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Inxi-Huinzi

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Tout ce qui a été posté par Inxi-Huinzi

  1. La suite ! Ils prirent leur mal en patience et regardèrent les allers-retours des hommes de Kator et des soldats de l’Empereur. Alors que Mel’Ermat avait trouvé le vœu de fidélité des gardes honorable, il le trouvait maintenant contre-productifs. Enfermés dans ce qui semblait être les vestiaires, le temps mourut au ralenti. Mel’Ermat passa d’abord son temps à regarder par la fenêtre en priant que personne ne vienne fouiller les bâtisses puis s’occupa ensuite à faire le tour de la pièce. Celle-ci était organisée simplement, rectangle de dix mètres sur quatre et pourvu d’un autre accès qui menait sur le hall d’accueil. On y avait rangé à la va-vite une cinquantaine de porte-manteaux, pour la plupart vides mais sur lequel certains présentaient encore des vêtements oubliés. Il y avait d’ailleurs un gros tas de pantalons et d’écharpes dans un coin de celle-ci. De souvenir, c’était ensuite distribué aux orphelins et aux plus pauvres de la ville. C’était toujours faire plaisir à la population sans le moindre frais. Mel’Ermat finit par s’asseoir sur un de ces tas, puis se permit de s’allonger et finit même par s’endormir, la fatigue terrassant la peur. Il eut l’impression d’être réveillé dans la seconde qui suivit. -Il faut y aller, lui glissa l’espion. Le jour va se lever. Les patrouilles n’ont pas cessé mais la journée levée, nous ne pourrons pas nous déplacer à la vue de tous. Mel’Ermat acquiesça et se releva péniblement. Les yeux lui piquaient et il était dans le brouillard. Il n’aurait jamais dû s’endormir, cela le déboussolait trop. Il suivit Llis qui prit la porte menant sur le hall d’entrée. On voyait l’extérieur du bâtiment grâce à de grandes baies vitrées et la voie semblait dégagée. Qu’attendait-on l’espion ? Un battement de cœur plus tard, une patrouille passa. Ils jetèrent un coup d’œil à l’intérieur du bâtiment mais ne les virent pas. -Restez-là, conseilla l’espion qui s’engagea à travers la grande salle. Il sortit du bâtiment et Mel’Ermat le vit s’éloigner à travers les vitres. Seul, Mel’Ermat lutta pour ne pas se rendormir. Il se frotta plusieurs fois les yeux, fit les cent pas dans le vestiaire et utilisa toutes les techniques qu’il connaissait pour ne pas piquer du nez. La nuit commençait à s’éclaircir. Encore une heure de plus et il ferait jour. Mel’Ermat se demandait s’il ne valait pas mieux se cacher jusqu’à ce que la ville soit en effervescence pour se déplacer. C’était sûrement une erreur car la bâtisse administrative dans laquelle il se cachait verrait bientôt ses premiers employés arriver. Dépassés par la situation, ceux-ci s’empresseraient de vendre la mèche et Mel’Ermat serait arrêté et jeté avec les autres en prison. Llis revint bientôt, sa cape s’adaptant à l’environnement voletant derrière lui. Il était passé chercher quelques affaires qu’il tenait dans un sac. -Ca sera pire que ce que j’avais prévu, lui dit l’espion quand il atteignit les vestiaires. Des hologrammes magiques diffusent votre portrait dans toute la ville. Mel’Ermat maudit l’académie des sciences et leur technologie. -Les hommes de l’Empereur ont également investi les résidences de tous les rois pour mater les idées de rébellion. Mel’Cari a gagné un tour à l’infirmerie après avoir provoqué une émeute pour savoir où vous étiez. Il s’en est échappé et je crois qu’il écume la ville à votre recherche tandis que vos soldats sont cantonnés à la villa. -Je connais un autre endroit où nous pouvons nous rendre. Chez Daros, à l’auberge du soleil montant. C’est un ami en qui j’ai confiance. -Je le connais, acquiesça l’espion. Enfilez ça et nous nous y rendrons. Mel’Ermat troqua rapidement ses affaires contre une tenue de paysan. Des chausses en bois qui lui faisaient mal aux pieds, un pantalon en lin brun qui s’arrêtait au-dessus de ses chausses et une veste bleu clair totalement dépareillée. Si sa femme l’avait vu, elle ne l’aurait pas reconnu. Llis lui donna un chapeau de paille grossier qui aurait au moins le mérite de cacher son visage. L’auberge est à dix minutes de là mais ça serait un véritable parcours du combattant. Sans perdre de temps et abandonnant ses affaires sur place, Mel’Ermat et Llis quittèrent l’accueil des bâtiments impériaux. Ils mirent rapidement au point une façon de marcher où Mel’Ermat longeait les bâtiments à droite de la rue tandis que Llis marchait devant lui, de façon naturelle mais si bien qu’on ne voyait que rarement le visage de l’intendant. Mel’Ermat, quand cela était nécessaire, penchait légèrement la tête en avant pour que le bord du chapeau masque son visage. Les premiers habitants s’affairaient déjà et ils passaient plutôt inaperçus. Sa seule véritable crainte fut lors du passage d’une patrouille de soldats du feu mais ceux-ci ne s’intéressèrent pas à lui. Au final, ils ne devaient pas se soucier des affaires humaines. Ils croisèrent une dizaine de patrouilles mais ceux-ci ne le reconnurent pas. Ils devaient chercher quelqu’un de seul et de bien habillé. Pourtant, il se méfia car plusieurs d’entre eux pouvaient déjà l’avoir vu en vrai et mettre à bas sa couverture. Il fut satisfait de rejoindre sans encombre l’auberge. L’établissement n’était pas encore ouvert. Il restait ouvert tard dans la nuit et ouvrait quelques heures après le lever du soleil pour les petits-déjeuners. Llis ne fit pas de manière et crocheta la serrure pendant que Mel’Ermat faisait le guet. Il lui fallut moins d’une minute pour entrer dans le bâtiment. Depuis la petite pièce d’accueil et au travers la porte qui menait à la salle à manger, ils virent Daros, épée à la main et en tenue de nuit, descendre des escaliers. Il devait avoir l’ouïe fine. -Mel’Ermat ! clama l’homme quand il reconnut un des deux voleurs. Les Dieux soient loués ! J’ai appris ce qu’il s’était passé hier, j’ai cru qu’il t’avait eu aussi ! -Non, fit l’intendant en le rejoignant dans la salle aux multiples cloisons. J’ai été sauvé in extremis. Ecoute-moi Daros, la situation est grave. Regut est un traitre et il est de mèche avec une invasion au sud. Les arrestations d’hier n’ont que pour but d’empêcher nos défenses d’être organisées. Si nous ne faisons rien, il va tous les exécuter si ce n’est déjà fait. -Quel est ton plan ? demanda l’homme en quittant son bonnet de nuit et l’envoyant sur le côté. Il regarda son espion. Il n’y en avait qu’un de possible. -Il faut libérer les rois, arrêter Regut et ouvrir la ville pour que nous puissions rejoindre nos royaumes. -Ca, c’est une ligne de conduite, lui fit remarquer Daros, as-tu un plan ? -Je pense qu’il faudrait faire savoir à vos hommes que vous êtes en ville, avec l’aide Mel’Cari, proposa l’espion. En rassemblant tous les hommes, nous pourrions jouer de l’effet de surprise et tenter de prendre d’assaut la prison. -Impossible, contra le tavernier. Lorsque je suis venu à l’Impériale, c’était en commandant de la prison. Je n’y suis pas resté longtemps mais assez pour savoir que sans armes lourdes, vous ne passerez jamais les portes. Les cachots s’étendent sous la montagne et les parois en sont les murs. Ils n’ouvrent à personne si ce n’est aux soldats de l’Empereur. Impossible de prendre la place rapidement. -J’ai un plan, sourit Mel’Ermat. @+ -= Inxi =-
  2. L'importante suite ! Mel’Ermat trouvait ça inhabituel. Le protocole voulait qu’il y ait au moins un discours final où chacun s’encourage à continuer à coopérer. -Que tous les rois se réunissent demain pour l’ouverture de la ville. N’oubliez pas d’amener les sceaux. Cette dernière remarque était parfaitement inutile. Sans sceaux, les portes ne s’ouvriraient pas. Mel’Ermat conclut que c’était juste pour les rabaisser en les prenant pour des imbéciles. Le nouvel Empereur quitta la salle d’un pas décidé, embrayé par son intendant et quelques membres de sa nouvelle garde. Le silence s’installa dans la salle où personne ne comprit l’attitude de Regut. Mel’Placer haussa les épaules. -Peut-être fatigué, proposa-t-il. Au fur et à mesure, la salle se vida et Ben’Lor lui fit signe de venir. -J’espère que nous avons fait le bon choix, lui dit-il lorsqu’il se fut approché. -Moi aussi, Ben’Lor, moi aussi… Cela aura eu au moins le mérite de débloquer la situation. -En effet. Mel’Ermat vit le grand guerrier fatigué et cerné. Les multiples attentats qu’il avait subis l’avaient sûrement forcé à avoir des nuits plus courtes. -Tu devrais aller te reposer, tu as sale mine. Ben’Lor sourit, ce qui lui donna presque un air doux. -Tu as sûrement raison. A demain alors, pour la cérémonie. -A demain. Les hommes se firent un salut militaire et se séparèrent. Mel’Ermat vit Mel’Placer retourner s’asseoir à sa place, le moral visiblement bas. Son intendant lui proposa de rentrer mais l’autre déclina l’offre, prétextant vouloir rester encore un peu. Mel’Ermat le laissa tranquille et sortit de la salle de réunion, retrouvant la fraîcheur de l’air nocturne. Les membres du feu étaient immobiles près de chaque entrée, véritables statues de charbon. L’intendant de Mel avait laissé son véhicule et ses gardes sur la place qui menait aux édifices administratifs de l’Empereur. Il lui fallut donc traverser quelques jardins et quelques bâtiments pour rejoindre la zone en question. En cours de route, alors qu’il n’était visiblement pas seul et que des seigneurs rentraient aussi les uns avec les autres, on l’interpella dans l’ombre d’un bâtiment. Mel’Ermat ne voyait rien si ce n’était que l’obscurité. Il n’y avait personne à moins de trente mètres de lui et il n’était même pas armé. Hors de question de s’approcher. Pourtant Llis vint à sa rencontre au pas de course. -Dépêchez-vous ! L’espion attrapa l’intendant par la manche et le traîna jusqu’à la façade. Ce bâtiment était celui de l’accueil, étape obligatoire lors de l’ouverture des lieux pour pouvoir aller et venir dans les environs. Il avait une forme de L et mesurait près de cent mètres de long. Llis ne le lâcha pas et lui passer une porte qu’il referma rapidement. Jetant un œil par une fenêtre toute proche, il soupira. Mel’Ermat allait lui demander ce qui lui avait pris lorsqu’il entendit un raffut du tonnerre. Devant lui passèrent une troupe d’une trentaine de soldats. Ce qui choqua l’intendant était que ceux-ci étaient en tenue de combat, armurés et armés. -Que se passe-t-il ? murmura l’intendant à son espion sans lâcher l’extérieur des yeux. -J’arrive trop tard, Regut a été élu n’est-ce pas ? grommela Llis. Mel’Ermat resta silencieux, peu désireux de savoir ce qu’allait dire l’autre après avoir avoué que c’était effectivement le cas. -Nous sommes perdus, diables ! -Vas-tu m’expliquer ?! Mel’Ermat perdit patience, son sang bouillonnait et il avait le cerveau en feu. -Le traître, celui qui a permis l’invasion d’avoir lieu, c’était Regut… -Regut ? Impossible ! -J’ai toutes les preuves nécessaires, rétorqua l’espion avec un calme hors du commun. J’étais sur une piste mais le temps m’a manqué pour vous prévenir. -Que s’est-il passé ? le força à parler l’intendant. -A force de traîner dans les bars, j’ai pu remarquer un nombre anormal de soldats de Kator. Ce qu’il y avait d’étrange et que ceux-ci ne restaient pas au château de Regut mais en ville, comme si on ne devait pas pouvoir les recenser. Je suis donc allé enquêter un peu et j’ai fini par suivre des transporteurs de fonds. Ceux-ci ont fini par avouer que Regut avait payé des seigneurs pour que, s’il n’était pas élu, l’élection soit la plus retardée. Je me suis donc posé la question de savoir quel était son plan s’il était élu. L’homme a été très malin et il n’y avait aucune trace écrite de ses projets. J’étais du côté du palais de l’Empereur quand j’ai surpris une troupe de soldats de Kator qui semblait observer les lieux. J’ai suivi celui qui semblait être leur commandant et je l’ai interrogé. Mel’Ermat n’osa pas poser de questions pour savoir comment son homme faisait pour avoir des réponses que les autres avaient sûrement promis de ne jamais divulguer. -Ils s’avèrent qu’ils avaient pour ordre de prendre contrôle des gardes de l’Empereur dès l’élection de leur roi et de bien s’assurer que ceux-ci exécutent à la lettre les instructions qu’ils allaient recevoir. -Quels sont ces ordres ? articula péniblement Mel’Ermat. -Le soir même de l’élection, mettre aux arrêts tous les rois et tous les intendants de chaque région. -Oh non, Mel’Placer ! s’alarma l’intendant en tendant sa main vers la poignée de la porte. -Trop tard ! l’arrêta l’espion. Je pensais qu’il allait revenir avec vous… -Il voulait rester, lui expliqua Mel’Ermat. -Mais pourquoi ? Pourquoi tout ça ? -J’y ai bien réfléchi, dit l’espion, je pense que Regut est de mèche avec les envahisseurs. Pour une raison ou une autre, il a fomenté tous les troubles que nous connaissons pour nous occuper et maintenant, il compte sur ces arrestations pour nous empêcher d’organiser notre défense. -Quel enfoiré ! lâcha Mel’Ermat. Comment nous n’avons rien pu voir ? -Le plan était trop ficelé, avoua Llis. Seule la chance nous aurait permis de tomber dessus. Cela doit faire des années que cela se prépare, voire des dizaines d’années si l’on en croit les documents de votre père. -Que va-t-on faire ? s’inquiéta Mel’Ermat en mesurant l’horreur de la situation. -Pour l’instant ? Attendre. Une fois qu’ils auront l’impression d’avoir arrêtés tous les noms des listes, nous devrions pouvoir nous déplacer. -Ils ont des listes ? S’étonna Mel’Ermat. L’autre hocha la tête. -Tous ceux qui peuvent gêner… Une fois qu’il les aura rassemblés et sûrement exécutés, il quittera la ville. -Nous ne pouvons pas le laisser faire ! -Vous êtes sûrement le dernier dirigeant libre à l’heure actuelle ! Ne prenez pas de risque insensé ! -Je ne peux rien faire tout seul, lui riposta Mel’Ermat. Si les rois meurent, la défense ne s’organisera pas. -Je sais, dit l’espion, je sais… @+ -= Inxi =-
  3. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    [quote]Il a bien [b]faillit [/b]nous arrêter.[/quote] Hop pour la petite faute ! Vivement le glossaire ! Parce que j'avoue que je suis perdu là. En fait c'est dès que ça parle de politique. Ton royaume est très développé si bien qu'on s'y perd vite. Surtout qu'on parle de choses différentes à chaque chapitre. Une carte associée au glossaire serait vraiment d'une grande utilité ! Pour le fond donc je comprends la première partie avec naerisa mais dès que ça touche à la reine, flou artistique ! @+ -= Inxi =-
  4. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    Voilà donc à quoi il sert ! Parce que pour l'instant, à part voir tout ce qu'il se passait, il servait quand même à rien ce personnage ! C'est tout bon en tout cas et j'ai vraiment cru qu'il allait mourir le colonel ! [quote]De plus cela m'aide beaucoup pour m'orienter et corriger mes lacunes le long de l'écriture alors continuez ![/quote] Lire les autres aide aussi @+ -= Inxi =-
  5. Inxi-Huinzi

    Le Mercenaire

    [quote]Quelques instants plus tard [b]apparu [/b]un homme solide[/quote] [quote]t je [b]couru [/b]vers mes habits. [/quote] Pas mal ! J'aime bien ce début et comment tu enchaînes les évènements de manière plutôt fluide ! Je t’encourage pour la suite et attention aux fautes (accords !), ici je n'en ai noté quelques unes mais il y en a d'autres ! @+ -= Inxi =-
  6. La suite ! Chapitre 12 Les cris de protestation s’élevèrent dans la salle et Mel’Ermat se laissa tomber sur sa chaise. Il se frotta les yeux d’une main et paresseuse, bailla puis soupira. Il faisait nuit depuis plusieurs heures et les rois et seigneurs de l’Empire étaient rassemblés dans la salle de réunion. Les gardes extérieurs avaient été remplacés par les membres du feu et Mel’Ermat essaya de ne pas trop regarder devant lui, à l’endroit où ils avaient été acculés. Le vote qui venait d’avoir lieu s’était de nouveau achevé sur un partage des voix. Mel’Placer avait une petite longueur d’avance sur Regut mais ni l’un ni l’autre était proche d’être élu. Mel’Ermat était sûr que le roi de Kator était en fait dans la course au titre suprême depuis le début. Alors que Mel’Placer avait de son côté la majorité des grosses voix, celles des rois, Regut rassemblait les petites voix, celles des seigneurs. C’était ce que l’intendant de Mel supposait puisque les votes étaient anonymes et que chacun disait ensuite ce qu’il voulait sur sa façon de voter. Tous étaient fatigués d’être là et ils ne souhaitaient qu’une chose : partir se coucher. Malheureusement, une semaine supplémentaire s’était déjà écoulée depuis le premier vote qui s’était soldé de la même manière : des désaccords et le report des négociations à un autre jour. C’était donc leur deuxième session et, comme il fallait que la majorité des rois soit d’accord pour clore une séance, Mel’Placer décida de ne pas jouer la carte du délai et d’essayer de régler l’élection le soir même. Ils avaient chacun une ligne de conduite : l’attentisme de Regut et la négation des évènements actuels faisait face au réalisme de Mel’Placer sur la guerre du sud et des Ombres. Mel’Ermat était sûr que tous devaient être au courant de ces menaces si bien qu’il y avait deux possibilités : soit ils les minimisaient et ne les jugeaient pas pressant, soit ils pensaient pouvoir en tirer avantage ce qui ne signifiait qu’une chose : c’était des traitres. Aucune option ne plaisait à Mel’Ermat qui désespérait de trouver une issue. Mel’Placer s’était rapproché d’Iri et Flendlorian tandis que Regut parlait à Ben’Lor. Egéa et Democles se levèrent, s’étirèrent et vinrent vers lui. -Si ce n’était pas mon royaume qui était menacé, grinça l’intendant de Sustor, je serais allé me coucher sur un banc. Au fur et à mesure, il se faisait nerveux et irritable. Mel’Ermat le comprenait, son royaume était ravagé et personne ne levait le petit doigt pour le défendre. Pire, il ne pouvait même pas se rendre sur place et était condamné à se ronger les doigts sans avoir possibilité de recevoir la moindre information. Mel’Ermat aurait aimé que les Quatre Races interviennent, peut-être qu’avec leur témoignage, ils en auraient convaincu plus. Ce n’était néanmoins pas si facile car les différences entre les candidats reposaient aussi sur les projets scientifiques, économiques et militaires. Malgré les beaux discours des deux rois, il restait un nombre impressionnant de votes blancs. Mel’Ermat savait qu’il était difficile de pouvoir faire plaisir à plus de cent cinquante seigneurs. Promettre à l’un revenait parfois à s’attirer les foudres d’un autre. Le rôle du roi, sur les conseils de Mel’Ermat, était de trouver un juste milieu pour rallier les deux. Les seigneurs se dispersèrent dans toute la salle, revendications parées. -Plus nous perdons du temps, plus nous perdons cette guerre, maugréa Egéa. -Pourquoi ne pas faire un marchandage avec Regut ? demanda soudain Democles qui sembla avoir un éclair de génie. Les deux intendants le regardèrent, circonspects, ne voyant pas ce qu’ils voulaient dire. -Peu importe les enjeux sociaux, démographiques ou économiques. Si nous ne stoppons pas la guerre, cela n’aura plus aucune valeur. Nous devrions juste passé un marché avec Regut. Si nous votons pour lui, qu’il agisse. Mel’Ermat n’aimait pas ça. La situation lui échappait. Les voix des rois du sud lui étaient principalement dues parce que Mel’Placer savait qu’une guerre avait éclaté au sud et qu’il fallait agir mais si Regut proposait aussi d’intervenir alors ils pouvaient perdre leurs voix. Enfin Democles mettrait difficilement ses sentiments de côté pour ce vote, il était persuadé que Regut avait ordonné l’assassinat de son roi. Cette voix-ci resterait du côté de Mel’Placer jusqu’à la fin. Néanmoins, avant que Mel’Ermat puisse le retenir, il se faufila à travers la salle jusqu’à l’autre prétendant au titre pour lui soumettre l’idée. L’intendant de Mel s’excusa auprès de son homologue et partit prévenir Mel’Placer qui venait de se libérer d’un groupe de seigneurs. -Et pourquoi pas ? lança son roi après qu’il lui eut exposé l’idée. Mel’Ermat ouvrit grand la bouche. De toutes les réactions qu’aurait pu avoir Mel’Placer, c’était celle qu’il aurait mis en bas de la liste. Il semblait fatigué. -Vous seriez prêt à lui laisser la place ? Il haussa les épaules. -Ce n’est qu’un titre après tout… dit l’homme. Le plus important est de nous défendre… le reste… ce n’est qu’accessoire. Si nous n’étions pas pressés par le temps, je sais que nous aurions pu gagner mais chaque jour où mon égo, ou le sien, prolonge l’élection, ce sont des jours que nous perdons à nous battre. Mel’Ermat comprenait son point de vue. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était le fait que nulle part était évoquée la possibilité que ça soit Regut qui abandonne la course. Après tout, ils étaient ceux avec l’intention et la motivation. Le roi de Kator ne croyait même pas au conflit et vu les antécédents qu’il avait, autant moraux que psychologiques, il aurait dû laisser sa place. Malheureusement, c’était à cause de cette même folie que l’autre ne se rendrait jamais. -Et si nous acceptons d’abandonner la course et qu’il ne fait rien ? évoqua la possibilité l’intendant de Mel. -A moins qu’il veuille mourir, il ne le fera pas, rétorqua Mel’Placer. Il m’a avoué savoir à propos de l’invasion mais ne pas pouvoir l’admettre sans risque de perdre ses soutiens. La politique… Mel’Ermat jura intérieurement. Ben’Lor les rejoignit avec Regut, Egéa sur les talons. La salle ne se fit pas silencieuse mais pas loin. Les deux prétendants ne s’étaient pas adressés la parole des deux sessions. C’était forcément important. -Trouverions-nous un compromis ? demanda Regut en préambule. Il avait l’air vraiment dérangé. Charismatique mais fou. Sa tenue noire accentuait son air lugubre. Il ne souriait pas, ne semblait pas nerveux. Il était sérieux, conscient l’importance de la série d’échanges. Mel’Placer arborait des couleurs sombres mais portées plus moulantes au corps, peu de doute quant à sa sexualité. Mel’Ermat ne s’en formalisait plus depuis longtemps. Tous savaient de toute manière, même si Mel’Placer faisait semblant, pour la forme. Son roi respira un grand coup, réfléchit plusieurs secondes en regardant son adversaire dans les yeux puis prit la parole. -Il faut intervenir, répéta Mel’Placer. L’autre hocha la tête. Mel’Placer se tourna alors vers la salle et prit la parole d’une voix forte. -Je renonce au poste d’Empereur ! Les réactions purent alors se classer en trois différentes : D’abord il y eut du soulagement. Soulagement soit de pouvoir enfin aller se coucher mais soulagement que leur candidat ait été élu. Certains se donnaient l’accolade, d’autres riaient et les derniers se contentaient de regarder dans leur direction un rictus aux lèvres. Il y eut aussi des réactions de stupeur. Stupeur liée au fait qu’ils s’étaient tous attendus à ce que cette élection soit particulièrement longue et que, coup de théâtre, elle soit déjà terminée. Les dernières réactions furent celles de colère. Colère froide comme celle de Democles qui se contentait de regarder Regut les yeux meurtriers. Ou colère chaude comme ces seigneurs qui criaient au scandale. En tout cas, il y était, Regut était élu nouvel Empereur. Il se dirigea vers la table du conseil et ramassa le bouclier d’or, symbole de son pouvoir. -La séance est levée ! @+ -= Inxi =-
  7. [quote] il [b]disparu [/b]de la surface du monde[/quote] [quote]Elles auraient pu [b]cherché[/b]... au mauvais endroit[/quote] [quote][b]Vas [/b]prendre un peu de repos[/quote] La conjugaison est un[b]E[/b] cata... Je pense que tu es au courant donc pendant la relecture il serait bon de te concentrer dessus ! [quote] Les [b]10 [/b]coups de hampe rituels résonnaien[/quote] Pas de chiffres ! Il faudrait que tu marques les dialogues par rapport au texte. Ils sont un peu trop fondus ! Utilise un - ou un " ou autre chose mais marque ! Après, tu peux faire aussi un tour dans les épinglés, tu y trouveras des trucs pas mal />/> Pour le fond, j'aime bien ! On a une histoire plutôt originale et je suis intrigué de voir comment tous ces bouts d'histoire vont pouvoir s'emboiter les unes avec les autres ! Et quel est le vrai pouvoir du gant ? Je serai bien curieux de le savoir ! @+ -= Inxi =- EDIT : Merci d'avoir relevé une erreur de typo de 'un' au lieu de 'une'. Je pense que je me le permet car je n'écris pas une histoire mais je la commente. Comme annoncé dans les épinglés, le passage posté est un poil court donc je le combine avec celui du dessus.
  8. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    Pas mal ! J'aime bien ce passage ! C'est bien narré et vraiment intéressant ! On s'ennuie pas et ça parait pas bancal ! Bravo ! Maintenant le combat qui vient sera encore plus captivant j'espère ! Alors suite !! @+ -= Inxi =-
  9. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    [quote]Elle [b]reloua [/b]ensuite en dehors de son étreinte[/quote] [quote]Arthelor repoussa [b]les couvertures mis pied à terr[/b]e[/quote] [quote]Mais tu ne m’[b]envoie [/b]pas à l’autre bout de l’Île juste[/quote] [quote]Tu as [b]eus [/b]toi-même trois favoris, et Iva, un[/quote] [quote]question que tu l’[b]épouse[/b][/quote] [quote]Cela fa[b]it quinze que je[/b] n’enflamme plus mon épée[/quote] Attention à toutes ces fautes bêtes qui gâchent la lecture ! Sur le fond, je ferais qu'une remarque sur la présentation du mage qui fait vraiment comme dans un jeu. Le gars sort de nulle part, il semble être dans sa zone de respawn. Il sert à rien d'autre que sa démonstration... J'aurais essayé de faire un truc moins tombé du ciel. Qu'il soit vers là où il habite ou je ne sais pas ! Sinon le reste est pas mal. Même si le passage était plus court, j’ai préféré l’histoire de l’elfe et sa vengeance qui m’a plus touché que le reste un peu plus politique donc je m’y suis un peu perdu. En tout cas, ça me plait et j'attends la suite ! @+ -= Inxi =-
  10. Inxi-Huinzi

    Le Mercenaire

    Aucune remarque sur la forme, j’ai pas vu de fautes dans ma lecture ou aucune qui m’a entravé. Sur le fond, ça commence sur le bon rythme. L’intrigue de savoir ce qui va lui tomber dessus, un peu de psychologie pour découvrir le personne et ce dont il est capable. Alors la suite ! @+ -= Inxi =-
  11. Oups j'ai raté mon post de la semaine dernière ! Voici la suite ! J'annonce officielement avoir terminé mon histoire de mon côté ! Après réaménagement, ça fera 35 hapitres pour 350 pages word écrites en 6 mois. J'ai battu mes performances ! PEtite question : Pour ceux qui lisent mon texte, quand le faites vous ? Au hasard de temps en temps ou certains suivent chapitre par chapitre et guettent le vendredi pour que je poste ? Mel’Ermat ouvrit la trappe et ordonna à son chauffeur de s’approcher. Les six cavaliers qui l’escortèrent suivirent le mouvement. Ils se positionnèrent derrière la foule, qui se composait d’une cinquantaine d’individus, tous tournés dans la même direction : un de ces hystériques de faux prophètes. Depuis quand la population avait-elle commencé à porter attention à ces hommes-là ? La dernière fois que Mel’Ermat s’y était intéressé, ces hommes étaient des parias que seuls approchaient ceux qui leur lançaient des cailloux. Maintenant, ils captaient l’attention des citoyens de tout bord. L’intendant resta dans l’ombre de son rideau mais écouta attentivement ce qu’il se disait et la réaction de la population. Malheureusement, sur la prophétie elle-même, Mel’Ermat n’apprit pas grand-chose. C’était toujours cette histoire d’enfant qui découvrirait un moyen de sauver leur monde des Ombres. Au-delà de ça, ce n’était qu’un appel au repentir, au don de soi-même et à l’absolution. La situation avait effectivement des échos à leur situation et Mel’Ermat se demandait s’il ne devait pas lire ce livre que sa femme avait glissé dans ses affaires. Il apprit néanmoins plus de choses en regardant les citoyens réagir. Ils semblaient acquiescer chaque fois que le prophète mentionnait la guerre toute proche ce qui fit croire à Mel’Ermat que des fuites avaient forcement eu lieu et que les rumeurs de la guerre hantaient les rues. L’intendant de Mel tapa contre la paroi du carrosse et les cahots reprirent de plus belle pour ne s’arrêter qu’au dernier moment, à leur arrivée à l’auberge. Mel’Ermat descendit en se demandant qui serait ce fameux interlocuteur que personne ne devait savoir ici. Il n’y avait personne à l’entrée pour les accueillir et l’intendant se fit méfiant. Il fit signe à ses hommes d’encercler l’auberge. Il mit une main sur son épée et entra à pas de loup dans l’établissement. Ses soldats, sans qu’on eut besoin de leur signaler, avancèrent légèrement penchés en avant, prêts à se battre également. Il n’y avait qu’une personne dans la salle qui avait été vidée de ses cloisons. A ce moment, ils virent un individu de dos, totalement enveloppé dans une cape noire. -Ne craignez rien, fit la femme, car c’en était une, la voix ne laissait pas de doute, nous sommes seuls. Mel’Ermat ne retira pas sa main de la garde de sa lame. Il fit signe aux deux soldats de se mettre en position aux deux seuls accès de la salle. Ils lui firent signe qu’ils étaient bien seuls et Mel’Ermat contourna la table. Il s’assit face à cette mystérieuse dame. Elle était brune, un nez fin, un visage jeune mais des yeux pleins d’expérience. Qui était-elle ? -Je m’appelle Ondoliel, et j’ai des informations pour vous. Mel’Ermat ne s’était pas rendu compte qu’il avait formulé sa question à voix haute. Il se frotta la barbe naissante. -Je fais partie de ceux que vous appelez de l’Air. Mel’Ermat fit la moue. Cela l’étonnerait. Elle ressemblait trop à une humaine… Ses yeux lui mirent le doute. -Une grande guerre approche, je sais que vous êtes désormais au courant. -Vous le saviez depuis quand ? demanda Mel’Ermat prêt à leur reprocher leur silence. -Nous auriez vous écouter ? contra Ondoliel. Vous n’avez pas cru vos homologues du sud… Elle marquait un point. Mel’Ermat se demandait bien comment ils pouvaient être au courant. Cela sentait l’espionnage à plein nez. -Pourquoi vouliez-vous me voir ? s’interrogea l’humain. -J’ai besoin d’une faveur. Elle le fixa droit dans les yeux et Mel’Ermat n’aimait pas ça. Son regard le rendait mal à l’aise, comme si elle essayait d’extraire son âme à distance. -Allez-y, dites-moi, je verrai ce que je peux faire. Il espérait avoir contrôlé sa voix mais il eut l’impression qu’elle était tremblotante. Qu’est-ce que l’émissaire des Airs allait-elle lui demander ? -Je veux que vous arrêtiez de poursuivre les Ombres. Je sais que cette histoire est devenue récemment personnelle mais ce n’est pas le moment de nous gêner. -Nous ? Gêner ? fut surpris Mel’Ermat. -Oui, nous. Et oui, vous nous gênez. Vous forcez les Ombres à sortir, vous nous forcer à vous faire protéger. Vous n’êtes pas prêts à les affronter et vous ne serez jamais prêts. Le seul moment dans l’Histoire de l’humanité où vous auriez pu nous aider s’était terminé des millénaires auparavant, lors des âges des ténèbres. Les mages viennent juste de comprendre la gravité de la situation. Il n’y a que nous qui pouvons nous en charger alors laissez-nous nous en occuper. Effectivement, Mel’Ermat savait qu’il avait pris trop de risque. Néanmoins, il avait besoin de réponses et si ceux-ci s’étaient manifestés avant, ils ne se seraient jamais mis dans cette situation. Il s’avoua également que depuis qu’ils savaient que les Ombres avaient tué ses parents, il avait l’impression d’avoir une dette à leur faire payer. Il avait bien entendu gardé son envie de vengeance toutes ces années mais avait aussi apprit à savoir quand une quête était vaine. Et là, c’était le cas. Mel’Ermat finit par hocher la tête. -Et en échange ? -En échange ? Elle semblait vraiment étonnée. Elle ne connaissait visiblement pas la réputation de Mel’Ermat. -Vous avez parlé d’une faveur, non ? lui rappela l’intendant. Alors nous allons faire un échange de bons procédés. -Quand j’ai utilisé le mot faveur, c’était pour être politiquement correct. Sa voix avait la colère d’une tempête. -Je vous fais une faveur en vous annonçant que nous allons nous occuper des Ombres, ayez en conscience. Mel’Ermat resta imperturbable mais il prenait un gros risque et il se demandait s’il n’avait pas fait une erreur. Il joint ses mains et les posa sur sa table. -Ayez conscience de quelque chose, les Ombres ne sont qu’une préoccupation mineure. Vous l’avez dit vous-même, une guerre approche et nous sommes mal partis pour la remporter. Si jamais nous tombions sous le joug de l’ennemi ou que nous sommes exterminés, peu importe, je serais content que les créatures, qu’ils ont dû faire venir dont ne sait où, deviennent le problème de nos ennemis. -Vous ne comprenez pas, se lamenta-t-elle. Cela pourrait être la fin du monde que nous connaissons ! -Pour l’instant le seul qui me préoccupe, c’est le mien. Je me moque de savoir ce qui arrivera s’il ne reste plus personne de l’Empire pour le voir. A ce qui parait, ceux de la terre ont rejoint les envahisseurs, comment se fait-il ? Il avait amené le sujet délibérément, il avait besoin d’un accord. Ondoliel fronça les sourcils. -Nous restons des êtres vivants, donna-t-elle pour explication, nous avons nos dissensions. -Je suppose que vous ne partagez pas leur avis dans ce cas… Elle parut voir où il voulait en venir et fit un mince sourire. -Vous savez, que vous gagniez ou vous perdiez, cela ne nous intéresse point. Il y a toujours eu des Humains et il y en aura toujours. Vous ou d’autres, cela sera du pareil au même. Mais vous avez raison sur un point, intendant, le fait que ceux de la Terre prennent part au conflit est inadmissible et à plus de répercussions que vous ne pouvez l’imaginer. Ils ont avec eux des créatures qui n’auraient jamais eu à être réveillées. Je sais où vous voulez en venir mais nous autres déciderons si nous prenons part à ce conflit. Mel’Ermat hocha la tête. -J’entends bien. Je voulais juste que vous sachiez les enjeux. -Vous devriez convoquer vos Dieux, lui conseilla la femme. Avant qu’ils n’aient même plus envie communiquer avec vous. -Nos Dieux ? Mel’Ermat n’avait jamais pensé à ça. Ils n’avaient plus de contacts officiels avec les Dieux depuis des centaines d’années. Tout allait bien dans les royaumes et il devait admettre qu’ils avaient commencé à les oublier. Les rois les voyaient plutôt comme des outils plutôt que comme des partenaires, malgré toute la puissance qu’ils pouvaient conférer. Les quatre Dieux étaient clairement peu présents dans la vie de la majorité des citoyens des royaumes, mis à part certaines régions de l’Empire. Sans oublié les mages, forcément ! Eux et leur quête du pouvoir… pensa-t-il. -Je n’y crois pas trop mais pourquoi pas. La dénommée Ondoliel lui jeta un regard intrigué. Elle semblait surprise de la tournure qu’avait prise la conversation. -Est-ce que Daros va bien ? demanda soudain l’intendant en regardant autour de lui. -Oui, fit-elle, nous lui avons loué son établissement pour la journée. Je crois qu’il est de repos aujourd’hui. -Bien, j’espère vous revoir avec de bonnes nouvelles, se congédia Mel’Ermat en se penchant en avant une main sur le ventre. Messieurs ! fit-il d’une voix forte pour demander à ses soldats de venir. Les deux guerriers lui ouvrirent le chemin jusqu’au carrosse. Nous retournons à la villa. @+ -= Inxi =-
  12. Bienvenue sur mon récit et merci de ton retour ! Effectivement, il faudrait que je vérifie la cohérence de mon début pour vérifier que ce genre de choses ne m'a pas échappé. Je continue de développer ce qui est, vous l'avez compris, la trame réelle principale de cette histoire : enjoy ! Mel’Ermat patientait dans sa chambre, les yeux rivés sur la ville. On était au milieu de l’après-midi et la session du conseil avait été annulée. Regut ne s’était pas présenté et, ne pouvant acter si tous les rois n’étaient pas là, ils durent se résoudre à attendre la date officielle initiale du conseil soit trois jours plus tard. Cela permit néanmoins de discuter avec Iri, Frendlorian et tous les seigneurs de chaque royaume. Mis à part les convaincus, peu les crurent. D’après eux, ce n’était qu’une stratégie pour accéder au poste d’Empereur. On lui argua même le fait que Regut avait prédit que ça serait leur tactique. Mel’Ermat se demandait à quel point on les avait discrédités. Il était étrange que deux rois et deux intendants n’arrivent pas à convaincre le reste de leurs semblables du danger qui les guettait. On disait même qu’on allait jusqu’à se rire d’eux dans leur dos comme quoi ils plongeaient dans cette histoire de prophétie. Mel’Ermat pensait juste qu’ils avaient peur. Frendlorian et Iri étaient circonspects. Ils attendaient que Regut soit là pour pouvoir discuter de la marche à suivre. Democles était convaincu mais ne semblait pas disposer à la raison et comptait empêcher l’invasion de ses terres, quitte à sacrifier tous ses hommes. Mel’Placer lui avoua ne pas avoir insisté et était parti avant de le gifler. C’était une meilleure solution que de le frapper et cela leur laissait du temps pour lui faire changer d’avis. Un autre évènement était venu bouleverser la donne puisqu’un accident était survenu en ville. En effet, un ballon des Messagers s’était écrasé contre une paroi à plusieurs centaines de mètres d’altitude bouchant totalement la voie du ciel. Mêmes les magiciens étaient impuissants à le déloger de là sans que cela ne provoque des éboulements massifs. Mel’Ermat ne croyait pas aux coïncidences. Qu’on le traite de paranoïaque mais il était sûr que cela avait pour but de les maintenir sur place. En tout cas il s’inquiétait pour son épouse. Il fallait qu’il la fasse partir de Mel. Si les envahisseurs passaient par Terra, l’étape d’après serait Mel. Il faudrait que sa femme soit à l’abri, il ne se pardonnerait jamais s’il lui arrivait quelque chose. Il ruminait ses pensées sur des suppositions à base de « si » quand Llis apparut sur la terrasse. Il ne le laissa même pas parler. -J’ai besoin de tes talents, commença-t-il en ouvrant la porte-fenêtre. L’autre entra et rabattit sa capuche sur son dos. Il retira ses gants tout en écoutant son supérieur parler. -Il faut entrer en contact avec Mel. J’ai une série d’ordres à faire passer. -Et comment je suis sensé… Llis ne finit pas sa phrase. Il n’avait pas intérêt à perdre la confiance de son supérieur et ne prétendit donc pas ne pas avoir de moyens de communiquer à travers tout le royaume. -Bien, je le ferais. Mel’Ermat soupira et lui tendit une feuille remplie d’instructions. C’était la raison pour laquelle il voulait sa femme en sécurité : tant qu’elle courrait un danger, il ne pourrait penser à rien d’autre. Il partit s’asseoir sur son fauteuil. -Je t’écoute, quelles sont les nouvelles ? -Pas assez nombreuses, avoua l’espion, les armées du sud continuent d’avancer et elles semblent se diriger droit sur Sustor. Peu d’indices sur leur destination par la suite. Soit au nord sur Kator, soit à l’ouest sur Terra. -C’est inquiétant, dit Mel’Ermat. Nous ne sommes pas prêts. Democles n’accepte toujours pas le fait de perdre son royaume, ne serait-ce que le temps de se regrouper. -Il résisterait encore plus s’il savait les nouvelles… Mel’Ermat se pencha en avant et fit un mouvement de main pour l’inviter à continuer. -Je crois que le terme invasion n’a jamais été aussi bien choisi. Mes hommes ont arrivé à se fondre parmi les envahisseurs. Ce n’est pas très dur vu le nombre qu’ils sont. On note une organisation en au moins trois pôles : Les civils d’un côté, les militaires de formation de l’autre et les autres espèces à la suite. Par contre, même les civils sont organisés en milice et semblent être tous armés. Il leur a été impossible néanmoins impossible de s’infiltrer parmi les militaires ou les autres espèces. Ils ont même failli être découverts parmi la populace car ils parlent une langue étrangère à la nôtre. Physiquement, ils semblent très semblables à nous, mentalement également. Ils n’ont personne qui ressemblait de près ou de loin à un état-major. Mais je le répète, ils n’ont pu se déplacer que parmi les civils. -Personne n’a remarqué des inconnus ? -Non, répéta l’espion. Ils sont vraiment très nombreux, plus nombreux que ce que l’on a pu voir et je crains que nous ayons même sous-estimé ce nombre... -Je n’espère pas, s’inquiéta Mel’Ermat en se tortillant dans son fauteuil. Ils sont déjà bien assez nombreux comme ça. -Il y a aussi des créatures dont je n’ai jamais entendu parler, venues du sud semblerait-il. Je ne sais pas encore si c’est leur imagination mais il semble avoir de grands reptiles volants cracheurs de feu. Aussi grands que des palais. C’est les seules qu’ils ont pu voir en action mais il y en avait des centaines de milliers d’autres différentes et les Dieux seuls savent ce dont quoi ils sont capables. -Quel est ton plan ? demanda l’intendant. Je suis sûr que tu as déjà pensé à des choses. L’espion hocha la tête. -Visiblement, nous ne pourrons nous défendre seuls. Il nous faut de l’aide, toute celle que l’on peut avoir. Il faut aller négocier des alliances au plus tôt. Les nains des montagnes de l’est, les centaures des régions du nord ou les elfes sur les îles côtières pourraient se joindre à nous. Mel’Ermat réfléchit quelques instants. -Cela pourra nous aider en effet, mais nous serions toujours très largement en infériorité numérique. Un silence se fit. -Il y a quelque chose d’autre… Il semblait mal à l’aise. Ses yeux verts luisaient de nervosité. On aurait dit qu’il avait voulu lui cacher une information, s’était rétracté et allait lui dire pour maintenant essayer de se défiler. -Mes hommes, ils ont vu autre chose lorsqu’ils espionnaient. Ils ont remonté la piste et sont allés jusqu’à nos avant-postes frontaliers. -Et ? le pressa Mel’Ermat. -Rien, justement, il ne reste plus rien ni personne. De chez nous tout du moins. Les villes sont occupées entièrement et plus de signe des précédents occupants. Si j’étais optimiste, je dirais qu’ils ont tous été tués, jusqu’au dernier… Je pense que le but de cette invasion est notre extermination, tous. Si le silence précédent avait été long, celui-ci dura une éternité. Effectivement, ce n’était pas des nouvelles à ébruiter. Les gens n’avaient pas besoin de savoir. Si cette information tombait entre les mains de Democles, il refuserait d’abandonner ses provinces. C’était néanmoins mieux que de se transformer en une espèce en voie d’extinction. -J’ai un contact qui aimerait vous rencontrer, changea subitement de sujet Llis. -Qui est-ce ? demanda naturellement l’intendant. -Je pense qu’il est mieux que vous vous rendiez compte vous-même. Il ne faudrait pas que ça se sache avant. -Très bien, où suis-je censé le rencontrer ? -J’ai arrangé le rendez-vous à l’auberge d’un de vos amis, Daros il me semble. Mel’Ermat haussa un sourcil. L’espion avait-il enquêté sur ses relations ou l’avait-il fait suivre ? L’intendant ne savait pas quelle réponse était la plus satisfaisante. -Quand ? -Dans une heure. -Il faudrait que je me prépare alors, grogna Mel’Ermat en sortant difficilement de sa chaise. L’espion hocha la tête et le laissa changer de tenue. Quand Mel’Ermat finit d’enfiler sa chemise blanc par-dessus laquelle il ajouta une veste marron, Llis avait disparu. Il ne s’en formalisa pas plus que ça et partit prévenir Mel’Cari de son expédition en ville. Mel’Ermat leva les yeux vers le ciel pendant qu’on préparait le véhicule. Il ne pleuvait pas mais le ciel restait néanmoins bien couvert. Le sol de la ville serait boueux et glissant. Il faudrait faire attention. La nuit, cela devait se transformer en verglas plutôt rapidement. C’était le défaut de ne pas voir souvent le soleil. Mel’Ermat prit son carrosse et se rendit vers l’auberge « au soleil montant ». En chemin alors que la ville était redevenue une vraie fourmilière et qu’ils n’arrivaient pas à faire un mètre sans devoir s’arrêter, une foule attira son attention. @+ -= Inxi =-
  13. La suite avec du retard ! Elle sera donc un peu plus longue que d'habitude L’intendant se réveilla avec une illumination. Il lui restait quelque chose à faire. Quelque chose qui allait au-delà de ses convictions. Il se leva à la va-vite, s’habilla comme la veille et rejoignit le bas du bâtiment. Les soldats étaient en train de déjeuner. Mel’Ermat n’avait pas faim, signe caractéristique du stress chez lui. Ne voulant déranger, il héla deux d’entre eux qui semblaient avoir fini. Il prit Mel’Eclé, le plus jeune et dernière recrue de ses gardes ainsi que Mel’Barn, le rouquin qui avait surveillé l’entrée lors de leur descente aux égouts. La salle s’arrêta de respirer à mesure que l’intendant choisissait ses hommes. Mel’Cari finit par se lever de table et le rejoindre. -Seigneur, y a-t-il quelque chose que je dois savoir ? -Non, le rassura son supérieur, je vais juste en ville. -Bien, parce que les hommes seraient déçus de ne pas pouvoir vous défendre une fois de plus, sous-entendit le colonel. -Tout se passera bien, répéta Mel’Ermat plus bas. Vous pourrez tranquilliser les esprits. Mel’Cari hocha la tête et retourna s’asseoir. Il était sûr qu’il parlerait à sa troupe dès qu’il aurait le dos tourné. Mel’Eclé était parti s’équiper au pas de course et Mel’Barn avait suivi plus lentement. Mel’Ermat récupéra dans la pièce voisine son épée qu’il glissa au fourreau. Non pas que cela allait l’aider contre les Ombres mais il se sentait quand même rassuré. Le carrosse était en train d’être préparé mais Mel’Ermat rentra néanmoins dedans. La pluie tombait drue ce jour et il ne comptait pas passer la journée trempé. Quand ses soldats se placèrent de chaque côté du véhicule, ils semblaient soudainement moins enthousiastes d’avoir été choisis. Mel’Ermat se permit un sourire à l’ombre de son rideau à mesure que le corps-de-garde s’ouvrait. L’intendant se leva, ouvrit la petite trappe qui lui permettait de discuter avec le chauffeur et donna ses ordres. La pluie avait l’avantage de cantonner les gens chez eux et ils circulèrent plutôt vite, surtout à cette heure-ci où, d’habitude, il était impossible de bouger autrement qu’à pieds. Cinq minutes plus tard, lorsque le carrosse fut arrêté, Mel’Ermat s’avança jusqu’au porche d’une maison et frappa deux coups secs. A l’abri sous un balcon, il entendit des bruits de pas venir dans sa direction. Un jeune serviteur, sûrement plus jeune que son fils, lui ouvrit la porte. -Mon seigneur ? demanda ce dernier. Il n’avait sûrement pas reconnu Mel’Ermat. -Pouvez-vous faire mander le seigneur Mel’Varo, dites-lui que Mel’Ermat est là. Le jeune homme connaissait son nom car ses mouvements et son débit de parole se firent accélérés. -Bien sûr, mon seigneur, entrez je vous prie. Mel’Ermat se retourna pour faire signe à ses deux soldats que tout allait bien et qu’ils pouvaient chercher un abri le temps qu’il ressorte. L’intendant de Mel se réfugia dans la maison où une douce chaleur l’accueilli. Le jeune homme prit la veste et les gants de Mel’Ermat puis l’invita à attendre dans le salon pendant qu’il allait chercher son seigneur. L’intendant entra dans la pièce à sa gauche qui se composait d’une table et d’une demi-douzaine d’armoires vitrées à travers lesquelles on pouvait observer une belle collection de livres. Mel’Ermat en lisait les titres quand il fut surpris par l’arrivée de Mel’Varo. -Intendant, fit-il avec une courbette. Je ne vous attendais pas. Il ne mentait pas. Mel’Ermat avait dû le surprendre au saut du lit car il avait encore la marque du coussin sur le visage. -Ce n’était pas mon intention de venir sans invitation mais une affaire importante m’amène. -Amène-nous de quoi manger, ordonna Mel’Varo à son serviteur. Cela avait surtout pour mission de l’éloigner. Les deux prirent siège autour de la table. -C’est à propos de l’enfant… Le regard de Mel’Varo se fit soupçonneux. Il semblait mal à l’aise. -Je ne suis pas là pour sanctionner, l’apaisa Mel’Ermat. Au contraire, vous avez peut-être pris la bonne décision. Je veux que le garçon soit conduit à Capucin et qu’il y soit sous bonne garde. Mel’Varo se fit alors inquiet. -Que se passe-t-il, seigneur ? Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ? -Vous en serez bientôt plus, c’est une mesure de précaution. Les rumeurs de guerre s’avèrent fondées et tout ce qui peut nous aider à la gagner doit être mis de notre côté. Mel’Varo déglutit. -Comment ça la guerre ? -Nous allons essayer de faire rassembler le conseil, tout vous sera expliqué. En attendant, pas un mot ne doit sortir de ces murs. A personne. Avec toutes ces rumeurs de fin du monde, ne mettons pas le feu aux poudres. Nous n’avons pas besoin d’une population qui panique. -Entendu, fit l’autre. Mel’Ermat ne devait pas traîner ici, on risquerait de se poser des questions. -Bien, d’autres affaires m’attendent et je vais prendre congés, annonça l’intendant en reculant sa chaise pour se relever. Le jeune serviteur était en train de revenir avec un plateau rempli de victuailles et semblait déçu de ne pas avoir été assez rapide. -Nous nous voyons au conseil alors, conclut Mel’Varo en l’accompagnant jusqu’à la porte qu’il ouvrit lui-même. Mel’Ermat hocha la tête deux fois. La première pour confirmer au seigneur son accord et l’autre fois en direction de ses soldats qui s’étaient réfugiés sous le porche de la maison, à l’abri sous le balcon. L’intendant leva les yeux vers le ciel qui tournait du gris vers le noir. La ville était peu lumineuse mais si en plus il ne voyait pas le soleil de la journée… Il soupira et rentra de nouveau dans le carrosse. Les gouttes frappaient avec toute leur agressivité le toit de son véhicule. Mel’Ermat ouvrit de nouveau la trappe et ordonna le départ vers le palais d’Egéa. Ce dernier se situait non loin de là, à quelques pâtés de maisons. Malheureusement, c’était dans une zone historiquement ancienne et les rues étaient si étroites qu’on y passait rarement à trois de front. Ils laissèrent donc là animaux et carrosses pour continuer en piétons. En rasant les murs, ils parvinrent à éviter la majorité de l’eau qui dégoulinait des gouttières. Les grosses flaques et les conduits d’eau au milieu de la rue par contre leur garantit d’avoir les bottes trempées. La grille du corps-de-garde du palais du royaume de Terra fut vite en vue. Ce palais était différent des autres. C’était une œuvre plus esthétique qu’une place forte. Il n’y avait pas de murs à proprement parler mais plutôt une clôture surmontée de piques. Sous le corps-de-garde, il y avait une petite cabane dans laquelle s’étaient réfugiés deux soldats. On y notait un petit réchaud et deux tabourets. Mel’Ermat ne savait pas si c’était vraiment une bonne idée lorsqu’on était dans un bâtiment en bois. Heureusement pour eux, vu le temps qu’il faisait, ça ne craignait rien. L’intendant se présenta à l’abri sous le corps-de-garde, à la fenêtre de ce petit chalet. -Mel’Ermat pour l’intendant Egéa. Un des gardes les regarda de la tête aux pieds puis fit signe à l’autre d’aller se renseigner. Son homologue ne semblait pas particulièrement heureux de devoir traverser le jardin pour aller chercher son maître. Il enfila une sorte de grande cape fine et courut au palais. Mel’Eclé lorgnait le dernier garde qui s’était rapproché du réchaud tandis que Mel’Barn surveillait leurs arrières. Ils ne devaient pas craindre grand-chose mais sait-on jamais. La pluie martelait le sol de plus en plus fort et on ne voyait pas à plus de deux mètres. Si jamais Egéa n’était pas là, ils attendraient un peu que l’averse passe. Heureusement pour eux, ce fut bien lui qui vint ordonner que les grilles soient levées. Il n’avait pas quitté sa robe blanche du deuil ni son brassard, comme beaucoup de sa suite. On tendait au-dessus de lui une grande toile à la manière d’un chapiteau pour éviter qu’il prenne la pluie. La grille grinça et disparut au-dessus d’eux en une trentaine de secondes. Il les invita à le suivre. La cour du palais était superbe. C’était en fait un grand jardin dans lequel on se vantait de cultiver des plantes exotiques et rares. Grâce à leur dévotion religieuse, des moines s’occupaient de son entretien gratuitement là où les autres royaumes devaient dépenser des fortunes pour les avoir à leur service. Mel’Ermat trouvait le spectacle saisissant. On se serait dit en forêt mais avec une organisation minutieuse, tout poussait sous contrôle. On y voyait de grands arbres aux troncs minces s’élever sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur côtoyer des chênes massifs plusieurs fois centenaires. Les allées, quant à elles, se décoraient de fleurs de toutes les couleurs qui commençaient lentement à préparer leur éclosion définitive pour ce printemps bien entamé. Ils ne prirent malheureusement pas les sentiers et se dirigèrent en ligne droite vers le palais. Autant de ne pas traîner par ce temps. Ils allaient attirer la foudre. Le manoir se dressait au milieu de cet espace de verdure sur deux étages. A l’image de la salle de réunion de l’Empereur, l’édifice était pourvu de dizaines de portes-fenêtres sur chaque façade. Le blanc des bâtiments de l’Impériale avait naturellement été gardé. De grands balcons avaient été créés au niveau du premier étage et courrait le long de la bâtisse. Pour soutenir cette avancée, des colonnes carrées, que Mel’Ermat trouvait un peu disgracieuses, avaient été installées. Ils piétinèrent l’herbe mouillée quelques instants avant de rejoindre le palais. La pelouse était plutôt épaisse puisqu’ils n’emportèrent pas avec eux de la boue. Ca serait toujours ça de moins à nettoyer. On le fit entrer par la porte-fenêtre du bureau de l’intendant, ce qui en soit se comprenait. Mel’Ermat ne prendrait pas le bureau de Mel’Placer si quelque chose venait à lui arriver. Ses hommes furent amener ailleurs, ce qui en soit valait mieux que de rester sous le déluge. Le bureau était étrangement fait de métal. Après ce spectacle naturel dehors, il ne s’était pas attendu à trouver son contraire à l’intérieur. Cela scintillait et brillait à chaque mouvement. Mel’Ermat était sûr de ne jamais avoir vu d’armoires en fer. Cela devait peser une tonne. -Qu’est ce qui t’amène par ici, Mel’Ermat ? Est-ce à propos de cette missive reçue plus tôt ? Etant intendant, il n’était pas obligé de le vouvoyer. L’intendant de Mel n’aimait pas qu’on lui donne trop de titres mais il n’était pas habitué non plus qu’on ne lui en donne pas. Egéa était sûrement celui qui avait le plus d’expérience de tous les dirigeants, si on mettait Frendlorian de côté. Il était vieux, peut-être soixante-cinq ans, et avait donc travaillé avec son père avec qui il ne s’était jamais entendu. Cette ancienne relation avait plombé dès le départ la relation entre Mel’Ermat, jeune dans ses fonctions et son aîné. Petit à petit, Mel’Ermat avait réussi à montrer qu’il était différent de son père mais il avait toujours l’impression que les à priori restaient. L’intendant de Terra fit signe à son homologue de prendre place de l’autre côté du bureau. Mel’Ermat s’y assit. -En effet, c’est à propos de la réunion. -Voilà qui est bien mystérieux, fit l’individu. Pourquoi ne pas l’avoir attendue ? -J’y viens, essaya de parler Mel’Ermat. Parce que je pense qu’il y a des traitres parmi nous et que je ne veux pas leur mettre la puce à l’oreille. L’homme se fit intrigué et se gratta machinalement le lobe. Mel’Ermat lui fit un exposé de la situation que l’homme écouta avec attention. -Je savais beaucoup de ce que vous m’avez dit, admit Egéa. D’autres nouvelles sont bien plus inquiétantes dans leurs ramifications. Me croyez-vous maintenant quand je vous dis qu’il nous faut de l’aide urgente ? Mel’Ermat hocha la tête. Si seulement ils y avaient cru plus tôt. -Nous envoyons nos consignes aujourd’hui par un ballon des Messagers. Vous devriez en faire autant. Ordonnez à vos troupes d’attendre l’arrivée des renforts, lui conseilla Mel’Ermat. -Et quoi ? Laissez nos royaumes se faire envahir ? A l’heure actuelle, les mouvements sont du côté du Sustor mais je ne doute pas qu’ils convergeront vers nous tôt ou tard. Nous ne restons pas à rien faire tandis que nos royaumes seront envahis. -Il le faut, contra Mel’Ermat. Même avec toutes les armées de chaque royaume et même si nous forcions nos populations à se battre comme ils le font, nous sommes en infériorité numérique. Si vous y allez seuls vous allez être exterminés. L’autre se laissa tomber contre sa chaise. -Ce n’est pas sûr, nous ne savons pas combien ils sont exactement. D’où tirez-vous ces informations ? Mel’Ermat ne pouvait pas divulguer l’existence de son réseau d’espions et encore moins dire qu’une partie des pierres de communication, dont l’ensemble fait partie d’un ordre de réquisition de l’Empereur depuis des années, sont entre leurs mains. -Je le sais de source sûre. -Cela fait bien peu, le mit en doute Egéa. -Voyez-vous d’autres choix ? Peut-on seulement prendre le risque que ça soit le cas ? Ordonnez au moins de se tenir prêts à reculer le temps que nous nous assurions de leur nombre… L’homme réfléchit longuement en le fixant. -Vous n’êtes rien comme votre père, vous le savez n’est-ce pas ? finit-il par articuler. Mel’Ermat haussa les épaules, ne sachant s’il devait prendre ça comme un compliment. -Très bien, je tiendrais les armées du royaume sur la défensive. Par contre, si les combats viennent jusqu’à la capitale, nous frapperons. Nous ne tomberons pas. Mel’Ermat répondit par l’affirmative. -De toute manière, ajouta-t-il, le plus dur à convaincre sera Democles, ils seront les premiers frappés. Mel’Ermat ne put qu’acquiescer. Cette affaire là était entre les mains de Mel’Placer. L’intendant de Mel était satisfait, il venait de gagner quelques précieuses semaines qui leur permettraient de se rassembler. @+ -= Inxi =-
  14. Voici la suite ! Chapitre 11 Le sommet informel se tint le soir même. Après avoir expliqué la situation, Mel’Placer prit la décision de faire venir Ben’Lor. Les deux s’entendaient aussi bien que le protocole l’exigeait mais Mel’Ermat l’avait convaincu que c’était le seul Roi en qui ils pouvaient avoir confiance. Ils devaient obtenir toute l’aide qu’ils pouvaient réunir. Mel’Cari assistait également à la réunion, ainsi que Mel’Carem, adjoint de Mel’Placer sur toutes les questions de défense. C’était un ancien général qui avait sacrifié sa vie au service du royaume de Mel. Sa loyauté était indéfectible et c’était un commandant de talent et d’expérience. A l’heure actuelle, il portait un haut noir large, serré à la taille par une ceinture et un pantalon noir de même facture que son Roi et son intendant. Il était plutôt petit et arborait une cicatrice sur le côté droit du visage qui suivait sa pommette comme un prolongement de sourire. Mel’Ermat leur expliqua donc ce qu’il en était. -C’est impossible ! s’insurgea le roi de Syrarture. -Nous avons tous réagi de la même manière, dit Mel’Placer. Mais il semblerait que les faits soient bien là. Nous sommes face à la plus grande invasion que nous n’ayons jamais connue. -Comment n’avons-nous rien pu voir ? maugréa-t-il. Sommes-nous sûr qu’ils soient aussi nombreux ? Après tout, ça pourrait être une erreur… Mel’Ermat reprit la main, c’était à lui que le rapport avait été fait. -Il semble que cette invasion ait été préparée depuis de longues années et nous sommes pratiquement sûrs qu’ils ont bénéficié d’aides internes. Le complot de Regut ne nous a pas non plus aidés à nous focaliser sur ce qu’il se passait. -Ce Regut… s’énerva Ben’Lor. Nous devrions le faire pendre pour traîtrise. -Impossible, dit Mel’Placer qui s’était déjà concerté avec Mel’Ermat sur ce qu’ils devaient faire. Nous n’avons pas assez de preuves pour le faire condamner et se lancer dans un procès nous ferait perdre encore plus de temps. De plus, la ville étant scellée par magie, nous avons besoin de son sceau pour ouvrir les portes. Regut est peut-être ambitieux mais il ne laissera pas les royaumes se faire envahir. -Et si Regut était de mèche avec tout ça ? proposa Mel’Cari. L’homme n’aimait pas trop son rôle de politicien, il préférait sûrement être sur le champ de bataille en ce moment même. Mel’Ermat nota que son écharpe avait été enlevée et qu’il semblait commencer à bouger son bras sans douleur. Sa remarque était judicieuse. -Nous avons écarté cette possibilité, répondit Mel’Placer. Pour la simple et bonne raison que si c’est le cas, alors nous allons perdre notre Empire. Deux royaumes sont assaillis, Syrarture est coincé au nord, l’Ostel est en guerre civile, si nous considérons que Kator nous a trahi alors cela ne laisse plus que le royaume de Sal et nous-mêmes pour prêter main forte. Et cela pèse peu face, non pas à une armée mais à une civilisation qui nous attaque. -Je me demande bien ce qui a poussé des femmes, des enfants et aussi des vieillards à se battre. -Comme dis le dicton, l’herbe est toujours plus verte ailleurs… Et à l’heure actuelle, l’ailleurs c’est nous et ils viennent prendre nos terres. -Quel est le plan alors ? demanda Ben’Lor lorsqu’il prit conscience de la situation. -Pour l’instant, faire réunir le conseil au plus tôt, demain serait le mieux. Il faut procéder à un vote après avoir expliqué la situation. Ensuite une fois que l’Empereur sera élu, décider d’un plan de bataille et envoyer toutes les légions au sud. -Cela laisserait Syrarture sans défense, objecta Ben’Lor en croisant les bras faisant ressortir ses muscles. Mel’Ermat et Mel’Placer avaient également anticipé cette remarque. -Il faudra laisser le minimum ou tenter de contre-attaquer nos ennemis du nord. Si nous arrivons à chasser tous les monstres de la frontière nord alors nous pourrons nous rediriger vers le sud. -Cela me paraît guère possible, vous savez à quel point la situation est difficile là-haut. Il faudra des mois pour réussir, même en considérant que cela soit possible. -Inutile d’en débattre maintenant, trancha Mel’Placer. Nous devons avant tout élire un Empereur et cela risque d’être compliqué. -Quel est mon rôle dans tout ça ? s’interrogea Mel’Carem qui avait écouté avec attention. -Dès demain, tu quitteras la ville par ballon des Messagers et rendra à Mel pour y organiser la défense. Nous demanderons à Egéa et Democles d’en faire de même. Nous devons faire front commun jusqu’à ce que les renforts arrivent. Votre tâche sera de ralentir l’ennemi. Ne combattez sous aucun prétexte, si les chiffres sont exacts, vous êtes à quinze contre un. Mel’Ermat hocha la tête, Mel’Placer avait raison. -Ils attaquent au bon moment, admit Ben’Lor. L’été ne sera là que dans un mois et ils ont jusqu’aux premières neiges pour avancer. Depuis quand ont-ils commencé à attaquer ? -Depuis que l’élection a commencé, répondit Mel’Ermat. Ben’Lor compta alors à voix haute. -Si leur troupe se compose vraiment d’enfants et de vieillards, alors ils n’avanceront pas vite. Dix, peut-être quinze kilomètres par jour. Cela nous laisse pratiquement un mois avant qu’ils n’atteignent les capitales de Terra ou Sustor. C’est le temps qu’il faudra pratiquement pour que nos légions viennent des endroits les plus éloignés du nord. Nous sommes dans une situation compliquée. Il faut que j’aille voir mes commandants. -Nous irons voir Egéa et Democles demain matin avec Mel’Ermat. Il sera facile d’avoir leur soutien. Après tout, ils ont été les premiers à nous alerter et nous n’avons pas écouté, ajouta le roi de Mel. -Très bien, à demain dans ce cas là. L’imposant homme quitta le premier étage pour rejoindre ses hommes dans la cour. Personne n’était sûr que Regut avait abandonné son idée d’assassiner ses rivaux et il fallait se méfier. Mel’Ermat se rendit compte alors qu’il avait des choses à régler de son côté. Laissant, Mel’Carem et Mel’Placer à l’étude d’une carte où ils jugeaient de la situation, Mel’Ermat et Mel’Cari se congédièrent. -J’ai besoin d’une faveur, Mel’Cari, l’interpella l’intendant. -Seigneur ? répondit surpris le colonel. Ils étaient au rez-de-chaussée, dans le petit salon de réception près de la cheminée. -J’ai besoin que deux hommes partent au plus tôt avec Mel’Carem demain. Je voudrais que ma femme soit escortée jusqu’à côte, auprès de notre fils. Le colonel hocha lentement la tête. -Dites-lui que mon séjour ici se prolonge et que je la rejoindrai directement là-bas. -Vous semblez inquiet, se permit le gradé. -C’est le cas, avoua Mel’Ermat. La situation est critique et j’ai peur de ce qu’il va se passer. -Je comprends, je ferai le nécessaire. -Merci. L’homme partit en direction de la caserne laissant l’intendant seul. Conscient que lendemain serait une longue journée, il décida d’aller se coucher sans avoir sommeil. Arrivé à sa chambre, Mel’Ermat se rendit sur sa terrasse. L’extérieur était plutôt lumineux et cela l’intriguait. Même les soirs de pleine lune où celle-ci était au-dessus d’eux il ne faisait pas autant jour. La ville rayonnait d’une lumière jaune pâle et l’intendant localisa également des points plus clairs que d’autres. Mel’Ermat finit par comprendre ce qu’il se passait quand, sur l’artère qui faisait face à la villa, il vit apparaître un groupe d’hommes du Feu. Ils ne semblaient plus du tout aussi calmes que les jours précédents puisqu’ils avaient l’apparence de torches embrasées. Ces patrouilles permirent à Mel’Ermat de se sentir plus en sécurité. Néanmoins, quand il partit se coucher, il laissa une fois de plus les bougies et les torches allumées. @+ -= Inxi =-
  15. Pas mal ce petit passage ! Par contre je mets un bémol sur quelque chose : le rythme auquel tu postes. Tu sais sur le fofo, si tu postes pas régulièrement, tu perds rapidement tes lecteurs et les nouveaux qui arrivent sont majoritairement rebuté par de longs passages à lire si bien que tu devrais faire attention. Pour ceux qui ont déjà lu ton histoire, tu les perds tout simplement parce qu'ils ne se souviennent plus des détails ni des petites choses importantes dans le grand schéma Ecrire n'est pas seulement dur dans les idées ou les formulations mais aussi d'apprendre à trouver le temps de le faire ainsi que créer son inspiration les jours où elle est pas là ! Bref sur le fond, un chapitre en douceur qui fait plutôt office de transition ! On développe, on se fait confiance, on présente la suite donc que du bon ! J'aime bien du coup tu présentes l'humour un peu des soldats, ça fait une parenthèse bienvenue @+ -= Inxi =-
  16. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Pas mal ! C'était un bon passage mais je m'embrouille trop. Le glossaire peut être fait rapidement, juste pour rappeler la fonction de chacun. Par contre ce qui devient encore plus urgent c'est une carte. Ca serait beaucoup plus facile qu'on puisse s'appuyer sur un support afin de comprendre. Le style est toujours épuré et malgré quelques petites fautes sur les participes présents comme : [quote] et bien d’autres avant eux avaient [b]enfermés [/b]les elfes[/quote] [quote] de conquérir des terres et de les [b]annexées[/b]. Son père, son grand-père et bien d’autres ava[/quote] Tu t'en tires plutôt bien ! Donc j'attends une suite en espérant qu'on arrive à faire le tri sur ce qu'il passe pour que je voie si on a déjà eu un aperçu de la trame ou pas @+ -= Inxi =-
  17. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    Pas mal ! Les choses se corsent ! J'aime particulièrement ce passage où je trouve que la peur et les sentiments du héros sont plutôt réalistes et on comprend de plus en plus le pourquoi du comment. En tout cas, je suis impatient de voir ce que la suite des combats vont donner individuellement mais aussi ce qui est prévu derrière tout ça ! Tu as l'air d'avoir quelques idées donc vivement d'en savoir plus @+ -= Inxi =-
  18. Voici sûrement le chapitre le plus important de l'histoire ! Vous allez, enfin, avoir (pratiquement) une vue sur ce qu'il se passe réellement. Des carrosses avaient été affrétés. Le vieux soldat connaissait visiblement bien son travail. Les soldats du royaume de Mel furent soulagés de voir que leurs seigneurs étaient encore en vie. Visiblement, ils étaient sur les nerfs mais les gardes de l’Empereur étaient inflexibles et n’avaient laissé passer personne. Mel’Ermat les plaignit. Cela faisait deux fois que ceux qu’ils étaient censés protéger s’étaient fait attaquer, ils devaient s’en vouloir. Seule une dizaine d’entre eux restait calme : les survivants des égouts. Ceux-ci savaient pertinemment ce qui se serait passé s’ils avaient eu le malheur d’être là pour les protéger. Ils auraient été déchiquetés par les Ombres. Mel’Placer se mit sur la banquette en face de lui mais ne pipa pas un mot. Mel’Ermat ne chercha pas à faire la conversation. Entre savoir quelque chose et le vivre, il y avait un fossé. L’intendant du royaume de Mel, quant à lui, se demanda ce qu’il était arrivé à Iri, Frendlorian et Regut. Ils étaient sortis avant que les Ombres n’arrivent et il était probable qu’ils soient toujours en vie. Si ce n’était pas le cas, Mel’Ermat était sûr qu’il l’apprendrait bien vite. L’intendant laissa son regard courir dans la rue. Il envia les badauds qui vivaient leur vie et qui n’imaginaient pas la poudrière sur laquelle ils vivaient. Il se demanda ce que cela devait être d’avoir des préoccupations différentes qu’éviter de se faire massacrer par de mythiques créatures légendaires. A croire qu’il ne le saurait jamais. Trouvant ses pensées plus lâches que courageuses, il se concentra sur l’extérieur. Il se laissa bercer par le décor jusqu’à ce qu’il demande l’arrêt du carrosse. Mel’Placer le regarda avec suspicion. -On se rejoint à la villa. Il descendit du véhicule et claqua la porte, signal pour se remettre en route. Mel’Ermat attendit que les cavaliers qui escortaient le roi s’en aillent pour faire demi-tour. Ses propres soldats descendirent de leurs montures et accompagnèrent leur commandant à pied. Après quelques dizaines de mètres, il leur dit de patienter là. Il rejoignit son interlocuteur à la terrasse d’un bar. -Llis, content que tu refasses ton apparition. Si l’homme lui avait déjà paru nerveux auparavant, il lui paraissait désormais sur le point d’exploser. Son visage ne l’exprimait peut-être pas mais le fait qu’il venait de taper sa pipe sur la table pour en vider son contenu pour la dixième fois en quelques secondes était une preuve suffisante. -J’ai des nouvelles, commença l’espion en se penchant en avant. Ils devaient vraiment avoir l’air de conspirer. Afin de contrebalancer cet effet, Mel’Ermat s’affala sur sa chaise et mit ses mains derrière la tête. -Cela ne pouvait pas attendre ? Pour un endroit plus discret peut-être ? -Non, le coupa l’espion. Ces nouvelles-là ne peuvent plus être mises de côté. -C’est par rapport aux Ombres ? s’intéressa Mel’Ermat en prononçant leurs noms à voix basse. Parce que je viens de nouveau de me faire attaquer et je commence à m’en lasser. L’espion se figea. Il regarda autour de lui, voulut poser une question et se ravisa. -Non, rien à voir. Ou peut-être que si, enfin en partie, ajouta-t-il précipitamment en se mélangeant les pinceaux. C’est la raison pour laquelle je n’étais pas là ces derniers temps. J’ai beaucoup de réponses… -Alors parle ! s’impatienta Mel’Ermat. -D’accord alors écoutez bien, sa voix n’était qu’un souffle et personne n’aurait pu capter cet échange. J’ai commencé par enquêter sur notre réseau des Ecouteurs. Il s’avère que c’était encore plus corrompu que ce que j’imaginais, il me faudra des années pour avoir quelque chose d’aussi performant que ce que j’avais. Une chose est sûre : Cela fait des années que ça dure voire des dizaines d’années. Nous sommes au beau milieu de rouages qui ont été mis délicatement en place sur des décennies. Cela ne peut être bon. L’avantage de la liste des parjures, c’est que j’ai sous la main des traîtres et tant qu’ils ne se savent pas démasqués, je peux faire en sorte de leur faire passer de mauvaises informations. Je m’occupais d’ailleurs personnellement des cibles à éliminer ici quand un contact m’a parlé du capitaine Joly et de sa façon de fouiner là où il ne devait pas. Je me suis rendu à son bureau et je suis tombé sur ces meurtres mystérieux et sa théorie sur les égouts. Je pensais pouvoir en apprendre plus sur les traitres qui devaient être aussi responsables des tentatives d’assassinat sur votre personne et les autres rois. Je sentais que quelque chose se préparait. C’est grâce à votre maître-chasseur, qui se dit ferait une excellente recrue, que nous avons avancé. Nous sommes tombés sur ces messagers qui traversaient les royaumes et une fois assommés, nous avons pu désarmer le dispositif qui leur permettait de se suicider. Nous n’avons pu tirer qu’une chose sur eux, leur employeur : Regut. Ou au moins quelqu’un de haut placé dans son entourage mais je pencherais plutôt pour lui. Par contre nous ne savons toujours pas pourquoi ces mouvements et ce qu’il se trame. Ma pensée va sur ces troubles qui agitent les royaumes du nord. Je suis pratiquement sûr qu’il a cherché à déclencher ces guerres civiles. Si l’on ajoute les assassinats, je pense qu’il cherchait à éliminer tous les dirigeants des royaumes pour se proclamer Empereur. Mais quelque chose de plus grave se passe, plus grave que les Ombres ou les manigances d’un roi fou. Les rumeurs de la guerre… Elles s’avèrent vraies. Et ce n’est pas une guerre classique, c’est une invasion… Mel’Ermat sentit la tête lui tourner. -Que dis-tu ? En es-tu sûr ? paniqua l’intendant. -Absolument, je remettrais ma vie entre les mains des informateurs qui sont allés là-bas. Ce n’est pas une simple guerre. Ils sont des millions, femmes, enfants, vieillards, bêtes, ils viennent pour nos terres. -Mais cela n’a aucun sens ! gémit Mel’Ermat. -Pourquoi pas ? contra l’espion. Les mouvements ont commencé le jour où la ville a été scellée magiquement. -Avec tous les dirigeants de l’Empire à l’intérieur… comprit-il. Oh mon Dieu… Nous avons été tellement aveuglé par ces Ombres que nous n’avons rien vu venir. Est-ce que… Est-ce que… L’espion lui sortit une liasse de documents, il avait compris ce que pensait Mel’Ermat, lui-même ayant fait le résonnement. L’intendant regarda le premier d’entre eux. -Mais c’est l’écriture de mon père ! s’exclama-t-il. Où as-tu trouvé ça ? -Peu importe, lisez ! C’était des vieux documents, cela devait dater de l’époque où il était lui-même intendant de Mel. Peut-être trente ans auparavant. Mel’Ermat frissonna. Ces notes de son père… C’était ce qu’il se passait maintenant. C’était les doutes qu’il avait sur un complot. Il pensait que les Ombres avaient été convoquées. -Où as-tu trouvé ça ? déglutit Mel’Ermat. -Dans la grande bibliothèque au sud… admit Llis. On me l’a envoyé. Je pense que l’incendie dans lequel tes parents sont morts n’était qu’une façon d’éliminer ton père pour avoir mis le doigt sur le fil du complot. Avant qu’il puisse remonter jusqu’à la bobine, on l’a éliminé. Il y a un document que je ne t’ai pas remis, le rapport des enquêteurs sur l’incendie. Les descriptions sont abominables mais fait est que les corps de vos parents, ou ce qui en restait… Enfin… Il était mal à l’aise. -Dis-le, l’encouragement froidement Mel’Ermat. -C’était les Ombres. Il enchaîna voyant l’intendant se décomposer. -On a noté des membres de la terre parmi les envahisseurs. Je pense que les Quatre Races ont quelque chose à voir dans cette histoire. -Tu as encore des mauvaises nouvelles ? demanda Mel’Ermat après avoir pris sa respiration. -Non, je crois que le plus important est de faire en sorte que l’élection se termine au plus vite pour aller coordonner la défense. Même ainsi, je pense que Terra et Sustor vont tomber. -Je vais voir Mel’Placer ! S’exclama Mel’Ermat en se levant de table se rendant compte de la gravité de la situation. @+ -= Inxi =-
  19. OUps j'ai oublié de poster la suite la semaine dernière /> Pour crio, je sais que c'est mon défaut les phrases qui veulent rien dire. En fait mon problème est plus profond est que j'ai horreur de faire des répétitions et dès fois, je cherche des tournures de phrases qui au final ne veulent rien dire /> Pour les personnages, on a fait globalement le tour. Après ils vont se répéter dans la grande majorité /> En tout cas, plus on avancera moins y aura de problème, je vous le garantis /> Au tout début il y a un glossaire si ça peut aider. Pour les égouts, ils vont enquêter ces mystérieuses attaques en ville qu'ils pensent liées aux propres attaques sur les rois et intendants. Sauf qu'ils tombent sur les ombres et s'en sortent en s’enfuyant ! Voici la suite ! Mel’Ermat n’eut pas le temps de regarder la réaction des participants que les ombres de la salle se mirent à bouger. Ils étaient faits comme des rats, surtout dans cette partie de la ville où le soleil ne se montrait jamais. On les vit alors glisser sur les murs, comme de la fumée qui s’étendait progressivement. C’était des formes plus sombres que la nuit, sans consistance ni réalité. Deux couteaux volèrent et frappèrent l’une d’entre elle au plafond. Les dagues retombèrent au sol n’ayant fait comme dommage que deux impacts dans la pierre. Mel’Ermat entendit Ben’Lor jurer. Il n’y avait pas de sortie, elles étaient partout. L’intendant ne put alors décrire très précisément ce qu’il se passa ensuite. Une de ces formes plongea sur eux mais cela donna l’impression qu’un voile noir s’abattit sur eux. Au dernier moment, Mel’Ermat fut aveuglé par une lumière blanche qui força son visage à se réfugier dans ses mains. C’était Egéa, à demi-accroupi comme eux tous qui avait invoqué une sorte de bulle protectrice autour d’eux. Au-delà, Mel’Ermat ne voyait pas la salle, c’était comme si un torrent de goudron leur tombait dessus et cherchait à s’infiltrer. L’intendant du royaume de Terra était plein de surprise et sa formation auprès des moines de son royaume semblait avoir vraiment été poussée. Pourtant, il vacillait de plus en plus et l’effort à produire lui semblait insupportable. Ben’Lor lui attrapa un bras et Democles suivit de même avant qu’il ne s’effondre. Cela sembla lui redonner un peu de force car il fit un hochement de tête et continua de fixer devant lui en tendant les bras au dessus de sa tête. Mel’Ermat n’avait jamais eu l’occasion de voir un sort d’aussi près. Il avait l’envie de toucher la barrière mais avait trop peur d’être attrapé par ce qu’il y avait derrière. C’était comme voir un rayon de soleil mais tout autour de soi, ça aurait pu être beau si Mel’Ermat n’avait pas eu aussi peur. Les autres ne semblaient pas rassurés du tout. Ben’Lor ne devait pas avoir peur de mourir mais il devait sûrement avoir d’autres projets sur la façon d’y rester. Cela ne devait pas inclure le fait d’être dépecé par des créatures qu’il ne pouvait pas combattre. Une voix se dégagea autour de lui, comme dans les égouts, il avait l’impression qu’on voulait lui parler. Il crut même entendre les mots « toi » et « mort ». Personne ne réagit et Mel’Ermat mit ça sur le compte du stress et de son imagination. Egéa se mit à cligner des yeux de façon de plus en plus rapprochée et de plus en plus longue. Il allait abandonner quand une lumière encore plus aveuglante que celle qui les enveloppait surgit de nulle part. Des bruits indescriptibles s’élevèrent, mélange entre un cri strident haché et un sifflement rauque. La chaleur monta en flèche et les assaillis se regardèrent, cherchant une explication sur le visage des autres. -Je ne sens plus de pression, haleta Egéa. Que fait-on ? La lumière blanche qui les enveloppait n’était pas revenue à la normale. On voyait toujours des fils noirs courir sur la surface de la bulle si bien que la salle leur apparaissait opaque et floue. On notait néanmoins des formes qui s’agitaient et une en particulier qui s’avançait vers eux. Ils restèrent accroupis au sol, peu conscients de l’allure qu’ils renvoyaient, en regardant au dessus d’eux cette masse noire qui les lorgnait. La bulle éclata sans qu’Egéa n’y soit pour quelque chose. La magie à l’œuvre était juste incommensurablement plus puissante que la sienne. Ils découvrirent alors un membre de la race du feu. Il ne ressemblait plus beaucoup à ces formes brunes qu’il avait pu voir mais plutôt à une braise qu’on avait retirée précipitamment de l’âtre. Mel’Ermat se releva doucement et ses genoux l’en remercièrent. Il n’y avait plus de trace des Ombres. Il y avait eu jusqu’à cinq membres de ceux du feu, au minimum. A l’heure actuelle, deux d’entre eux transportaient les restes de deux autres. Le combat avait dû être terrible. -Merci, dit Egéa. Sans vous, nous serions morts. -Vous devez faire attention, crépita la créature. Les Ombres cherchent à vous atteindre. Vous, Humains, n’avez plus les moyens de les arrêter. Nous veillerons sur vous jusqu’à ce qu’un Empereur soit élu. Vous devez faire vite, elles se mettent en mouvement et sont chaque jour plus nombreuses. -Vous connaissiez leur présence ? s’alarma Mel’Placer. -Oui, nous les traquons depuis des dizaines d’années. C’était une nouvelle inquiétante, conclut Mel’Ermat. L’autre reprit de sa voix surnaturelle. On aurait vraiment pu discerner le bruit d’un incendie. -Sachez qu’elles sont aidées. D’autres Humains les ont aidées à se rendre jusqu’ici. -Qui ? grinça Ben’Lor. -Nous ne savons pas, nous avons interrogé beaucoup des vôtres mais personne n’a confessé jusque là. -Quel est leur but ? posa judicieusement Mel’Ermat. -Lors des premiers jours du monde, les ténèbres luttèrent face à la lumière. De ce combat naquirent les Ombres et jamais personne n’a pu comprendre quelles étaient leurs motivations ou leurs raisons d’être. Ce qui est sûr, c’est que quelqu’un a un moyen de les contrôler ou au moins de les pousser dans une direction. C’est pourquoi vous devez faire attention. -Ne pouvez-vous pas les détruire ? demanda Ben’Lor que la situation agaçait. -Non, Roi Ben’Lor, nous ne pouvons pas les chasser comme vous pouvez le faire au nord. Malgré tous nos efforts, elles n’ont cessé de grandir en nombre. Mais n’ayez crainte. Les attaques en plein jour leur coûtent énormément et elles restent très faibles à ce moment-là. Je pense qu’aujourd’hui n’était qu’un avertissement. Si elles avaient voulu vous tuer, elles auraient pu le faire comme pour ces gardes à l’extérieur. Même si leur cible est l’un d’entre vous ou même vous tous, quelque chose d’autre se trame. Leur conversation fut coupée par l’arrivée de gardes par centaine. Heureusement pour eux, les Ombres étaient déjà parties. Ils n’avaient aucune idée vers quoi ils auraient alors couru. Au bruit de vomissement que Mel’Ermat entendait, le spectacle extérieur devait être particulier. Un capitaine les rejoignit, l’inquiétude se lisait clairement sur son visage. En effet, son futur commandant se trouvait peut-être face à lui et la situation était catastrophique. -Est-ce que tout va bien, Seigneurs ? s’enquit-il auprès de l’assemblée. -Oui, répondit Mel’Placer pour les autres. Grâce à nos amis du feu. -Que s’est-il passé ? C’est un carnage ! Le soldat ne semblait pas rassuré. En tout cas, il avait retrouvé des couleurs lorsqu’il comprit que ceux du feu n’étaient pas responsables de ça. Il se serait sûrement évanoui s’il avait su la vérité. -Tout ce que vous avez à savoir, c’est que la situation est gérée et que nous sommes saufs. Mel’Placer avait l’étoffe d’un chef. Quand il parlait, on l’écoutait. Quand il ordonnait, on baissait les yeux. Il pouvait faire un bon Empereur, jugea son intendant. -Je représente ici quatre royaumes, soit une majorité. Les membres de la race du feu vont devoir se déplacer. Quiconque tente de les arrêter sera puni de mort. De plus, tout ce qu’ils diront devra être exécuté sous peine d’emprisonnement. C’est une question de sécurité impériale. Ai-je votre soutien, Seigneurs ? demanda-t-il pour avoir l’accord de ses pairs. Egéa, Democles et Ben’Lor acquiescèrent. La silhouette du feu avait repris des couleurs normales. Il jugea le moment opportun pour partir. -Merci, ça nous aidera grandement, dit la créature. -On vous doit bien ça, vous nous avez sauvés la vie. Le capitaine de la garde dansait d’un pied sur l’autre. -Vous avez entendu ? Allez faire passer le message avant de vous retrouver le premier enfermé ! -Oui, Seigneur ! répondit l’homme après un salut militaire. Un autre soldat arriva. Il était vieux, plus que n’importe qui à ce moment. Il devait être en fin de carrière. -La foule commence à se masser. La curiosité les pousse à agir comme des charognards. La rumeur fera venir toute la ville, si vous devez partir, il faut le faire maintenant. -Très juste, fit Ben’Lor. Seigneurs, fit-il en s’excusant. Rendez-vous la semaine prochaine pour la séance avec les Seigneurs. Tous en firent de même. Qui avait envie d’être vu au milieu d’un massacre ? Même si Mel’Placer avait retoqué un des gradés, on viendrait leur poser des questions. Il aurait été naïf de croire que la mort de cinquante personnes, surtout des gardes de l’Empereur, passe inaperçue. Ils devraient agir avec précaution. Si se diffusait en ville la menace que des ombres campaient juste sous eux, la panique s’emparerait de tous et cela deviendrait ingérable. Mel’Ermat et Mel’Placer prirent donc la sortie et se stoppèrent nets à la vue extérieure. Cela ressemblait que trop à ce qu’il avait vu dans les égouts. Des corps mutilés, éventrés, découpés. Il y avait tellement de façon de décrire ce qu’il voyait qu’il s’en rendit malade. Pour continuer d’avancer, il regarda droit devant lui et pensa à des chansons gaies. @+ -= Inxi =-
  20. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Je suis un peu d'accord sur la démultiplication des noms ! Mais car il y a un mais. En fait, dans un livre on s'y fait vite car on lit d'énormes quantités du livre régulièrement donc ça aide à tout retenir. Lire une fois toutes les deux semaines, ça aide pas du tout. Le problème est que tu peux pas non plus poster trop vite sinon on suit pas le rythme. La seule solution serait de faire un glossaire au début dans ton premier post auquel on pourrait se référer quand on a des doutes ! Pour le fond, j'ai bien aimé ce passage car il traite de l'aspect géopolitique et ça nous aide à bien voir dans quel contexte les personnages vont évoluer. @+ -= Inxi =-
  21. Hop la ! Comme j'ai mis le passage d'avant il y a pas, ce morceau là est plus court C’était loin d’être la partie la plus excitante de l’élection. Chaque roi prit une position différente : agenouillé, les mains serrées ou encore la tête sur les bras croisés posés sur la table. Mel’Ermat regarda les autres intendants mais aucun ne l’observait. Comme lui, ils devaient méditer sur ce qu’ils avaient entendu. Mel’Placer avait choisi de rester droit sur sa chaise et d’où il était, Mel’Ermat ne pouvait voir s’il avait les yeux fermés ou non. Cette étape ne devait s’achever que lorsque le dernier d’entre eux arrêterait ses méditations. Ils devaient tous faire le point sur leurs vertus, leurs défauts et s’ils se sentaient capables de devenir Empereur. Deux anecdotes presque similaires dans l’Histoire avaient rendu ce moment différent. La première chronique raconta que l’exposé des motivations s’était prolongé tard dans la nuit et que les rois finirent par s’endormir durant la phase de réflexion. Le deuxième mémoire était un peu plus morbide puisque les rois attendirent plus de dix heures que l’un d’entre eux finisse de réfléchir. Ce ne fut que lorsqu’une mouche tourna autour de lui qu’ils comprirent qu’il avait fait un arrêt cardiaque. Mel’Ermat espérait que rien de ce genre ne rallonge cette phase qu’il trouvait ennuyeuse à mourir. Cela dura néanmoins une demi-heure. Regut termina après cinq minutes, Egéa et Democles n’étaient pas concernés par les nominations puisque seulement intendants si bien qu’ils ne commencèrent même pas. Vint ensuite Frendlorian, Mel’Placer, Iri et Ben’Lor pour la conclusion. -Que les candidats se déclarent, lança Frendlorian qui, malgré le fait qu’il ne soit plus Empereur, continuait d’officier la cérémonie. Egéa ne pouvant rien dire, Mel’Placer se mit debout. -Je me déclare. Il resta quelques secondes debout où, le supposa Mel’Ermat, il regarda chacun des rois. La parole passa à Frendlorian qui hochait légèrement la tête en continue comme s’il acquiesçait à des chuchotements qu’on lui faisait à l’oreille. Cela dura pratiquement deux minutes. -Je renonce, finit-il par dire. -Je renonce également, n’hésita pas à une seule seconde Iri. -Je renonce, continua Ben’Lor sans trop laisser de suspense non plus. Regut se fit plus mystérieux. Tout le monde savait qu’il ne se présentait pas et pourtant, il continuait de prendre son temps en regardant tout le monde dans la salle. Il finit par lâcher un rictus. -Je me déclare. Mel’Ermat ouvrit grand la bouche et la referma immédiatement. A quoi était-il en train de jouer ? Maintenant qu’il s’était déclaré, sa candidature était officielle. On ne pourrait jamais revenir en arrière sur sa déclaration. L’intendant du royaume de Mel n’était pas le seul à ne pas comprendre dans la salle. Mel’Placer s’était retourné sur sa chaise et le lorgnait en fronçant les sourcils ce à quoi Mel’Ermat répondit par un haussement d’épaules dubitatif. Iri et Frendlorian étaient de marbre, Ben’Lor regardait Regut comme s’il voyait le gardien des enfers tandis qu’Egéa et Democles se regardaient les yeux luisant d’incompréhension. L’Empereur sortant remit de l’ordre puisque l’intendant de Sustor, Democles ne pouvait pas se présenter non plus. -Désormais, tous les candidats sont déclarés. La séance est donc levée. Regut, fuyant sûrement les réactions, fut le premier à s’éclipser, son intendant sur les talons. Frendlorian entreprit de parler avec Iri tout en s’éloignant vers la sortie. Mel’Placer rejoignit immédiatement Mel’Ermat, furieux. -Qu’est-ce que c’est que ce merdier ? s’énerva-t-il. -Aucune idée, essaya de le tempérer Mel’Ermat. Je ne sais pas à quel jeu il joue. Il annonce à tous qu’il ne se présente pas et maintenant il change d’avis ? Cela n’est stratégiquement pas bien joué, réfléchit l’intendant, beaucoup sont déjà acquis à notre cause. Ben’Lor se permit de les rejoindre. -Mel’Placer, Mel’Ermat, dit-il avec un hochement de tête. -Ben’Lor, salua le roi de Mel. -Nous avons un problème, ce qu’a fait Regut n’est pas normal. -Il avait tout à fait le droit de se présenter, nous avons sous-estimé notre adversaire, essaya de trouver des excuses Mel’Placer. -Non, le contredit le guerrier, quelque chose se passe. Cet homme est peut-être fou mais il a un plan, j’en suis persuadé. Leur conversation fut coupée. -Seigneur, est-ce que notre accord tient toujours ? C’était le gros Democles qui avait parlé. -Oui, dit avec sérieux Mel’Placer. Plus vite je serai élu et plus vite vous aurez des renforts pour les incidents de la frontière. -Merci, fit-il, vous devez gagner. Regut est un meurtrier et il doit payer pour ce qu’il a fait. Egéa, dans sa toge blanche mortuaire, lui mit un coup de coude dans les hanches. -Attention aux accusations que vous portez, intendant, le tança Mel’Placer. Vous aimiez votre roi, c’est fort louable mais attention où vous mettez les pieds. Regut n’est pas quelqu’un que l’on prend à la légère. Si vous cherchez vengeance, soyez sûr que les preuves que vous avancez sont irréfutables. -Je n’ai rien à perdre, s’insurgea l’autre. -On a toujours à perdre, rétorqua Ben’Lor qui semblait d’accord avec Mel’Placer. Mel’Ermat ne pensait pas que Regut était responsable de la mort des deux rois. Depuis qu’il s’était porté candidat, cela lui donnait une bonne raison de l’avoir fait mais ces derniers n’étaient pas franchement des rivaux. Cela devait donc être quelque chose d’autre. Un cri déchirant les fit se retourner à l’unisson vers la porte d’entrée. Mel’Ermat connaissait ce bruit, tout comme Ben’Lor. C’était celui de quelqu’un qui vient de mourir brutalement. Ils n’eurent pas le temps de faire un pas que ce furent des dizaines de cris qui s’élevèrent. Tous très courts et tous terrifiants. Les dirigeants de quatre des sept royaumes purent voir les gardes de l’Empereur à l’extérieur être happés et disparaître à tour de rôle. Certains tentèrent de s’échapper mais ils subirent le même sort. En une minute, il n’y eut plus un bruit. -Que se passe-t-il là-bas ? s’irrita Egéa en faisant mine de rejoindre la porte-fenêtre la plus proche. Ben’Lor l’attrapa par la toge et le tira en arrière. -Vous n’avez pas envie de faire ça, lui conseilla le guerrier. Ils reculèrent tous en jetant des regards autour d’eux. Il ne semblait plus y avoir de gardes autour du bâtiment. Ils durent s’arrêter lorsqu’ils touchèrent la table. Mel’Ermat entendit alors un son grave, une sorte de sifflement. Une vague froide lui parcourut l’échine. -Les Ombres… Elles sont là. Ca va sinon ? Vous arrivez à suivre le rythme ? L'histoire est lancée et on achève bientôt la partie politique pour passer dans le mouvementé mais si ça a déjà commencé là. @+ -= Inxi =-
  22. Inxi-Huinzi

    Le Fils de l'averse

    Hola ! Bienvenue dans le coin. C'est pas mal pour un premier one-shot. Ca pourrait poser les bases d'un premier récit ! Le style est simple et compréhensible si bien que ça se lit vite et bien. Pas trop de choses à dire puisque ça ne se contente que d'être une description donc on a pas trop de remarques à faire. La partie psychologie est pas mal mais bon le personnage survit pas assez longtemps pour qu'on ressente la moindre émotion En tout cas, une suite pourra être sympa et hésite pas à aller lire les autres dans le coin @+ -= Inxi =-
  23. Pfou c'est la fin Un peu déçu que ça se finisse aussi vite ! J'aurais bien aimé à la manière du sda, un épilogue plus développé sur le retour aux sources. Ca aurait pu être pas mal ! Mais bon, la version light est tout aussi bien ! C'était une fort bonne histoire en tout cas. Pour ce passage plus spécifiquement, je ne sais pas si c'est moi mais j'ai du mal avec la conclusion/morale de l'histoire que je pense pas avoir compris. Du tout, je comprends pas le pourquoi de toute histoire et ce qu'il s'est passé. Je pense qu'il manque, pour ma part ou alors c'est la fatigue, une explications plus claire. C'était en tout cas une bonne rencontre ! Vivement une prochaine histoire @+ -= Inxi =-
  24. Voici la suite !!! Cela commençait enfin officiellement. Frendlorian n’était plus Empereur et jusqu’à ce que l’un d’entre les rois soit élu, les sept royaumes n’en auraient pas. L’organisation allait désormais être la suivante : D’abord, ils discuteraient de ce que chacun attendait du nouvel Empereur puis, ils annonceraient tous ce qu’ils feraient en tant qu’Empereur. Pour terminer, ils termineraient en se portant candidat ou non. Les jours suivants verraient les seigneurs les rejoindre dans cette enclave pour entendre les arguments de chaque candidat. Une fois tous les candidats d’accord, il y aurait un vote pour dégager une majorité absolue. Si celle-ci n’était pas atteinte, les débats continuraient, jour après jour, suivis des votes jusqu’à ce qu’un Empereur soit choisi. En général, il n’y avait que deux candidats et cela rendait déjà les choses difficiles car avec l’abstention, on dépassait rarement la majorité absolue avant les dix ou onzièmes jours. L’élection la plus longue, celle qui avait duré un an, avait vu les sept candidats se porter volontaires. A l’époque, les pouvoirs de l’Empereur étaient bien plus étendus et cela valait sûrement le coup. Pour ce qui était de l’élection actuelle, elle serait sûrement plus courte puisque seul Mel’Placer se présentait. Par protocole, il faudrait attendre encore une semaine avant de faire un vote avec les seigneurs de chaque royaume mais cela se terminerait dans la foulée. C’était Egéa qui ouvrait le bal des discours. Il se leva, resta très droit, croisa les mains dans son dos et récita son texte comme s’il l’avait appris par cœur. -Ce que j’attends de l’Empereur, c’est qu’il mobilise les troupes pour défendre notre frontière Sud. Je suis sûr, que ce soit par vos réseaux d’informateurs ou par nos discussions, que vous savez tous que quelque chose se passe. Nous n’avons plus de nouvelles de nos avant-postes, tous ceux qui sont partis là-bas ne sont jamais revenus, quelque chose se prépare. Il s’assit. La coutume voulait que chacun expose ses opinions sans qu’il ne soit coupé. Pour commenter ce que chacun disait, il faudrait attendre d’autres sessions. Mel’Placer prit le relai. -Ce que j’attends de l’Empereur, c’est que les traités économiques soient étendus et que les Etats arrêtent de s’enfermer dans le patriotisme économique. Je souhaite également que l’Empereur prenne des dispositions en convoquant les mages afin qu’une enquête soit menée sur les Ombres. Je n’aimerais pas que celles-ci sortent d’ici avant que nous sachions comment les arrêter. Comme son prédécesseur, il se réinstalla dans son siège. -Ce que j’attends de l’Empereur, articula d’une voix étrangement forte Frendlorian, c’est une limitation sur la pêche, l’instauration d’un salaire réglementé par activité et une aide automatique des royaumes en cas de difficulté des uns ou des autres. Mel’Ermat appréciait le culot de l’homme. Ces mesures allaient majoritairement à l’encontre du royaume de Mel. En effet, l’Ostel avait la côte la plus étendue mais disposait, en nombre, de la même flotte de bateaux de pêches que le royaume de Mel’Placer. Du coup, il n’était pas rare que ses navires s’aventurent trop au nord et soient dans des zones où les bateaux de l’Ostel s’affairaient également. Cela ne manquait pas de créer des tensions mais les eaux éloignées de plus de dix kilomètres des côtes étaient considérées comme appartenant à tout le monde. La revendication sur les salaires concernait le royaume de Sal puisque celui-ci était réputé pour attirer toute la main d’œuvre non qualifiée de l’Empire et payait une misère pour le travail accompli, surtout dans les ateliers de dentelle. Les industries naissantes quittaient tous l’Ostel pour s’installer dans le royaume voisin. Le peu qui restait finissait tôt ou tard par fermer boutique. En devant les payer plus, la concurrence serait rétablie. Pour terminer par le dernier souhait de Frendlorian, Mel’Ermat pensait que l’aide automatique qu’il avait mentionnée devait concerner le fait que le royaume de Mel détenait toute la nourriture de l’Empire. Si cette assistance était votée, les bénéfices s’envoleraient car la nourriture serait distribuée gratuitement. C’était hors de question. Surtout considérant l’argent qu’ils avaient dépensé. -Ce que j’attends de l’Empereur, enchaîna Iri coupant court les pensées de l’intendant, c’est que les armées redeviennent sous contrôle de chaque état et qu’une faible portion reste pour défendre le royaume de Syrarture. Devant le regard que lui lança Ben’Lor, il s’expliqua. -En effet, le coût d’une telle mobilisation est élevé et je ne le pense pas nécessaire alors qu’aucune guerre n’a eu lieu depuis des dizaines d’années. Iri, comme la dentelle le laissait supposer, n’était pas un guerrier. C’était encore moins un dirigeant. C’était un excellent chef d’entreprise mais pas un bon roi. Il ne pensait qu’à amasser de l’argent et il était connu pour être aussi lâche que cupide. Toute économie d’or était donc la bienvenue. Comme Ben’Lor le foudroyait toujours, il s’assit en déglutissant. -Ce que j’attends de l’Empereur, dit lentement le roi de Syrarture en tournant la tête lentement d’Iri vers le reste de l’assistance. Mel’Ermat était sûr qu’il allait enchaîner en demandant à ce que l’autre soit pendu pour une telle réflexion mais, sans grande surprise, il continua avec tact. -C’est que des renforts soient envoyés immédiatement. En effet, les attaques se font de plus en plus nombreuses et rapprochées et si guerre il n’y a pas eu, celle-ci va bientôt arriver… Mel’Ermat trouvait la situation bien compliquée. Entre ceux attaqués hypothétiquement par le sud, ceux par le nord et ceux qui ne croyaient en rien. Cela promettait de longues discussions… -Ce que j’attends de l’Empereur, articula Regut. C’était vraiment un homme charismatique, remarqua Mel’Ermat. Sans conteste le plus bel homme de la salle. Avec sa tenue rouge cendrée et sa barbe impeccablement taillée, il en avait fait rêver plus d’une. Par contre, un détail perturbait l’intendant de Mel. C’était ses yeux. On n’y voyait non pas de la folie mais bien de la démence. C’était un homme dangereux et ambitieux, on ne pouvait pas le nier. -C’est qu’il ne se lance pas dans des chasses aux fantômes ou qu’il n’utilise pas les armées pour de simples suppositions. Tant pis pour le protocole et le fait de ne pas se répondre les uns les autres… -J’aimerais aussi que soient revus les pouvoirs de l’Empereur pour en faire un coordinateur plus influent et que soit étudiée la présence sur nos territoires des races non humaines. Voilà qui était extrêmement xénophobe, pensa Mel’Ermat. Cela ne l’étonnait pas puisqu’il était connu que le royaume de Kator n’était pas vraiment une terre d’accueil pour les étrangers… ni pour ceux qui y vivaient d’ailleurs. Encore une dizaine d’années comme ça et Regut s’exposait à de graves problèmes démographiques. En tout cas, Mel’Ermat se doutait qu’il y avait anguille sous roche. Tout ne s’annonçait pas maintenant et beaucoup se négociaient durant les débats mais Regut s’était quand même montré vague. Il s’assit sous les regards intrigués. Democles se leva pour clôturer ce premier tour. -Ce que j’attends de l’Empereur, c’est qu’il ouvre une enquête sur les assassinats du roi Rouj et du roi Aolin. Je ne porterai pas d’accusations mais il semble que ceux-ci étaient commandités par quelqu’un de puissant dont je tairai le nom en attendant plus de preuves. Il regardait droit devant lui. Mel’Ermat s’étonnait de tant d’impétuosité. Les accusations qu’il portait étaient graves et à ne pas prendre à la légère. En effet, cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose : il pensait qu’un intendant, voire un roi, était à l’origine de ce qu’il s’était passé. Cela n’avait pas de sens, pourquoi aurait-il fait ça ? Tous savaient que le poste de l’Empereur était plus honorifique qu’opérationnel et que cela ne pouvait être la raison de leur assassinat. Le silence se fit après que l’intendant du royaume de Sustor se rassit. Mel’Ermat comprit que les jours à venir allaient être mouvementés. -Ceci clôture donc les motivations, termina rituellement Frendlorian. J’invite désormais chacun d’entre vous à se recueillir. @+ -= Inxi =-
  25. Inxi-Huinzi

    TROLLDRENGI

    [quote]La longueur est bien choisie, car on n'a pas le temps de s'ennuyer.[/quote] Mais du coup, on ne ressent aucune émotion car on a pas le temps de se plonger dedans ! Ni de ressentir de la peine. [quote]On veut de l'épique, que diable ! [/quote] Pas forcément mais au moins quelque chose qui sort de l'ordinaire Franchement, c'est un bon fluff mais c'est également quelque chose d'autres : un bon plan pour une histoire. Tu as largement de la matière pour transformer ça en un texte sympa ! Je t'encourage même à le faire @+ -= Inxi =-
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