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Warhammer Forum

Wilheim Von Carstein

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Tout ce qui a été posté par Wilheim Von Carstein

  1. Bon, quand il faut y aller... Je n'ai pour l'instant pondu qu'un unique texte sur le forum (et il est loin d'être fini en plus ) onc, si vous aimez les vampires atypiques et que les pages de description quasi inutiles ne vous rebutent pas, allez donc jeter un oeil à Dernier Regard A+
  2. Salut à toi, je vois que tu arpentes le forum assez tard, toi aussi. Ca fait vraiment très plaisir d'obtenir une réponse aussi vite (et quelle réponse! ) Pour ce qui est de la douleur, je pars du principe que les vampires la ressentent mais dans une mesure moindre que les vivants et leur sensibilité décroit avec le temps. Ainsi, un jeune vampire (comme Joshua) semblera résistant à la douleur tandis qu'un vampire plus agé (comme Marcus, voire le Stryge!) sembleront totalement insensibles (il y des exemples de ceci dans les nouvelles des VC et des DdS dans le LA). Ceci explique par exemple pourquoi la plupart des vampires reprennent leurs esprits plus vite que Joshua après l'explosion. Et même dans le cas que tu cites, un humain aurait été très handicapé par une telle blessure, tandis que Joshua n'éprouve de douleur (assez forte, certes) que lorsqu'il fait de gros efforts avec son bras (vu leur taille, les statues doivent peser dans les 150-200 kilos au bas mot!). Mais bon, attendons d'autres avis (je ne vais pas refaire le coup du "ouais, mais Joshua, c'est pas un vampire comme les autres" ) Pour ce qui est du combat, je trouve quand même que le Stryge a fait ses preuves : 1/il met Luther, l'un des meilleurs combattants du groupe, hors de combat en une passe d'arme. 2/il se bat seul contre au minimum deux vampires pendant presque toute la durée du combat. 3/Il a l'avantage 90% du temps. Mais c'est vrai que sa fin n'est pasvraiment digne d'un super-méchant de son rang. Je rajouterai donc un paragraphe (j'avais peur de faire trop long, mais c'est vrai que ça manque un peu). Merci pour tes remarques. A+ P.S.: j'espère que ton concours s'est mieux passé, dans l'ensemble, que l'épreuve de philo.
  3. Salut, corrections effectuées (pour le "vînt", ben c'est bien fait pour ma poire, ça m'apprendra à essayer de faire le malin ) Et hop! voila la suite, j'espère que ça vous plaira. Le silence retomba. L’ombre fit un geste las de la main, une main osseuse, d’un bleu-vert maladif, striée de cicatrices profondes, terminée par de longues serres jaunâtres, qui émergea un court instant des ténèbres glaciales. A ce commandement muet, les statues de Shallya et de ses suivantes se retirèrent en silence, rejoignant les niches des murs latéraux, laissant les vampires seuls face à l’ombre au regard pénétrant. Et c’est dans cette ombre que les vampires sentirent pour la première fois une présence depuis leur entrée dans le roc, une présence rayonnante de puissance, de malice et de haine. La silhouette bougea avec une étonnante vivacité au vu de sa masse, projetant avec souplesse son corps de plus de deux mètres de haut hors de la cathèdre. C’était une créature hideuse et difforme, un amas anarchique de muscles tendus qui n’avait plus grand chose d’humain. Malgré sa taille imposante, elle était bossue et ramassée sur elle-même, portée par des jambes noueuses et arquées. Les longues griffes qui ornaient ses pieds produisirent un effroyable crissement en glissant sur la pierre lorsqu’elle se leva. Elle portait des vêtements en haillons, dépareillés, couverts de crasse et de sang séché, qui laissaient apparaître sa peau squameuse, couverte d’un réseau de cicatrices blafardes. Les flammes vacillantes des braseros jouaient sur ces aspérités, les faisant luire d’un éclat cuivré qui contrastait fortement avec l’indescriptible teinte de sa chair. Son large poitrail portait des marques de brûlures profondes et donnait naissance à ses deux bras épais, engoncés dans des brassards de cuir pourrissant et chargés de bracelets cliquetants. Son buste tordu projetait son épaule droite en avant, de sorte que sa main touchait presque le sol tandis que son bras gauche disparaissait à moitié dans son dos. Son cou, tellement court et épais qu’il en était presque inexistant, supportait une face bestiale. Sa mâchoire inférieure proéminente laissait apparaître son sinistre sourire : un entrelacs de crocs brunis duquel s’écoulait un filet de bave rendue verdâtre par l’éclat de son seul œil valide. Celui-ci luisait d’une intelligence malsaine, profondément enfoncé dans une orbite surplombée d’une imposante arcade d’où émergeaient des protubérances osseuses acérées. L’autre disparaissait dans les ombres de sa cavité oculaire, d’où émergeait une profonde balafre qui courait depuis sa tempe droite jusqu’à la commissure de ses babines retroussée, disparaissant un moment dans ce puits sans fond avant de passer sous son nez décharné. Ses oreilles tailladées étaient prises dans la masse de son crâne chauve et seules leur extrémité pointue s’en détachaient. Son œil valide roulait dans son orbite tandis qu’il toisait les vampires l’un après l’autre. Il s’arrêta sur Marcus lorsque celui-ci fit un pas en avant. « Je dois avouer que je ne m’attendais pas à trouver un des fils d’Ushoran dans un lieu si… civilisé. Ceux de votre espèce se vautrent généralement dans la fange avec le pire rebût des vivants. Se pourrait-il que même les habitants des égouts vous refusent l’asile ? » Tout le mépris de Marcus pour le Stryge en face de lui transparaissait dans le ton de sa voix. Celui-ci fut pris d’un spasme tandis que son rire gargouillant emplissait à nouveau la petite salle. Puis il articula difficilement quelques phrases de sa voix caverneuse « Orgueilleux von Carstein ! Ce sont des êtres tels que vous qui ont fait de moi ce que je suis ! J’ai attendu pendant près de quinze siècles un tel moment ! Votre sang me permettra enfin de quitter ces tunnels infestés d’hommes rats pouilleux. -En effet, monstruosité difforme, nous allons te libérer de ce cachot sinistre. Tu es une insulte insupportable à mon regard, tombée plus bas encore que les mortels. Cependant, peut-être t’épargnerai-je si tu me révèles le secret de la création des gargouilles. -Mmmhh, à défaut de cela vous allez pouvoir constater leur puissance » fut la seule réponse du Stryge. Il poussa un rugissement puissant qui fit vibrer toute la pièce et provoqua une pluie de poussière et de débris de pierre. Avant même que les vampires aient eu le temps de dégainer leur lame, le Stryge se ramassa sur lui-même et fit un bond prodigieux au-dessus du capharnaüm poussiéreux, sembla rebondir sur l’une des colonnes sur laquelle il prit une nouvelle impulsion pour bondir sur Marcus. Celui-ci roula sur le côté, évitant l’assaut brutal de la bête de peu. Ses griffes acérées ne trouvèrent que de l’air et elle s’écrasa pesamment au milieu des deux fois nés. L’acier chanta lorsque les lames antiques des vampires jaillirent hors de leur fourreau. Le Patriarche se releva agilement et dégaina lui aussi sa lame tandis que les gargouilles se jetaient dans la mêlée, leur charge pesante faisant voler le dallage en éclats. Luther se jeta sur la bête en rugissant mais elle para son coup avec aisance avant de l’envoyer s’écraser contre un mur d’une riposte fulgurante qui l’éventra à moitié. L’une des nonnes de pierre se jeta sur Joshua qui évita sans peine son attaque maladroite avant de porter un large coup de taille en direction de sa tête. La lame ne fit cependant que rebondir contre la pierre, n’y causant qu’une légère entaille. Au centre de la pièce, le Stryge se battait seul contre Elric, Léa, Hector et Marcus. Il semblait littéralement voler, évitant avec une vitesse déconcertante les attaques de ses adversaires et lançait des ripostes rapides et meurtrières que même les vampires avaient du mal à esquiver. Sur la gauche, Luther roulait au sol, évitant tant bien que mal les attaques de la statue de Shallya tout en essayant de récupérer son arme, qui lui avait sauté des mains lors de l’impact contre le mur. Non loin, Manndred finissait de psalmodier une incantation qui plongea la gargouille qui se ruait sur lui dans un brasier violacé, mais poussa un cri de surprise lorsqu’elle en émergea, apparemment intacte. Sur la droite, Anne et Léonore se jouaient des attaques des deux nonnes restantes sans cependant réussir à les blesser en retour. Du coin de l’œil, Joshua vit Helena chercher fébrilement quelque chose dans un sac de toile brune mais dut se focaliser à nouveau sur le combat lorsque que son adversaire lui porta un coup puissant au sternum. La situation des vampires se compliqua encore lorsque trois autres nonnes émergèrent de l’alcôve derrière la cathèdre. Elles s’alignèrent sur l’estrade et des capuchons de pierre s’élevèrent leurs voix rocailleuses en une mélopée menaçante. Au centre de la pièce, Hector enfonça profondément sa longue lame dans la cuisse gauche du Stryge qui rugit avant de le repousser d’un violent coup de tête. Il y eut un fracas assourdissant lorsque Luther, toujours au sol mais lassé d’esquiver les attaques de la statue de Shallya lui faucha les jambes, la faisant s’écrouler au sol. Il se releva péniblement, une main crispée sur son abdomen déchiré et se mit à bafouiller une incantation régénératrice. Joshua se baissa pour éviter un ample coup circulaire de la gargouille qui lui faisait face puis, suivant l’exemple de Luther, se jeta en avant, laissant choir son épée pour saisir son adversaire sous les épaules. Poussant un rugissement, il la souleva de terre et se précipita contre l’un des piliers contre lequel il la broya. La statue se fissura tandis qu’une douleur fulgurante accompagnait un craquement dans la clavicule droite de Joshua. La gargouille lui écrasa son coude gauche dans le dos, le faisant lâcher prise et tomber à genoux. La mâchoire de Joshua émit un son sec lorsque le genou de pierre de la statue la frappa avec violence. Sonné, le vampire glissa au sol et vit la gargouille marcher sur lui. Tandis qu’il reculait en essayant de se remettre debout, une explosion réduisit son adversaire en un tas de gravats fumant. Jetant un œil par-dessus son épaule, il vit Helena sortir avec précaution de son sac une autre fiole emplie d’une mixture incolore et poisseuse. La statue de Shallya se relevait déjà tandis que Luther peinait à achever son incantation. A quelques pas, Manndred luttait à mains nues contre l’une des nonnes. Il lui avait saisi les poignets et la repoussait lentement vers le mur. Ignorant la douleur dans son épaule droite, Joshua se releva, lançant un regard plein de gratitude à Helena avant de se porter au secours de Luther. La litanie des trois gargouilles sur l’estrade montait en crescendo depuis quelques instants et elle se termina en un hurlement suraigu. Un flot de magie noire déferla alors en direction d’Helena qui eut tout juste le temps d’articuler un mot de pouvoir pour se protéger. L’air se chargea d’électricité et se mit à crépiter lorsque les sorts rencontrèrent la barrière arcanique. La violence de l’attaque fit chanceler Helena qui laissa choir le sac. Il y eut un bruit de verre brisé suivi d’une énorme explosion qui jeta tous les combattants au sol et souleva un épais nuage de poussière. Joshua ouvrit un œil, son corps n’était que douleur. Ses oreilles sifflaient et ses yeux étaient irrités par la poussière de roche en suspension dans l’air. Il avait été projeté face la première contre le mur comme une poupée de chiffon et des blocs de maçonnerie peints se détachaient du cratère qu’il avait creusé dans le mur. Il roula sur le côté et s’adossa au mur un moment. La pièce était plongée dans un épais brouillard gris. Il se releva péniblement, fit quelques pas en titubant, aperçut la garde de son épée à travers le voile de poussière et se baissa pour la ramasser. Il la laissa bien vite retomber lorsqu’il s’aperçut que la lame était brisée à une paume à peine au-dessus de la garde. Un mouvement indistinct sur sa gauche attira son attention. Comme en ombres chinoises il vit la silhouette massive du Stryge se saisir d’une forme floue au sol. Il fit quelques pas en direction de la scène. Son ouïe commençait à revenir et, à travers le sifflement continu qui lui emplissait les oreilles, il perçut un craquement sinistre, un son d’os qui se rompt. Là, dans le brouillard, le Stryge laissa retomber le corps inerte qu’il tenait entre ses griffes. Quelque part sur la droite s’éleva une voix claire et emplie d’autorité. Elle prononça un mot unique et un vent puissant balaya la pièce, chassant le voile de poussière. Joshua lança un rapide coup d’œil circulaire pour tenter de faire le point sur la situation. Il se trouvait dans le coin gauche de la pièce, du côté de la porte d’entré. A quelques pas de lui, sur sa gauche, Luther était écroulé contre le mur, apparemment inconscient. A ses pieds, les fragments de la statue de Shallya jonchaient le sol. La gargouille semblait avoir été projetée contre l’un des piliers. Dans la travée gauche, vers le fond de la pièce, Manndred émergeait de l’amas d’objets où l’avait lancé l’explosion, ne souffrant que de légères contusions. La gargouille contre laquelle il luttait quelques instants auparavant restait, elle, invisible. Entre les deux rangées de piliers, le Stryge était toujours debout, son corps bestial criblé d’éclats de pierre. A ses pieds gisait Léa au milieu d’une flaque de sang noir. Derrière, sur l’estrade, Hector s’était déjà relevé et luttait contre deux gargouilles, la troisième n’était plus là. Elric et Marcus apparurent entre les piliers de la rangée de droite et se ruèrent sur le Stryge triomphant. Dans la travée de droite, Léonore portait secours à Anne, effondrée contre le mur et agresséee par deux nones de pierre. Dans le coin droit, l’explosion avait creusé un cratère de près de deux mètres de diamètre mais peu profond. Helena était étendue sur le sol, contre le mur, son corps fumant couvert d’horribles brûlures. « Je m’occupe de la bête. Va aider Léonore. » La voix de Manndred ne trahissait aucune émotion tandis qu’il se jetait dans la mêlée. Joshua lui obéit, traversant la salle en quelques prestes enjambées. Atteignant la gargouille la plus proche alors qu’elle allait frapper Léonore dans le dos, il la saisit par les épaules et, avec un grognement de douleur, la projeta de toutes ses forces contre le mur où elle se brisa. L’autre avait saisi Léonore à la gorge mais vacilla lorsque la vampire lui brisa le bras au niveau du coude d’un coup sec. Sur l’estrade, Hector jeta l’une des gargouilles au sol et s’en saisit tout en évitant un coup de poing venu de l’autre. Poussant un rugissement profond, il souleva sa victime du sol avant de la projeter avec force sur l’autre, les réduisant toutes deux en un tas de débris. Pendant ce temps, Joshua vit du coin de l’œil le Stryge frapper Elric d’un coup de coude puissant. L’infortuné vampire fut soulevé de terre, virevolta un instant en l’air avant de s’écraser face contre terre à côté du corps inerte de Léa. Le Stryge plongea en avant pour lui asséner le coup de grâce mais Marcus le repoussa d’un coup de pied dans la tête. Léonore se débarrassa du membre de pierre toujours agrippé à sa gorge tandis qu’Anne et Joshua venaient à bout de la gargouille en la projetant contre un pilier. Au centre de la pièce, les deux seigneurs de la nuit combattaient toujours en une danse mortelle que ni la fatigue ni leurs profondes blessures ne pouvaient ralentir. A la bestialité du Stryge s’opposait la grâce de l’aristocrate de la nuit. Les coups s’enchaînaient, frappes précises et rapides que les parades et les esquives déjouaient. Le combat n’était plus seulement physique mais également spirituel. Des flots de magie destructrice jaillissaient au son de mots de pouvoir oubliés, brûlant les chairs mortes et faisant tomber la roche en poussière. Mais toute danse a une fin et la bête réussit à faire sauter la longue lame des mains de Marcus d’un revers de ses griffes. Le vampire au port altier laissa le Stryge lui planter ses griffes dans l’abdomen et, profitant de l’ouverture dans la garde de son adversaire, le poignarda de sa longue dague d’acier noir. Il l’enfonça jusqu’à la garde dans sa poitrine, une main en-dessous de la clavicule gauche. La bête hurla de douleur et tomba à genoux, entraînant le Patriarche avec elle. Son cri d’agonie mourut rapidement et le silence retomba dans la petite salle, quelque part sous Middenheim. A+
  4. Salut et merci à tous, j'ai effectué les modifications nécessaires, à la lueur de vos conseils et remarques. En ce qui concerne le caractère des vampires, chacun a le sien propre et, par là même, son comportement propre : Luther est très exubérant et expansif, Joshua est plutôt renfermé et sentimental (étrange, mais l'explication viendra), Hellena est vicieuse et acerbe, Hector est laconique et très porté sur l'honneur, etc. Donc, dans ce cas, Luther parle quasiment tout seul : pendant qu'il "fait le clown", Joshua est plus ou moins dans la lune. N'hésitez pas à y revenir si ça ne vous convient pas. Voila la suite, bonne lecture. Joshua allait d’un corps à l’autre avec une célérité fébrile. Une simple pression sur l’épaule suffisait à tirer les vampires de leur léthargie et, comme toujours, c’étaient leurs yeux qui s’ouvraient avant tout autre mouvement ; des yeux froids, qu’aucun lambeau de sommeil ne voilait comme c’était le cas chez les mortels. Puis Joshua montrait le fond de la grotte sans un mot, jetant lui-même un regard rapide aux ténèbres parsemées de braises immobiles face auxquelles Luther se tenait. En quelques secondes, les huit vampires furent debout, leurs armes tirées, fixant cette mer d’ombre d’un regard intrigué. Le silence était retombé. Les ténèbres, à présent immobiles, occupaient le fond de la grotte. Plus rien ne bougeait, nulle respiration ne faisait osciller les yeux rouges et ils ne cillaient pas, restant fixés sur les seigneurs de la nuit aux aguets. Marcus s’avança alors, baissant sa lame, et s’adressa aux ténèbres mortes, qui braquèrent sur lui une dizaine d’yeux sans âme. « Salut à vous, rejetons des ténèbres, je suis Marcus von Carstein, Patriarche de l’Ordre de la Rose d’Or. Mes compagnons et moi, qui avons pénétré dans votre antre, ne cherchons ni querelle ni butin. Notre quête ne souffre cependant aucun délai et le choix est désormais vôtre : écartez-vous de notre route et nous serons partis sous peu, ou bien dressez-vous contre ceux qui ont vaincu la Mort elle-même et embrassez votre funeste destin. » Quelques secondes s’écoulèrent sans qu’aucune réponse ne vînt. Les ténèbres restèrent silencieuses et immobiles. « A votre guise. Payez maintenant le prix de votre folie. En avant, Enfants de la Rose ! » Alors que leurs doigts osseux et pâles serraient la garde ouvragée de leur antique lame et que la grotte s’emplissait de litanies sifflantes, quelque chose bougea dans les ténèbres, face aux vampires : une des paires d’yeux rougeoyants se rapprocha d’eux. Marcus leva la main et les incantations cessèrent. Les ténèbres semblèrent se distordre et se bomber doucement, ondulant tel un fin voile que soulèverait une douce brise. Une silhouette en émergea, tel un papillon d’un cocon de soie, déchirant la membrane d’ombre en de longs filaments qui s’accrochèrent à elle un moment, comme si l’ombre rechignait à la laisser partir, avant de se rompre et de se consumer, flammes noires et éphémères qui disparurent dans un léger grésillement. Débarrassée de sa cape d’ombre incandescente, apparut une femme à la démarche gracieuse, vêtue d’un long et ample manteau couleur de pierre. Sa tête était penchée en avant et à l’intérieur du capuchon gris pâle seuls brûlaient les deux flambeaux de son regard. Les longues manches ourlées étaient jointes sur sa poitrine, dissimulant ses mains dans leurs replis. Elle fit encore quelques pas vers eux, sans un bruit, le lourd tissu gris de sa robe se soulevait au rythme de ses menues enjambées. Il n’émanait rien d’elle, ni la chaleur des vivants, ni le froid spectral des morts ; l’ouïe pourtant aiguisée des vampires ne percevait ni souffle, ni battement de cœur, comme si c’était une partie du roc lui-même qui s’avançait vers eux. Elle s’arrêta à un mètre environ de Marcus, resta immobile quelques secondes, puis releva la tête. Son visage était celui d’une jeune femme au sourire chaleureux, mais il était d’un gris uniforme et son expression était figée. Sur ses lèvres délicates se dessinaient des gerçures profondes et ses joues étaient craquelées, parcourues par un réseau de fissures aussi fines qu’un cheveu. Sa peau marbrée et lisse était parsemée de plaques rugueuses, à l’aspect rocailleux, comme si la chair en avait été arrachée. Malgré toutes ces profondes cicatrices et son regard de braise, ils reconnurent en elle une image de Shallya, déesse de la pitié et de la guérison. « Impossible… », Marcus semblait parler pour lui-même, « c’est une gargouille ! » Au fond de la grotte, les ténèbres se dissipaient lentement, pâlissant pour laisser place à la pénombre naturelle, dévoilant ainsi quatre autres gargouilles au regard de feu alignées le long de la paroi. Quatre religieuses de pierre sans visage portant, sculpté dans la masse de leur longue soutane grise, un pendentif orné du symbole de la déesse : la colombe. Joshua vit là le symbole qui ornait sa paume gauche dans sa vision onirique. Les quatre gargouilles étaient immobiles, leurs mains jointes en une muette prière et elles aussi portaient les marques des injures du temps sous forme de fissures, de parties éclatées mais aussi de plaques de moisissure rampante et blafarde dont seule la statue de Shallya semblait protégée. Cette dernière se tourna alors et montra aux vampires le tunnel que gardaient ses suivantes. Les quatre nonnes s’écartèrent, ouvrant la voie à leur déesse qui se dirigea vers l’ouverture béante sans un mot. Marcus n’eut pas besoin d’ordonner à ses disciples de le suivre tandis qu’il emboîtait le pas à la gargouille, tous voulaient connaître l’origine de ce prodige. Car c’était bel et bien un prodige dont ils étaient témoins. Contrairement aux corps morts, il était normalement impossible d’animer un objet n’ayant jamais abrité de vie ou d’essence, comme ces statues. Il existait bien sûr des légendes de gargouilles animées, dont le corps combinait la souplesse de la chair et la solidité de la pierre, mais ce n’étaient que des racontars, des contes pour effrayer les enfants. Et comme tous les contes, ils avaient leur part de vérité. Les vampires entrèrent dans le tunnel sous le regard incandescent des quatre nonnes de pierre qui s’engouffrèrent dans le passage à leur suite. Jetant un regard par dessus son épaule, Joshua fut témoin de la fluidité exceptionnelle de leurs mouvements, même si leur pas était un peu plus saccadé que la démarche gracieuse de leur guide. Sans un mot, ils cheminèrent pendant près d’une heure, au pas étonnamment rapide des statues, par des boyaux et des grottes aux parois de pierre crue tout d’abord, puis par des galeries de pierre taillée et de vastes canalisations d’égouts qui semblaient ne plus avoir été utilisées depuis des siècles. Les runes étranges qui ornaient les tunnels inférieurs avaient laissé place à des inscriptions humaines, pour la plupart illisibles, rongées par le temps et la moisissure. Alors qu’ils marchaient dans ce qui avait dû être un des canaux d’évacuation principaux, la statue de Shallya, qui ouvrait toujours la marche, pressa de sa paume de pierre une dalle du mur, marquée d’une gravure ancienne, à moitié effacée par le temps. Elle s’enfonça dans la paroi dans un raclement et un cliquètement de chaînes. Un pan entier de mur pivota alors, dévoilant un étroit escalier en colimaçon grossièrement taillé dans la roche. La compagnie s’engagea dans le passage secret qu’une des gargouilles referma en libérant le contrepoids qui le maintenait ouvert. L’escalier était raide et ses marches inégales, mais il était court. Il débouchait sur une petite galerie aux murs recouverts de tapisseries galeuses. Malgré leur piètre état actuel, elles avaient du être très riches et de bonne qualité. Elles rappelèrent à Joshua les tentures qui ornaient le manoir de l’Ordre en Sylvanie, témoignage décrépit d’un faste passé. La galerie était droite et s’étendait sur dix mètres environ avant d’être barrée par une lourde porte de bois renforcée de bandes de fer rouillé. La statue de Shallya l’ouvrit d’une poussée, dans un horrible grincement et pénétra dans un vaste salle dont le plafond, qui devait s’élever à près de cinq mètres du sol, était soutenu par deux rangées de piliers ronds. La pièce était rectangulaire et mesurait environ vingt mètres sur dix. Ses parois était taillées jusqu’à une hauteur de trois mètres avant de laisser place à la pierre crue. Des fresques et des frises en ruine ornaient les murs, images de paix, de dévotion et de guérisons miraculeuses rongées par les outrages du temps. A intervalles réguliers s’ouvraient des niches, désormais vides. Sur le sol dallé se dessinaient des motifs de plantes, de fleurs et d’oiseaux dans des tons pastels. Le dallage était abîmé et usé : de nombreuses dalles étaient altérées ou fissurées, certaines étaient manquantes. De chaque côté de la porte, jaillissait une rangée de trois piliers, portant chacun, pour tout ornement un brûloir de pierre sculptée dans lequel s’élevait une flamme vacillante. Cette faible lueur mordorée éclairait un amoncellement hétéroclite de meubles, d’étoffes moisies, de livres poussiéreux aux reliures de cuir racorni au milieu duquel on pouvait également apercevoir quelques lames rouillées, de menues sculptures, des bijoux ou des bourses de cuir élimé, des ossements jaunis et tout un amoncellement de choses aussi incongrues. Ce singulier amas occupait toute la largeur de la salle, ne laissant qu’un unique accès au fond de la pièce, plongé dans une pénombre que les flammes mourantes des brûloirs ne parvenait pas à percer. Les vampires n’eurent cependant aucune difficulté à discerner l’estrade de pierre recouverte d’un lourd tapis de velours vermeil. Dans le mur du fond se découpait une petite alcôve peu profonde, occupée par une massive cathèdre de bois incrusté de pierres précieuses qui luisaient faiblement. Elle était surplombée d’un large dais de pierre taillé dans la paroi d’où tombaient de lourdes tentures assorties au tapis dans lequel s’enfonçaient les deux pieds avant. De l’alcôve émanaient des ténèbres opaques et rampantes, glissant sur le sol en de paresseuses et serpentines volutes, chutant sans un bruit de l’estrade pour disparaître dans l’amas d’objets disposé à son pied, et avec les ténèbres jaillissait un froid intense et mordant, un froid spectral qui n’avait rien de naturel. Et les ténèbres posèrent leur œil unique sur les vampires. Il s’ouvrit, torche verdâtre dans le visage de l’ombre massive qui occupait la cathèdre, précédant un rire profond et guttural.
  5. Wilheim Von Carstein

    Tan Ath

    Bon, je m'entête, mais en ce qui concerne cette histoire de description, utiliser un registre plus soutenu ne t'empêche pas de faire une description complète et précise (au contraire...) Et en ce qui concerne cette histoire d'héritage mémoriel, il me semble m'être expliqué on ne peut plus clairement. Une suite A+ P.S.: Attends voir, je suis en train de te concocter des règles "Sylvanie"... j'en connais un qui va couiner...
  6. Wilheim Von Carstein

    Tan Ath

    Super, une suite! Et avec un petit récapitulatif au début, en plus! Passage long et tellement intéressant, dans le sens où il révèle beaucoup de choses sans qu'on en sache vraiment plus. Tout comme Iliaron, je pense que tu aurais dû préserver un peu plus de suspens, au moins en ce qui concerne Klaus (un Répurgateur corrompu... et dans un temple de Sigmar, en plus... tu ne réspectes donc rien?? ) Ah! une toute petite remarque de forme, tout de même. Le registre de langue chute. Je trouve ça un peu dommage : il s'agit d'un campement elfique tout de même : image de noblesse, de finesse, d'art... cela doit se traduire aussi dans ton écriture (tu imagine une fine liqueur elfique dans une grossière choppe à bière naine? ) évite donc ces bon : "un bon mètre trente [...] sur bien vingt mètres" qui font grossier, pas net... Je laisse une éventuelle modification à ta discrétion ("Je ne peux que te montrer la porte. C'est à toi qu'il appartient de la franchir") Sinon, j'espère que ce pauvre Klaus a une solide armure ou qu'il est extrêmement rapide... parce que sinon, il ne va pas rester grand chose de lui quand il atteindra Kérôme (si même il l'atteint) avec tous ces archers elfes... A+
  7. Salut à tous, en ce qui concerne cette histoire de phrase bizarre... les avis sont partagés il me semble. Je propose d'attendre quelques avis extérieurs supplémentaires pour trancher. Pour Iliaron : Dans ce cas là, il me semble que cor et corne peuvent être utilisés avec un sens proche (comme pour une corne de brume, par exemple) Euh... je ne suis pas payé à la ligne, mais ça n'est pas une raison pour ne pas écrire des trucs inutiles Je me suis peut être un peu embrouillé. Je voulais faire un peu de description tout en mettant les choses au clair (j'aurai encore eu Korelion sur le dos, sinon ) "ne...que" : il me semble que c'est seulement restrictif et non pas complètement négatif mais tu me fais douter tout d'un coup... Enfin, en ce qui concerne l'incohérence que tu soulève, elle l'a déjà été (comme quoi c'est peut être vraiment incohérent). Je modifierai ça plus tard. Et voila la suite. Bonne lecture. Les vampires marchèrent pendant ce qui leur sembla une éternité. Les couloirs étroits se succédaient, alternant avec des grottes plus ou moins vastes dans lesquelles la lumière du jour n’avait jamais pénétré et qui offraient toutes le même décor de pierre grise et irrégulières. Les runes étaient présentes à chaque intersection et les vampires en trouvèrent même quelques unes gravées sur les parois de certaines cavités, mais il n’y avait aucun autre signe de vie. Le réseau de tunnels était anarchique, certains boyaux semblaient remonter vers la surface avant de replonger dans les entrailles du rocher, d’autres étaient éboulés ou menaient à des gouffres infranchissables. La patience des vampires s’étiolait à chaque cul-de-sac, il leur semblait possible d’errer pendant des siècles dans ce dédale sans avoir la moindre chance de trouver une issue. Y en avait-il même une ? Ils purent juger de leur avancée lorsque, passant devant l’ouverture d’un étroit boyau, ils sentirent un courant d’air froid en émaner. Suivant cette piste, ils atteignirent une faille assez large à flanc de rocher. Se penchant à l’extérieur, ils purent constater qu’ils se trouvaient à une trentaine de mètres au-dessus de la plaine. Il faisait encore nuit, les étoiles et la lune éclairaient les environs de leur lueur blafarde. Il apparut que, durant leur ascension, les vampires avaient tourné autour de l’axe de l’aiguille rocheuse, car les Monts du Milieu n’étaient désormais plus visibles. Ils faisaient face au Nord et à la vaste forêt de Laurelorn. Si la nuit avait été plus claire, peut-être auraient-ils pu apercevoir la Mer des Griffes, trait sombre sous l’horizon, là-bas, au-delà de la sombre forêt piquetée des sommets chauves des collines. Ils se remirent en route d’humeur maussade. Leur progression serait sans doute plus aisée une fois qu’ils auraient atteint les catacombes et les égouts au tracé plus rationnel. En attendant, il leur fallait trouver la sortie de ce labyrinthe de galeries dont ils n’arrivaient pas à déterminer si elles étaient naturelles ou creusées, bien qu’il semblât évident qu’elles avaient été utilisées à une époque. Ils les arpentèrent sans un mot, aucun d’eux n'était enclin à parler. Il leur semblait cependant plus aisé de trouver leur voie vers la surface, les galeries montaient régulièrement et les culs-de-sac se faisaient de plus en plus rares, tout comme les runes, paradoxalement. Ils trouvèrent encore deux autres ouvertures sur l’extérieur qui leur permirent de se repérer. Ils atteignirent la seconde, orientée vers l’Ouest, alors que l’aube se levait, projetant l’ombre massive du roc sur la frontière entre la Drakwald et la Laurelorn, quelque deux cent mètres plus bas. Plus encore que l’altitude atteinte, ce fut la rigole de pierre et la grille qui barrait l’ouverture qui leur autorisèrent un pâle sourire : ils avaient atteint les égouts. Ils remontèrent jusqu’au dernier embranchement, une vaste cavité dont la voûte était soutenue par d’épais piliers naturels, pour y faire halte. Le sol de pierre dure n’offrait qu’un maigre confort, mais les vampires s’en accommodèrent, la simple présence du soleil quelque part au-dessus de leurs têtes était tout ce dont ils avaient besoin pour se plonger dans une léthargie réparatrice. Redoublant de prudence, ils instaurèrent un tour de garde strict. Joshua et Luther reçurent le second, le premier étant échu à Léa et Manndred, aussi purent-ils prendre immédiatement deux heures de repos. Il sembla à Joshua qu’il avait à peine fermé les yeux lorsque Léa vint le tirer de son sommeil. Il n’avait pas même souvenir d’avoir rêvé. Il lui souhaita un bon repos, Manndred était déjà allongé, les mains croisées sur la poitrine, puis fit quelques pas dans la grotte avec Luther, bavardant de choses et d’autres. Une heure s’était déjà écoulée pendant que Luther racontait pour la dixième fois ses exploits passés de bretteur, joignant parfois le geste à la parole et pourfendant l’air en lançant des défis en Tiléen, lorsque Joshua crut entendre un léger raclement, quelque part dans le tunnel qu’ils avaient emprunté pour arriver dans cette salle, à sa droite. Il lança un regard entendu à Luther qui ne cessa pas pour autant son récit enfiévré. Cependant, il fut surpris d’entendre la voix de l’exubérant vampire à l’intérieur de sa tête. « Je l’ai entendu aussi, fais comme si de rien n’était… laissons-le approcher. Tiens toi prêt ! » Joshua acquiesça imperceptiblement et reprit la conversation, gardant ses sens aux aguets et sa lame à portée de main. La caverne semblait vide et Joshua fut troublé de ne percevoir aucune aura, aucune flamme vitale. Luther lui aussi était à l'affût : il lançait de rapides coups d’œil vers les trois tunnels qui débouchaient dans la pièce tout en continuant son monologue agité. Quelques minutes s’écoulèrent. Nulle angoisse ne les allongeait, nulle excitation ne les raccourcissait, ce n’étaient que quelques minutes, pareilles à n’importe quelles autres pour ces êtres dénués de sentiments. Puis il y eut un bruit sec et distinct dans l’un des tunnels de gauche, semblable à celui de la pierre frappant la pierre, suivi d’un grognement rauque. Quelque chose sembla sourdre des trois tunnels face aux deux vampires désormais silencieux, une sorte d’ombre, flot lent et plus noir que l’obscurité de la grotte, dévorant les faibles étincelles de lumière provenant de l’égout derrière les vampires. Cela se déversait lentement, telle une brume rampante, tandis que la caverne s’emplissait de bruits de raclements et de pas lourds. « Réveille-les ! » Etait-ce une pointe d’angoisse qui déformait ainsi la voix de Luther tandis qu’elle résonnait dans l’esprit de Joshua, dans lequel naissait à présent le doute ? Se pouvait-il qu'elle naisse dans leur cœur de glace? Tandis que Joshua se précipitait vers ses frères et sœurs endormis et que Luther se mettait en garde, deux fentes rouges se mirent soudain à luire dans les ténèbres froides et sans vie qui engloutissaient le fond de la grotte, puis quatre, puis dix… A+
  8. Salut, merci à vous deux pour vos commentaires (et votre magnanimité en ce qui concerne le retard). En ce qui concerne les erreurs de forme, elles ont été corrigées, à l'exception du passage : En effet, même si la structure de la phrase est assez étrange (pas ma faute, ils repassent Star Wars et toujours de Yoda, fan j'ai été ), elle n'en est pas moins correcte. Si on la prend dans l'autre sens : Même Marcus ne pût dire s'il s'agissait de... il me semble que c'est bon, non? N'hésite pas à revenir sur ce point, Jorgar Heise. Pour ce qui est de la contradiction que tu soulèves, Jorgar Heise, disons que ce n'est pas parce que les vampires sont persuadés qu'ils pourront démolir tout ce qui se dresse entre eux et leur objectif qu'ils vont aller chercher des emm*** pour autant. Encore une fois, ils ne voient pas l'intérêt de se battre. Dernier point, cette histoire de chevaliers : partant du principe que les Dragons de Sang considèrent que seuls les chevaliers sont des adversaires de valeur, la plupart des Dragons de Sang étaient des chevaliers avant de recevoir le Baiser de Sang. Or, pour la plupart des vampires, cette transformation en mort-vivant est vécue comme une disgrâce (inconsciemment du moins... et si tu me sors que, comme ils sont immunisés à la psychologie, ils font fi de leur inconscient, ça va chauffer, Korelion!!) D'où ils se mettent à haïr les chevaliers, qui sont une image de leur gloire passée, un peu comme les Stryges haïssent les autres vampires qui ont gardé forme humaine. Ca ira, cette fois? La suite arrive, promis. A+ P.S.: Courage, Jorgar Heise, et pas de fausse modestie! Je doute que tu puisse rater une épreuve de philo, vu le niveau dont tu fais montre sur le forum (ok, c'est pas pareil, mais tout de même...)
  9. Salut à tous, désolé pour le long (voir looooooooooooooooooooooooooooon) retard, j'ai vraiment été submergé entre les concours et un tournoi à Saint Etienne. Tout d'abord, merci pour vos critiques, elles sont toujours les bienvenues. Je vais reprendre ce qui a été dit. En ce qui concerne la fermeture des portes et les campements aux pieds de la cité, il me semble que tout a plus ou moins été dit. Je vais tout de même rajouter que ceux qui élisent dommicle dans ces camps ne sont pas uniquement les voyageurs surpris par la nuit mais aussi ceux qui, n'ayant pas les moyens de s'offrir une chambre dans les auberges de la cité, se rabatent sur celles, plus rares mais bien meilleur marché (étant donné qu'elles n'offrent pas la protection des murailles) des petits campements. La demande n'est cependant pas suffisante pour que de petits villages se développent, d'où des implantations à mi-chemin entre le campement de tentes et le petit village d'étape. Si vous avez encore des commentaires/suggestions à ce propos, n'hésitez pas, un débat n'est jamais vraiment clos. Pour les erreurs relevées par Iliaron (merci de ta vigilance), la plupart ont été corrigées. Cependant, j'ai conservé le texte initial sur deux points : 1/l'histoire des ponts, car il me semble que le "qui" peut très bien renvoyer à "des ponts" tout court plutôt qu'à "l'un des ponts". Si tu me dis que tu es sûr de ton coup, je modifie, pas de problèmes. 2/Le temps du discours de Dwali : il ne me choque pas particulièrement (même en y portant la plus grande attention), ce qui n'est pas le cas de ton "Dwali leur assurèrent alors"... là encore, je veux bien modifier mais j'avoue que ça me semble tout de même étrange. En ce qui concerne cette histoire de ressentiment à l'égard des chevaliers... hem... (trouver une excuse... vite...). Non, pas moyen... bon j'avoue, je n'y avais pas pensé. Cependant, même un Dragon de Sang a tout un tas de raison d'en vouloir à des chevaliers du Loup Blanc : il est fort probable que les ancêtres du chevalier vampire qui a offert le Baiser de Sang à Jean (ou le chevalier lui même, voire même Jean ou Marcus lorsqu'ils parcouraient le monde ensemble) ait eu affaire à des templiers d'Ulric. Plus simplement, les chevaliers constituent les seuls adversaires valables pour un Dragon de Sang (ou presque), ce qui, couplé avec la volonté des vampires de cette lignée de se mesurer à tout adversaire jugé valable (cf obligation de lancer et relever les défis, par exemple) fait qu'ils sont naturellement enclins à vouloir fritter les chevaliers, même si leur culture orientée von Carstein leur permet de se retenir. Ce qui fait qu'au final, ça n'est pas si étonnant que cela. Enfin, ce que vous attendiez tous (ou pas ) : voici une suite (trop courte, je sais, mais je devrai avoir plus de temps à consacrer au récit maintenant). Bonne lecture. La nuit était avancée, les cimes des montagnes luisaient déjà de cette embrasement mordoré, annonciateur de l’aube qui forcerait les vampires à se retirer et qui raviverait le courage des mortels, aussi disparurent-ils sous les frondaisons, s’écartant de la route. La longue plaine d’une corne salua l’apparition de l’astre tandis que les brumes matinales se dissipaient, déposant sur l’herbe verte des gouttes de rosée qui scintillaient dans la lueur des premiers rayons du soleil. Joshua observait ce spectacle à travers l’orée des bois, adossé au carrosse, écoutant Luther d’une oreille rendue distraite par sa contemplation rêveuse et les effets lénifiants du jour sur son organisme de vampire. Malgré l’éblouissement douloureux dû à la réverbération de la lumière solaire sur la pierre blanche, Joshua pouvait distinguer les anfractuosités sombres qui mouchetaient le pic, ces passages mêmes par lesquels il était prévu qu’ils passent la nuit suivante. Selon les légendes, les égouts et les catacombes de la cité du Loup Blanc s’étendaient en de longs boyaux sombres à la ramification anarchique. Nul doute que de sombre créatures s’y tapissaient, mais elles s’inclineraient sur le passage des seigneurs de la nuit ou seraient détruites. Le tour de garde de Joshua et Luther se termina sans incident et ils purent regagner les ténèbres rassurantes de leur cercueil après avoir réveillé Anne et Manndred. Lorsque Léonore tira Joshua de ses rêves agités, le soleil disparaissait à l’horizon, faisant s’embraser la voûte sylvestre tandis que le grincement lointain des portes de la cité déchirait le silence. Les vampires attendirent encore une heure et lorsque les ténèbres eurent définitivement recouvert la plaine, ils se mirent rapidement en route, attendant que la lune soit masquée par les nuages pour s’élancer hors des bois. Ils parcoururent la distance qui les séparait du pied de la montagne d’un pas rapide, en laissant un certain espace entre eux pour être plus discrets encore. Le pied de l’aiguille était plongé dans les ténèbres jetées là par les ombres des surplombs rocheux, mais la vue des vampires, accoutumée à l’obscurité, leur permettait de distinguer sans mal la faille étroite qui s’ouvrait dans le rocher, à quelques mètres de hauteur. La pierre était irrégulière et solide, aussi n’eurent-ils aucun mal à escalader la paroi pour atteindre une petite avancée plate, d’où ils purent se glisser dans les profondeurs du rocher. La faille était haute mais très étroite, ne leur permettant de ne passer que de profil et avec quelques difficultés. Joshua sentit un étrange malaise en se glissant à l’intérieur. Le boyau était étroit, la pierre rugueuse et sèche. Contrairement aux caves humides de Sylvanie, les murs ne suintaient pas, mais un léger courant d’air tiède et nauséabond laissait présager le pire. Les vampires parcoururent une dizaine de mètres dans des conditions inconfortables avant que le passage ne s’élargisse, puis débouche, après quelques mètres encore, dans une petite grotte allongée, aux parois irrégulières. A l’autre extrémité de la cavité, celle-ci se scindait en deux passages, l’un descendant vers les profondeurs, l’autre montant en pente douce, mais c’est sur la portion de paroi entre les deux ouvertures que se posa le regard des vampires. Maladroitement gravées dans la pierre, à moitié recouvertes d’une moisissure rampante et blafarde, les runes sinueuses étaient cependant encore visibles. Elles étaient disposées sur deux lignes, surmontée chacune d’une flèche indiquant l’un des deux tunnels. Malgré leur relative ressemblance avec les runes naines, la grossièreté de la gravure et la pierre crue des murs dissipaient tout doute. Leur signification ainsi que leur provenance demeuraient un mystère. S’il s’agissait de gobelins ou des légendaires homme-rats dont on disait qu’ils hantent les souterrains du Vieux Monde, même Marcus ne put le dire, mais les vampires dégainèrent leurs armes et se tinrent sur leurs gardes. Ils s’engagèrent dans le passage de droite, prenant ainsi la destination de la surface. L’étroitesse du boyau ne leur permettait d’avancer qu’à un de front. Luther ouvrit la marche, suivi de Marcus, de Ulric, Anne et Léa. Joshua venait ensuite, suivi de Léonore et d’Helena, Manndred et Hector fermaient la marche. Ils s’engouffrèrent silencieusement dans le passage ; quelles que soient les créatures qui habitaient ces lieux, mieux valait les laisser en paix. Lorsque Hector eut disparu à son tour dans le tunnel, un pan de mur sembla se détacher sans autre bruit que le bruissement imperceptible d’une cape. Sous le capuchon couleur de pierre, deux yeux rouges luirent soudain. La forme s’étira doucement, finissant ainsi de sortir de l’état léthargique de demi-mort qui l’avait cachée aux sens aiguisés des vampires puis se précipita silencieusement dans le tunnel de gauche en ricanant doucement. A+
  10. Sympa... court (voire TRES court), mais sympa (voire TRES sympa ) Une ou deux petites choses : Mieux vaudrait inverser l'ordre des adjectifs : inquiets mais fiers pour une impression plus positive, car dans ton cas, c'est "inquiet" qui reste en mémoire. A moins que cela ne soit voulu... Heu... c'est un Haut Elfe ou un Skaven?? Heu... le ses renvoie à quoi, exactement? Hem... là, tout de même, c'est un peu gros drainées serait déjà mieux non? ça me semble bizarre ça, drainer une bête... à vérifier. un combat bestial, des combats .... , pas de s à "d'albâtre", seraient Je pense que le "sophistiquées" serait quand même mieux après "ballistes" mais c'est personnel... mélange hétéroclite... faute d'inatention ou effets de la vodka? Il ne manquerait pas la fin de la phrase, là? laissée : c'est la "partie du mur d'enceinte" qui est laissée sans défense apparente. Là par contre, c'est la citadelle qui pouvait compter Bon, j'avoue, j'ai vraiment cherché la petite bête, mais on se venge comme on peut, mhh? En tout cas, mis à part ces petites erreurs sans trop de conséquences, le texte est très chouette : les descriptions sont claires, très ordonnées... dignes de ce qu'elles décrivent, en fait. En tout cas, je veux une suite et des elfes massacrés le plus vite possible Encore A+ Wilheim
  11. Wilheim Von Carstein

    Tan Ath

    Bon, je vais être sans pitié, là... que Sigmar ne puisse pas se contenter de hurler des prières, d'accord, mais là, il y a une grosse faute Hem... je sais que les Répurgateurs ont mauvaise réputation mais s'ils commencent à massacrer les pèlerins... on parle de fendre la foule... pas de la pourfendre Il faut être honnête : j'aime beaucoup cette métaphore filée. on égrenne des litanies, des prières ou des commandements, mais égrenner des murailles de soldats, il va falloir que tu m'expliques... Je suis pas sûr à 100% pour celui là, mais il me semble qu'on écrirait plutôt ça au singulier. d'acier et de vélin La structure de ce passage me semble étrange : la deuxième phrase ne fait pas vraiment sens, toute seule : il faudrait la rattacher à la première (par une simple virgule), mais bon, ça reste de l'ordre du détail. Redondance pas très heureuse à mon avis et faute de frappe (la plaine) Ahhhhh, y'a pas à dire, ça fait du bien... Je peux sembler m'acharner, mais tu sais que c'est pour ton bien Au niveau du fond, c'est un peu flou mais très agréable à lire. A+
  12. Merci pour vos commentaires. Pour Roujio, je t'accorde que le passage n'est pas des plus captivants : il ne se passe pas grand chose, mais je n'ai pas osé résumer ça en : "et il voyagèrent sans problème pendant un bon mois et arrivèrent devant Middenheim" (peut-être aurais-je dû?) En ce qui concerne les portes, cela me semble plutôt logique, au contraire. Dans la plupart des cités fortifiées, les portes étaient fermées à la nuit tombée pour n'être réouvertes que le lendemain. Le simple prélèvement des taxes peut, selon moi, expliquer cet arrêt momentanné du trafic. Je suis bien sûr ouvert à tout commentaire ou argument (extérieur également) sur ce point : je ne demande qu'à corriger les erreurs... A+
  13. Salut à tous, désolé pour le (très) long retard depuis la dernière partie : révision oblige, je n'ai eu que peu de temps pour écrire. Voila néanmoins une suite qui, j'espère, vous plaira. J'ai également modifié le passage précédent pour rendre compte de l'opiniatreté des Nains, sur les conseils avisés de Linuath. Bonne lecture. Le Maître des Runes avait répondu aux questions de Marcus d’une voix blanche, ses yeux hagards fixaient le sol, sa main était toujours crispée sur son bras, un peu au-dessus de sa blessure. Il connaissait en effet l’existence du codex elfique. Ce dernier avait été pris sur le cadavre d’un magicien de la Tour Blanche qui avait apparemment servi comme cartographe et chroniqueur sur un des navires de la flotte d’Ulthuan il y a bien des éons. Il avait été emmené dans la Grande Salle du Trésor de Karaz-a-Karak après avoir été examiné par les plus éminents conseillers du Haut-Roi, qui avaient décrété qu’il ne contenait rien d’intéressant. Il était resté là pendant des siècles, trophée parmi tant d’autres, puis un jour, il y a quelque trente années de cela, un homme s’était présenté à la cour du Haut-Roi et avait demandé à consulter les écrits que renfermait sa bibliothèque. Tout magicien qu’il fut, la forte somme d’or et les deux magnifiques joyaux qu’il offrit en guise de paiement lui ouvrirent les portes de ce lieu antique. Il resta près de six mois, consultant des ouvrages anciens à longueur de journée, prenant beaucoup de notes. Gromwulf, qui étudiait à cette époque les textes runiques que renfermait la bibliothèque, avait été frappé par la concentration absolue de l’homme sur sa tâche. Puis un beau jour, les Nains trouvèrent sa chambre vide. L’homme avait disparu pendant la nuit avec une dizaine de grimoires, dont le codex elfique, sans que la garde de la grande porte n’aperçoive rien. Le Haut-Roi était entré dans une fureur extrême et avait envoyé des guerriers à sa poursuite, mais l’homme semblait s’être volatilisé et plus personne n’avait jamais entendu parler de lui. Dwali leur avait alors assuré qu’il ne savait rien de plus, mais les menaces de Marcus avaient ravivé sa mémoire : il s’était lié d’amitié avec l’homme mais n’avait jamais rien pu apprendre de plus que son lieu de résidence : Middenheim. Marcus s’était alors autorisé un sourire et, sans un mot de plus, les vampires s’étaient fondus dans les ténèbres des sous-bois, laissant le Maître des Runes et ses cinq derniers guerriers, seuls, au milieu des cadavres de leurs frères. Marcus avait tenu sa promesse : les morts avaient trouvé le repos. Joshua avait lancé un dernier regard vers les Nains avant qu’ils ne disparaissent de sa vue. Gromwulf le fixait de ses yeux noirs, brouillés de larmes et le jeune vampire sut à ce moment que leur chemins se croiseraient sans doute encore avant la fin. Ils repartirent sans attendre que la nuit tombe. Le temps gris et maussade les protégeait des rayons brûlants du soleil et le voyage allait être long. Ils gagnèrent rapidement la clairière voisine où le carrosse et les chevaux les attendaient et se mirent en route sur l’heure. Ils ne s’arrêtèrent que lorsque l’aube suivante fit rougir les montagnes derrière eux et de nombreuses lieues les séparaient déjà de la mine naine. Ils voyagèrent pendant quatre nuits vers le Nord-Est avant d’atteindre l’orée des grandes forêts qui couvraient la majorité des terres impériales et, peu après, les berges du Stir. Ils longèrent alors le fleuve vers l’Ouest pendant près de trois semaines, s’en écartant chaque matin pour être hors de vue des quelques péniches qui l’empruntaient et regagnant les chemins de halage à la nuit tombée. Ils arrivèrent à Wurtbad sans incident notable à l’exception de la rencontre brève et inattendue avec des patrouilleurs ruraux le dix-septième jour. L’Empire perdit huit hommes ce jour là. Ils prirent alors la route de la vieille forêt vers le Nord et la cité du Loup Blanc. Les chevaux bel et bien vivants pris aux défunts patrouilleurs ruraux se révélèrent plus discrets que leurs montures pourrissantes et leur permirent de voyager de jour sans encombres lorsque le temps le permettait. Joshua rêvait parfois. Toujours le même rêve, toujours les mêmes tatouages étranges sur ses bras, le même mur de cristal infranchissable qui se brisait dans une explosion de lumière tandis qu’il se réveillait. Après deux jours et huit nuits d’un voyage paisible, ils atteignirent Talabheim où ils passèrent quelques heures de la nuit à se repaître du sang des habitants et à refaire quelques provisions pour la route à travers les bois. La ville était calme et ils n’eurent aucun problème à faire leur œuvre, les lunes étant voilées par de lourds nuages qui déversaient une pluie fine et froide sur les pavés. Les miliciens qui patrouillaient dans les rues semblaient vouloir retrouver la chaleur de leur baraquement le plus vite possible, aussi avançaient-ils d’un bon pas, ne jetant que de rares et distraits regards dans les allées sombres où les vampires se tapissaient à leur approche. Au petit matin, ce furent pas moins de quatorze cadavres exsangues qui furent retrouvés ici et là, mais les vampires étaient déjà loin. Ayant passé le Talabec sur l’un des ponts qui l’enjambaient dans la cité endormie, ils avaient repris la route de la vieille forêt au galop pour mettre le plus de distance possible entre eux et les miliciens avant l’aube. Même Luther n’était pas intéressé par un combat contre ces soudards. Le voyage reprît, lent et monotone. Le temps était maussade mais sec depuis leur départ de Talabheim. Quelques flaques de boues témoignaient encore des récentes pluies mais la route était tout à fait praticable. Les bois s’étendaient de part et d’autre de la route, sombres et silencieux et pourtant grouillants de vie. Ils croisèrent de nombreux convois de marchands escortés par des hommes en armes et des mercenaires balafrés qui semblaient n’attendre qu’une occasion pour trancher la gorge de leurs employeurs et filer avec le butin. Les Monts du Milieu se dessinaient parfois à l’horizon, à la faveur d’une clairière. Ils n’étaient plus très loin à présent. Deux nuits après avoir passé Bergsburg, ils rencontrèrent un petit escadron de chevaliers du Loup Blanc en patrouille. Joshua sentit une haine profonde dont il ne pouvait déterminer l’origine monter en lui lorsqu’il les vit au détour du chemin. A ses côtés, Luther se crispa sur sa selle. Il parvint cependant à garder son calme et les chevaliers les dépassèrent sans même leur dire un mot. Joshua parla à Marcus de ce sentiment irraisonné que la vue des chevaliers avait fait naître en lui et le Patriarche lui répondit que cela venait d’anciennes batailles dont le souvenir se transmettait par le sang. Le Baiser de Sang faisait plus que transformer un homme en vampire, il modifiait également sa pensée, ses souvenirs, sa perception du monde. C’était de là que provenaient les différences profondes entre les lignées de vampires : l’esprit des Premiers Nés continuait de vivre dans chacun de leurs disciples. Marcus le regarda d’un œil sévère lorsque Joshua fit de nouveau référence à son passé, aussi n’insista-t-il pas. Une nuit, ils atteignirent l’orée de la forêt et, à la faveur d’un pâle rayon de lune, Middenheim leur fut dévoilée. Flèche de pierre pointée vers les cieux étoilés, joyau blanc serti dans l’écume vert sombre des forêts alentours, la cité du Loup Blanc se dressait majestueusement sur son promontoire de roche dure, surplombant les quatre longs et fins viaducs qui descendaient des ses épais remparts, tels des chaînes qui retenaient la cité prisonnière de l’étreinte de la terre. Le chaos de tours et de flèches, qui semblaient lutter pour atteindre le ciel, donnait l'impression d'onduler dans la brise nocturne qui faisait bruire bannières, étendards et oriflammes dans la lueur vacillante des feux de garde et de la myriade de minuscules carreaux. Les titanesques portes cloutées étaient fermées pour la nuit et sur les remparts, les redoutes et les bretèches, s’affairaient d’innombrables gardes en armure, l’éclat d’une flamme rougeoyante ou d’un pâle rayon lunaire sur le fer d’une lance, un casque ou la lame d’une hallebarde trahissait leurs patrouilles incessantes, preuve affichée de leur vigilance. Au pied de chaque viaduc, défendu par un bastion, se dressaient de petits camps de tentes bariolées et de bâtiments en bois, dans lesquels les voyageurs patientaient, attendant l’aube et l’ouverture de la cité dans la cacophonie des tavernes. Entrer par la porte ne serait pas chose aisée, mais ça n’était pas la seule voie. A+
  14. Aïe... c'est dur. Je sors tout juste d'une journée type limace. Pour un premier essai de gueule de bois, c'est plutôt convainquant Bon merci à vous deux, Linuath et Inxi-Huinzi (quant à toi, korelion, tu ne mérites pas grand chose, après la façon hautement déloyale dont tu as utilisé ton frère puisses tu avaler ton verre de travers ) Si j'avais lu ta réponse plus tôt dans l'après midi, Linuath, je pense que j'aurais assez facilement pu accéder à ta requête, vu mon état En ce qui concerne le MdR, ça a beau être un Nain, même lui comprend que faire tuer ses hommes n'empêchera pas les vampires d'obtenir ce qu'ils veulent. De plus, il s'en veut déjà tellement de les avoir menés à la mort qu'il veut essayer de sauver ceux qui peuvent encore l'être. Je rajouterai un petit cramage de Nain supplémentaire si j'ai le temps, histoire de faire bonne mesure. Pour Inxi-Huinzi, c'est noté, j'essayerai de revenir là-dessus, promis. A+
  15. Salut et merci à vous deux pour vos commentaires. Pour Iliaron : bien vu pour la chaire : c'est une erreur dont je n'arrive pas à me défaire (à quand un correcteur orthographique qui corrige aussi les erreurs de sens? ) pour l'histoire du bourreau, le terme n'est peut être pas le plus approprié, mais c'est pour montrer la fierté du Maître des Runes qui, bien que blessé et à la merci du vampire, trouve encore le courage de le défier. enfin, en ce qui concerne la jeune femme... ça viendra plus tard Pour Inxi-Huinzi : merci de tes encouragements et de ta magnanimité . j'avoue, c'est un peu court, mais je n'ai pas vraiment eu le temps de faire mieux. En ce qui concerne la première phrase, peux-tu préciser la cause de ton malaise? Elle ne me choque pas particulièrement mais je ne demande qu'à l'améliorer s'il y en a besoin. A+
  16. salut à tous, déoslé pour le laps de temps important qui s'est écoulé depuis la dernière "mise à jour". Voila une suite, toujours déconseillée aux amoureux des Nains (je vous rassure, cependant, c'est le dernier passage mettant des Nains en scène... pour le moment, du moins) Bonne lecture. Le silence était retombé sur la clairière. Les cris de guerre s’étaient éteints, le fracas des armes s’en était allé, les râles sourds des Nains, les éclaboussures provoquées par la chute des corps et les appels de pied, les hurlements des mourants, le grognement des zombies ; tout était calme, plus rien ne bougeait. On n’entendait plus que le crépitement de la pluie sur la voûte sylvestre, le tintement des gouttes sur les armures et le halètement rapide de Dwali. Joshua contempla le Maître des Runes, à genoux dans la boue, le souffle court. Il ne voyait de lui que son dos, agité de spasmes. Il imagina son visage crispé par la douleur, la souffrance de sa chair déchirée, la souffrance de son esprit brisé par le ressentiment et la culpabilité. Ils n’avaient eu aucune chance. Ils étaient déjà morts en passant les portes de la mine. Ils étaient morts lorsqu’ils étaient tombé dans le piège implacable que leur avaient tendu les vampires. Plus que les lames de Luther et d’Hector, plus que les sorts antiques de Manndred, plus que le ballet meurtrier des frêles vampires, c’était le talent d’Anne qui les avait condamnés. La tromperie se moquait bien des armures et aucune botte secrète, aucune esquive, aucun bouclier ne pouvait dévier ses coups. Joshua se sentait mal. Il n’avait été que légèrement blessé, ses blessures se refermaient déjà, sa peau d’ivoire n’avait laissé s’échapper que quelques minces filets du précieux liquide rouge et pourtant il se sentait mal. Ce n’était pas la soif, il n’avait pas cette impression de dessèchement, aucun voile n’obscurcissait sa vue. Il avait plutôt l’impression que quelque chose avait grandi en lui, quelque chose de désormais trop grand pour son enveloppe charnelle, quelque chose qui voulait sortir et qui ne le pouvait pas. Sa main droite tremblait, ses doigts se crispaient nerveusement. Tandis qu’il la regardait, tentant d’en calmer les tremblements, la vision du visage de la jeune femme dont il avait volé la vie pour assurer la sienne lui revint. Pourquoi hantait-elle ainsi son esprit ? Il avait pris la vie de dizaines de créatures. Il avait bu le sang de tant d’humains. Pourquoi était-ce toujours ce visage, étrangement familier qui revenait ? ce sourire pâle, ces yeux tristes qu’il ne se souvenait pas avoir vus ? La voix de velours de Marcus le tira de sa rêverie. La réalité venait de le rattraper. « Vous avez combattu vaillamment, maître Gromwulf. Votre honneur est sauf et si vous nous aidez, vous pourrez rentrer chez vous et pleurer vos morts. Nous ne troublerons plus la paix de vos terres par notre présence. Tout ce qu’il vous suffit de faire… -Assez ! Il n’est pas question de conclure le moindre marché avec des créatures des ténèbres telles que vous ! » Le Maître des Runes avait interrompu son bourreau d’un rugissement haineux et, avec une grimace de douleur, s’était remis sur ses pieds. Il avait relevé la tête et toisait maintenant son vis-à-vis, une flamme dans les yeux. « -Vous ne me semblez pas en position de choisir. Ce que nous voulons savoir, nous l’apprendrons d’une façon ou d’une autre. A vous de décider si la mort est la meilleure option dont vous disposez, mais n’ayez aucune illusion : si nous devons vous forcer à nous révéler ce que voulons savoir, votre âme, et celles de vos guerriers, ne reposeront jamais en paix. Etes-vous prêt à sacrifier vos âmes pour une cause perdue ? -Jamais je ne m’abaisserais à traiter avec des créatures de votre espèce. Quel que soit l’objet de votre quête impie et l’aide que je pourrais y apporter, jamais je ne le ferais. Vous êtes des êtres méprisables, en lesquels on ne peut avoir confiance. Finissez-en, faîtes ce pourquoi vous êtes venus, mais n’essayez pas de feindre la magnanimité… ou laissez cela à cette catin. » La Maître des Runes s’était retourné et avait foudroyé Anne du regard. La jeune vampire lui avait renvoyé ce regard vide d’expression qui ne naissait que dans les yeux de ceux qui vivaient par-delà la mort. « -Je crains fort que vous ne me laissiez pas le choix, reprit Marcus, votre entêtement causera votre perte… mais pas tout de suite. » Marcus fit un signe de tête en direction de Manndred et celui-ci murmura un mot de pouvoir. L’un des derniers Nains qui se tenaient entre les acolytes de la Rose d’Or et Dwali fut enveloppé dans une boule de flammes violacées sous le regard horrifié de ses camarades. Il lâcha sa hache et se roula au sol en hurlant de douleur. Les flammes éthérées rongeaient lentement son corps tandis qu’il se tordait de douleur. Sa peau se flétrissait lentement, prenait une teinte grisâtre. Son agonie dura une longue minute pendant laquelle il ne cessa de hurler de toute la force de sa voix. Joshua sentit le malaise l’envahir à nouveau tandis qu’il contemplait le Nain. Le silence retomba soudainement. Le guerrier s’immobilisa, objet pathétique, poupée de chiffons abandonnée sur le tapis d’aiguilles brunes et odorantes. Le visage de Dwali était fermé, il n’y avait plus de flamme dans ses yeux qui fixaient le cadavre de l’un de ses fidèles guerriers. Cependant, la douleur perla au coin de ses yeux et roula sur ses joues ridées lorsque, sur un ordre bref de Manndred, le guerrier se releva maladroitement, une flamme impie brûlant dans ses orbites. « Fils de chiens ! Soyez maudits ! Les ténèbres que vous servez vous engloutiront ! Jamais vous ne… » Deux Nains s’écroulèrent en hurlant, enveloppés de flammes. L’un de ceux qui étaient encore debout lança un juron en Khazalide, saisit son marteau et se rua en avant, chargeant les vampires qui levèrent leurs armes pour le recevoir. Les autres Nains le suivirent, poussant des cris de guerre de leur voix lasse. « Non ! Pas ça ! » Gromwulf lança son ordre d’une voix brisée, couvrant les cris des mourants. Les guerriers s’arrêtèrent à quelques pas des vampires. Le sourire de Luther disparut de son visage. Le Maître des Runes était retombé à genoux. Il n’avait plus la force de contrer la sinistre magie des vampires. Il resta silencieux un instant, ses lèvres papillonnèrent en une prière muette en Khazalide et il se tourna vers Marcus. « Qu’attendez vous de moi ? » A+
  17. Bon, je vais couper court au débat de façon assez brutale, même si je conçois qu'il est génant pour les joueurs nains de voirs leurs beaux brise-fers se faire dérouiller (je n'ai d'ailleurs jamais dit que c'était des Brise-Fers, j'ai juste dit qu'ils étaient couverts de métal des pieds à la tête, ce qui s'applique à quasiment tous les Nains ) Un vampire avec une arme lourde, ça fait une force de 7, au bas mot (et encore, sans pouvoirs de lignée), ce qui rabaisse l'armure en Gromril au niveau d'une armure de cuir. Et pour les autres, qui se battent au stylet, je doute que même des Brise-Fers aient de la cote de mailles devant les yeux et il doit bien y avoir des trous dans leurs casques pour qu'ils voient un peu quelque chose... quoique, quand on les regarde se battre... A+
  18. salut et merci à tous pour vos commentaires, j'ai fait quelques modifs en rapport à vos commentaires pertinents mais je vais revenir sur cette histoire de sol qui explose à côté de Marcus. ll s'agit en fait de la manifestation d'un excellent jet de dissipation (pensez vous, 3 six et un cinq avec 4 dés ). C'est juste pour dire que je ne voyais pas vraiment comment montrer que le Maître des Runes était parvenu à briser la concentration de son adversaire, et comme j'avais un vieux souvenir d'un RB où un magicien impérial se faisait cramer la main lorsque son sort était dissipé, cela m'a paru une façon comme une autre de le montrer. Je suis cependant ouvert à toutes vos suggestions. Pour Korelion : les armures naines? pas un problème! Ca rentre comme dans du beurre. En fait, il y a deux catégories de vampires : * les bourrins : Luther et Hector, qui tapent jusqu'à ce que ça passe (et un coup suffit généralement, avec eux) * les artistes : qui se battent à la dague, voire au stylet et qui se contentent de passer par les (rares, je te l'accorde) défauts des armures : Anne et Elric sont très forts pour ça. * Dédicace spéciale à Joshua qui ne se place dans aucune des deux catégories précédentes, d'où ses piètres résultats de combattant (ça va venir, pas de panique ) A+
  19. Salut à tous, tout d'abord, pour Iliaron, je vais essayer de répondre à quelques uns des points que tu as soulevés : En ce qui concerne le passage sur les hommes bêtes, ils surgissent des bois dans lesquels ils étaient embusqués, de part et d'autre du chemin, et comme Jean suit le chevalier, il est normal qu'ils aperçoivent d'abord le chevalier et qu'ils l'attaquent donc en premier. Ensuite, vu la conception que j'ai des Homme-Bêtes (qui est peut être erronée, j'avoue ne pas savoir grand chose d'eux), ils auront plutôt tendance à mettre hors de combat tout ce qui représente une menace avant d'achever les blessés. Dans ce cas, ils vont s'attaquer à Jean en pensant finir le chevalier plus tard (funeste erreur vu qu'au final il les dérouille). C'est peut être un peu tiré par les cheveux mais il faut voir aussi que c'est un récit plus ou moins légendaire, donc pas forcément ni très clair, ni très réaliste. En ce qui concerne la vampiresse alchimiste (Helena de son petit nom), elle essaye de trouver une potion immunisant à la lumière du soleil par esprit scientifique (si l'on peut dire ) et pour éviter d'avoir à perturber le temps ce qui n'est ni très discret, ni très pratique (ça doit quand même demander un minimum de concentration) Pour les villageois, en fait, ils sont morts et zombifiés à ce stade là (ben oui, c'est que ça consomme pas mal de sang un groupe de dix vampires) Pour ce qui suit, avec les jarres, ils sont un peu blasés car ils vont devoir se remettre à en boire, alors qu'ils avaient eu droit à du sang frais les nuits précédentes. En ce qui concerne le massacre des Nains, c'est sur que les tuer ne leur pose aucun problème moral. Simplement, ce sont des vampires et dans, leur arrogance, ils trouvent ça ennuyeux de tuer des gens (sauf Luther, le khorneux de service ). Ca ne les amuse même plus vraiment. Pour le combat avec les Sigmarites, il est vrai que j'ai parfois un peu de mal à rendre les combats précis et vivants (d'ailleurs je trouve celui qui suit , contre les Nains, pas terrible), j'essayerai de revoir ça si j'ai le temps. En tout cas, je te remercie de tes compliments et de tes remarques pertinentes. J'espère avoir clarifié les points d'ombre et j'essayerai de les retravailler (là encore, quand j'aurai le temps) Pour tout le monde, voila la suite, déconseillée au joueurs Nains... Bonne lecture Ils parcoururent quelques mètres, leur fracas provocateur couvrant de légers bruissements dans les bois, de part et d’autre de la colonne ; le son étouffé d’une course discrète, annonciateur d’un destin funeste. Ils arrivèrent au bord d’une petite clairière. Sur le sol détrempé par la pluie grise qui tombait par l’ouverture dans la voûte sylvestre, gisaient les cadavres des éclaireurs nains. Ils étaient pour la plupart horriblement mutilés, démembrés, brisés. Le sol sembla saigner une boue rougeâtre dans un écœurant bruit de succion lorsque la botte de Dwali s’y enfonça. Une silhouette solitaire se tenait au centre de la clairière, accroupie, ses doigts fouillant la terre humide. Un murmure sifflant l’entourait tandis qu’elle égrenait des litanies familières aux oreilles des vampires. Le vent s’était levé en bourrasques tourbillonnantes qui ne faisaient pas frémir l’herbe ou virevolter les robes amples de la silhouette. La pluie tombait, fine et droite, sans que les rafales violacées ne la perturbent. « Je ne le permettrai pas ! » Le rugissement de Dwali couvrit un instant les incantations sifflantes. Il planta son marteau dans le sol à sa droite dans une explosion boueuse et se campa fermement sur ses courtes jambes. Dans le cliquètement de sa lourde armure de Gromril, ses doigts entamèrent un rapide ballet dans l’air humide tandis qu’il récitait des formules ancestrales, dont les intonations rauques perturbaient les vents de magie, déjà capricieux en temps normal, compliquant encore la tâche de ceux qui utilisaient les arcanes. Les quatre gardes du corps de Dwali entourèrent leur maître désarmé tandis qu’il combattait les pouvoirs du nécromancien qui releva la tête, tache d’ombre dans le gris du jour au milieu de laquelle ses yeux flamboyèrent soudain d’un feu violacé, éclairant d’une lueur spectrale son visage émacié. Les vampires fuirent en poussant des cris effrayés, espérant entraîner quelques Nains derrière eux, et affaiblir ainsi le bloc d’acier ruisselant de pluie, mais Dwali leur hurla de tenir leur position et ceux qui avaient esquissé un geste reprirent leur place dans les rangs. Il hurla les derniers mots de son incantation et le sol explosa non loin du nécromant, le forçant à reculer, brisant ainsi sa concentration. Les filaments vaporeux qui avaient commencé à s’enrouler autour des corps des éclaireurs nains tels des serpents violacés disparurent dans un grésillement. La silhouette se redressa en ricanant puis poussa un long hurlement, comme la plainte d’un loup, puis les ténèbres déferlèrent sur les Nains. De toutes parts, les vampires se jetèrent sur eux. Luther surgit de la gauche, parcourut les quelques mètres qui le séparaient des Nains à une vitesse effarante avant de faire un bond gigantesque et de tomber avec fracas au milieu du régiment hébété. A leur droite, Hector s’enfonça dans les rangs, sa lourde lame décrivant des arabesques écarlates tandis qu’elle les fauchait sans que leur lourde armure ne puisse les sauver. Au signal de l’attaque, les cinq vampires imposteurs s’étaient retournés et Joshua croisait maintenant le fer avec ses anciens protecteurs aux côtés d’Helena tandis que Manndred dévorait l’âme de l’un de ceux qui se dirigeaient vers lui. Anne et Elric semblaient danser un ballet gracieux, leurs courtes lames virevoltaient autour d’eux et trouvaient sans mal les défauts des armures naines. Le choc avait été sanglant et, dans la confusion de l’attaque si rapide des vampires, une dizaine de Nains avaient été fauchés. Mais ils reprenaient rapidement leurs esprits sous le commandement de Dwali et le mur de boucliers fut bientôt reformé, même s’ils ne parvinrent pas à repousser Luther qui continuait de semer la mort au cœur même de leurs lignes. Marcus avait tiré une longue lame dentelée d’acier noir d’un fourreau de cuir racorni par les âges et s’avançait maintenant d’un pas calme vers le Maître des Runes et ses gardes du corps qui l’attendaient de pied ferme. Le vampire séculaire leva sa lame ornée de visages grimaçants en un salut silencieux que son adversaire, les doigts crispés sur le manche de son marteau, ne lui rendit pas. Joshua se jeta en arrière pour éviter d’être éviscéré par une hache, puis mit un terme aux malédictions que son adversaire lui hurlait en transperçant son casque de part en part d’une fente si rapide que le Nain, encore déséquilibré par le coup de taille qu’il venait de porter, n’eut pas le temps de lever son bouclier. A ses côtés, Helena riait tout en évitant les coups maladroits de son adversaire, le laissant s’épuiser avant de lui porter le coup de grâce. A quelques mètres à peine, Hector fendit un Nain en deux, sa lame déchirant le Gromril, les os et la chair avec une égale facilité. Luther poussa un hurlement de douleur lorsqu’un de ses multiples adversaires parvint finalement à lui planter sa hache dans le dos. Avant que le Nain n’ait eu le temps de la retirer, le vampire enragé s’était retourné, l’avait attrapé par la gorge et, plongeant son regard incandescent dans celui de son adversaire à travers les fentes de son heaume, il le fit s’embraser dans une boule de flammes violacées avant de projeter sa dépouille sur ses camarades horrifiés. Un flot éthéré jaillit des doigts de Marcus après une courte invocation et frappa les armures des gardes du corps de Dwali avec un bruit humide sans que celui-ci ne puisse les protéger de la magie du seigneur mort-vivant. La masse informe et gluante prit alors la forme de longs filaments terminés par des mâchoires acérées qui semblèrent s’animer d’une vie propre et attaquèrent les Nains terrifiés qui ne purent rien faire pour se défendre, leurs membres empêtrés dans le filet mouvant. Leurs cris cessèrent rapidement. Plus rien ne se dressait entre Marcus et Dwali. Le Maître des Runes chargea son adversaire en hurlant. Léa et Léonore entamèrent une invocation rauque. A nouveau, des filaments violacés enlacèrent les corps des guerriers Nains tombés, glissèrent entre les plaques de leur armure, s’insinuèrent dans leur corps par les blessures, le nez, la bouche ou les oreilles. Leurs yeux vitreux flamboyèrent d’un feu impie tandis que leurs doigts brisés saisissaient à nouveau leur arme et qu’ils se relevaient pour se jeter sur leurs anciens camarades. La pile de cadavres autour de Luther s’anima soudain pour lui faire comme un bouclier, repoussant les Nains qui auraient sans doute eu raison de lui sans cela. Les Nains s’enfonçaient dans la défaite. Plus des deux tiers d’entre eux avaient rejoint les ténèbres et ils se mirent dos à dos pour un dernier carré tandis que Dwali essayait en vain d’atteindre Marcus qui esquivait sans mal la pesante tête du marteau qui semblait le poursuivre. Luther tituba un instant à côté de Joshua, une grimace de douleur déformant ses traits. Il était couvert de sang Nain mais son corps portait aussi les signes du lourd matraquage qu’il avait subi. Son bras gauche pendait mollement à son côté et sa veste déchirée laissait apparaître une profonde blessure à l’abdomen. Hector, lui, était indemne mais sa lame avait été brisée par un violent coup de hache et il avait dû abattre son dernier adversaire à mais nues, broyant sa tête à l’intérieur de son heaume de sa poigne d’acier. Léa et Léonore n’avaient pas directement pris part au combat et leurs robes sombres n’étaient même pas tachées mais elles tirèrent chacune un long poignard et rejoignirent les autres vampires qui se rassemblaient pour la curée. Manndred laissa choir la dépouille exsangue du Nain qu’il venait de vider de son sang pour guérir les profondes blessures de Luther tandis qu’Anne et Elric reculèrent de quelques pas, abandonnant la mêlée pour revenir au niveau de leurs compagnons. Les Nains mort-vivants s’étaient arrêtés sur un ordre muet de Léonore, laissant les huit derniers mortels reculer doucement pour essayer de rejoindre Dwali. Les neuf vampires regardaient ce spectacle avec amusement. Les Nains étaient épuisés et désespérés, mais ils se repliaient en bon ordre, formant une ligne de boucliers tachés du sang de leurs frères qui refluait telle une marrée écarlate. La pluie tombait, fine et grise sur la défaite des Nains, ruisselait sur leurs armures déchirées, baignait leurs plaies et creusait des rigoles dans les taches de sang séché dont ils étaient maculés. Le casque de l’un d’entre eux avait été arraché et Joshua put voir son visage délavé par un flot de sang dilué par la pluie. Il croisa son regard et, dans son seul œil valide, il put lire un certain hébétement. Mais la flamme de sa fierté ne s’était pas éteinte et il soutint le regard du jeune vampire. La haine pouvait se lire dans son œil. Le dernier sentiment qu’il éprouverait serait la haine envers ses bourreaux. La non-vie viendrait bien vite balayer ces sentiments superflus. Il y eut un craquement sinistre suivi d’un hurlement de douleur et du bruit sourd et humide d’un corps chutant dans la boue. Joshua porta son regard par-delà le vétéran Nain et vit Dwali, à genoux dans la boue, serrant contre lui son bras droit, dont l’os brisé avait percé la chair. Marcus se tenait victorieux, au dessus de lui, un sourire dessiné sur ses lèvres pâles, battues par la pluie. Le combat était terminé. Il restait à voir si le Maître des Runes accepterait docilement le marché que les vampires allaient lui proposer. A+
  20. Merci à tous pour votre patience et vos commentaires. Vous me mettez un peu dans l'embarras... j'avais prévu de zapper le passage baston en une belle ellipse, pour arriver directement au moment où ils discutent avec le vieux Maître des Runes, mais vous semblez vouloir du sang et des râles... et je ne peux pas vous en priver. Il va falloir attendre un peu pour la suite mais si vous voulez du sang et des tripes, j'espère que vous serez servis (et après tout, j'ai quelques comptes à régler avec les nab', moi aussi ) Donc, désolé pour ceux qui espéraient une suite dans cette réponse et merci encore de votre fidélité, j'en suis très honoré (comme quoi, vous n'aurez pas totalement perdu votre temps en lisant ça ) A+ P.S.: j'ai re-revisité le passage qui te tient à coeur, Jorgar Heise, et te remercie de ta ténacité à me faire comprendre mes erreurs.
  21. salut à tous, j'ai enfin trouvé le temps de bricoler une suite, désolé pour le retard, j'espère que vous vous souvenez de quoi il retourne. Pour ceux qui attendent de la baston... ben c'est raté, il s'agit d'un passage d'"ambiance" dont j'espère qu'il est réussi. Bonne lecture Ce fut une aube livide qui éclaira la mine de Gromwulf. Le ciel était bas et gris, le vent descendait des pics des montagnes en de glaciales rafales qui s’insinuaient partout, dérobant la chaleur des corps même sous les peaux de bêtes les plus épaisses, réveillant de vieilles blessures chez les vétérans nains et faisant frissonner les plus jeunes dont le cuir n’avait pas encore été tanné par l’hiver rude des montagnes. Une fine pluie se mit à tomber en un dense rideau qui obscurcissait la vue et faisait chanter les armures et ruisseler les barbes des guerriers nains tandis qu’ils s’assemblaient dans la cour. Les pouvoirs de Marcus semblaient sans limite et les vampires purent sortir sans crainte du baraquement après avoir avalé avec révulsion l’épais bouillon que les Nains leur offrirent en guise de petit-déjeuner, le soleil ne percerait pas ces nuages-là avant qu’ils aient fini leur œuvre. Une trentaine de guerriers barbus se tenait dans la cour dallée. Ils avaient ramené le capuchon de leur cape de laine rude sur leur casque dont seul le masque facial était visible. Tous étaient de véritables œuvres d’art, preuve du talent des nains pour le métier de la forge. Leur solide charpente en forme de visage barbu ou grimaçant était d’acier pâle, rehaussé de bandes ou de plaques de bronze ciselées et, ça et là, les gouttes d’eau devaient escalader les arêtes tranchantes des pierres précieuses qui y étaient serties. Les barbes sombres, tressées et détrempées par la pluie contrastaient avec l’éclat lunaire de l’acier qui semblait recouvrir totalement chacun d’entre eux. Leur cotte de maille aux étroits anneaux réguliers leur descendait jusqu’aux chevilles, recouvrant le haut de leurs chausses de fer aux lourdes semelles cloutées autour desquelles l’eau formait de petites flaques qui troublaient le motif du dallage. Leurs larges mains, protégées par des gantelets de cuir renforcés de plaques de métal gris, étaient posées sur le manche de leur hache, sur laquelle ils s’appuyaient nonchalamment tout en écoutant avec attention le discours virulent de Dwali. Le mugissement d’une corne sur les remparts annonça leur départ et la colonne se mit en route au son du martèlement des bottes sur la pierre. Les cinq vampires se tenaient en tête de colonne, aux côtés de Dwali et entourés par sa garde personnelle constituée de quatre nains dont les barbes, d’un blanc de neige, descendaient presque jusqu’aux pieds. Le groupe emprunta le court passage sous les remparts, passa les lourdes portes qu’ouvrirent deux nains au visage sombre et prit le chemin des bois, guidés par les indications vagues des humains. Ils croisèrent un petit groupe de Nains qui essayait en vain de faire reprendre le feu sous les carcasses des zombies détrempées par la pluie. Dwali leur lança quelques mots en Khazalide et ils éclatèrent d’un rire gras. Puis la colonne poursuivit son chemin, en silence, sous la pluie. Malgré leur courage légendaire, les Nains semblaient commencer à craindre ce qu’ils allaient trouver dans les bois, dont l’orée se rapprochait à chaque pas. La pluie avait rendue inutile les arquebuses et les arbalètes et ce serait donc au corps à corps qu’ils devraient affronter les horreurs qui se terraient non loin. Il faisait sombre sous les branches et l’odeur de terre mouillée et de mousse qui emplissait d’habitude les bois disparaissait derrière une autre odeur, âcre et sucrée, le parfum de décadence et de mort qui emplissait les cryptes, qui flottait au-dessus des charniers. Le tapis d’aiguilles et de mousse sombre craquait doucement sous les bottes des Nains. La pluie n’était pas parvenue à percer la voûte sylvestre mais le sol, encore sec, disparaissait sous une brume épaisse et rampante dans laquelle les bottes des Nains créaient des remous à chacun de leurs pas. La forêt était silencieuse et immobile, les Nains s’étaient arrêtés sur un signe de Dwali et de petits nuages de buée s’échappaient des ouvertures de leur casque à chacune de leurs expirations. Le Maître des Runes s’était avancé de quelques pas et semblait humer l’air. Sa tête allait de droite et de gauche tandis qu’il scrutait les bois. Cela dura quelques minutes puis, poussant un grognement, il se retourna et revint vers le groupe, son lourd marteau couvert de runes posé sur l’épaule. Il lança un ordre bref et le groupe se sépara en trois : cinq guerriers sortirent des rangs et se placèrent en formation dispersée à quelques pas du flanc gauche tandis que cinq autres faisaient de même à droite. Les gardes du corps et les vampires rejoignirent Dwali à l’avant du groupe compact des vingt guerriers et ils se remirent en route, les deux petits groupes de cinq prenant un peu d’avance sur eux. La progression était lente, les Nains avançaient prudemment, leurs doigts serrés sur le manche de leur hache. Les torches que portaient certains ne parvenaient à éclairer qu’un faible périmètre, repoussant difficilement les ténèbres, si épaisses qu’elles semblaient suinter des troncs rugueux des arbres tandis que, par terre, la brume blanchâtre rampait toujours, étouffant le bruit de leurs pas inquiets. Les deux groupes d’éclaireurs, qui n’étaient pourtant qu’à une dizaine de mètres, avaient pratiquement disparu, la seule preuve de leur présence était le rougeoiement de leurs lampes à l’avant de la formation et parfois le craquement d’une branche et un juron grommelé. Cela faisait plus d’un quart d’heure que le groupe était entré dans les bois et la faible lueur perçant l’orée avait disparu depuis longtemps lorsqu’ils entendirent un cri en provenance du groupe d’éclaireurs. Dwali leva le poing et les guerriers s’arrêtèrent à l’unisson. La lueur des lampes sembla danser, à quelques mètres à peine de l’endroit où ils se trouvaient. Il y eut une seconde d’angoisse intense, pendant laquelle aucun son ne déchira l’air, puis une voix rauque rompit le silence : « C’est bon ! Nous les avons retrouvés, Maître Gromwulf. Ils sont dans un sale état et… » L’éclaireur n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il y eut un feulement bestial suivi d’un cri inhumain, les branches bruissèrent. Il sembla soudain que la forêt grouillait de vie et les bruits convergeaient vers le chatoiement des lampes des éclaireurs. Avant que les Nains sidérés ne puissent réagir, des cris de guerre en Khazalide avaient fusé, le bruit de lames s’entrechoquant et des cris de douleur avaient déchiré le silence avant de disparaître. Tout s’était déroulé en quelques secondes à peine et le silence était retombé. La lueur des lampes s’était éteinte. Tout était redevenu calme… tellement calme. La vie n’avait pas sa place ici, les Nains semblèrent enfin le réaliser tandis qu’ils se mettaient lentement dos à dos. Dwali n’osait pas crier pour appeler ses guerriers et les vampires, recroquevillés les uns contre les autres et sanglotant dans une parodie de terreur intense, purent sentir la colère monter en lui. La colère devant son impuissance face au destin de ses hommes, la colère devant sa hardiesse qui les avait menés à la mort. Un projectile informe fendit l’air, venant d’en face, et atterrit aux pieds du Maître des Runes perdu dans ses pensées. Il regarda la tête tranchée de l’un de ses éclaireurs rouler à ses pieds tandis qu’un rire maniaque éclatait non loin. Une expression de terreur mêlée de douleur se lisait sur le visage déjà livide du Nain et son regard vitreux plongeait dans celui de son suzerain. Dwali étouffa un sanglot, ses dents se mirent à grincer et le bois du manche de son marteau craqua tandis que sa poigne d’acier le broyait. Il releva lentement la tête, son regard d’acier se portant en face de lui, il brûlait d’une telle haine qu’il aurait pu dissiper les ténèbres. Il leva son marteau et se mit en marche. « Khazad ! En avant ! » Les Nains marchèrent vers leur destin en frappant de leur hache sur leur bouclier. A+ P.S.: J'ai modifié le passage précédent, qui portait à controverse. Dites moi ce que vous en pensez. Edit : pour Kroakgar : oups! relecture inattentive
  22. Hum, si le sang n'avait cessé de circuler dans mes veines depuis bien des éons, je pourrais sans doute rougir de tant d'éloges (non mérités, en plus). C'est une suite de bonne taille et de bonne qualité que tu offres ici, les descriptions sont sublimes, l'intrigue avance et le caractère des persos se dévoile. Je n'ai pas cherché de fautes mais une petite chose m'a attiré, l'oeil : j'espère que tu n'auras pas autant de mal que moi à le retrouver (un texte un tantinet plus aéré serait le bienvenu, autant pour le confort de lecture que pour celui du commentaire ) Je t'avouerais que le flancher ne me plaît pas trop, il y a un problème de registre (c'est ce que ma prof d'Anglais me dit toujours ), je verrais plutôt quelque chose à base de faillir , ça resterait plus dans le ton, il me semble. Comment ça, je pinaille? Bon, la suite!! A+
  23. Bon, merci à tous déja. Je rentre tout juste d'un tournoi et je rattaque les cours demain donc pour la suite ça va être tendu. Pour ce qui est de ta remarque, Jorgar Heise, il me semble justement plutôt normal que la jeune fille, soit disant troubadour, en rajoute un peu lors de ses descriptions : elle a ça dans le sang ( ) et fait limite des vers sans s'en rendre compte. De plus, il est difficile pour un vampire au coeur aussi froid que la glace et aussi dur que le gromril de réussir à feindre parfaitement la peur et le choc : là où un acteur (vivant) peut mettre du coeur à l'ouvrage, un vampire ne peut agir que par mimétisme, ce qu'il feint lui est totalement étranger. Je ne sais pas si je suis vraiment clair. Après, si vous pensez tous que c'est une erreur de style, je suis prêt à changer. A+ P.S.: En ce qui concerne l'exemple de Gimli, sa façon de se tenir à table en dit long sur les bonnes manières chez les Nains, et encore, j'ai été sympa en passant sous silence le fait que le seigneur de la mine leur avait taxé 10 couronnes pour la chambre
  24. Voila une suite où les Nains goûtent aux pouvoirs des Lahmianes Bonne lecture. La question avait fusé, brutale et dénuée de sentiments, après un raclement de gorge caverneux. Ce fut Anne qui répondit après un échange de regards incertains entre les vampires. « Les… nous étions… ils sont… ils sont morts ! » Les sanglots feints avec talent hachaient son discours tandis que des larmes hypocrites roulaient sur ses joues rougies par une des mixtures d’Helena, fruit d’un long travail d’alchimiste. Le nain bourru lui-même sembla touché par la vision de cette jeune humaine, qui ne devait pas avoir plus de dix-huit printemps, ses cheveux noirs tombant en de longues tresses sur ses frêles épaules secouées par les tressautements de souvenirs trop lourds à porter. Il ramena ses pieds sous la table et posa une main maladroite sur l’épaule de la jeune fille, ses lèvres semblant dessiner un sourire compatissant derrière le rideau épais de sa barbe. « Allons, ne craignez rien, ils ne peuvent plus rien vous faire. Vous êtes dans les mines de Dwali Gromwulf. Rien ne peut passer ses murs épais et sa garnison de braves gars, que j’ai l’honneur de commander. Maintenant, que vous est-il arrivé ? » Après un petit hochement de tête, un pâle sourire et une longue inspiration, Anne lui répondit : « Nous étions un groupe de troubadours venant de Kislev, contant batailles épiques et légendes fantastiques pour payer l’auberge sur la route vers les Principautés Frontalières où nous comptions nous établir. Nous avions été chanceux jusqu’à hier, les brigands nous avaient épargnés, les créatures qui hantent les forêts n’avaient pas daigné s’intéresser à nous…jusqu’à hier. » Elle s’écroula alors, enfouissant son visage dans ses mains, son souffle fauché par de nouveaux sanglots. Tandis que le Nain s’apprêtait à essayer de la réconforter à nouveau, elle sembla reprendre le contrôle de ses émotions, se redressant et séchant ses larmes avec un petit geste de remerciement à son égard. Quelques Nains s’agglutinaient maintenant dans l’embrasure de la porte, appuyés sur de massifs marteaux ou de robustes arbalètes, suspendus aux lèvres décolorées et tremblantes de la jeune narratrice. « Nous avons dressé notre campement à quelques lieues d’ici, dans une petite clairière et, après un repas frugal et quelques chansons, nous avons sombré dans le sommeil, inconscients des horreurs qui se terraient non loin. C'est le hurlement d’une bête, peut-être un loup, qui nous a réveillés en sursaut. L’air s’était refroidi, il faisait si noir et une infecte puanteur s’était répandue. Des… », ses yeux s’écarquillèrent et elle fixait le vide, comme si elle revoyait la scène, « des ombres s’approchaient de nous...et leurs yeux flamboyaient. Où que se pose le regard, ils étaient là… partout, oui, partout… il y en avait partout ! La suite... la suite fut très confuse. Aucun d’entre nous n’osait bouger jusqu’à ce que la lune… la lune a...ils étaient... mais il était déjà trop tard. Ils se sont jetés sur nous en grognant comme des bêtes, leurs doigts osseux serraient des armes et des outils rouillés. Nous avons couru au hasard, je ne sais pas comment nous avons réussi à nous échapper de la clairière, je ne sais pas non plus ce qu’il est advenu des autres, je prie Sigmar qu’ils aient pu échapper à ces horreurs. Ils étaient sur nos talons... tout le temps... leur démarche était lente mais tellement inexorable... ils semblaient ne jamais vouloir s'arrêter alors que le souffle nous manquait déjà. Alors que tout semblait perdu, nous avons aperçu des lumières et nous serions sûrement... si vous n’aviez pas été là... je n'ose imaginer.... Mais les autres... ils sont peut-être encore en vie, je vous en prie ! aidez-nous ! Il faut les aider! Nous ne pouvons pas les abandonner à ces... à ces choses! » Le Nain hocha la tête d’un air grave puis, se retournant, lança un ordre en Khazalide aux gardes postés près de la porte. L’un d’eux partit en courant, le bruit de ses semelles cloutées et de son armure s’éloignant dans le couloir au rythme de ses courtes enjambées. « Ce sont de graves nouvelles que vous apportez là. Si les morts parcourent les bois, il y a fort à parier qu’un nécromant se cache dans les environs. Plus tôt sa tête dérangée sera séparée de son corps, mieux ce sera. Cependant, vous devez être épuisés et il ne serait pas prudent de le traquer tant que la nuit le dissimule et renforce ses pouvoirs. Nous partirons demain. Je vais tout de même faire doubler la garde et allumer un feu sur les murs pour guider vos amis s’ils ont pu s’échapper. Mmh, combien étiez-vous, d’ailleurs ? -Nous étions dix… j’espère qu’ils ont pu s’enfuir. -Si c’est le cas, nous les retrouverons. Sinon, nous les vengerons ! » Une flamme de colère brûlait maintenant dans l’œil du Nain et de simples mortels auraient pu être impressionnés par sa détermination, mais les cinq vampires durent plutôt réprimer un sourire. Après avoir repoussé les remontants que les nains leurs proposèrent sous prétexte d’une peur encore trop ancrée dans leurs cœurs, les vampires furent menés devant Dwali Gromwulf, le chef du clan et de la mine. Passablement bourru au saut du lit, il s’empourpra lorsque le capitaine de sa garde lui fit son rapport, pestant contre les magiciens corrompus qui erraient dans ses montagnes. Il posa quelques questions à ses hôtes sur la présence d’un vampire parmi leurs agresseurs ou de l’apparition de vents de magie mais ils ne lui apportèrent que peu d’éléments. Il décida alors d’accompagner l’expédition du lendemain pour « s’assurer que ce damné magicien ne fasse pas de misères à ses petits gars avec ses sales tours ». Les vampires échangèrent un regard furtif : ils avaient trouvé leur proie. Joshua avait laissé vagabonder son regard dans la pièce qui servait de bureau au Maître des Runes. Une rude table de chêne constituait l’ensemble du mobilier, avec un lourd trône de bois sculpté et une étagère remplie de livres poussiéreux renfermant sans doute les comptes. Des rouleaux de parchemins recouverts de runes et de chiffres étaient soigneusement rangés dans un coin de la table, à côté d’un plumier d’argent ciselé. Les murs eux-mêmes étaient couverts de runes que Joshua observa avec une attention discrète, cherchant l’une de celles qu’il avait vues dans son rêve. Mais rien, aucune ne correspondait au souvenir clair et net de ces traces noires sur ses bras. L’entretien achevé, les cinq vampires furent conduits dans un baraquement bas, accolé au flanc de la montagne, un autre exemple de la sobre robustesse des bâtiments nains. A l’intérieur, ils trouvèrent des paillasses pouilleuses recouvertes de peaux de bêtes puantes que les Nains osaient appeler des lits. Le plafond était bas, le sol de pierre était poussiéreux et le feu naissant dans la cheminée avait du mal à réchauffer et éclairer la pièce. Faisant preuve d’une gratitude écœurante, les vampires remercièrent les nains pour leur hospitalité et leur protection avant que ceux-ci leurs souhaitent une bonne nuit. Celle-ci fut longue mais, usant de leur capacité à lire dans les pensées, ils purent au moins discuter sans attirer les soupçons des deux gardes qui somnolaient devant la porte pour « assurer leur protection ». Quelle ironie ! bientôt les protecteurs demanderaient pitié pour leur vie à ceux qu’ils protégeaient. A+
  25. Salut à tous, je profite de l'absence momentannée de Korelion pour continuer mon histoire (j'espère avoir le temps de finir le passage sur les Nains et de quitter le pays avant son retour ) Voila la bête, bonne lecture. La route qui menait à la mine naine n’était guère plus qu’un sentier, à peine carrossable, que les roues ferrées des robustes chariots des nains avaient dégagé mais aussi creusé d’ornières traîtresses qui devaient se transformer en rigoles boueuses et glissantes à la moindre pluie. Heureusement, le temps avait été sec dernièrement, l’automne et ses pluies s’en était allés avant que l’hiver ne soit tout à fait là. Les jours diminuaient, le froid et le silence propres à la saison blanche tombaient doucement, tout comme la neige qui descendait des plus hauts sommets des montagnes, quittant sa demeure située sur les plus hauts pics pour venir recouvrir les plaines de son manteau immaculé. Cependant, elle ne les avait pas encore atteint, laissant les vampires et leur convoi libres de se déplacer avec aisance et célérité. Ils ne gagnaient pas sur les nains, ralentis par le groupe vacillant des paysans transis, mais cela n’inquiétait pas Marcus : leur piste restait fraîche et aisée à suivre, ce qui était l’essentiel. Après trois nuits de voyage les paysans avaient abandonné toute idée de fuite. En réalité, ils avaient simplement abandonné toute idée tout court et c’était désormais un petit groupe de cadavres en décomposition qui marchait de part et d’autre du carrosse. La région s’était faite plus montagneuse, les vertes plaines avaient progressivement cédé la place à des landes desséchées ou ne poussaient guère plus que de la bruyère et quelques buissons épineux. A la platitude arborée de l’Empire avaient succédés les vallons parcourus de ruisseaux fougueux, les collines couvertes de conifères sombres et les premiers chaos rocheux, atours des royaumes nains. Les Montagnes du Bord du Monde obstruaient désormais l’horizon des vampires, les surplombant, les écrasant de toute leur masse grise couronnée de neige immaculée, leurs pics escarpés semblaient autant de tours de guet vigilantes qui n’inquiétaient cependant pas les deux fois nés qui poursuivaient leur chemin. Luther et Helena revinrent de leur reconnaissance, la mine naine n’était plus qu’à quelques heures de route : ils pourraient l’atteindre et la prendre avant le lever du jour en accélérant un peu le pas. Elle semblait abriter une petite cinquantaine de Nains à l’intérieur de ses murs de pierre mais il était possible que beaucoup d’autres se terrent dans le flanc de la montagne. Marcus réfréna les ardeurs des deux éclaireurs, après tout, il n’était pas utile de se presser. Ce fut donc peu avant les premières lueurs de l’aube que le carrosse et les zombies putrides qui l’accompagnaient firent halte dans une petite clairière, dissimulés par les arbres aux regards des vigies naines qui se tenaient sur les murs, à quelques centaines de mètres de là. La journée se passa sans encombre et le tour de garde instauré par Marcus se révéla inutile, les Nains semblant autrement plus intéressés par les filons d’or et d’argent au fond de leur mine que par ce qui pouvait se tapir dans les bois aux alentours de la mine. Après que le soleil ait disparu derrière les plaines qui s’étendaient à l’Ouest, loin en contrebas, les vampires tinrent rapidement conseil, non sans avoir, avec regrets, renoué avec le sang contenu dans les jarres sanglées à l’arrière du carrosse. Luther prônait un assaut frontal, la perspective d’un massacre le faisait trépigner d’impatience mais Marcus rejeta cette idée, conscient que les Nains ne devaient pas être sous-estimés et arguant qu’ils avaient plus de chances de tuer le Maître des Runes éventuellement présent que de le capturer s’ils employaient des méthodes aussi expéditives. Devant la mine dépitée de Luther, Marcus exposa son plan. Sa ruse n’était sans doute pas des plus subtiles mais les Nains étant plus habitués aux assauts brutaux des orcs et des gobelins, elle avait des chances de fonctionner et cela leur éviterait au moins d’avoir à massacrer tous les Nains. C’est donc moins d’une heure plus tard que Joshua, Manndred, Anne, Elric et Helena, qui avaient troqué pour l’occasion leurs riches vêtements contre de simples habits de voyage râpés et boueux, se retrouvèrent à courir vers les portes de la mine en poussant des cris apeurés digne du plus couard des mortels, des cadavres putréfiés claudiquant sur leurs talons. Cette agitation tira les sentinelles naines de leur torpeur et le mugissement d’une corne déchira bientôt la nuit. Réagissant avec calme et précision, les nains amenèrent rapidement une dizaine d’arbalètes sur les remparts et commencèrent à faire pleuvoir des traits acérés sur les intrus tandis qu’un petit groupe de guerriers ouvrait les portes pour laisser entrer ce qu’ils pensaient être des humains terrifiés. Les volées furent précises et les deux derniers zombies, criblés de carreaux, furent impitoyablement fauchés par les marteaux lorsqu’ils atteignirent les portes. A la lueur des braseros et des torches brandies par leurs sauveurs, Joshua découvrit un étroit corps de garde, construit dans l’épaisseur du mur d’enceinte. Ils furent installés sur des bancs de bois brut, autour d’une table à peine plus dégrossie. Le plafond était bas et la pièce dénuée d’ornements mais les murs de pierre nue étaient d’une régularité parfaite et les imposants blocs de taille qui les constituaient étaient si bien ajustés qu’ils semblaient tenir les uns sur les autres, sans que la moindre once de mortier ne soit nécessaire à assurer leur cohésion. Anne et Elric, très doués pour le théâtre, n’avaient aucun mal à restituer la peur qu’ils avaient si souvent vue sur le visage de leurs ennemis et leur exemple fut d’une grande aide au trois autres. Ce fut un Nain particulièrement trapu qui leur adressa la parole en premier. Sa voix rocailleuse semblait provenir du tressaillement de sa barbe brune, soigneusement tressée, qui lui descendait aux genoux. Il entra dans la petite pièce où les guerriers avaient installé leurs protégés sans un mot, posa la lampe à huile qu’il tenait à la main sur la table, attrapa un tabouret et s’assit lourdement, le cliquètement de son armure couvrant presque le craquement de ses genoux, avant d’ôter son casque et de tirer une pipe sculptée d’une petite sacoche accrochée à sa ceinture. La bourrant machinalement de petits copeaux de tabac odorant, il dévisagea un à un ses invités, qui, les yeux hagards, faisaient de même. Son lourd casque de fer rehaussé de bronze luisant et de lanières de cuir avait révélé un crâne chauve et crasseux sur lequel poussait une fine couronne de cheveux du même brun que sa barbe, mais passablement plus sales. Ses courtes oreilles, ornées d’anneaux de bronze et d’argent étaient l’une des rares parties de son visage à être visibles en plus de son large front plissé de rides interrogatives et de son énorme nez, qui émergeait de sa face velue tel une île d’un océan. Ses épais sourcils dissimulaient presque totalement ses yeux qui luirent un instant lorsqu’il approcha la mèche de son briquet pour allumer sa pipe. De part et d’autre de son imposante barbe, on pouvait entr’apercevoir les épaulières ciselées de son armure, desquelles partaient ses bras courts et massifs, recouverts jusqu’au coude par des mailles étroites d’acier bruni. Ses mains calleuses incrustées de crasse terminées par des doigts épais aux ongles cassés se croisèrent sur sa barbe lorsqu’il se renversa en arrière, posant ses lourdes chausses de fer sur la table avec fracas et tirant avec délice une longue bouffée sur sa courte pipe. « Alors, que venez-vous faire par ici ? » A+
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