouvait entendre ramper les litanies sigillaires des succubes ovoïdes et nécrosées. « Ô que cela t'est attrayant : devenir Grand Ordinateur ! pensa Tu'L dans le labyrinthe argenté de sa conscience. Tu vis le Père, au demeurant, mais tu n'es pas à la hauteur. Devenir Grand Ordinateur... allez, ceins la pourpre impériale ! Mais tu n'es pas à la hauteur, cela n'est que fastes sociales. Allez, ceins la pourpre impériale, empoigne ce sceptre trop lourd ! Cela n'est que fastes sociales - manant, bienvenue à la Cour ! - Empoigne ce sceptre trop lourd, ébroue tes cheveux dans l'eau claire, manant, répondit le dieu déchu. Bienvenue à la Cour, ici commence et meurt une ère. Ébroue tes cheveux dans l'eau claire, improvise-toi des joyaux. Ici commence et meurt une ère, ici nous chantent les flûtiaux. Improvise-toi des joyaux : les rois se parent d'artifices ; ici nous chantent les flûtiaux et tous nous célébrons nos vices. » Le crâne obscur rugit ses nocturnes souffrances dans le noir maelström encrassé des arcanes, comme un sombre ouragan, comme un corbeau qui danse, enragé et criard, avec un rire d'âne. Un singe ascète s'essoufflait sous le sol plein de cendres. Il salit le soleil et son seuil enbavé, sachant le sauver s'il ressemble à s'y méprendre à ces sceaux annonçant si le ciel est gavé. « Les rois se parent d'artifices : d'artifices nous faisons rois, continua N'yim, et tous nous célébrons nos vices, nous nous couronnons de nos croix ! D'artifices nous faisons rois, aujourd'hui les hommes s'égalent : nous nous couronnons de nos croix ; nos princes aussi ont la gale. Aujourd'hui les hommes s'égalent, oignissons-nous de nos péchés : nos princes aussi ont la gale, qui font le monde en leur psyché ! Oignissons-nous de nos péchés, le Carnaval est comme un père qui fait le monde en sa psyché. Ici commence et meurt une ère. » Le tourbillon de minuit absorba la mémoire et la recracha dans les vals horrifiants de l'oubli. Comme des feuilles mortes arrivées au fond du sablier, comme les vitraux pâlis d'une crypte ensablée, tout se changea lentement en poussière de rêve. Ceci ne prit qu'un instant. La seconde s'allongea démesurément jusqu'à englober l'éon, puis se rompit, laissant place à des phantasmes devenus réalité pendant que le vrai abattait son glaive injuste, perçant le cœur de la fiction. Malgré le geste désespéré de Tu'L, N'yim avait déjà ouvert la fenêtre du miroir, scellant ainsi leur sort à tous les deux.
  23. Besoin de dates butoir, sinon je n'écrirai rien cette année. C'est donc avec plaisir que je m'inscris.
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