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Inxi-Huinzi

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Tout ce qui a été posté par Inxi-Huinzi

  1. Cha continue !!!   Il se fit alors emporter par une vague. Trempé, il se retourna pour voir le cadavre d’un de ces lézards géants. Si Mel’Ermat avait continué sa route, il se serait sûrement fait écraser par le cadavre de cette chose. C’était d’ailleurs ce qu’il semblait être arrivé à ces bouts de corps qu’il voyait dépasser dessous. L’intendant leva les yeux un instant vers le combat aérien qui n’avait pas diminué d’intensité malgré tous les cadavres qui tombaient vers le sol. Un énorme ballon dirigé était en feu et s’orientait droit vers le sol en dégageant une épaisse fumée noire. Mel’Ermat n’aurait pas aimé être à bord. Il fit marche arrière et passa à côté du cadavre du géant et de son arme. La lame que maniait la créature devait faire au moins sa taille. Prenant un peu de répit en se servant du corps mort de la créature dans son dos comme couverture, il regardait devant lui. C’était immuable, les uns et les autres se battaient, un gagnait puis se faisait tuer par le nouveau qui arrivait. Il n’y avait presque plus de place au sol pour marcher sans qu’on ne piétine un corps.   On vint l’attaquer, c’était une belle femme blonde qui frappait en serrant les dents. Celle-ci semblait savoir manier son épée même si elle ne rivalisait pas avec lui. Pour s’éviter une nouvelle blessure, il frappa ses épaules successivement avec la pointe de sa lame. La femme lâcha son arme et tomba au sol en pleurant. Elle aurait de la chance si elle récupérait un jour l’usage de ses bras. Fallait il déjà qu’elle arrive à fuir le champ de bataille. Mel’Ermat n’eut aucune considération pour elle et continua sa marche en arrière pour rejoindre ses lignes, affrontant des ennemis de face et frappant d’autres dans le dos sans aucun remord. Une fois quatre se jetèrent sur lui et il dut courir vers un groupe des siens pour pouvoir se défendre. Les flèches continuaient de tomber de façon éparses autour de lui et il se demandait comment aucune ne l’avait encore touché. Un guerrier de Mel courut en direction de la ligne de front et se fit faucher par un trait. Ce fut fini pour lui. L’audition de Mel’Ermat, qu’il avait perdu depuis le tir, revint alors et il se fit submerger par tous les bruits de cette guerre.   Les plus forts étaient ceux des lames s’entrechoquant. C’était un tintement métallique continu qui résonnait aux oreilles et les faisait bourdonner. Venaient ensuite les cris d’agonies de milliers de blessés qui, inlassablement, reprenaient le même chant funèbre. Suivait immédiatement la puissance des tirs des artilleries des deux camps et des missiles qui leur tombaient dessus. Pour terminer, on entendait parler leur langue tandis que les gradés essayaient de maintenir une cohésion dans les formations. Mel’Ermat entendait aussi des gens crier dans un langage qu’il ne comprenait pas. Il rejoignit un fortin dont il ne restait plus que la base de pierre. L’intérieur semblait s’être effondré sur lui-même et était actuellement en feu, dégageant une fumée blanche et odorante. Mel’Ermat s’arrêta là pour respirer, le vent emmenant la colonne incendiée vers le nord. Il n’eut pas le temps de reprendre son souffle que deux ennemis à moins de dix secondes d’intervalle lui sautèrent dessus. Son bras frappait sans trembler mais ses épaules se faisaient douloureuses. Il était néanmoins content d’avoir repris l’entraînement ces dernières semaines. Il n’aurait jamais tenu le rythme dans le cas contraire.   Un capitaine passa devant lui et Mel’Ermat le tira contre le fortin. L’homme surprit, se ressaisit lorsqu’il vit son supérieur.   -Quelle est la situation ? cria l’intendant pour se faire entendre. -La mêlée est hors de contrôle, nous avons perdu le contrôle de la ligne de front. Nous sommes trop loin derrière les limites et certains ennemis s’en prennent à nos défenses dans la montée de la colline.   Mel’Ermat pencha la tête et regarda le flanc de colline. Celui-ci était plutôt dégagé si ce n’était de petites zones sylvestres.   -J’ai cru voir aussi des hommes d’Egéa ! Donc ceux-ci se battent vers le sud au lieu de vers l’est. Les grosses araignées vont des ravages, il faudrait les abattre. Les golems de terre sont également de vraies plaies.   Mel’Ermat encaissait les informations.   -D’accord, résuma l’intendant, regroupez le plus d’hommes possibles et repartez à la conquête du flanc de colline. Nous devons maintenir le combat entre les inondations et les fortins. -Oui, Seigneur ! fit l’autre en saluant son supérieur.   Il disparut au coin du fortin. Mel’Ermat commençait à avoir chaud, l’incendie jouait sa part des choses. Deux individus passèrent à quelques mètres de lui. Ce n’était clairement pas des citoyens de l’Empire, il leva son arme et tira ses deux derniers coups. Les deux s’effondrèrent dans leurs courses comme des pantins inanimés. Il rangea l’arme à sa ceinture et mit main basse sur une courte lance. Il la lança sur un jeune homme qui criait dans sa direction. La pointe se figea dans la jambe du guerrier qui tomba en criant tout en se tenant le genou. Il se fit piétiné par un cavalier quelques instants plus tard. Mel’Ermat quitta le mur du fortin pour rejoindre la colline. Si des ennemis passaient au travers, ils allaient se faire encercler.   Mel’Ermat rentra dans un sous bois. Les arbres avait été arrachés par endroit et gisaient au sol, victimes de cette guerre. Des projectiles étaient plantés dans ce qu’il restait des troncs. Il y vit même un homme accroché, abattu par un trait de baliste de plus de deux mètres de long. Il n’avait pas dû agoniser longtemps. Il lui fallut quinze secondes pour sortir du bois ascendant. Le flanc de colline ressemblait en tout point au champ de bataille si ce n’était qu’il y notait quand même plus de soldats de Mel. Un massif guerrier le remarqua et tourna sa colère et une sorte de fusil vers lui. Mel’Ermat sauta derrière un arbre au moment où le premier tir fusait. Il était sûr que l’autre avait parfaitement visé et maintenant les tirs s’écrasaient contre le bois mort. L’intendant était persuadé que s’il bougeait d’un seul centimètre il prendrait une balle et il n’osait pas se pencher pour regarder si le guerrier convergeait vers lui. Il était fait comme un lapin. Il se mit à prier très fort pour qu’on lui vienne en aide. Les tirs s’arrêtèrent et, pensant que l’autre rechargeait, il se permit un coup d’œil. Le cadavre gisait à flanc de colline. Cela faisait deux fois qu’on lui sauvait la vie. Ne testant pas plus longtemps sa chance, il quitta le petit bois.   Il repéra alors une partie de son état-major. C’était le général Mel’Jul. Il était entouré par une trentaine de militaires qui maintenait efficacement les ennemis à distance. Cela laissait l’occasion à des coursiers de venir et partir distribuer les ordres. Mel’Ermat tailla sa route jusque là, abattant deux nouveaux civils dans sa course. Le cercle s’ouvrit pour le laisser rentrer. Il planta son épée dans le sol et se laissa tomber à côté. On lui tendit une gourde qu’il but avidement. Mel’Jul se retourna et remarqua son supérieur.   -Seigneur, est-ce que tout va bien ? Où est votre escorte ? -Aucune idée, admit Mel’Ermat en éludant la réponse sur son état de santé. Nous avons été séparés. -Restez avec moi, mes hommes nous protégeront jusqu’à ce que nous revoyions Mel’Cari.   C’était une bonne idée. Il avait néanmoins peur que sur ce flanc de colline, bien à découverts, un groupe de cette taille attire les tirs des ennemis.   -Nous sommes en train de reprendre la colline, les cavaliers ont dû mal à faire la différence, il y a trop de cadavres au sol. -J’ai vu, répondit Mel’Ermat, si nous avons l’occasion, nous devons les redéployer. Concentrez vos efforts pour reprendre la colline. Quelqu’un a des munitions pour un pistolet ? demanda-t-il en criant.   Un soldat leva son épée dans le cercle. Il ne se retourna pas, gardant son attention sur les combats. Il défit une bourse à sa ceinture et la jeta au hasard en arrière. Mel’Ermat s’approcha de la bourse et récupéra les balles. Il prit son temps et termina la gourde avant de la lancer au sol. Ca allait mieux.   -Où sont les autres généraux ? demanda Mel’Ermat. -Au sol ! cria quelqu’un.   Sans hésiter, tous s’accroupirent. Un rayon violet parcourut les kilomètres qui les séparèrent d’une araignée monstrueuse et frappa le flanc de colline avant de décrire une course erratique. Rien ne résistait à cette attaque et les malheureux touchés par ce rai en succombaient sur le champ. Le sol en noircissait sous l’impact tandis que les arbres en étaient nettement coupés en deux. Voyant que le faisceau s’éloignait, ils se remirent debout car sollicités par des soldats ennemis.   -Le général Mel’Surika est plus haut, rassemblant les troupes pour redescendre. Mel’Sylvano s’occupe de l’armée au sud et j’ai vu Mel’Alexan allait s’occuper du nord.   Le cercle de soldats se rompit sous une charge et deux ennemis tentèrent d’attaquer les deux responsables. Mel’Ermat arracha son épée du sol juste à temps pour faire sauter l’arme des mains de son adversaire. Mel’Jul gardait également de bons réflexes puisqu’il maintint son adversaire à distance jusqu’à ce qu’un de ses hommes lui portent secours. Mel’Cari passa au loin juste au moment où d’énormes sons sourds montèrent jusqu’à eux. Cela ne ressemblait pas aux cors des forts. Au loin, on voyait les ennemis faire demi-tour. Les combats continuèrent néanmoins pendant trente minutes, tous ne pouvaient pas rejoindre leur camp et vendaient chèrement leur peau.   -C’est fini ? demanda naïvement un jeune soldat. -Pour aujourd’hui… oui, lui répondit son général.   Ils s’étaient battus pendant plusieurs heures et pourtant, Mel’Ermat aurait juré que cela faisait quelques minutes. Le soleil était proche de midi et les dardait de rayons brulants. L’intendant de Mel se refusa néanmoins de quitter son armure, on ne savait jamais… Le combat aérien cessa également et les ballons dirigés revenaient vers eux tandis que ceux de l’Air retournaient dans le ciel. La colline fut alors noire de soldats et de civils de Mel. Certains cherchaient à se battre, d’autres regardaient le retrait provisoire des envahisseurs. Tous semblaient néanmoins blessés à divers degrés de dangerosité. Ils avaient tous un point commun cependant : personne ne savait plus quoi faire.   -Ordonnez à tous d’aider les blessés. Séparés les en deux, ceux qui ne passeront pas la nuit et ceux qui nécessitent peu de soins. Les premiers seront envoyés aux hôpitaux, les autres restent ici. Une fois que c’est fait, je veux que tous les cadavres soient entassés au niveau des fortins. Qu’on ne s’occupe pas de ceux entre les fortins et la zone inondée, nous n’avons pas le temps. Faites-les ensuite se reposer. La journée risque d’être longue demain.   Le général hocha la tête et interpella simultanément trois colonels. Mel’Ermat soupira et regarda les ennemis battre en retraite. Ils semblaient avoir autant de mal qu’à l’aller pour traverser cette zone d’eau. Le peuple de l’Eau d’ailleurs chassait avec plaisir les retardataires. L’intendant nota alors les fumées qui obscurcissaient la zone. Elles provenaient à la fois des attaques des ballons dirigés qui avaient largué leurs bombes sur les renforts ennemis, des lézards géants volant qui avait embrasé des zones entières de combat, des fortins qui avaient explosé et des impacts des artilleries et de la magie. En clair, on ne voyait pas grand-chose. On voyait néanmoins assez pour voir que la belle plaine verte qui s’était étendue là le matin ne restait plus qu’un tapis noir de cadavre et une grande étendue rouge sang. Mel’Ermat était persuadé que l’eau ne changerait plus de couleur maintenant.   Le nettoyage fut plus dur qu’il n’y paraissait. Tous étaient fatigués et ne souhaitaient qu’au repos. Malheureusement, ils devaient sauver ceux qui pouvaient l’être et nettoyer au plus tôt les zones proches de leurs campements afin que les maladies ne s’y développent pas. Ce fut des heures silencieuses, entrecoupées des cris des blessés à qui ont n’avaient pas injecté assez d’anesthésiant et des pleurs de ceux qui retrouvaient une victime qu’ils connaissaient plus ou moins. Mel’Ermat eut de la peine et dans ces moments-là, on ne trouvait pas de réconfort sinon dans la vengeance. Il leur faudrait pour cela attendre le lendemain. Comme tout le monde, l’intendant aida à faire le ménage qui consistait également à récupérer toutes les armes et armures qui pouvaient encore servir pour les redistribuer.   Les moines passaient leurs temps à faire des bénédictions pour les morts mais ne le faisaient jamais individuellement, ce qui leur aurait pris une éternité. Mel’Ermat en entendit également beaucoup vomir. Il était très dur de voir le carnage que cette première bataille avait fait et certains corps, ou ce qu’il en restait, étaient méconnaissables. L’intendant savait que l’impact psychologique qu’allait avoir cette guerre sur les survivants serait dramatique. Beaucoup allaient changer, rien ne serait comme avant. Certains pleuraient même devant les cadavres de leurs ennemis, voyant comme ils étaient si semblables à eux et que ces enfants morts auraient pu être les leurs. Voyant avec horreur que ceux qui les envahissaient étaient en grande partie des Humains et non pas des monstres cannibales comme on les avait décrits.   Ils finirent deux heures plus tard à faire le ménage. Ils firent un véritable mur de cadavre à la moitié du champ de bataille. Ils n’avaient plus de place pour le reste et pas assez de bois pour brûler les restes. Mel’Ermat craignait que ces corps n’attirent les prédateurs de toute la région. Ce qui était sûr c’est que le champ de bataille venait de se rétrécir et qu’ils avaient encore un moyen de ralentir leurs adversaires. Les fortins étaient tous en mauvais état si bien que le prochain combat aurait aussi lieu sur la colline. Il leur faudrait prendre les mesures adéquates. Le repas froid qui fut distribué fut largement gâché. Ce fut plus un grignotage qu’une véritable collation. Beaucoup gardaient l’estomac noué et n’arrivaient pas à se débarrasser des images qu’ils avaient plein la tête. Mel’Ermat n’eut pas ce problème, ayant déjà participé à des guerres.   Sa blessure à la jambe était superficielle, remarqua-t-il quand il quitta enfin son équipement. Des mailles s’étaient rompues mais celles-ci avait quand même arrêtées dans sa majorité l’attaque de l’adolescent. Un bandage lui suffi. Mel’Cari faillit rendre l’âme quand il retrouva son supérieur aux mains des médecins. Il devint pâle comme un linge et balbutia. Mel’Ermat le rassura bien que cela ne servit à rien. Il s’en voudrait sûrement pour les dix prochaines années d’avoir failli à la seule mission qu’il avait. L’intendant ne put faire un mouvement de toute la journée sans que tous ses soldats ne le suivent à la trace. Il remarqua d’ailleurs qu’ils avaient eu quelques pertes mais cela restait acceptable. C’était de braves guerriers qui étaient tombés et Mel’Ermat leur réserverait une prière.   -Mel’Cari, j’ai besoin que tu ailles délivrer un message à mes généraux.   Le médecin était en train de resserrer le bandage autour de la jambe. L’homme était attentif à la fois aux soins et à la fois au message.   -Je veux qu’on essaye de faire parler les prisonniers ennemis. Demandez de l’aide aux magiciens. Je veux savoir les plans de nos adversaires ou tout ce qui pourrait nous être utile. Tuez les blessés ennemis et tout ceux qui feront de la résistance.   L’homme s’inclina et partir à la recherche des hauts gradés. Evidemment, il ne s’éclipsa pas sans laisser l’ordre aux gardes du corps de ne pas le quitter un seul instant. Mel’Ermat resta assis sur la colline en se passant une main songeuse sur la barbe naissante de son visage.   @+- -= Inxi =-
  2. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

      Tu sais quoi ? Je pense deux choses contradictoires :   1) J'ai tellement perdu la notion du temps que je m'étonne que l'histoire soit déjà fini. Ca doit être par rapport au fait qu'au final le conflit se finit plutôt vite. 2) Je comprends que ça soit fini puisque comme déjà dit, y avait plus d'histoire autre que ça. Tu as même fermé toutes les portes que tu avais ouverte avec ce fameux massacre datant de 15 ans !!   Bon en tout cas c'est quand même moins paisible que prévu puisqu'on se retrouve quand même avec une exécution ! Comme quoi, faut jamais laisser de témoins et bien s'assurer qu'ils soient tous morts ! J'aurais pensé à un soldat rebelle en témoin aussi mais bon deux c'était déjà bien suffisant ;)   @+ -= Inxi =-
  3. Comme le passage d'avant était un peu court, voici la suite !! Une 'petite' bataille que tous attendaient ;)       Heureusement pour lui, cela n’influença pas ses rêves. Il avait l’habitude de cauchemarder des dernières choses auxquelles il pensait. Il devait vraiment avoir été fatigué. Ce fut Mel’Cari qui le réveilla. Il sentit une main sur son épaule et entendit son nom. Il ouvrit brusquement les yeux et son colonel se redressa.   -Mon Seigneur, ils arrivent.   Il n’en fallut pas plus pour que son corps décharge un torrent d’adrénaline dans son corps. Il fut debout l’espace d’après et vit que tous ses généraux étaient là. Le camp était même en ébullition. Il devait avoir été le dernier à être réveillé. Il le leur reprocherait plus tard. On lui tendit une maigre collation. Mel’Ermat allait le laisser de côté mais se rappela qu’il n’avait rien avalé la veille. Il ne pourrait pas combattre sans énergie. Il se força donc à avaler le pain et les œufs qui lui étaient présentés.   -Quelle est la situation ? demanda-t-il entre deux bouchées.   Autant qu’ils parlent au lieu de le regarder bêtement manger.   -Ils ont commencé à s’activer à l’aube et on pense qu’ils avancent.   Mel’Ermat regarda l’horizon. Le demi-cercle orangé qui dépassait lui indiquait que cela faisait à peine un quart d’heure. C’était Mel’Surika qui avait parlé et comme les autres généraux, il était en tenue de guerre. Il avait fait fi des tenues de cérémonies et portait une armure complète qui, même polie, semblait avoir vécue. Mel’Ermat se demandait depuis combien de temps il pouvait l’avoir en sa possession.   -Les troupes ? continua-t-il en regardant l’agitation de toute part.   Rêvait-il où des civils semblaient désespérément chercher leurs armes ?   -Elles se rassemblent selon ce que nous avons convenu. -Très bien, acheva Mel’Ermat après sa dernière bouchée.   Il jeta son assiette au sol et boucla la ceinture qui portait son épée. Il se battrait à pied, ayant laissé son cheval pour les unités de cavalerie. Il manquait de tout et surtout de temps. Il remarqua que tous ses soldats personnels étaient également prêts. Ca serait le cœur de son unité. Il semblait tous autant déterminés, du jeune Mel’Eclé au grand Mel’Flor. Il leur fit un signe de la tête, cela valait tous les discours qu’il avait dû faire la veille. Ils se joignirent à la foule qui affluait en direction des collines. Cette dernière était noire de monde et cela ne cessait d’augmenter. En descendant les flancs, les trouées dans les arbres leur laissaient un aperçu sur l’ennemi. Effectivement, ils avançaient. On voyait nettement que leur ligne de front s’étirait bien plus que la leur autant en largeur qu’en profondeur. Mel’Ermat déglutit, et il restait encore toutes leurs forces du sud…   Mel’Ermat et son régiment était une petite force présente en deuxième ligne, plutôt centré côté gauche de l’armée de Mel. Plus loin à sa gauche était rassemblée un tiers de la cavalerie de l’Empire. Les deux tiers restant avait été placés sur le flanc gauche. Leur cavalerie, comme celle de l’ennemie, serait peu efficace dans ce combat. Les sols détrempés étaient trop dangereux pour une charge de front. Si les chevaux piétinaient là-dedans, ils risquaient de se rompre les membres voire même faire tuer leur cavalier. Là charge serait donc très courte et seulement en appui aux fantassins. On avait délimité la zone inondée par de grandes tiges que les magiciens avaient rendues fluorescentes. Ce n’était pas très discret mais cela leur servirait plus à eux qu’à l’ennemi. A l’heure actuelle, ces marques étaient à deux cents mètres. Si tout se passait bien, ce serait donc la délimitation des combats.   La troupe de Mel’Ermat se plaça entre deux fortins ce qui laissa l’occasion à l’intendant de voir un peu plus de leur organisation. L’espace entre les deux bastions était d’une centaine de mètres et sur le front avant se dressait des pieux posés à quarante-cinq degrés en direction des ennemis. C’était juste derrière que se situait la première ligne. Eux venaient près de vingt mètres après. Mel’Ermat était du côté du fortin de gauche et voyait au-dessus de lui des artilleurs s’agiter pour que leurs machines soient prêtes. Il n’apercevait rien d’autre du fortin de pierre et de bois. L’intendant leva la tête derrière lui. Les ballons dirigés prenaient de l’altitude. La journée semblait d’ailleurs dégagée, si ce n’était cet énorme nuage blanc juste au-dessus du champ de bataille.   Un porte-étendard vint jusqu’à lui. Il portait le symbole royal de Mel’Placer en haut d’une lance. Frappé des couleurs de Mel, il était fier du rôle qu’il avait. Il s’approcha de l’intendant.   -Mon Seigneur, Ben’Lor transmet le message que ses troupes et celles de l’intendant Egéa s’intervertissent. -Pourquoi cela ? s’étonna Mel’Ermat.   Il avait été décidé de mettre les guerriers de Syrarture plutôt au centre où leur expérience pourrait être déterminante.   -Les bêtes de l’ennemi sont en train de contourner la plaine par le nord et vont tenter de nous encercler. Ayant plus l’habitude des monstruosités, ils vont essayer d’empêcher ce mouvement. -D’accord, en position.   On lui tendit un casque à visière et il l’enfila prestement. Comme tous les professionnels présents autour de lui, ils se vérifièrent tous les uns les autres leurs équipements. Les sangles étaient bien verrouillées, il n’y avait pas de pli dans les cottes de mailles et les armes n’étaient pas entravées dans les fourreaux. Les miliciens quand à eux ne s’avéraient pas trop savoir quoi faire et tournaient la tête de tous les côtés en se jetant des coups d’œil apeurés. Mel’Ermat s’avança vers un qui semblait se mettre à pleurer à tout moment. L’homme recula de quelques pas à mesure que l’intendant s’approchait de lui. S’il ne recula pas plus c’est qu’il buta sur un compagnon.   -N’aie pas peur, soldat, ils sont aussi apeurés que nous.   Mel’Ermat tira sur son armure de cuir pour la redresser et lui tapa un coup sec sur le torse. L’homme hocha plusieurs fois la tête mais ne sembla pas plus convaincu. C’était de toute manière un discours destiné à tous ceux qui pouvaient l’entendre.   -N’oubliez pas pourquoi vous vous battez, pour vos familles, pour vos terre mais surtout pour survivre. N’ayez pas de pitié car ils n’en auront pas. Restez proches de votre formation et couvrez vous les uns les autres.   Les consignes étaient simples.   -Oui, intendant ! rugirent tous les militaires à proximité.   Ils avaient compris qu’il fallait montrer des signes d’enthousiasme. Les rituels d’avant-bataille commencèrent alors. Certains donnèrent une dernière accolade pour se souhaiter bonne chose, d’autres s’agenouillaient pour une prière, une poignée firent chauffer leurs muscles avec des étirements et les derniers se contentèrent de rester debout immobiles. Il avait été décidé que les familles auraient le droit de se battre ensemble dans les mêmes régiments. Ils n’étaient pas rares de voir des parents serrer leurs enfants dans leurs bras. Mel’Ermat eut alors une pensée fugace pour sa famille, normalement en sécurité en Ostel. Cela lui fit de la peine, combien y aurait-il d’orphelins, de veufs et de veuves après cette bataille ? Au moins, se dit Mel’Ermat, ils seraient ensemble jusqu’à la fin.   Les ennemis se firent visibles une dizaine de minutes plus tard. Ils étaient encore loin mais nettement visibles. Surtout pour les plus grosses créatures. Il y avait là des géants d’une dizaine de mètres de haut. Ils étaient tous différents les uns des autres. Certains étaient squelettiques et très peu habillés comme d’autres étaient musclés et couverts de plaques de fer. Il y avait des golems de terre à leur côté, boule de roche directement extraite des montagnes dont la volonté était liée à ceux de la Terre. Plus inquiétant, derrière suivaient des énormes araignées de dizaines de mètres de long. Les pattes étaient velues et de gros bulbes luisant d’une couleur violette dominaient le thorax des bêtes. Au-dessus de cette armée volaient d’énormes lézards dont les écailles reflétaient la couleur chaude du soleil montant de cette belle journée d’été.  Plus petits et moins rapides, volaient également de façon éparpillés des centaines de petites silhouettes. Mel’Ermat n’arrivait pas à distinguer ce que pouvaient être ces choses.   Tous fixaient avec attention l’approche de ces ennemis bien qu’on ne put distinguer encore le gros de la troupe au sol pour l’instant. Mel’Ermat entendit des gens vomir, pleurer et même essayer de réveiller des personnes évanouies. Il n’était pas confiant mais il n’avait plus vraiment le temps désormais d’analyser ce qui allait arriver et s’il avait envie ou non de mourir. Il dégaina son épée et prit son arme à feu. Il la regarda un instant, il ne l’aimait pas particulièrement mais chaque mort que cette arme causerait serait un ennemi de moins contre lequel se battre. C’est une arme de belle facture qui coûtait plutôt cher vu la technologie qu’elle utilisait. Il avait six coups avant de devoir recharger, il espérait que ça serait assez. Il ne s’entraînait que rarement à viser avec.   On vit nettement l’armée ralentir, ils avaient atteint les premières zones marécageuses et inondées. C’était le signal, l’enfer se déchaîna. Les premiers coups furent tirés par les canons, les mesures étaient précises et la portée calculée. Les boulets s’écrasèrent au loin en faisant trembler la terre. Mel’Ermat tendit l’oreille mais n’arrivait pas à percevoir des cris qui auraient indiqué que les armes avaient fait mouche. On observait des lignes, tout comme les fortins, de la fumée monter dans les airs. Chaque salve était suivie d’une autre. Les points noirs volaient à travers la plaine avant de s’écraser plus loin. Parfois, on voyait des mottes de terre s’élever dans les airs. Enfin il espérait que ce soit ça… Mel’Ermat aurait aimé qu’ils visent plus néanmoins ces grosses créatures.   Les ennemis semblant hors de portée, ce fut leurs créatures ailées qui se lancèrent à l’assaut. Celles-ci grossirent à vue d’œil et, soudainement, alors que les archers se préparaient à faire feu, un éclair frappa dans la foule des créatures marquant l’apparition de la race de l’Air. Ils se lancèrent dans un splendide balai aérien qui aurait pu être envoutant si ça n’avait été un combat qui faisait rage. Les magnifiques créatures blanches de l’Air dégainaient de grandes épées lumineuses et des fouets pour se battre avec détermination. Ils n’étaient pas seuls et d’autres créatures les avaient rejoints. Mel’Ermat put voir de grands lions ailés qui semblaient concentrés leurs attaques sur ces lézards géants volants. Ceux-ci semblaient invulnérables et crachaient des cônes de feu qui avalaient ceux de l’Air par poignées entières. Les ballons dirigés passèrent au-dessus d’eux, les renforts allaient arriver.   Les ennemis semblèrent arriver à portée puisqu’il se mit à pleuvoir au milieu d’eux des projectiles en tout genre. A sa gauche, au niveau de la quatrième ligne, un rocher de la taille d’un chariot s’écrasa et roula sur quelques mètres écrasant les infortunés qui ne comprirent jamais ce qui arriva. Les grosses araignées pointèrent leur bulbe sur eux et firent feu. Un rayon violet percuta les rangs de son armée et des fortins qu’on entendit exploser. L’endroit où se tenait Mel’Ermat était pour l’instant épargné des tirs mais cela serait vite amené à changer. Autour de lui, on restait stoïque et inquiet, priant de mourir au combat plutôt que fauché par un tir lointain. Les mages rejoignirent l’assaut. Mel’Ermat vit des boules de feu et des éclairs frapper les ennemis. Un bouclier bleuté se créa juste devant eux au moment où un rayon avait commencé à les balayer. Le bouclier rétrécit sous l’impact puis le sort remonta le rayon jusqu’à revenir à l’intérieur de la bête. Elle fut secouée de violents spasmes, se plaqua au sol puis explosa projetant l’intérieur de son corps sur des centaines de mètres à la ronde. A sa gauche, Vinderian apparut avec le reste de ses mercenaires. Ils n’avaient pas rejoint de régiments et allaient agir comme un électron libre. Mel’Ermat était quand même content d’avoir une bande de tueurs non loin de lui. Nestor courut vers lui. La terre se souleva devant eux puis s’enfonça dans le sol créant une crevasse sans fin. Ce fut en tout cas ce qu’il supposa car les cris de ceux qui furent emportés résonnèrent longtemps dans ses oreilles.   -Tenez bon ! hurla Mel’Ermat.   Il fallait encore attendre, ils ne devaient pas charger maintenant. Encore quelques minutes.   -Seigneur, dit-il en désignant le trou, c’est ce que j’allais vous dire. Ils n’ont pas de mages, les Dieux sont contre nous.   Incroyables, Mel’Ermat savait qu’ils les avaient un peu délaissés mais il n’avait jamais cru les théories comme quoi ils étaient les responsables de cette invasion. Maintenant c’était clair, les Dieux participaient même à leur défaite.   Un rocher enflammé passa juste au-dessus de leur tête et s’écrasa dix mètres plus loin. Ils s’étaient baissés par réflexe et se retournèrent pour regarder derrière eux. Le projectile avait atteint un régiment et des personnes enflammées criaient en courant dans toutes les directions. Ils se débattaient vainement et essayaient d’éteindre les flammes avec leurs mains ce qui n’accentuait que plus leurs cris. L’odeur qui montait d’eux était insoutenable et ce ne fut que l’intervention d’un membre de l’Eau qui l’empêcha de vomir. Celui-ci éteignit les torches humaines qui, noircies, s’effondrèrent au sol sans bouger. Peu eurent le courage de vérifier si ces gens étaient vivants ou morts. Nestor retourna en courant dans sa nouvelle compagnie.   -Feu ! entendit-il au loin tandis que l’ordre était répercuté le long de la ligne de front.   Il y eut des claquements d’arcs, des bruits secs d’arbalètes et des coups de feu de fusils. Cela ne voulait dire qu’une chose, leurs adversaires étaient à moins de cinq cent mètres.   -Pour Mel ! cria Mel’Ermat en levant son épée en l’air. -Pour Mel ! reprit ceux qui avaient capté son cri au travers du bombardement et des tirs.   Il ne restait que quelques instants puis ce fut là, le moment. Il entendit nettement des cris de gens hurler. Ce n’était pas des blessés, c’était une charge. Un long son de cor, suivi de plusieurs autres, s’élevèrent des fortins. La bataille commençait. L’instant suivant, il vit les humains se précipiter sur la première ligne de l’armée qui tenait les barricades d’un pied assuré. Ils avaient eu de la chance que les tirs, qui ne s’arrêtaient d’ailleurs pas, n’avaient pas touché leurs défenses. Il eut juste le temps de voir ses ennemis pour comprendre que Llis avait dit vrai. Ils ressemblaient en tout point à un être humain venant d’un des sept royaumes. Celui qu’il regardait était barbu mais il était évident qu’il s’entretenait. Ce n’était pas un sauvage. Il était grand dans la moyenne et portait une armure de fer marquée d’un lion en relief. L’instant d’après, il n’eut plus le temps de réfléchir. Les lignes entrèrent en contact les unes avec les autres et la contre-charge s’amorça.   -En avant ! Jusqu’aux délimitations ! hurla Mel’Ermat.   Les généraux reprirent les ordres et les états-majors s’éparpillèrent. Les soldats devant lui s’élancèrent en hurlant et Mel’Ermat libéra sa rage et sa peur en rejoignant leur cri et leur course. Ils couvrirent les quelques mètres qui les séparaient de la première ligne et se lancèrent dans le combat. Ce ne fut alors que chaos. Il ne sut pas comment ce fut possible mais la charge l’amena près de trente mètres derrière les barricades. Ils étaient dispersés et le but d’avoir un bataillon uni avait volé en éclat en même temps que leur cohérence. Cela semblait se battre de partout, la mêlée était farouche.   Sans plus le temps d’analyser la situation, deux hommes convergèrent vers lui en criant. Leurs jambes étaient maculées de boue et nul doute qu’ils avaient dû traverser la zone inondée. Mel’Ermat leva son arme et attendit qu’ils soient assez près pour ne pas les manquer. C’était lorsque le premier fut à cinq mètres qu’il tira et toucha l’homme en plein estomac. Tandis que le blessé s’effondrait, l’intendant tira son deuxième coup qui toucha l’attaquant dans le cou. L’homme se saisit la gorge en s’agenouillant, du sang rougissant ses mains et coulant sur sa tenue. Il était très difficile de distinguer l’ennemi de l’ami. Il y avait au moins sept groupes se battant à moins de trois mètres de lui. Il rejoignit des civils qui semblaient à la peine. Ils étaient trois contre un et n’arrivaient pas à en venir à bout. Mel’Ermat frappa l’homme dans le flanc et enfonça son épée jusqu’à la garde. L’homme sembla surprit de cette charge et l’éclat dans ses yeux s’éteignit rapidement.   -Ramassez des armes ! leur ordonna Mel’Ermat en reportant immédiatement son attention sur ce qu’il se passait autour de lui.   Il se sentit soulever du sol puis retomber lourdement. Il resta un instant immobile à fixer le ciel. Il n’entendait plus rien et n’arrivait pas à aligner deux pensées successives. Il toussa et réussit à se remettre partiellement assis ce qu’il signifia qu’il n’était pas blessé. Quelque chose avait frappé non loin de lui formant un cratère fumant de près de trois mètres de large. Il ne restait rien des combattants qui s’affrontaient là. Mel’Ermat prit son arme et se remit debout. D’autres blessés gémissaient autour de lui. Certains avaient perdu des jambes, d’autres des bras, certains se tenaient le ventre pour y empêcher leurs entrailles de se déverser. Les morts étaient coupés en deux, perforés ou décapités. Mel’Ermat prit une respiration et ne se concentra que sur les menaces. Il ne fallait pas se laisser distraire. A peine cet espace créé que des nouveaux adversaires s’engouffrèrent dans la brèche tandis que de nouveaux défenseurs cherchaient à se battre.   A sa gauche, un homme se battait au-dessus du cadavre de ce qui devait être sa femme. A sa droite, une femme pleurait sur le corps de son enfant avant de se faire transpercer par une lance. Son cadavre recouvrit celui de son fils. Là, une famille se battait dos à dos et repoussait plutôt avec succès les assaillants. Mel’Ermat tourna la tête mais ne trouva personne qu’il connaissait. Il mit le pied dans quelque chose de visqueux et n’osa pas regarder ce que c’était. Une femme se précipita sur lui, l’épée levée au-dessus de sa tête. Il ne se résolut pas à la tuer. Il voyait ce désespoir dans cette charge, comme si elle pouvait se laisser tomber au sol en pleurant à tout moment. Mel’Ermat para la lame et la frappa d’un coup de poing bien senti sous le menton. Elle s’effondra inconsciente sous l’impact.   L’intendant continua son avancée. Il frappa dans le dos un guerrier qui se battait contre un soldat et regarda avec appréhension un nouveau rayon violet frapper à une vingtaine de mètres de lui. Les canons continuaient de tirer avec rage et les projectiles s’échangeaient de tous les côtés. Cela ne choquait pas les envahisseurs de tirer sur leurs propres troupes. En effet, il tuait autant des leurs que de leurs ennemis mais leur supériorité numérique rendait cette considération visiblement peu déterminante. Mel’Ermat para encore un coup d’estoc et toucha un guerrier à l’épaule. L’armure de l’homme le sauva d’une blessure légère. Il sembla surprit de la réaction de l’intendant et ce dernier lança une attaque avant qu’il ne reprenne ses esprits. Cela aurait pu être un combat équitable s’il y avait eu plus de place mais l’assaut que lança Mel’Ermat ne s’évitait qu’en se déplaçant. L’autre ne put rien faire que de chuter sur un cadavre et de se faire perforer l’abdomen, là où la cotte de mailles s’était découverte dans la chute.   Mel’Ermat entendit un cri aigu qui venait du ciel. Il leva la tête, écarquilla les yeux puis se jeta au sol au moment où un énorme oiseau à allure humaine tenta de l’embrocher. Mel’Ermat se releva en vitesse mais l’animal semblait chercher des prises ailleurs. Dommage, son pistolet aurait été prêt à le recevoir. Il reçut alors un coup dans le dos et s’effondra sur le sol. Sa tête heurta le sol mais le casque absorba le choc. Il en serait quitte pour une belle bosse. Il attendit qu’on profite de sa faiblesse mais aucun autre coup ne vint. Mel’Ermat saisit sa chance et se retourna. Il n’y avait personne. Il cracha la terre qu’il avait dans la bouche et passa sa manche pour se nettoyer. En se relevant, l’intendant vit le cadavre d’un homme qui avait manié une énorme masse désormais étendue à ses côtés. Une lance avait été plantée dans son dos et gisait à la verticale, comme un drapeau en haut d’une tour. Mel’Ermat ne savait pas qui lui avait sauvé la vie mais il l’en remerciait chaleureusement.   Regardant dans toutes les directions mais avançant toujours vers l’avant, Mel’Ermat continuait de reprendre du terrain. Il aurait quand même bien voulu retrouver son escouade et Mel’Cari. Trois hommes se lancèrent sur lui mais cinq combattants de Mel se mirent en travers de leur chemin. Mel’Ermat choisit de combattre un homme qui venait d’abattre un des siens. Il était exténué, le coup qu’il tenta fut porté avec l’énergie du désespoir et passa à côté du dirigeant. Celui-ci n’hésita pas et lui planta son épée dans son cou vulnérable. Il en fut quitte pour être aspergé du liquide vermillon qui l’aveugla l’espace d’un seconde. Il sentit un nouveau coup dans son dos. Ca avait été porté avec assez de force pour le transpercer. Heureusement, son armure dévia l’attaque. C’était un garçon d’une quinzaine d’années qui avait tenté de le tuer. Il bredouilla dans une langue incompréhensible, comprenant qu’il allait mourir. Mel’Ermat ne pouvait pas assassiner un enfant, c’était au-delà de ses forces. Il se détourna de l’adolescent terrorisé. Deux secondes plus tard, il entendit un cri et sentit une douleur à l’arrière de sa cuisse. L’enfant avait retenté une attaque qui avait partiellement réussi. Il avait réussi à touché un endroit vulnérable et Mel’Ermat sentit le sang couler le long de sa jambe. Sans hésiter et sous le poids de la colère, l’intendant arma son coup de la gauche vers la droite de toute sa force. L’enfant n’eut pas le temps de se défendre et se fit sectionner le bras au niveau du coude avant que la lame ne rentre partiellement dans son thorax. Mel’Ermat entendit un hurlement et vit un homme se précipiter vers lui. Ne pouvant retirer son épée du corps, il leva son arme et fit feu. Touchant le père en pleine poitrine. Touchant un poumon, celui-ci se noya dans son sang.   Un géant à près de dix mètres à sa gauche faisait des ravages dans les rangs des défenseurs. Il ne semblait pas sentir les faibles coups de ceux qui réussissaient à s’approcher. Alors que Mel’Ermat décida qu’il était n’était pas de taille et qu’il ferait bien d’aller voir ailleurs quand l’estomac de la bête explosa. Le géant hurla à la mort en tombant en avant. Mel’Ermat suivi la course du boulet qui faucha plusieurs militaires avant de disparaître dans le sol. Il vit à sa droite un véhicule blindé dont sortait régulièrement des claquements secs et des explosions. Autour de celui-ci, des tas de cadavres se formaient. Chaque tir faisait mouche et les ennemis se jetaient dessus pour trouver la faille. Ils eurent un instant de génie et firent basculer le chariot de fer sur le côté. Mel’Ermat les vit alors avoir une idée beaucoup plus stupide. L’un d’entre eux jeta une torche par une meurtrière. Cela tomba finalement bien car un nouveau combattant fonça sur Mel’Ermat, pris au dépourvu. L’intendant eut juste le temps de se jeter au sol derrière un cadavre et de se mettre en fœtus qu’une énorme explosion rugit dans ses oreilles. Une boule de feu chauffa la zone sur près de cinquante mètres pendant que des débris de métal étaient projeter dans toutes les directions. Mel’Ermat eut la chance de ne pas être atteint, par contre, il ne put en dire autant de celui qui s’était dirigé vers lui. Il était méconnaissable, si c’était bien lui. Mel’Ermat vit que le cadavre derrière lequel il s’était abrité avait absorbé la majorité des projectiles, transformé en hérisson par des échardes grandes comme des couteaux.   Mel’Ermat regardait devant lui quand il plongea jusqu’aux genoux dans une eau froide. Il n’avait pas vu qu’il avait atteint les limites du champ de bataille. Pourtant, cela n’empêchait pas ses propres troupes de se battre dans ce marécage. L’eau tournait au rouge carmin et des corps flottaient de tous les côtés. Certains semblaient avoir été noyés. Mel’Ermat vit comment lorsqu’il sentit une présence frôler ses pieds. C’était un membre de l’Eau qui se précipita sur un envahisseur et l’entraîna afin de le noyer. Il y avait à peine cinquante centimètres mais c’était suffisant pour les vaincre. Mel’Ermat fit demi-tour, ce n’était pas la peine d’aller plus loin. Autant essayer de rejoindre sa position près du fortin. Peut-être retrouverait-il ses hommes. Sa jambe le piquait. Il espérait que l’adolescent ne l’avait pas blessé profondément.   @+ -= Inxi =-
  4. Les gradés semblaient dépassés par la situation. Mel’Ermat se demandait s’il n’aurait pas dû tenir au courant ses états-majors de ce problème. A sa décharge, il n’aurait jamais imaginé que les Ombres soient là pour cette bataille. Les premiers généraux lancèrent leurs ordres et les tentatives de désertions furent matées, à coup de poing ou plats d’épées s’il le fallait. Les bataillons étaient désordonnés et il fallut près de trente minutes pour que tous se mettent au rapport. Mel’Ermat était bien content d’avoir pensé à mettre un cordon de sécurité autour du camp afin d’empêcher les mouvements de panique. Il n’avait pas le temps d’aller chercher des renforts aux camps, d’autres le feraient pour lui. Pour le moment, il n’arrivait qu’à fixer les ombres qui s’étendaient et qui permettaient aux créatures qui grouillaient à l’intérieur d’approcher inexorablement d’eux.   -Allez, foutus mages, grogna Mel’Ermat tout bas, c’est le moment de faire quelque chose.   Il sautillait sur place de nervosité. Des cris, qui ne pouvaient être que de mourants, retentirent à sa gauche. Soudain, des bataillons entiers de son armée tourner talons et s’enfuirent.   Un point dans le ciel attira son attention. C’était à peine plus gros qu’une étoile mais il était trop tôt pour en voir quelques unes. Alors que tous prenaient la fuite sous l’attaque des Ombres, des silhouettes enflammées disparurent dans ce point lumineux et Mel’Ermat comprit qu’il devait s’agir de quelque chose créée par ceux du Feu. A ce moment-là, l’un d’entre eux passa à son côté, s’embrasa et s’envola en direction de la masse. Il disparut et la boule d’énergie grossit. Ce fut alors des centaines d’autres qui suivirent sn exemple et qui firent grandir l’espèce d’étoile. Cela ne semblait faire que la taille d’un pouce et pourtant cela ne cessait de croître. Malgré cette petite taille, cette chose était aussi éblouissante qu’un soleil et un cri plus terrifiant s’éleva du champ de bataille. Les Ombres souffraient. Les silhouettes de ceux du Feu continuaient de nourrir le puissant sortilège qui prenait de plus en plus de puissance. La luminosité était insoutenable et Mel’Ermat tomba au sol en essayant de se cacher les yeux et les oreilles des hurlements de douleur des monstres millénaires. A chaque fois qu’il crut que cela ne pouvait être pire, cela continuait de briller de mille feux et même les yeux fermés il ne voyait qu’une atroce lumière blanche. Les cris des Ombres suffisaient à peine à couvrir les gémissements de douleur de plus de cinq millions d’êtres humains en souffrance. Puis soudain, il n’y eut plus rien. Plus un bruit mis à par celui d’Hommes grognant de douleur. Mel’Ermat cligna des yeux mais ne vit rien. Il ne distinguait que du blanc. Puis, alors qu’il craignait d’être devenu aveugle, il retrouva progressivement la vue. Autour de lui, tous étaient au sol et retrouvaient progressivement l’usage de leurs yeux. Mel’Ermat se releva et regarda autour de lui. Les Ombres ne semblaient pas avoir frappées par ici. En tout cas, elles ne semblaient plus là. Ni aucun membre du Feu par ailleurs. Le décor était similaire à celui qu’ils avaient vu toute la journée. Le sortilège avait aussi eu l’effet d’arrêter la fuite des déserteurs. Ceux-ci regardaient, à la fois hébétés et honteux, autour d’eux pour être sûrs que c’était bien fini.   Une demi-heure plus tard, un lieutenant de Ben’Lor passa devant lui et il l’intercepta. Mel’Ermat était en train de remettre de l’ordre dans ses troupes mais il devait savoir les conséquences de ce qu’il venait de se passer.   -Les Ombres ont frappé au nord des troupes de Terra et en partie sur le peu de troupe de Sal qui étaient là. Ca a été un carnage mon Seigneur, on a perdu des milliers de personne en l’espace d’une minute.   Mel’Ermat se couvrit la bouche. En une heure, ils auraient pu être tous morts.   -Ben’Lor a discuté avec Ondoliel. Elle est pratiquement sûre qu’une des Quatre Race vient de disparaître.   Mel’Ermat déglutit. Les membres du Feu semblaient s’être sacrifiés pour vaincre les Ombres. Cela lui rappela les textes théologiques sur le fait que l’Ombre ne pouvait naître que grâce à la Lumière. Visiblement, trop de lumière leur avait été mortel. Cela avait chassé toutes les ombres de la région et les Ombres n’avaient pas eu d’abri pour se protéger. Mel’Ermat ne mesurait pas encore ce que venait d’accomplir ces créatures. Ils leur avaient tous sauvés la vie et il n’y avait plus personne à honorer. S’ils s’en sortaient et qu’ils gagnaient, Mel’Ermat se promit de faire construire des monuments en leur honneur. Le cavalier continua sa route en direction du sud.   -Vous allez bien ? s’inquiéta Mel’Cari dans son dos.   Mel’Ermat le regarda. Son colonel continua de cligner des yeux et à se les frotter.   -Ca va, j’ai connu mieux… Faites passer le message que tout le monde aille se reposer et que le cordon extérieur soit doublé. Il n’y aura pas de bataille ce soir et personne ne doit tenter de fuir. -Oui, Seigneur, s’inclina l’homme en partant distribuer les ordres aux généraux de Mel.   Mel’Ermat regarda les monts. Leurs adversaires venaient d’abattre leur première carte et l’intendant avait peur de découvrir les autres. L’intendant bailla. Cette attente l’exténuait. Il était aussi fatigué que s’il avait couru plusieurs heures. Ce stress l’avait achevé. Comme la plupart des troupes présentes, il remonta la colline en direction du campement. Retrouver sa couche était assez facile puisqu’il n’avait qu’à trouver ses gardes du corps pour trouver son emplacement. C’était néanmoins plus difficile depuis que sa tente avait été rangée. Il ne se souvenait que d’être au pied d’un grand chêne. Ce fut d’ailleurs comme ça qu’il retrouva son matelas. Sans même prendre le temps de prendre un repas, il essaya de s’endormir. Il n’aurait sûrement pas beaucoup d’occasions de reposer à l’avenir. Surtout si on se mettait à le solliciter. S’endormir ne fut pas facile. Les gens parlaient autour de lui et le bourdonnement créé était difficile à ignorer. Mel’Ermat leur pardonnait néanmoins volontiers. Il comprenait que la découverte de l’existence des Ombres pouvait être bouleversante. Plus l’était encore leur extinction. L’intendant de Mel s’endormit avec des pensées morbides, se demandant qui allait nettoyer les morts de l’attaque des Ombres.    @+ -= Inxi =-
  5. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    i l y a un 'admis' qui traîne aussi.   Attention à la conjugaison, ça fait plusieurs fois que je le revois. Essaye de bien faire gaffe à l'accord avec les verbes, le reste étant plus que bon.   On retourne sur un moment politique qui pourrait presque devenir la fin de l'histoire. C'est calme, tout se règle plutôt bien... Par contre, à la fin, je me suis demandé s'il y allait pas se passer quelque chose. Genre un d'eux se fassent tuer et que la guerre reprenne le dessus !! Mais bon à priori tu as d'autres plans ;)   @+ -= Inxi =-
  6. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

        Alors je sais pas si c'est depuis le bug du fofo ou quoi mais il n'y a plus d'apostrophes donc si tu pouvais check ça, ça serait super !     Alors j'aime bien ce passage parce c'est plus dans l'épilogue de tous les évènements qui se sont déroulés depuis le début. Quelque soit le camp. Avec tous les responsables de chacun d'entre eux (la tentative d'assassinat, le massacre ds tribus, les morts des conflits...) Donc franchement c'est pas mal, ça clot quand même certaines pages !   Suite !   @+ -= Inxi =-
  7. Voici la suite ! Ca chauffe ! Trois jours plus tard, à l’aube, Mel’Ermat contemplait les avancées des préparatifs dans la grande plaine. Ils attendaient des nouvelles de leurs éclaireurs à tout moment. Un nouveau fortin était presque prêt et l’intendant porta son regard sur le terrain. Ils auraient pu encore passer un mois à mettre des défenses en place que cela n’aurait pas été suffisant. Néanmoins, les troupes de l’eau, bien aidé par la pluie de ces deux derniers jours, avaient rendu pratiquement impraticable le champ de bataille. C’était devenu au-delà du boueux, certains creux de terrain étaient devenus des grandes flaques voire même des petites mares. Un vrai marécage géant. Mel’Ermat tourna la tête et regarda en direction du sud. Aucun signe des ennemis arrivant par là. C’était plutôt une bonne chose. -Ce sera une chaude journée, commença Ben’Lor dans son dos et venant se poster à ses côtes. Mel’Ermat leva la tête vers le ciel. Pas un seul nuage en vue et le soleil qui dépassait faiblement de l’horizon semblait déjà chaud. Il hocha la tête. Le guerrier géant chauve regarda aussi vers le sud. -Des éclaireurs viennent de rentrer. Notre troupe continue son avancée au sud et il n’y a aucun problème à déplorer. C’était une bonne nouvelle, leur rôle pourrait être crucial. Il n’avait pas eu de mal à convaincre ses homologues du bien fondé de cette mission. Quand on ne pouvait pas atteindre sa cible, autant la frapper là où cela faisait mal. Le général eut donc son feu vert et la petite armée s’était immédiatement mise en chemin. Elle était composée à moitié de chevaliers et à moitié de fantassins. Cela permettrait d’être assez mobile et très peu exposé. En plus de soldats, il avait été incorporé des contrebandiers et des voleurs dont les compétences dans le domaine de la discrétion les sauvèrent de la pendaison. Ceux-ci devaient être impliqués dans les processus de décision afin de transformer des logiques guerrières en des logiques de voleur. Ils cherchaient à faire une guérilla et non pas l’affrontement direct. Mel’Ermat savait que c’était la dernière fois qu’ils auraient des nouvelles de leur petite force. Par mesure de précaution, les allers retours que faisaient actuellement quelques éclaireurs entre la troupe en mission et le campement général cesseraient afin qu’on ne remonte pas leur piste. -Tant mieux. -Nous avons commencé à donner les ordres pour que les camps soient nettoyés, continua Ben’Lor. Tu devrais faire pareil de ton côté. Mel’Ermat acquiesça, très peu bavard. Ils allaient tout ranger afin de garder que le strict minimum. La bataille pouvait avoir lieu aujourd’hui même pour le peu qu’ils savaient. Il fallait donc être prêts à tout moment. Les chariots étaient remplis d’affaires personnelles et rangés d’un côté du camp. Seules devaient rester les tentes et des couvertures. Mel’Ermat souhaitait retarder au maximum ce moment car beaucoup ne tenaient le coup que par ce qu’ils ne se rendaient pas encore compte de la situation. Après les entraînements, ils se détendaient donc en écoutant de la musique, jouant ou discutant. Une fois le camp mit en position de guerre, ils n’auraient plus rien à faire que d’attendre. Cela jouerait sur le moral et l’ambiance risquait d’être particulière. -Il faudrait aussi t’occuper des discours. Mel’Ermat soupira, il aurait volontiers laissé ça à Mel’Placer qui se délectait de ses apparitions publiques. Devoir s’exprimer devant tout son royaume allait être calvaire puisqu’il était impossible de rassembler tout le monde quelque part. Ils allaient devoir faire plusieurs groupes et donc plusieurs discours. Au loin, un versant de la colline prit virtuellement feu. Mel’Ermat savait que ce n’était que de la magie qui avait été mise à disposition des soldats. C’était le signal. L’armée ennemie était en vue. -Dépêchons-nous, intervint alors l’intendant. Il ne nous reste plus beaucoup de temps. Ben’Lor se mit face à lui la mine sérieuse et lui tendit la main. Mel’Ermat la regarda un instant, la serra et fut emporté par la force du géant qui lui donna une accolade. Ils ne se dirent rien. Le guerrier le regarda, hocha la tête et s’en alla. Mel’Ermat espérait que ce n’était pas la dernière fois qu’ils allaient se voir. L’intendant se mit alors immédiatement en route. Ils devaient trouver ses généraux, l’heure de la guerre avait sonnée. Chapitre 15 La journée suivante fut tendue et silencieuse. L’armée ennemie investissait lentement la grande plaine mais n’osait visiblement s’aventurer trop loin. Sur leurs collines, l’armée de l’Empire regardait avec appréhension ce flot de points noirs émerger lentement des collines. Impossible de distinguer quoique ce soit de là mais Mel’Ermat voyait avec appréhension d’énormes créatures terrestres comme aériennes accompagnant cette foule. Le front s’étendait sur plusieurs kilomètres et ne cessait de s’agrandir. Par curiosité, l’intendant de Mel regarda une nouvelle fois au sud mais ne vit toujours pas de signes du reste des ennemis. Ceux de l’Air étaient partis observer l’autre foule et leur avait dit que leurs adversaires avaient essayé de trouver un moyen de traverser les inondations qu’avaient créées ceux de l’Eau pour les prendre en étau par le sud. Ils avaient fini par abandonner et se repliaient comme prévu le long des reliefs pour se réassocier à l’armée principale. Après deux heures d’attente dans le soleil matinal, il fut clair que l’ennemi attendait. Prenant sûrement mesure de la situation, il devait mettre au point une technique d’assaut. Au vu de leur avantage numérique, Mel’Ermat se dit qu’une attaque frontale avec débordement par les flancs leur aurait été fatal. Tous les royaumes se succédaient en ligne comme s’ils étaient prêts à contrer cette tactique. Ce n’était évidemment pas le cas mais l’ennemi ne le savait pas. Autant jouer la carte du bluff le plus longtemps possible. La consigne était de maintenir une ligne mais à tout signe de débordement, de reculer pour les empêcher de mettre leur plan en action. A midi, rien ne se passa. L’ennemi garda sa position attentiste et les généraux congédièrent la moitié des troupes tandis que l’autre resta mobilisée. Une partie de ceux-ci furent envoyés démonter les tentes. Vu les températures nocturnes et le temps des jours à venir, ce n’était pas la peine de garder d’endroits où dormir. Ils ne restaient donc plus qu’une colline couverte de matelas et de couvertures à perte de vue. La fébrilité se sentait et Mel’Ermat dut s’obliger à lâcher la garde de son épée tant il se crispait dessus. Profitant du répit donné par ses ennemis, il passait en permanence au travers des régiments et discutaient avec bienveillance avec tout le monde afin de les garder concentrés. A l’heure actuelle, tout le monde était assis et attendaient le signal de se remettre en position. Pourtant, plus l’après-midi passa, moins l’ennemi ne tentait quoi que ce soit. Ils continuaient d’élargir leur ligne d’occupation mais ne convergeaient pas vers eux. Mel’Ermat vit arriver Egéa en cheval. L’homme regardait dans toutes les directions. Il devait le chercher. Mel’Ermat se manifesta avant que ce dernier abandonne sa quête. Retrouver quelqu’un dans ces armées était un calvaire. -Ah, Mel’Ermat, fit l’intendant de Terra quand il le vit. Il descendit de sa bête et laissa ses rênes à un civil tout proche. C’était la première fois qu’il voyait Egéa dans une tenue autre que la robe blanche de deuil qu’il avait enfilé depuis l’Impériale. C’était une tenue fonctionnelle, toujours à base de blanc mais striée de noir. Il avait revêtu une armure de cuir et de métal qui ne semblait pas entraver ses mouvements. -Nous avons repris les constructions des défenses. Ils ne semblent pas pressés de nous affronter. Mel’Ermat regarda les monts en se frottant la barbe. -C’est étonnant, je pensais que comme pour Erno, ils auraient continué leur marche. Enfin, nous n’allons pas nous plaindre… Les ballons dirigés sont prêts ? L’homme hocha la tête. Les Messagers s’étaient joints, ou avaient été contraints peu importe, à l’effort de guerre et leurs grands vaisseaux volants seraient utilisés comme engin de guerre. On y avait des canons et énormément de bombes. A l’heure actuelle, les ballons étaient attachés au sol derrière leurs lignes. Autant ne pas dévoiler immédiatement toutes leurs cartes. -Il y a quelque chose de plus bizarre, lui apprit Egéa. Ceux du Feu sont là. -Du Feu ? s’étonna franchement Mel’Ermat. Mais je croyais qu’ils avaient autre chose à faire ! C’était partiellement vrai. Après la discussion avec son espion, il avait appris que ceux-ci se dirigeaient par là mais il n’était pas sûr que ça serait directement auprès des armées. -Donc tu n’en sais pas plus ? déduisit l’intendant de Terra. -Non, et je ne dois pas dire que ceux des Quatre Races me tiennent particulièrement informé. -Ah… Egéa semblait déçu. Il devait croire que Mel’Ermat était devenu l’interlocuteur privilégié de ceux-ci. Tout ça parce qu’une fois, il avait été invité à discuter par Ondoliel de l’Air. -Bien, tiens-moi informé si tu apprends quelque chose, lui lança Egéa en retournant vers son cheval. -Je n’y manquerai pas ! lui répondit l’intendant en le regardant s’éloigner. Mel’Ermat s’avança au travers des lignes de soldats et regarda la future ligne de front. En effet, des membres du feu, des milliers, allaient d’un point à un autre sans but visible. Ils se penchaient, regardaient le ciel, repartaient puis recommençaient leur cinéma ailleurs. Que pouvaient-ils bien faire ? Ils ne se formalisaient néanmoins pas du regard curieux des armées devant lesquelles ils évoluaient. Un capitaine à ses côtes se permit la remarque. -Mon Seigneur, que font-ils ? -Si je savais… En tout cas, faites passer l’ordre de ne pas les en empêcher. Mel’Ermat regarda son gradé s’éloigné vers les autres groupes de soldats pour faire passer le mot. Des soldats assis au sol lui jetèrent un regard intrigué mais baissèrent les yeux dès qu’ils virent que l’intendant les regardait aussi. C’était une troupe hétéroclite de tout âge et de toutes les origines. Les guerriers armurés côtoyaient des miliciens aux armures de cuir et aux épées usées. Ils semblaient tous fatigués et résignés mais Mel’Ermat ne voyait pas de désespoir. Les uns regardaient au loin pensivement, d’autres jouaient avec leurs armes et les autres parlaient de tout et de rien, juste pour passer le temps. L’après-midi s’étira et le soleil commençait à décliner. Un assaut nocturne semblant peu probable, l’attente d’un combat se réduisit au fur et à mesure et plus de soldats furent congédiés afin de prendre du repos. Ceux du Feu continuaient leurs balais incessants et certains restaient assis au sol et semblaient prier. Mel’Ermat se demanda alors si ces créatures avaient des Dieux. C’était une bonne question mais l’intendant doutait d’avoir un jour la réponse. L’intendant de Mel avait quand même l’impression que ceux-ci accéléraient la cadence. Ils semblaient presque nerveux. Enfin il ne pouvait que le supposer, ils ne présentaient pas vraiment les mêmes caractéristiques physiques qu’un être humain. Les ombres de la nuit commencèrent lentement à s’étendre sur le champ de bataille et les monts tendirent les leur vers eux. Un vent de panique s’étendit alors sur la région. Cela commença par quelques cris à sa gauche et derrière lui. Puis les cris aigus s’élevèrent et les murmures se firent plus forts jusqu’à devenir des cris. Mel’Ermat regarda en direction des ennemis et vit ce qui terrifiait les armées. Les ombres bougeaient. Les Ombres étaient là. Et ce n’était pas quelques unes d’entre eux, il y devait y en avoir des milliers. Mel’Ermat serait tombé sur ses genoux s’il n’était pas paralysé par la peur. Il avait vu ce que quelques unes étaient capables de faire… Ils allaient tous mourir. Il eut envie de se retourner et de courir. Comme c’était ce que commençaient à faire des formes autour de lui, la colère supplanta la terreur. -Tenez les positions ! cria-t-il. @+ -= Inxi =-
  8. Hey merci de ton retour ! Ca me fait plaisir ! Voici la suite Il fallait qu’il retourne au quartier général. Il venait d’avoir une idée. Certes, elle ne changerait pas le déroulement de la bataille mais cela allait leur donner un avantage. Il emprunta le cheval d’un soldat qui eut le malheur de passer par là et le rassura en lui disant qu’il pourrait le récupérer plus tard. L’homme ne sembla pas ravi d’avoir à marcher plusieurs kilomètres pour récupérer sa monture mais Mel’Ermat lui fit bien comprendre qu’il n’avait pas le choix. A peine s’élança-t-il qu’il fut sûr qu’il aurait été aussi rapide à pied qu’à cheval. Il avait l’impression que des tentes, des chariots et des étaux avaient été ajoutés à chaque espace disponible. Il fallait qu’il fasse nettoyer ça. Il n’y avait plus la place de circuler. C’était à se demander comment les gens arrivaient à retrouver leurs tentes. Surtout qu’ils avaient fait construire le même modèle à la chaine par les couturières. Ils n’avaient pas le temps de faire des choses personnalisées si bien qu’elles étaient toutes rondes pour environ trois mètres de diamètre, blanches et maintenues au centre par une colonne en bois. Mel’Ermat sortit du camp et regarda la plaine où se jouerait leur destin. En face d’eux s’étendaient les contreforts des monts étalant leurs longues ombres sur la région. Cela créait un reflet inquiétant et sombre sur la plaine humide. Le travail de ceux de l’eau se sentait d’ailleurs plus qu’il ne se voyait. La plaine ressemblait à une clairière classique baignant sous la rosée. De fait, Mel’Ermat savait que c’était en fait détrempé et qu’on s’enfonçait de près de vingt centimètres dans la boue. Entre les camps et ce marécage artificiel, il apprécia l’avancée des fortifications. Des petits forts de quelques dizaines de mètres carrés avaient été construits afin de fournir un appui solide aux défenseurs. On était d’ailleurs en train d’y déposer les canons. On construisait également des palissades, des pieux et construisaient des tranchées pour diriger les ennemis vers les endroits voulus. Il longea donc les fortifications et repiqua vers l’intérieur lorsqu’il fut à proximité du quartier général. Malheureusement, il était seul. Enfin, pas seul à proprement parlé, mais sans aucun autre homologue à portée de main. Il aurait été trop long de les faire venir, il fallait agir maintenant. -Général Vesclori ! Mel’Ermat avait choisi le premier gradé tombé sous sa main. C’était sûrement le plus vieux général encore en activité. Il servait sous les ordres d’Egéa et sembla surpris qu’un autre dignitaire fasse appel à ses services. -Seigneur ? s’interrogea-t-il. -Nous avons besoin de mille hommes pour une mission spéciale. Il sembla visiblement surpris. Mille hommes n’étaient pas rien. Surtout quand on voyait leur large infériorité numérique. -Est-ce que c’est un plan du conseil ? Mel’Ermat avait l’impression de détecter une once de méfiance dans la voix décharnée du vieil homme. -C’est tout comme, trancha l’intendant menaçant. Il leur expliquerait plus tard. -Quelle sera cette mission ? Mel’Ermat lui fit signe de le suivre jusqu’à la carte du royaume de Sustor. -Leur mission sera de s’attaquer aux vivres de l’ennemi. Je pense qu’ils n’avaient pas compté sur le fait que nous détruirions notre propre royaume dans notre retraite et je pense que leur seul ravitaillement doit venir de leur royaume. Je voudrais donc que cette force remonte cet approvisionnement pour y mettre fin. -C’est une idée, admit le général. Heureusement que vous avez fait provisionner les notres à Mel. Mel’Ermat ne s’auto-féliciterait jamais assez de la chance qu’il avait eue d’acheter à l’époque toute la nourriture disponible. -Le problème reste de savoir comment cette troupe rejoindra une zone se situant derrière l’armée ennemie. Entre ceux arrivant des montagnes et l’autre armée au sud des reliefs, il parait difficile qu’ils puissent y être rapidement. Surtout une troupe de cette taille. -Je sais, admit l’intendant. C’est pour ça qu’il faut qu’ils partent au plus tôt avant d’être repérés. Ils prendront plein sud jusqu’à la frontière puis la longeront jusqu’à trouver ce qu’ils cherchent. Avec un tel détour, ils ne devraient pas être arrêtés. -Cela leur prendra presque un mois de faire un tel voyage, remarqua l’homme. Que feront-ils après la bataille ? -Si nous gagnons, qu’ils gênent leur retraite. Si nous perdons, qu’ils mettent les campagnes à feu et à sang. Mel’Ermat savait ce qu’il se passerait. Il ne voyait pas vraiment comment ils pouvaient gagner. Autant leur faire le plus de dommages possibles afin qu’ils ne s’installent jamais sur ces terres. -Sélectionnez les troupes, je vous ferais parvenir l’accord des rois et des intendants avant leur départ. L’homme hocha la tête et quitta le bâtiment. Un de ses généraux entra à sa place. -Mel’Surika, c’est parfait ! continua l’intendant dans sa lancée. Il lui fit signe de s’approcher. Ils regardèrent la carte de Mel un instant, méditatif. Il sentait les coups d’œil que lui lançait son général à ses côtés. Il se mit à parler tout bas, les bras croisés toujours face à la carte de leur patrie. -Pensez-vous que nous allons gagner ? La question surprit son gradé. Autour d’eux, les états-majors déposaient des papiers, en récupéraient d’autres, griffonnaient sur les cartes et repartaient. Certains recevaient d’autres gradés pour leur donner des instructions. L’homme se frotta la nuque d’une main moite. -Je pense que… -Je ne suis pas un soldat, le coupa Mel’Ermat. Je veux le fond de votre pensée. -Je ne pense pas, reprit l’homme d’une voix sûre. -Bien, nous nous accordons là-dessus. Nous devons prévoir ce que nous allons faire si nous sommes défaits et encore là pour gérer les choses. On nous a dit que nos adversaires pouvaient se rendre jusqu’en Ostel avant l’hiver. Il faudrait les retenir d’un moyen ou d’un autre afin de les bloquer bien avant. Le général écouta, sachant que son intendant avait déjà réfléchi à un plan. Il décida de l’écouter en intégralité. Mel’Ermat désigna La vive, fleuve sur lequel il avait navigué lors de l’accident des bateaux. -Ce sera donc là ! Nous devons les maintenir de l’autre côté du fleuve. Nous avons le seul royaume coupé en deux par un cours d’eau. Si nous détruisons les ponts au nord et au sud, il ne restera que la région de la capitale à défendre. Cela nous ferait deux ponts, l’un étant proche de l’autre. Leur supériorité numérique ne leur servirait plus à rien. -C’est un bon plan, fit l’homme. Mais si les cours d’eau ont été asséchés par l’été, ils pourront les traverser. -Je pense que si l’été est aussi rude que ça, ils ne traverseront nos royaumes qu’au ralenti, sautant d’un point d’eau à un autre. Nous pourrions d’ailleurs y laisser des surprises empoisonnées. Bref, reprit Mel’Ermat, si l’été est chaud, cela veut dire qu’ils atteindront La vive seulement au début de l’automne et prions alors pour que les pluies aient commencé d’ici là. -Nous pourrions préparer le terrain, proposa le général, envoyer une petite force dès maintenant saboter les ponts et une autre pour réserver des surprises pendant leur avancée, on pourrait gagner du temps. -Bonne idée, approuva Mel’Ermat, tenez-moi informé des préparatifs et donnez leur carte blanche pour prendre ce qu’il faut pour leur mission. Espérons juste que nous faisons tout ça en vain… Surtout pas un mot à qui que ce soit. L’homme hocha la tête. Il n’avait plus rien à faire qu’attendre désormais. @+ -= Inxi =-
  9. Hey merci de ton retour ! Ca me fait plaisir ! Voici la suite Il fallait qu’il retourne au quartier général. Il venait d’avoir une idée. Certes, elle ne changerait pas le déroulement de la bataille mais cela allait leur donner un avantage. Il emprunta le cheval d’un soldat qui eut le malheur de passer par là et le rassura en lui disant qu’il pourrait le récupérer plus tard. L’homme ne sembla pas ravi d’avoir à marcher plusieurs kilomètres pour récupérer sa monture mais Mel’Ermat lui fit bien comprendre qu’il n’avait pas le choix. A peine s’élança-t-il qu’il fut sûr qu’il aurait été aussi rapide à pied qu’à cheval. Il avait l’impression que des tentes, des chariots et des étaux avaient été ajoutés à chaque espace disponible. Il fallait qu’il fasse nettoyer ça. Il n’y avait plus la place de circuler. C’était à se demander comment les gens arrivaient à retrouver leurs tentes. Surtout qu’ils avaient fait construire le même modèle à la chaine par les couturières. Ils n’avaient pas le temps de faire des choses personnalisées si bien qu’elles étaient toutes rondes pour environ trois mètres de diamètre, blanches et maintenues au centre par une colonne en bois. Mel’Ermat sortit du camp et regarda la plaine où se jouerait leur destin. En face d’eux s’étendaient les contreforts des monts étalant leurs longues ombres sur la région. Cela créait un reflet inquiétant et sombre sur la plaine humide. Le travail de ceux de l’eau se sentait d’ailleurs plus qu’il ne se voyait. La plaine ressemblait à une clairière classique baignant sous la rosée. De fait, Mel’Ermat savait que c’était en fait détrempé et qu’on s’enfonçait de près de vingt centimètres dans la boue. Entre les camps et ce marécage artificiel, il apprécia l’avancée des fortifications. Des petits forts de quelques dizaines de mètres carrés avaient été construits afin de fournir un appui solide aux défenseurs. On était d’ailleurs en train d’y déposer les canons. On construisait également des palissades, des pieux et construisaient des tranchées pour diriger les ennemis vers les endroits voulus. Il longea donc les fortifications et repiqua vers l’intérieur lorsqu’il fut à proximité du quartier général. Malheureusement, il était seul. Enfin, pas seul à proprement parlé, mais sans aucun autre homologue à portée de main. Il aurait été trop long de les faire venir, il fallait agir maintenant. -Général Vesclori ! Mel’Ermat avait choisi le premier gradé tombé sous sa main. C’était sûrement le plus vieux général encore en activité. Il servait sous les ordres d’Egéa et sembla surpris qu’un autre dignitaire fasse appel à ses services. -Seigneur ? s’interrogea-t-il. -Nous avons besoin de mille hommes pour une mission spéciale. Il sembla visiblement surpris. Mille hommes n’étaient pas rien. Surtout quand on voyait leur large infériorité numérique. -Est-ce que c’est un plan du conseil ? Mel’Ermat avait l’impression de détecter une once de méfiance dans la voix décharnée du vieil homme. -C’est tout comme, trancha l’intendant menaçant. Il leur expliquerait plus tard. -Quelle sera cette mission ? Mel’Ermat lui fit signe de le suivre jusqu’à la carte du royaume de Sustor. -Leur mission sera de s’attaquer aux vivres de l’ennemi. Je pense qu’ils n’avaient pas compté sur le fait que nous détruirions notre propre royaume dans notre retraite et je pense que leur seul ravitaillement doit venir de leur royaume. Je voudrais donc que cette force remonte cet approvisionnement pour y mettre fin. -C’est une idée, admit le général. Heureusement que vous avez fait provisionner les notres à Mel. Mel’Ermat ne s’auto-féliciterait jamais assez de la chance qu’il avait eue d’acheter à l’époque toute la nourriture disponible. -Le problème reste de savoir comment cette troupe rejoindra une zone se situant derrière l’armée ennemie. Entre ceux arrivant des montagnes et l’autre armée au sud des reliefs, il parait difficile qu’ils puissent y être rapidement. Surtout une troupe de cette taille. -Je sais, admit l’intendant. C’est pour ça qu’il faut qu’ils partent au plus tôt avant d’être repérés. Ils prendront plein sud jusqu’à la frontière puis la longeront jusqu’à trouver ce qu’ils cherchent. Avec un tel détour, ils ne devraient pas être arrêtés. -Cela leur prendra presque un mois de faire un tel voyage, remarqua l’homme. Que feront-ils après la bataille ? -Si nous gagnons, qu’ils gênent leur retraite. Si nous perdons, qu’ils mettent les campagnes à feu et à sang. Mel’Ermat savait ce qu’il se passerait. Il ne voyait pas vraiment comment ils pouvaient gagner. Autant leur faire le plus de dommages possibles afin qu’ils ne s’installent jamais sur ces terres. -Sélectionnez les troupes, je vous ferais parvenir l’accord des rois et des intendants avant leur départ. L’homme hocha la tête et quitta le bâtiment. Un de ses généraux entra à sa place. -Mel’Surika, c’est parfait ! continua l’intendant dans sa lancée. Il lui fit signe de s’approcher. Ils regardèrent la carte de Mel un instant, méditatif. Il sentait les coups d’œil que lui lançait son général à ses côtés. Il se mit à parler tout bas, les bras croisés toujours face à la carte de leur patrie. -Pensez-vous que nous allons gagner ? La question surprit son gradé. Autour d’eux, les états-majors déposaient des papiers, en récupéraient d’autres, griffonnaient sur les cartes et repartaient. Certains recevaient d’autres gradés pour leur donner des instructions. L’homme se frotta la nuque d’une main moite. -Je pense que… -Je ne suis pas un soldat, le coupa Mel’Ermat. Je veux le fond de votre pensée. -Je ne pense pas, reprit l’homme d’une voix sûre. -Bien, nous nous accordons là-dessus. Nous devons prévoir ce que nous allons faire si nous sommes défaits et encore là pour gérer les choses. On nous a dit que nos adversaires pouvaient se rendre jusqu’en Ostel avant l’hiver. Il faudrait les retenir d’un moyen ou d’un autre afin de les bloquer bien avant. Le général écouta, sachant que son intendant avait déjà réfléchi à un plan. Il décida de l’écouter en intégralité. Mel’Ermat désigna La vive, fleuve sur lequel il avait navigué lors de l’accident des bateaux. -Ce sera donc là ! Nous devons les maintenir de l’autre côté du fleuve. Nous avons le seul royaume coupé en deux par un cours d’eau. Si nous détruisons les ponts au nord et au sud, il ne restera que la région de la capitale à défendre. Cela nous ferait deux ponts, l’un étant proche de l’autre. Leur supériorité numérique ne leur servirait plus à rien. -C’est un bon plan, fit l’homme. Mais si les cours d’eau ont été asséchés par l’été, ils pourront les traverser. -Je pense que si l’été est aussi rude que ça, ils ne traverseront nos royaumes qu’au ralenti, sautant d’un point d’eau à un autre. Nous pourrions d’ailleurs y laisser des surprises empoisonnées. Bref, reprit Mel’Ermat, si l’été est chaud, cela veut dire qu’ils atteindront La vive seulement au début de l’automne et prions alors pour que les pluies aient commencé d’ici là. -Nous pourrions préparer le terrain, proposa le général, envoyer une petite force dès maintenant saboter les ponts et une autre pour réserver des surprises pendant leur avancée, on pourrait gagner du temps. -Bonne idée, approuva Mel’Ermat, tenez-moi informé des préparatifs et donnez leur carte blanche pour prendre ce qu’il faut pour leur mission. Espérons juste que nous faisons tout ça en vain… Surtout pas un mot à qui que ce soit. L’homme hocha la tête. Il n’avait plus rien à faire qu’attendre désormais. @+ -= Inxi =-
  10. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Nice ! J'ai presque cru qu'il y avait de la rebellion dans l'air à la fin ! Ca aurait pu donner aussi du piquant s'il y avait des problèmes au sein même des salles de commandement La bataille est plutôt bien racontée même si je m'y suis perdu quand on parlait directemennt des destins des personnages. Ca nous fait passer d'un côté à l'autre sans qu'on sache qui on suive au final ! En tout cas j'aime bien la notion de respect qu'il y a entre les chefs comme si la guerre était vraiment un affrontement sans émotion et que personne n'en gardait rancoeur ! En tout cas c'était bien, j'ai vu qu'une petite faute : [quote] Arthelor [b]senti [/b]son cœur chavirer [/quote] @+ -= Inxi =-
  11. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Nice ! J'ai presque cru qu'il y avait de la rebellion dans l'air à la fin ! Ca aurait pu donner aussi du piquant s'il y avait des problèmes au sein même des salles de commandement La bataille est plutôt bien racontée même si je m'y suis perdu quand on parlait directemennt des destins des personnages. Ca nous fait passer d'un côté à l'autre sans qu'on sache qui on suive au final ! En tout cas j'aime bien la notion de respect qu'il y a entre les chefs comme si la guerre était vraiment un affrontement sans émotion et que personne n'en gardait rancoeur ! En tout cas c'était bien, j'ai vu qu'une petite faute : [quote] Arthelor [b]senti [/b]son cœur chavirer [/quote] @+ -= Inxi =-
  12. Pas mal cette petite histoire ! J'étais en train de me dire à la fin que ça aurait mérité son petit roman au final. On a quand même beaucoup d'évènements et une ligne temporelle plutôt vaste qui auraient permis de faire un truc sympa. En tout cas l'hihstoire est pas mal, on se prend quand même bien d'affection pour le héros et son histoire fait quand même bien rêver !! Je t'encourage pour la suite ou peut être quelque chose de plus long ! @+ -= Inxi =-
  13. Bonjour ! Bienvenue par ici ! Je te conseille d'aller lire les épinglés, t'y trouveras plein d'infos !! J'ai pas le temps de lire ton texte tout de suite (surtout pas encore envie cf ce que je vais dire ensuite) mais je te conseille de relire tout ce que tu postes vu que visiblement, il y a un gros problème de mise en forme puisque régulièrement, deux mots sont collés. Donc relis tout ton texte, corrige, ça donnera envie aux gens de venir lire (et surtout moi ! je le lirai mais si ça a pas été corrigé je serai pas dans le même état d'esprit. @+ -= Inxi, j'éditerai mon com pour parler de ton texte après correction, tu me diras par MP =-
  14. Suite ! Il ne fit pas un kilomètre de plus sans qu’il ne tire une nouvelle sur les rênes. Une foule compacte entourait un prophète qui criait. Mel’Ermat dut se rapprocher pour écouter ce qu’il se disait. Celui-ci criait à la fin du monde et que tout était perdu. Un autre arriva et se lamenta d’un discours similaire. Que se passait-il ? Pourquoi n’encourageaient-ils plus les foules ? Des gardes regardaient impuissants les gens se faire décourager. Mel’Ermat lança son cheval vers eux et l’arrêta au dernier moment les faisant sursauter. Il fronça les sourcils et les foudroya du regard. -Je veux qu’ils soient arrêtés et bâillonnés. Enfermez-les quelque part où ils ne poseront pas de problème ! Que ça soit pareil de partout, fouillez tous les camps et enfermez-les s’il le faut. -Oui, Seigneur ! Ce n’étaient pas des hommes de son royaume mais le ton employé avait suffi à les mettre en avant. Les militaires fendirent la foule sans ménagement et s’emparèrent des prophètes qui n’essayèrent même pas de se défendre. Mel’Ermat avait un nouveau problème et il n’était pas sûr d’avoir de bonnes solutions… Ce ne fut que le lendemain en milieu de la journée qu’il découvrit avec horreur pourquoi ils avaient dû mettre aux arrêts pratiquement cinq cent religieux qui ne juraient auparavant que par la prophétie. Ce fut Mel’Ermat qui tomba par hasard dessus alors qu’il cherchait à trouver un chargé de logistique pour discuter avec lui de l’approvisionnement de l’eau. Le mouvement de foule que provoquèrent les nouveaux venus aurait poussé n’importe qui à se poser des questions. C’était la Compagnie d’Argent. Elle revenait. Seule. Le chef du groupe vint vers lui pendant que le reste se fit une place où s’installer au milieu des tentes. C’était bien un humain qui dirigeait cette troupe, allez savoir pourquoi ! -Vous êtes déjà là ? s’étonna Mel’Ermat. Soit c’est une très mauvaise nouvelle, soit c’est une très bonne. Que s’est-il passé ? A la tête que faisait son interlocuteur, cela ne semblait être qu’une mauvaise nouvelle. Ou alors il ne savait pas sourire. -Le gamin est mort, dit Vinderian, criminel bien connu de l’Ostel. Mel’Ermat sentit son estomac bouillonner et ses jambes flageller. Il ne croyait pas en cette prophétie mais au fond de lui, il aurait aimé que ça soit vrai pour que tout ça ne soit qu’un mauvais cauchemar. Désormais, ils étaient fixés. Il n’y aurait pas d’autres choix que la bataille rangée et uniquement avec les forces qu’ils avaient déjà rassemblées. Mel’Ermat se mit une main sur la bouche. -Nous avons fait voyage avec des prophètes jusqu’aux cavernes sous la ville. Nous sommes tombés sur les Ombres mais nous avions de quoi nous protéger. Un soir, on a été rejoint par des mendiants qui fuyaient l’agitation en ville. Ils nous ont racontés qu’ils avaient été séparés d’un autre groupe avec des enfants. Le gamin a complètement perdu les pédales en parlant de sauver le monde et de leur porter secours. Faute à ces maudits prophètes qui l’ont abruti tout le voyage. On a dû l’assommer pour l’empêcher de s’élancer dans les cavernes. Plus tard dans la nuit, les prophètes se sont élancés sur les veilleurs et le gamin en a profité pour s’échapper. Une fois débarrassés des barbus, nous sommes partis à sa poursuite. On savait où il se rendait. Le temps d’arriver sur place, il ne restait plus rien de lui. Les Ombres l’attendaient. C’est la dernière fois qu’on les a vues d’ailleurs, elles ont quitté les cavernes juste après. -Et dire que tout le monde voyait en lui un héros… -Pardon ? demanda le capitaine mercenaire en entendant les grommèlements de Mel’Ermat. -Rien, rien. Reposez-vous, la bataille aura lieu dans quelques jours. L’homme hocha la tête. Il ne semblait pas à l’aise d’avoir échoué dans sa mission. C’était tant mieux, ils mettraient deux fois plus de motivation dans la guerre à venir. L’intendant n’avait jamais cru à cette prophétie mais il se souvint que d’autres avaient misé encore plus d’espoir que lui dans cette quête. Il cacherait l’information de sa mort, il le savait. Il était hors de question que son armée se laisse abattre par la mort d’un gamin qui était sensé les faire gagner la guerre. Deux choses seulement le pouvaient : la discipline et la rage. Ils se laissèrent là et Mel’Ermat retourna vers sa tente, oubliant totalement ce pourquoi il était venu jusque là dans un premier temps. Toujours torturé par ses pensées et avec l’impression qu’il avait quand même envoyé un enfant se faire exécuter, il fut intercepté par le général Mel’Jul. C’était un solide gaillard plutôt petit du haut de son mètre soixante-dix mais qui compensait sa taille par une nervosité à toute épreuve. Il semblait d’ailleurs bien énervé à ce moment-là. Son teint cramoisi allait d’ailleurs bien avec sa chemise rouge ouverte à la poitrine. -Seigneur, nous avons besoin de vous. -Dites-moi, général. Ses généraux étaient en charge de toute l’organisation du camp. Cela lui évitait d’avoir à gérer les petits soucis du quotidien. Cela lui laissait beaucoup de temps que Mel’Ermat utilisait pour s’entraîner ou faire le politicien quand ils avaient une décision stratégique à prendre. Ses généraux n’aimaient donc pas le déranger, même si c’était pour faire pendre un voleur qui chapardait dans les provisions ou pour juger d’une querelle d’ivrognes. -Les tensions augmentent entre les différents royaumes et nous craignons que les bagarres nocturnes se généralisent. Mel’Ermat avait effectivement remarqué qu’il jugeait de plus en plus souvent des crimes impliquant plusieurs royaumes. Les populations n’étaient pas particulièrement racistes et xénophobes mais la tension qui grandissait faisait parfois perdre les esprits. Pour l’instant, cela restait des évènements mineurs au vu du nombre de personnes qu’ils avaient à gérer mais il ne fallait pas que la situation ne dégénère. Il ne fallait pas qu’ils se trompent d’ennemis. -Rajoutez des patrouilles dans les camps. Limitez les déplacements entre les différents campements et doublez les entraînements. On verra s’ils auront encore envie de se battre. Les exercices auxquels étaient soumis les civils comme les militaires étaient déjà exténuant. Cela était gage de discipline. Mel’Ermat s’en réjouissait car incorporés des civils dans des bataillons de professionnels avaient été compliqué. Pourtant, après plusieurs semaines, une certaine cohésion avait fini par s’installer et les uns apprenaient aux autres. C’était vrai dans la majorité des régiments, certains faisaient encore de la résistance et excluaient ces nouveaux membres. Ils n’avaient pas encore compris que leurs vies dans la bataille à venir dépendraient de ceux qui les côtoieraient. -Nous notons aussi des cas de dysenterie de plus en plus nombreux. Mel’Ermat grogna. Les problèmes sanitaires n’allaient qu’augmenter. Une armée en campagne ne restait jamais au même endroit sauf quand elle était assiégée ou assiégeuse. La population de l’Empire au même endroit posait d’énormes problèmes d’évacuation des déchets. Heureusement pour eux, ils avaient envoyé les bêtes ailleurs car la situation aurait dégénéré bien plus tôt. Il restait néanmoins les chevaux et les chiens. Ils avaient assez de médicaments mais ceux-ci étaient quand même limités. Il n’y avait sûrement plus personne pour en produire et il faudrait les utiliser avec parcimonie. -Isolez-les plus loin à l’ouest. Trouvez des docteurs ou des herboristes qui sont incorporés dans des régiments et qu’ils s’en occupent. Enterrez les déchets le plus possible et dites aux soldats d’aller plus loin pour se soulager. Il nous reste quelques jours à tenir, hors de question que ce soit les maladies qui nous fassent perdre. L’homme se mit au garde-à-vous en se frappant le poing sur le torse. -Ce sera fait, Seigneur, termina-t-il en se penchant légèrement en avant. Mel’Ermat commençait à s’impatienter ce qui était mauvais signe. Comme tous, l’attente était pire que tout. Beaucoup pensaient que la bataille serait un moment de délivrance. Mel’Ermat savait que ce n’était pas le cas, il n’y avait rien de pire que ce qui les attendait. Il eut à peine le temps de faire quelques pas qu’il se fit interpeller. C’était un homme rondouillet et dégarni sur le dessus. Derrière lui, on notait trois autres hommes. Ils étaient tous craintifs, comme si Mel’Ermat avait eu le pouvoir de les foudroyer. L’intendant était sûr de connaître l’homme mais il n’arrivait pas à savoir d’où. -Seigneur, je voulais juste vous dire merci. Mel’Ermat était intrigué et il dut l’exprimer visuellement car l’autre continua. -Nous savons tous ce vous faites pour nous pendant que Mel’Placer n’est pas là. C’était un marchand ! Mel’Ermat en était persuadé. C’était un habitué de la salle du trône et il devait venir se plaindre au moins une fois par semaine. Comme cela lui paraissait loin. L’homme était d’ailleurs bien moins véhément qu’à l’époque. Il était même docile. -Savez-vous quand cela arrivera ? -Quelques jours, avoua Mel’Ermat en sachant pertinemment de quoi il voulait parler. L’autre soupira. -Ne vous inquiétez pas, cela sera rapidement là. -Oh, je ne suis pas inquiet, s’expliqua le marchand. Impatient que tout cela finisse. Les autres hochèrent la tête. -Nous sommes résignés maintenant, nous n’avons pas d’autres choix que de gagner, n’est-ce pas ? -Effectivement… -Est-ce vrai qu’ils mangent les cadavres des vaincus ? -Je ne sais pas, se fit surprendre Mel’Ermat par la question. J’espère ne jamais le savoir. L’autre sourit timidement. -Vous devez être occupé, Seigneur, je vous souhaite une bonne journée. -Vous de même, le congédia l’intendant de Mel. Finalement, leur propagande avait plutôt bien marché. Il était vrai qu’ils ne semblaient pas avoir peur de la situation. Cela serait une autre paire de manches lorsque les armées se feraient face et qu’il faudrait tuer ou être tué. Mel’Ermat continua sa route en se demandant combien de fois il allait encore être interrompu. Un éclair blanc l’aveugla alors puis disparut la seconde d’après. L’intendant avait les yeux qui flashaient et se demandait ce qu’il venait de se passer. Au loin, en direction du camp d’Egéa, une tour avait fait son apparition. Maudits magiciens, grommela l’intendant en comprenant qui étaient les responsables. L’avantage était que désormais, tous savaient qu’ils étaient là. Ca passerait du baume au cœur aux plus craintifs des combattants. La nouvelle se répandrait comme une traînée de poudre. Mel’Ermat devait se concerter avec ses homologues pour savoir comment les magiciens comptaient prendre part aux évènements. Ils n’obéissaient normalement qu’à l’Empereur, et encore quand cela les arrangeait. Sachant que l’Empereur était du mauvais côté du champ de bataille, l’intendant craignait qu’ils n’en fassent qu’à leur tête. @+ -= Inxi =-
  15. Suite ! Il ne fit pas un kilomètre de plus sans qu’il ne tire une nouvelle sur les rênes. Une foule compacte entourait un prophète qui criait. Mel’Ermat dut se rapprocher pour écouter ce qu’il se disait. Celui-ci criait à la fin du monde et que tout était perdu. Un autre arriva et se lamenta d’un discours similaire. Que se passait-il ? Pourquoi n’encourageaient-ils plus les foules ? Des gardes regardaient impuissants les gens se faire décourager. Mel’Ermat lança son cheval vers eux et l’arrêta au dernier moment les faisant sursauter. Il fronça les sourcils et les foudroya du regard. -Je veux qu’ils soient arrêtés et bâillonnés. Enfermez-les quelque part où ils ne poseront pas de problème ! Que ça soit pareil de partout, fouillez tous les camps et enfermez-les s’il le faut. -Oui, Seigneur ! Ce n’étaient pas des hommes de son royaume mais le ton employé avait suffi à les mettre en avant. Les militaires fendirent la foule sans ménagement et s’emparèrent des prophètes qui n’essayèrent même pas de se défendre. Mel’Ermat avait un nouveau problème et il n’était pas sûr d’avoir de bonnes solutions… Ce ne fut que le lendemain en milieu de la journée qu’il découvrit avec horreur pourquoi ils avaient dû mettre aux arrêts pratiquement cinq cent religieux qui ne juraient auparavant que par la prophétie. Ce fut Mel’Ermat qui tomba par hasard dessus alors qu’il cherchait à trouver un chargé de logistique pour discuter avec lui de l’approvisionnement de l’eau. Le mouvement de foule que provoquèrent les nouveaux venus aurait poussé n’importe qui à se poser des questions. C’était la Compagnie d’Argent. Elle revenait. Seule. Le chef du groupe vint vers lui pendant que le reste se fit une place où s’installer au milieu des tentes. C’était bien un humain qui dirigeait cette troupe, allez savoir pourquoi ! -Vous êtes déjà là ? s’étonna Mel’Ermat. Soit c’est une très mauvaise nouvelle, soit c’est une très bonne. Que s’est-il passé ? A la tête que faisait son interlocuteur, cela ne semblait être qu’une mauvaise nouvelle. Ou alors il ne savait pas sourire. -Le gamin est mort, dit Vinderian, criminel bien connu de l’Ostel. Mel’Ermat sentit son estomac bouillonner et ses jambes flageller. Il ne croyait pas en cette prophétie mais au fond de lui, il aurait aimé que ça soit vrai pour que tout ça ne soit qu’un mauvais cauchemar. Désormais, ils étaient fixés. Il n’y aurait pas d’autres choix que la bataille rangée et uniquement avec les forces qu’ils avaient déjà rassemblées. Mel’Ermat se mit une main sur la bouche. -Nous avons fait voyage avec des prophètes jusqu’aux cavernes sous la ville. Nous sommes tombés sur les Ombres mais nous avions de quoi nous protéger. Un soir, on a été rejoint par des mendiants qui fuyaient l’agitation en ville. Ils nous ont racontés qu’ils avaient été séparés d’un autre groupe avec des enfants. Le gamin a complètement perdu les pédales en parlant de sauver le monde et de leur porter secours. Faute à ces maudits prophètes qui l’ont abruti tout le voyage. On a dû l’assommer pour l’empêcher de s’élancer dans les cavernes. Plus tard dans la nuit, les prophètes se sont élancés sur les veilleurs et le gamin en a profité pour s’échapper. Une fois débarrassés des barbus, nous sommes partis à sa poursuite. On savait où il se rendait. Le temps d’arriver sur place, il ne restait plus rien de lui. Les Ombres l’attendaient. C’est la dernière fois qu’on les a vues d’ailleurs, elles ont quitté les cavernes juste après. -Et dire que tout le monde voyait en lui un héros… -Pardon ? demanda le capitaine mercenaire en entendant les grommèlements de Mel’Ermat. -Rien, rien. Reposez-vous, la bataille aura lieu dans quelques jours. L’homme hocha la tête. Il ne semblait pas à l’aise d’avoir échoué dans sa mission. C’était tant mieux, ils mettraient deux fois plus de motivation dans la guerre à venir. L’intendant n’avait jamais cru à cette prophétie mais il se souvint que d’autres avaient misé encore plus d’espoir que lui dans cette quête. Il cacherait l’information de sa mort, il le savait. Il était hors de question que son armée se laisse abattre par la mort d’un gamin qui était sensé les faire gagner la guerre. Deux choses seulement le pouvaient : la discipline et la rage. Ils se laissèrent là et Mel’Ermat retourna vers sa tente, oubliant totalement ce pourquoi il était venu jusque là dans un premier temps. Toujours torturé par ses pensées et avec l’impression qu’il avait quand même envoyé un enfant se faire exécuter, il fut intercepté par le général Mel’Jul. C’était un solide gaillard plutôt petit du haut de son mètre soixante-dix mais qui compensait sa taille par une nervosité à toute épreuve. Il semblait d’ailleurs bien énervé à ce moment-là. Son teint cramoisi allait d’ailleurs bien avec sa chemise rouge ouverte à la poitrine. -Seigneur, nous avons besoin de vous. -Dites-moi, général. Ses généraux étaient en charge de toute l’organisation du camp. Cela lui évitait d’avoir à gérer les petits soucis du quotidien. Cela lui laissait beaucoup de temps que Mel’Ermat utilisait pour s’entraîner ou faire le politicien quand ils avaient une décision stratégique à prendre. Ses généraux n’aimaient donc pas le déranger, même si c’était pour faire pendre un voleur qui chapardait dans les provisions ou pour juger d’une querelle d’ivrognes. -Les tensions augmentent entre les différents royaumes et nous craignons que les bagarres nocturnes se généralisent. Mel’Ermat avait effectivement remarqué qu’il jugeait de plus en plus souvent des crimes impliquant plusieurs royaumes. Les populations n’étaient pas particulièrement racistes et xénophobes mais la tension qui grandissait faisait parfois perdre les esprits. Pour l’instant, cela restait des évènements mineurs au vu du nombre de personnes qu’ils avaient à gérer mais il ne fallait pas que la situation ne dégénère. Il ne fallait pas qu’ils se trompent d’ennemis. -Rajoutez des patrouilles dans les camps. Limitez les déplacements entre les différents campements et doublez les entraînements. On verra s’ils auront encore envie de se battre. Les exercices auxquels étaient soumis les civils comme les militaires étaient déjà exténuant. Cela était gage de discipline. Mel’Ermat s’en réjouissait car incorporés des civils dans des bataillons de professionnels avaient été compliqué. Pourtant, après plusieurs semaines, une certaine cohésion avait fini par s’installer et les uns apprenaient aux autres. C’était vrai dans la majorité des régiments, certains faisaient encore de la résistance et excluaient ces nouveaux membres. Ils n’avaient pas encore compris que leurs vies dans la bataille à venir dépendraient de ceux qui les côtoieraient. -Nous notons aussi des cas de dysenterie de plus en plus nombreux. Mel’Ermat grogna. Les problèmes sanitaires n’allaient qu’augmenter. Une armée en campagne ne restait jamais au même endroit sauf quand elle était assiégée ou assiégeuse. La population de l’Empire au même endroit posait d’énormes problèmes d’évacuation des déchets. Heureusement pour eux, ils avaient envoyé les bêtes ailleurs car la situation aurait dégénéré bien plus tôt. Il restait néanmoins les chevaux et les chiens. Ils avaient assez de médicaments mais ceux-ci étaient quand même limités. Il n’y avait sûrement plus personne pour en produire et il faudrait les utiliser avec parcimonie. -Isolez-les plus loin à l’ouest. Trouvez des docteurs ou des herboristes qui sont incorporés dans des régiments et qu’ils s’en occupent. Enterrez les déchets le plus possible et dites aux soldats d’aller plus loin pour se soulager. Il nous reste quelques jours à tenir, hors de question que ce soit les maladies qui nous fassent perdre. L’homme se mit au garde-à-vous en se frappant le poing sur le torse. -Ce sera fait, Seigneur, termina-t-il en se penchant légèrement en avant. Mel’Ermat commençait à s’impatienter ce qui était mauvais signe. Comme tous, l’attente était pire que tout. Beaucoup pensaient que la bataille serait un moment de délivrance. Mel’Ermat savait que ce n’était pas le cas, il n’y avait rien de pire que ce qui les attendait. Il eut à peine le temps de faire quelques pas qu’il se fit interpeller. C’était un homme rondouillet et dégarni sur le dessus. Derrière lui, on notait trois autres hommes. Ils étaient tous craintifs, comme si Mel’Ermat avait eu le pouvoir de les foudroyer. L’intendant était sûr de connaître l’homme mais il n’arrivait pas à savoir d’où. -Seigneur, je voulais juste vous dire merci. Mel’Ermat était intrigué et il dut l’exprimer visuellement car l’autre continua. -Nous savons tous ce vous faites pour nous pendant que Mel’Placer n’est pas là. C’était un marchand ! Mel’Ermat en était persuadé. C’était un habitué de la salle du trône et il devait venir se plaindre au moins une fois par semaine. Comme cela lui paraissait loin. L’homme était d’ailleurs bien moins véhément qu’à l’époque. Il était même docile. -Savez-vous quand cela arrivera ? -Quelques jours, avoua Mel’Ermat en sachant pertinemment de quoi il voulait parler. L’autre soupira. -Ne vous inquiétez pas, cela sera rapidement là. -Oh, je ne suis pas inquiet, s’expliqua le marchand. Impatient que tout cela finisse. Les autres hochèrent la tête. -Nous sommes résignés maintenant, nous n’avons pas d’autres choix que de gagner, n’est-ce pas ? -Effectivement… -Est-ce vrai qu’ils mangent les cadavres des vaincus ? -Je ne sais pas, se fit surprendre Mel’Ermat par la question. J’espère ne jamais le savoir. L’autre sourit timidement. -Vous devez être occupé, Seigneur, je vous souhaite une bonne journée. -Vous de même, le congédia l’intendant de Mel. Finalement, leur propagande avait plutôt bien marché. Il était vrai qu’ils ne semblaient pas avoir peur de la situation. Cela serait une autre paire de manches lorsque les armées se feraient face et qu’il faudrait tuer ou être tué. Mel’Ermat continua sa route en se demandant combien de fois il allait encore être interrompu. Un éclair blanc l’aveugla alors puis disparut la seconde d’après. L’intendant avait les yeux qui flashaient et se demandait ce qu’il venait de se passer. Au loin, en direction du camp d’Egéa, une tour avait fait son apparition. Maudits magiciens, grommela l’intendant en comprenant qui étaient les responsables. L’avantage était que désormais, tous savaient qu’ils étaient là. Ca passerait du baume au cœur aux plus craintifs des combattants. La nouvelle se répandrait comme une traînée de poudre. Mel’Ermat devait se concerter avec ses homologues pour savoir comment les magiciens comptaient prendre part aux évènements. Ils n’obéissaient normalement qu’à l’Empereur, et encore quand cela les arrangeait. Sachant que l’Empereur était du mauvais côté du champ de bataille, l’intendant craignait qu’ils n’en fassent qu’à leur tête. @+ -= Inxi =-
  16. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Pas mal cette bataille ! Enfin la première partie avec la reine aussi mais c'était toujours mou sans vraiment de grandes annonces Je m'attendais pas à ce que ça se finisse comme ça ! Mais bon, les trahisons rendent les choses toujours plus piquantes ! Au moins, on ne sait jamais ce qu'il va se passer ! Suite ! @+ -= Inxi =-
  17. Suite -Faites-les venir, ordonna Mel’Ermat en devançant les autres. Les trois hommes venaient tout juste d’arriver. Ils étaient sales, poussiéreux, peu présentables et en sueur. Ils ôtèrent leurs casques et se présentèrent timidement aux dirigeants des quatre royaumes. -Racontez-leur, leur intima le général. -Nous étions en poste dans Eberdine pour relever l’avancée de nos ennemis. Nous les avons vus arriver, ils doivent maintenant être à cinq jours de là. Mel’Ermat tourna la tête vers la carte. Eberdine était une ville qui avait été évacuée et dans lequel ils avaient stationné des troupes. Ce village se situait au pied des reliefs du côté est. Ils avaient donc maintenant une date à laquelle ils devaient être prêts. A cette annonce, Ben’Lor rejoignit la carte centrale et bougea des pions par rapport à ce que l’on venait de leur dire. Un tiers de l’armée au sud et le reste à cinq jours dans les collines et les monts. L’intendant de Mel laissa ses yeux dérivés sur la carte et tomba sur les îles occidentales. -Je reviens, annonça-t-il à ses semblables qui commentaient les dernières avancées. On ne fit pas attention à lui. Il sortit dans l’air doux de ce début d’été et remonta sur son cheval. Il prit la direction du camp de Mel où il alla directement trouver Mel’Cari. Le colonel, fidèle à lui-même, donnait à la fois des cours à ses hommes et à la fois à quelques civils sélectionnés. Cela ne lui avait pas plu au début mais l’intendant l’en avait convaincu. Ce n’était peut-être pas grand-chose mais les entraîner leur donnait de meilleures chances pour la bataille à venir. -Colonel, j’ai besoin d’un homme de confiance à envoyer en mission. L’homme devint suspicieux mais ne dit rien. C’était à Mel’Ermat de divulguer ses informations. Il se gratta le menton une seconde et s’approcha de son supérieur. -Je connais un homme. Il a été blessé aux yeux et ne voit, et encore, que d’un œil. C’est quelqu’un de confiance mais il ne nous servira à rien pour la bataille à venir. -Et si j’avais eu besoin d’un homme valide ? s’étonna l’intendant. -Je ne pense pas que ça soit le cas. Vous le trouverez où les hommes sont en plaisante compagnie. Il s’appelle Hitch. Le colonel fit un sourire mystérieux et se remit à diriger ses soldats en criant. Mel’Ermat soupira. Il n’avait aucune envie d’aller dans le campement des prostituées. Pourtant, il avait besoin de ce personnage. Tournant son cheval dans une autre direction, il le remit en mouvement vers l’ouest. Un campement de débauchées était ce qu’il y avait de plus normal en temps de guerre. Le fait que ce soit une guerre ayant regroupé tout l’Empire avait ameuté un nombre considérable d’entre elles. Elles en formaient d’ailleurs une ville où elle assurait elles-mêmes la sécurité. Heureusement pour lui, son titre lui ouvrit plus de portes que son visage. L’homme fut facile à trouver une fois que son nom fut lâché sur place. Il devait être un habitué des lieux. Mel’Ermat regardait autour de lui et s’admit surpris. Ce n’était pas un camp normal où les filles racolaient pratiquement nues à grands renforts d’obscénités. Elles avaient monté des cabanes en bois de toute taille et les filles attendaient toutes à l’extérieur de leurs cases, bien habillées. Si on omettait les bruits qu’on captait de temps en temps, cela aurait presque été un coin agréable. L’homme arriva débraillé, on avait dû lui dire qui s’était présenté et il n’avait pas perdu une seconde. -Seigneur, s’inclina l’homme quand il arriva à hauteur de cheval. Sa chemise dépassait de son pantalon, ses cheveux étaient ébouriffés et il semblait le chercher du regard. -J’ai besoin de toi pour une mission confidentielle. L’intendant lui jeta une bourse que l’autre manqua totalement. Mel’Ermat décida de lui tendre la lettre qu’il avait prévu de lui jeter également. Autant qu’elle ne finisse pas non plus dans la boue. Il y avait un bon paquet d’or. L’intendant de Mel s’en moquait. Il en aurait peut-être plus jamais besoin. L’autre ne semblait pas s’en moquer et regardait autour de lui en se léchant les babines. Il avait trouvé comment il dépenserait son argent. -A vos ordres, Seigneur. -J’ai besoin que tu partes pour les îles occidentales immédiatement. Il y a un plan dans les papiers, tu y trouveras des gardes. Je veux que tu leur remettes la lettre. Mel’Ermat se tut et l’autre continua de le fixer. Comme il réalisa que le gradé n’allait pas continuer à parler, il posa sa question. -Et ? -Et c’est tout, conclut Mel’Ermat. Tu as assez d’or pour ne pas avoir à te poser de questions. Avons-nous un accord ? -Bien sûr ! dit l’homme sans hésiter une seule seconde. Heureusement que Mel’Cari avait dit que c’était quelqu’un de confiance. Son avis à lui était qu’il allait se terrer dans un autre campement. Ils étaient tellement nombreux qu’il n’y avait aucune chance que Mel’Ermat retombe dessus. Les cartes n’étaient plus dans ses mains. S’ils perdaient, les ennemis auraient pour nouvelle étape Mel. Sa famille devait quitter la résidence par bateau pour se rendre au nord en Ostel. Il avait de la famille à quelques kilomètres d’un village si bien qu’ils seraient en sécurité là-bas jusqu’à la fin du conflit. C’est du moins ce qu’il espérait. Mel’Ermat tourna une nouvelle fois son cheval et reprit la direction de leur quartier général. Il fut intercepté en chemin par un paysan en large culotte rouge maculée de terre. Il semblait sûr de lui et cela mit la puce à l’oreille de l’intendant qui mit lentement la main sur la garde de son épée. L’homme remarqua le mouvement car il leva tout de suite les mains en signe de soumission. -Je viens de la part de Llis ! Mel’Ermat fronça les sourcils. Si l’homme connaissait le nom de son espion, c’était qu’il était du réseau. A la fois, Llis lui avait dit que ce dernier était corrompu bien que normalement maintenant nettoyé. Il était néanmoins sûr que celui-là était du bon côté. Il le prouva dans le mouvement suivant. Sous sa cape avait été glissée une pierre de vision. Mel’Ermat désigna une tente non loin de là. Il descendit de son cheval et parcourut les quelques mètres qui les séparaient du rabat. A l’intérieur, la décoration était sommaire. Des matelas, des coffres, des outils et des tableaux. Les civils étaient vraiment partis avec tout et n’importe quoi. Ils étaient cependant seuls ce qui était l’objectif. L’espion lui tendit la pierre. C’était un morceau argenté à peine plus grand qu’une pomme. La surface était lisse et l’intendant savait indestructible. Il ferma les yeux et serra le poing. Quand il ouvrit les yeux, Llis était face à lui. Mel’Ermat ne savait pas comment cela marchait mais il savait que ce n’était qu’une image de l’homme. Il savait également qu’ils pouvaient parler sans crainte d’être espionné. Dans la tente, on aurait juste l’impression qu’il restait debout sans rien faire. -Qu’y a-t-il d’urgent ? s’inquiéta le dirigeant de Mel. Mel’Ermat savait que si l’homme prenait le risque et l’urgence de le contacter c’était car quelque chose de grave était arrivé. -C’est Mel’Placer ? -Non, le rassura l’espion. Mel’Placer est têtu mais il gère bien les choses et est pratiquement arrivé à remettre de l’ordre dans la cité. C’est pire. Les Ombres ont disparu. Le sang de l’homme ne fit qu’un tour. C’était un cauchemar. -Où sont-elles ? Pourquoi sont-elles parties ? -Je ne sais pas, admit le chef espion. J’allais enquêter dessus mais je préférais que vous soyez au courant au cas où il m’arrive quelque chose. Les mages restants en ville disent que quelque chose s’est produit mais nous n’en savons pas plus. Mel’Ermat ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Elles étaient aussi bien disparues que parties ailleurs. -Mais je ne pense pas qu’elles soient éradiquées. Les membres du Feu ont tous quitté la ville. Ils viennent dans votre direction. -On nous a dit toute à l’heure qu’ils ne s’impliqueraient pas ! ne comprit pas l’intendant. -Ils ont peut-être changé d’avis, proposa Llis en haussant les épaules. -Ca m’étonnerait, ils disaient qu’ils avaient une autre mission. -Et bien quelle qu’elle soit, cette mission doit être dans votre coin. Mel’Ermat regarda le sol et s’inventa des centaines de raison sur leurs motivations. -Bien compris, acheva l’homme. Tiens-moi au courant si tu as des informations. Llis le regarda et disparut. Mel’Ermat parut se rappeler du paysan et lui tendit la pierre. L’homme la saisit et la fit disparaître sous sa toge. Il fit un signe de tête à son chef et quitta la tente. L’intendant attendit une minute et sortit également. Personne ne devait soupçonner l’existante du réseau de Mel. C’était le meilleur gage de leur résultat. Remontant sur sa monture, il continua son chemin la tête bouillonnant de questions. @+ -= Inxi =-
  18. Suite -Faites-les venir, ordonna Mel’Ermat en devançant les autres. Les trois hommes venaient tout juste d’arriver. Ils étaient sales, poussiéreux, peu présentables et en sueur. Ils ôtèrent leurs casques et se présentèrent timidement aux dirigeants des quatre royaumes. -Racontez-leur, leur intima le général. -Nous étions en poste dans Eberdine pour relever l’avancée de nos ennemis. Nous les avons vus arriver, ils doivent maintenant être à cinq jours de là. Mel’Ermat tourna la tête vers la carte. Eberdine était une ville qui avait été évacuée et dans lequel ils avaient stationné des troupes. Ce village se situait au pied des reliefs du côté est. Ils avaient donc maintenant une date à laquelle ils devaient être prêts. A cette annonce, Ben’Lor rejoignit la carte centrale et bougea des pions par rapport à ce que l’on venait de leur dire. Un tiers de l’armée au sud et le reste à cinq jours dans les collines et les monts. L’intendant de Mel laissa ses yeux dérivés sur la carte et tomba sur les îles occidentales. -Je reviens, annonça-t-il à ses semblables qui commentaient les dernières avancées. On ne fit pas attention à lui. Il sortit dans l’air doux de ce début d’été et remonta sur son cheval. Il prit la direction du camp de Mel où il alla directement trouver Mel’Cari. Le colonel, fidèle à lui-même, donnait à la fois des cours à ses hommes et à la fois à quelques civils sélectionnés. Cela ne lui avait pas plu au début mais l’intendant l’en avait convaincu. Ce n’était peut-être pas grand-chose mais les entraîner leur donnait de meilleures chances pour la bataille à venir. -Colonel, j’ai besoin d’un homme de confiance à envoyer en mission. L’homme devint suspicieux mais ne dit rien. C’était à Mel’Ermat de divulguer ses informations. Il se gratta le menton une seconde et s’approcha de son supérieur. -Je connais un homme. Il a été blessé aux yeux et ne voit, et encore, que d’un œil. C’est quelqu’un de confiance mais il ne nous servira à rien pour la bataille à venir. -Et si j’avais eu besoin d’un homme valide ? s’étonna l’intendant. -Je ne pense pas que ça soit le cas. Vous le trouverez où les hommes sont en plaisante compagnie. Il s’appelle Hitch. Le colonel fit un sourire mystérieux et se remit à diriger ses soldats en criant. Mel’Ermat soupira. Il n’avait aucune envie d’aller dans le campement des prostituées. Pourtant, il avait besoin de ce personnage. Tournant son cheval dans une autre direction, il le remit en mouvement vers l’ouest. Un campement de débauchées était ce qu’il y avait de plus normal en temps de guerre. Le fait que ce soit une guerre ayant regroupé tout l’Empire avait ameuté un nombre considérable d’entre elles. Elles en formaient d’ailleurs une ville où elle assurait elles-mêmes la sécurité. Heureusement pour lui, son titre lui ouvrit plus de portes que son visage. L’homme fut facile à trouver une fois que son nom fut lâché sur place. Il devait être un habitué des lieux. Mel’Ermat regardait autour de lui et s’admit surpris. Ce n’était pas un camp normal où les filles racolaient pratiquement nues à grands renforts d’obscénités. Elles avaient monté des cabanes en bois de toute taille et les filles attendaient toutes à l’extérieur de leurs cases, bien habillées. Si on omettait les bruits qu’on captait de temps en temps, cela aurait presque été un coin agréable. L’homme arriva débraillé, on avait dû lui dire qui s’était présenté et il n’avait pas perdu une seconde. -Seigneur, s’inclina l’homme quand il arriva à hauteur de cheval. Sa chemise dépassait de son pantalon, ses cheveux étaient ébouriffés et il semblait le chercher du regard. -J’ai besoin de toi pour une mission confidentielle. L’intendant lui jeta une bourse que l’autre manqua totalement. Mel’Ermat décida de lui tendre la lettre qu’il avait prévu de lui jeter également. Autant qu’elle ne finisse pas non plus dans la boue. Il y avait un bon paquet d’or. L’intendant de Mel s’en moquait. Il en aurait peut-être plus jamais besoin. L’autre ne semblait pas s’en moquer et regardait autour de lui en se léchant les babines. Il avait trouvé comment il dépenserait son argent. -A vos ordres, Seigneur. -J’ai besoin que tu partes pour les îles occidentales immédiatement. Il y a un plan dans les papiers, tu y trouveras des gardes. Je veux que tu leur remettes la lettre. Mel’Ermat se tut et l’autre continua de le fixer. Comme il réalisa que le gradé n’allait pas continuer à parler, il posa sa question. -Et ? -Et c’est tout, conclut Mel’Ermat. Tu as assez d’or pour ne pas avoir à te poser de questions. Avons-nous un accord ? -Bien sûr ! dit l’homme sans hésiter une seule seconde. Heureusement que Mel’Cari avait dit que c’était quelqu’un de confiance. Son avis à lui était qu’il allait se terrer dans un autre campement. Ils étaient tellement nombreux qu’il n’y avait aucune chance que Mel’Ermat retombe dessus. Les cartes n’étaient plus dans ses mains. S’ils perdaient, les ennemis auraient pour nouvelle étape Mel. Sa famille devait quitter la résidence par bateau pour se rendre au nord en Ostel. Il avait de la famille à quelques kilomètres d’un village si bien qu’ils seraient en sécurité là-bas jusqu’à la fin du conflit. C’est du moins ce qu’il espérait. Mel’Ermat tourna une nouvelle fois son cheval et reprit la direction de leur quartier général. Il fut intercepté en chemin par un paysan en large culotte rouge maculée de terre. Il semblait sûr de lui et cela mit la puce à l’oreille de l’intendant qui mit lentement la main sur la garde de son épée. L’homme remarqua le mouvement car il leva tout de suite les mains en signe de soumission. -Je viens de la part de Llis ! Mel’Ermat fronça les sourcils. Si l’homme connaissait le nom de son espion, c’était qu’il était du réseau. A la fois, Llis lui avait dit que ce dernier était corrompu bien que normalement maintenant nettoyé. Il était néanmoins sûr que celui-là était du bon côté. Il le prouva dans le mouvement suivant. Sous sa cape avait été glissée une pierre de vision. Mel’Ermat désigna une tente non loin de là. Il descendit de son cheval et parcourut les quelques mètres qui les séparaient du rabat. A l’intérieur, la décoration était sommaire. Des matelas, des coffres, des outils et des tableaux. Les civils étaient vraiment partis avec tout et n’importe quoi. Ils étaient cependant seuls ce qui était l’objectif. L’espion lui tendit la pierre. C’était un morceau argenté à peine plus grand qu’une pomme. La surface était lisse et l’intendant savait indestructible. Il ferma les yeux et serra le poing. Quand il ouvrit les yeux, Llis était face à lui. Mel’Ermat ne savait pas comment cela marchait mais il savait que ce n’était qu’une image de l’homme. Il savait également qu’ils pouvaient parler sans crainte d’être espionné. Dans la tente, on aurait juste l’impression qu’il restait debout sans rien faire. -Qu’y a-t-il d’urgent ? s’inquiéta le dirigeant de Mel. Mel’Ermat savait que si l’homme prenait le risque et l’urgence de le contacter c’était car quelque chose de grave était arrivé. -C’est Mel’Placer ? -Non, le rassura l’espion. Mel’Placer est têtu mais il gère bien les choses et est pratiquement arrivé à remettre de l’ordre dans la cité. C’est pire. Les Ombres ont disparu. Le sang de l’homme ne fit qu’un tour. C’était un cauchemar. -Où sont-elles ? Pourquoi sont-elles parties ? -Je ne sais pas, admit le chef espion. J’allais enquêter dessus mais je préférais que vous soyez au courant au cas où il m’arrive quelque chose. Les mages restants en ville disent que quelque chose s’est produit mais nous n’en savons pas plus. Mel’Ermat ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Elles étaient aussi bien disparues que parties ailleurs. -Mais je ne pense pas qu’elles soient éradiquées. Les membres du Feu ont tous quitté la ville. Ils viennent dans votre direction. -On nous a dit toute à l’heure qu’ils ne s’impliqueraient pas ! ne comprit pas l’intendant. -Ils ont peut-être changé d’avis, proposa Llis en haussant les épaules. -Ca m’étonnerait, ils disaient qu’ils avaient une autre mission. -Et bien quelle qu’elle soit, cette mission doit être dans votre coin. Mel’Ermat regarda le sol et s’inventa des centaines de raison sur leurs motivations. -Bien compris, acheva l’homme. Tiens-moi au courant si tu as des informations. Llis le regarda et disparut. Mel’Ermat parut se rappeler du paysan et lui tendit la pierre. L’homme la saisit et la fit disparaître sous sa toge. Il fit un signe de tête à son chef et quitta la tente. L’intendant attendit une minute et sortit également. Personne ne devait soupçonner l’existante du réseau de Mel. C’était le meilleur gage de leur résultat. Remontant sur sa monture, il continua son chemin la tête bouillonnant de questions. @+ -= Inxi =-
  19. [quote]Word Eaters avaient[/quote] Petite faute ici ! Pour le fond c'est pas mal, chaque camp se rassemble et à la limite de tous, je préfère le petit groupe d'humains sur la planète. Je sais pas pourquoi je les trouve les plus attachants ! Maintenant que tout le monde est en place, le show va commencer ! J'ai un petit bémol sur l'inquisiteur. Pour tout le mal qu'on se donne, je trouve vraiment dommage comment ça finit et l'impact finalement qu'il a dans l'histoire. A vrai dire il aurait pas été là c'était exactement pareil ! Mais bon, tu as peut etre prévu autre chose après !! @+ -= Inxi =-
  20. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Plutôt un passage de transition celui là ! De ce passage, j'ai préféré le passage avec le vieux prince, j'ai trouvé ça plutôt original au sein de ton texte ! Vraiment bien ! Donc on s'est posé un peu, on enquête, on suit de loin ce qu'il se passe à la guerre... Voyons maintenant si on va replonger dedans ou pas @+ -= Inxi =-
  21. Inxi-Huinzi

    Les Elfes de l'Inframonde

    Pas mal comme petite intro ! Je sais pas si tu veux en faire quelque chose de plus 'sérieux' à long terme mais y a quand même du potentiel !! Du coup, ça te forcerait à prendre plus de temps sur les descriptions, à la fois du personnage et des décors, mais je pense que ça pourrait vraiment en valoir la peine !! @+ -= Inxi =-
  22. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    J'avoue ! Au niveau du gros Bill, ça va pour notre héros par contre pour Eig, c'est raté. Mais bon tu t'en es rendu compte donc... Après pour éviter ça, il faut retranscrire la difficulté de ce qu'il fait, la douleur et les conséquences qui en découle. Le début va bien par contre quand ça commence à perdre la position sur le mur, il faut les faire douter et imprécis. Par exemple, lrosqu'il use son arc, il pourrait rater des coches. Tu parles de la transpiration et de la respiration. Là, c'est comme si rien ne pouvait l'arrêter ! Bon en tout cas, un petit affrontement bien sympa @+ -= Inxi =-
  23. Here we go ! L’intérieur du centre de commandement était très fonctionnel. Beaucoup de tables, très peu de chaises et des papiers et des cartes à perte de vue. On y notait là les itinéraires des patrouilles, les missions des éclaireurs, les forces en présence, la liste des commandants de l’armée. Si ces documents étaient perdus ou même volés, ils perdraient la guerre à coup sûr, c’était aussi simple que ça. Toutes leurs stratégies y étaient là indiquées. A l’heure actuelle, sur le mur qui faisait face à l’entrée, étaient affichées quatre cartes différentes de la région de Terra. Une affichait les routes du royaume, l’autre la topographie, une autre leurs routes de ravitaillement et la dernière la disposition des camps et les premières stratégies de défense. Ils avaient pour l’instant adoptés la même technique que pour Sustor. En première ligne étaient installés les militaires, suivaient ensuite derrière les civils. A cinquante kilomètres de là, avaient été rebâti les entrepôts, des hôpitaux, des forges et tout ce qui servait de support. La population choisie pour s’occuper des bêtes, qui en général déjà auparavant des éleveurs, avaient été mis au sud de Vitoria, à cent kilomètres de là. Vitoria étant déjà occupée comme Mel par les enfants et les femmes âgées du royaume de Terra. Les commandants des royaumes discutaient en de petits groupes épars au travers de toute la salle. Mel’Ermat repéra immédiatement ses homologues en pleine discussion avec Ondoliel, membre de l’Air et un autre individu, qui ne pouvait être que de l’eau. L’intendant se joignit en groupe d’un mouvement de tête. Ben’Lor les présenta. -Mel’Ermat, voici Ondoliel de l’air… Visiblement, elle ne leur avait pas dit qu’ils s’étaient déjà rencontrés. -… et Gabri, de l’eau. -Enchanté, enchaîna l’intendant qui salua en se penchant brièvement en avant. Les deux autres répondirent d’un mouvement de tête poli. Ils tenaient dans leur main un breuvage que Mel’Ermat n’identifia que lorsqu’on lui apporta sa propre coupe. Connaissant déjà Ondoliel qui se cachait toujours sous ses vêtements, son attention se porta sur le dénommé Gabri. Il était grand, près de sept pieds de haut. Mais il semblait fragile, c’était surtout dû au fait que sa peau était translucide et qu’elle paraissait pouvoir s’effondrer à tout instant. Il n’arrivait d’ailleurs pas à se décider sur la couleur du liquide. Il était à la fois, blanc, bleu et rosé. Il portait un ensemble blanc des pieds jusqu’au cou. Mel’Ermat n’arrivait pas à voir de coupure dans les vêtements si bien qu’il supposa que c’était un ensemble. En regardant d’un peu plus près, l’intendant de Mel se persuada que c’était de la glace. En tout cas, on voyait tout de suite le lien avec ses yeux. Des points noirs centrés autour de points blancs. -Nous étions en train de parler de la situation, lui résuma le géant du nord, ils se joindront à nous. -C’est une bonne nouvelle, commenta Mel’Ermat en regardant Ondoliel. Celle-ci lui rendit son regard, il semblait inexpressif. -Je ne vois pas d’ambassadeur du Feu, remarqua l’intendant. -Ceux-ci ne participeront pas, annonça Gabri. Ils ne semblaient pas avoir abordé le sujet. -Ou du moins d’une manière différente de la nôtre. Même selon nos critères, ceux du Feu ont toujours été étranges… Animés d’une volonté religieuse. Ils ont dit qu’ils avaient une autre tâche plus importante mais qui nous aidera tous. -Une idée de ce que cela peut-être ? demanda Egéa. Frendlorian, juste à sa gauche et tenu par le bras par Isidor, avait été sur le point de poser la même question. -Non, admit Ondoliel. Nous n’avons pas pour l’habitude de communiquer les uns avec les autres. Il sembla déçu de la réponse mais n’insista pas. -Votre plan est désespéré, reprit Ondoliel là où ils avaient laissé la discussion. Vous avez rassemblé tous les royaumes et vous êtes toujours largement en infériorité numérique. Vous ne gagnerez pas en une bataille rangée. -Malheureusement, contra Ben’Lor, nous sommes à court de bonnes solutions. Nous ne pouvons continuer à fuir et à perdre tous les royaumes un par un. Une fois qu’ils y seront ancrés, il sera impossible de les faire partir. Nous devons frapper là où nous avons l’avantage. -Vous savez que s’ils contournent vos défenses par le sud, vous allez vous faire encercler ? Ondoliel paraissait savoir quelque chose. -Nous le savons, rétorqua Ben’Lor. -Bien, parce que c’est effectivement le cas. Nos éclaireurs ont vu un tiers de l’armée ennemie passée par le sud. Ils sortiront des reliefs en les contournant. Votre plan de les contenir dans les vallées ne marchera pas, vous allez être submergés. -Notre plan tient toujours, s’entêta Mel’Ermat qui refusait de se laisser abattre par le désespoir. Nous pouvons très bien les maintenir dans les collines le temps que nous nous occupions de ceux qui contournent. Une fois ce combat là terminé, nous pourrions nous en prendre à ceux des collines. -C’est voué à l’échec, contra de nouveau celle de l’Air. Ils attaqueront en même temps dès qu’ils remarqueront votre manège. Même si vous vainquiez le sud, vous auriez trop de combattants hors d’état de se battre pour espérer vaincre le reste de l’armée. -Quelle est votre solution ? Je suppose que si vous nous dites tout ça c’est que vous avez une idée. Egéa lança sa phrase comme s’il était convaincu que c’était le cas. Pourtant, on voyait qu’il espérait sincèrement que ceux de l’Air et de l’Eau sachent comment les aider. -Nous pouvons améliorer vos chances, concéda Ondoliel, mais pas vous donner d’avantage décisif. Puisque vous êtes décidés à vous battre, nos compagnons de l’Eau vont transformer les sorties des vallées en marécages ainsi que toute la partie du Sud. Cela forcera ceux venant de là à revenir au nord vers leurs compagnons en longeant les reliefs. Je vous conseille de défendre la zone du marécage, cela empêchera leurs troupes montées d’être efficaces. -Se battre sur la plaine ? Mais nous perdions l’avantage de les retenir dans les vallées ! Leur nombre jouera contre nous, contra Ben’Lor. -Il jouera, roi de Syrarture, en effet, il jouera. Ou que vous soyez, à partir du moment où vous les bloquerez, ils tenteront de vous contourner et vous n’êtes pas assez nombreux pour tout contrôler. Autant se battre avec un avantage permanent. Un silence se fit. -Bien, alors nous agirons ainsi…. si tout le monde est d’accord, lança Frendlorian. Tous hochèrent la tête. -Du travail nous attend tous, conclut Gabri. Je propose que nous mettions fin à cette séance. Seigneurs, acheva-t-il. Les deux ambassadeurs s’éloignèrent laissant les intendants et rois à leurs pensées. -Vous pensez que cela va marcher ? s’inquiéta Egéa qui n’arrêtait pas de se triturer les mains. -Le problème n’est pas celui là, dit Isidor, ce qu’il faut savoir c’est : avons-nous un meilleur plan ? Personne n’avait mieux, c’était un fait. Autant ils avaient débattu de mille et une façons de mener la bataille à venir autant ils n’avaient pas de plan pour autre chose qu’une bataille rangée. Il leur aurait fallu plus de temps pour y réfléchir, comme être au courant des mois auparavant de l’invasion et non pas deux semaines après son début. Mel’Ermat ne revenait pas de s’être fait manipulé ainsi. Fait est que maintenant, leur situation était catastrophique. -Seigneurs, intervint un général, un des rares du royaume de Sal visiblement. Des éclaireurs ont un rapport que vous devriez entendre. @+ -= Inxi =-
  24. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    [quote]Voilà six mois que tu ne les a pas vu.[/quote] [quote]elle senti les larmes lui monter aux yeux.[/quote] Voici pour les fautes que j'ai repéré ! Content qu'ils soient en vie même si j'attends de voir la conclusion sur ce rêve. Terminé en disant que c'était qu'un rêve ou cela pouvait être un message ? Effectivement, la fin m'a asusi troublé ! Mais bon, je reste ouvert @+ -= Inxi =-
  25. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    Haha ! Seul contre le reste du monde ! En tout cas, j'apprécie ce petit passage car mine de rien tu y as glisé plein d'infos. A la limite le plus important et cet effacement de souvenirs ! Assez.. intriguant sur ce qu'on finit par lire. Que des souvenirs ? Bon, voyons comment ils vont défendre ce mur ! @+ -= Inxi =-
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