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Inxi-Huinzi

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  1. Chouite -Maudit soit-il ! jura Mel’Ermat une fois qu’ils se furent éloignés. -Je pense qu’il est dans une situation compliquée, essaya de le défendre Egéa. -Il va surtout amener son royaume au bord de l’extinction ! -Peut-être changea-t-il d’avis, sembla se dire Egéa. -Nous n’avons pas le temps ! tempêta Mel’Ermat en se mettant à marcher autour de la table, mains croisées dans le dos. Ils pourraient attaquer d’un moment à l’autre. -Il faut que nous parlions du nouveau plan, changea de conversation Egéa. Un de ces généraux lui tendit un rouleau. Il s’avérait que c’était une carte du royaume de Terra. -Une idée ? demanda Mel’Ermat. Après tout, ce n’est pas mon royaume. L’homme regarda ses soldats puis hocha la tête pour l’intendant de Mel. -Ici. Il désigna un point quelconque à une centaine de kilomètres à l’est de Vitoria, capitale de Terra. -Nous devons les affronter ici. La région est naturellement montagneuse et les routes directes entre Erno et Vitoria sont constituées de vallées. Nous pouvons les attendre à la sortie où leur avantage numérique ne pourra compter. Mel’Ermat se tourna vers ses propres conseillers. Mel’Sylvano, un fin moustachu, prit la parole. -Je pense que c’est une bonne idée. Je suis souvent allé dans ces parages et il n’y aura pas de meilleures places fortes. Attention néanmoins à ce qu’ils ne passent pas par le sud. Nous serions pris en étaux et nous nous perdrions alors l’avantage de la position. -Alors ça sera là, conclut Mel’Ermat. Nous jouerons notre avenir ici. L’assaut sur Erno débuta deux jours plus tard. On vint le tirer de son lit juste avant l’aube. Les civils et les armées avaient déjà commencé à déménager et à partir vers l’ouest en direction de Vitoria la veille après-midi. Seule restait une petite troupe d’une centaine de soldats des plus compétents. Egéa était resté là également. Malgré le danger, ils devaient voir l’armée ennemie et ne pouvait juste se détourner comme ça de Democles. L’homme, malgré tout, était resté accroché à ses convictions et avait refusé de quitter sa capitale. Mel’Ermat n’arrivait pas à lui pardonner, malgré. C’était juste pour lui un immense gâchis. Les troupes adverses se déversaient telle une vague sur le sable. Les éclaireurs impériaux et leurs espions avaient réussi à en apprendre plus sur ces envahisseurs. La première chose qu’ils apprirent était que la grande majorité de l’armée ennemie était bien Humaine. En tout point similaire à ce qu’ils étaient. Seule la langue attestait qu’ils n’étaient pas de l’Empire. Mel’Ermat se vit rassurer car cela signifiait que, comme eux, ils pouvaient mourir et, comme eux, ils devaient avoir peur. Egéa et Mel’Ermat se firent également confirmer le fait que l’armée ennemie avait perdu du temps en construisant des villages sur leur passage pour y installer des civils, du bétail et les blessés. Les deux intendants de l’Empire avaient déjà imaginé comment leurs adversaires allaient livrer bataille grâce aux ressources dont ils disposaient. Leurs suspicions étaient les suivantes : Les bêtes, et tout ce qui était animal, incapables d’attaquer une cité fortifiée, seraient envoyés encercler la cité afin que rien n’entre ni ne sorte. Les membres de la Terre utiliseraient leur affinité pour faire tomber les murailles tandis que par magie, projectiles ou créatures volantes, le reste ferait s’abattre la mort sur la ville. Finalement, les troupes humaines lanceraient leur assaut pour achever les survivants. Ils n’avaient même pas besoin d’impliquer leurs civils, leur force militaire réussirait seule. Mel’Ermat fit tourner son cheval et prit la direction de l’ouest. Autant ne pas être repéré. Ca serait dommage de mourir ici alors qu’une belle bataille l’attendait. Chapitre 14 Deux semaines avaient passé depuis la bataille d’Erno. Les éclaireurs leur avaient annoncé la chute de Democles et de sa capitale. L’ennemi avait marché dessus en une journée quand une armée classique aurait normalement pris des mois pour la faire tomber. Néanmoins, on lui avait rapporté que les soldats s’étaient battus bravement et en avaient emporté nombre d’envahisseurs dans la tombe. Visiblement, Democles avait fait du bon travail car chaque centimètre de terrain avait été chèrement vendu. La ville était désormais inutilisable, c’était un cimetière à ciel ouvert. Les Impériaux avaient également appris que le traître de Regut était rapidement reparti vers le nord et n’était plus là. Les monstres avaient dû envahir son royaume. Il était donc sûrement remonter au nord défendre ses positions. Ce devait être la seule bonne nouvelle de ces dernières semaines. Ils avaient un adversaire de moins à gérer. Après une journée de repos, et comme prévu, ils marchaient maintenant vers l’ouest droit sur leurs positions. Sur le trajet, ils durent prendre une des pires décisions de cette guerre. En effet, leur route les menèrent non loin de la Grande Bibliothèque. Ils durent faire un choix quant à quoi faire de ce savoir. Etait contenu là tout le savoir de l’Empire, toutes leurs technologies, tous leurs secrets. Décision fut prise de laisser une semaine et des moyens illimités aux sages pour mettre à l’abri le maximum d’ouvrages. Après cette date, malgré les dizaines de chariots remplis qui partaient chaque heure, ils ne sortirent qu’un nombre très restreints de livres. Les impériaux incendièrent alors la Bibliothèque avec regret. Ils venaient de faire disparaître un des joyaux de l’Empire. Un bond de savoir de plusieurs centaines d’années en arrière, si ce n’était des millénaires. Leur seule chance de récupérer ce savoir-faire était que les personnes compétentes puissent réécrire les ouvrages, en espérant qu’ils survivent à la guerre à venir. Il fallait aussi être sûr que les livres sauvés arrivent à bon port. Pour l’instant, le convoi se dirigeait à l’Impériale, là où ces documents seraient en sécurité. Mel’Ermat grincha régulièrement sur leur décision, même des jours après que cela ait été fait. Tellement de connaissances sur la logistique, la médecine, l’artisanat, l’agriculture, la magie, la politique étaient parties en fumée. L’intendant de Mel était à cheval et traversait le camp du royaume de Syrarture. Les tentes étaient dressées de manière experte et l’organisation était irréprochable. Les gens du royaume de Ben’Lor n’étaient pas nomades mais avaient néanmoins l’habitude de se déplacer d’un lieu à l’autre. On lui jetait des regards curieux mais jamais plus de quelques secondes. A l’orée de ce camp là, commençait celui des soldats de l’Empire. Plus d’un million de guerriers était stationné ici. Chacun était regroupé par rapport à son royaume natif, son général et sa division. C’était bruyant et cela, que ce soit nuit ou jour. Il y avait toujours de l’activité. On construisait des avant-postes, on s’entraînait ou on se préparait. Ben’Lor lui avait dit que le voyage avec les renforts s’était plutôt bien passé, si on oubliait le lâche d’Iri qui se terrait dans son château avec ses troupes. Ils étaient tombés sur des voleurs et des déserteurs en chemin qu’il s’était empressé de faire pendre. Voir tous ces militaires entraînés ainsi que tous les civils remonta le moral aux défenseurs de Terra et de Mel. Ils avaient vraiment l’impression d’avoir une chance. Mel’Ermat savait que c’était parce qu’ils n’avaient pas vu l’ennemi… Ils venaient à peine d’équiper en arme leurs propres royaumes qu’il fallait maintenant s’occuper des autres. Sauf qu’il y en avait trois fois plus à faire dans le même laps de temps. Et encore, équiper était un grand mot. Ca consistait juste à fournir une épée, ils n’avaient pas le temps de préparer des armures. Depuis deux jours, ils avaient aussi été rejoints par des elfes, des nains, des centaures et des hommes scorpions. C’était une très bonne nouvelle même si ces peuples ne suffiraient pas à faire pencher la balance. Ca serait toujours ça de leur côté, même si ça ne représentait que cent mille individus. Les Dieux avaient continué de les ignorer et Egéa était sûr que ceux-ci ne leur répondraient plus. Mel’Ermat savait qu’il était trop tard pour regretter mais il aurait aimé les avoir de son côté plutôt que de celui de l’ennemi. Mel’Placer avait envoyé une missive annonçant que les magiciens avaient finalement cédé et que ceux-ci seraient également bientôt là. Les derniers renforts qu’ils attendaient dépendaient de la participation des autres races. C’était d’ailleurs pour ça qu’il se déplaçait à cheval vers la tente de commandement où des ambassadeurs s’étaient présentés. La tente s’était d’ailleurs plutôt transformée en maison de commandement puisque les parois de lin étaient désormais des murs de pierre. La bâtisse mesurait près de cinquante mètres de long pour dix de large et s’y agitaient tous ce que l’Empire comptait comme décisionnaires stratégiques. Bien sûr, les membres des clergés, les membres des guildes, les petits seigneurs avaient tenté de mettre leur grain de sel mais ils furent gentiment éconduits. Ils tentaient encore des manœuvres politiques pour tirer un avantage de la situation. Comme s’ils s’attendaient que tout reprenne bientôt un cours normal. Mel’Ermat se demandait s’ils avaient conscience que s’ils étaient encore vivant dans un mois, ils auraient bien de la chance. L’intendant de Mel laissa sa monture à l’entrée du bâtiment, il avait mis plus de vingt minutes à venir jusque là et il fallait une heure pour aller du camp le plus au nord à celui le plus au sud. @+ -= Inxi =-
  2. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Oh ! Un peu de diplomatie ! Pas mal ! J'aime bien parce que du coup ça montre que tout n'est pas noir ou blanc. C'est pas qu'une histoire d'ennemis mais que parfois les deux camps se connaissent ! Malheureux mais c'est comme ça ! Alors ce passage est plutôt calme puisqu'il s'agit pas mal de réorganisation mais c'est appréciable ! Allez, la suite ! @+ -= Inxi =-
  3. Inxi-Huinzi

    Le siège de Leicheberg

    Intéressant ! Oh il a retrouvéééé son fils ;p Je reste sur mes remarques par rapport à certains dialogues, genre celui là : '-‘tendez. Ludwig, wahs war das lieblinggs Lied von Kristoff ? Warst du nicht von dem selben Dorff ? -‘war “Heilig Heimland“. - “Heilig Heimland“, mon capitaine. -Ça faisait… Na, nana… na… -Talala. Laa. Na, nana… na. « Als, war ich noch Jung… na, nana… na ». ' Ca aurait mieux fait d'être décrit que cité mot pour mot. Du coup j'enchaîne sur une remarque : l'allemand. Ok c'est dans l'histoire mais ça pénalise des parties où personne ne comprend ce qu'il se dit. Des fois tu arrives adroitement à glisser des traductions et des fois tu ne le fais pas. Je pense surtout à la dernière partie où il y a un dialogue que j'ai carrement sauté. Allez suite ! Ca sent le siège ! @+ -= Inxi =-
  4. Hey ! Bienvenue par ici !! C'est pas mal le format ! Ca change beaucoup ! J'aime bien l'idée avec les petites images, c'est vraiment divertissants ! Maintenant passons au moins sympa : Les fautes : [quote] ils l'avaient [b]vus [/b]en songe...[/quote] Pas le bon accord. Les chiffres doivent être écrits en lettres. Après j'aime bien mais, oeuf corse, pour ton format, tu as pas eu le temps de développer et c'est dommage ! J'aurais bien aimé un truc long @+ -= Inxi =-
  5. Hey ! Merci de ton retour ça rassure quand même de savoir que je parle pas dans le vide ! Je dis rien sur tes propositions d'avenir mais y a des pistes [quote]Par conséquent, ça me fait penser à deux histoires: - Games of Throne (partie politique et retour des zombies de la mort qui tue) - les Chevaliers d'Emeraude où il y a pas mal de situations où les héros s'en sortent par le biais d'un Deus Machina[/quote] Totalement ! La première partie politique m'a clairement été inspiré parr GOT. Je voulais faire une première partie avec ses intrigues en temps de paix pour marquer la coupure qu'il va y avoir avec la suite de l'histoire ! Il tendit sa main pour lui montrer le symbole des Messagers. Il semblait avoir perdu son chapeau mais gardait quand même son air hautain. Sa veste était frappée du symbole de Kator. Cela ne faisait pas de lui un traître car les Messagers avaient juste pour coutume d’afficher leur royaume d’origine. A l’heure actuelle, Mel’Ermat était sûr que tous les Messagers avaient déserté la zone. Regut devait être assez fou pour avoir tenté de tous les capturer voire de les tuer. L’intendant de Mel s’abstint de lui poser la question mais récupéra néanmoins l’enveloppe que l’autre tendait depuis une dizaine de secondes. -Merci, fit Mel’Ermat en se tournant vers le champ d’entraînement. Le Messager prit la direction des cuisines. Il devait être venu à lui directement. Mel’Ermat tourna la lettre dans sa main. Elle était marquée au sceau de Mel’Ermat. Il déplia la lettre, inquiet de ce qu’il pourrait apprendre. Il parcourut la lettre du regard. Les nouvelles étaient mitigées. Mel’Placer avait repris conscience et commençait à récupérer, ce qui était une bonne chose. Le départ de Regut de l’Impériale était aussi un bon point mais celui-ci était visiblement parti en laissant le chaos derrière lui. Cela faisait trois semaines que Mel’Placer, bien que dénué de toute autorité légale, essayait de remettre de l’ordre en ville. Ce n’était pas chose aisée avec une population qui avait appris coup sur coup la présence d’Ombres et d’une guerre toute proche. Ils voulaient donc tous s’enfuir mais ne le pouvait pas de peur de se faire prendre dans les combats. C’était un paradoxe qui pouvait rendre fou… Le roi annonçait à son intendant que les mages se montraient forts peu coopératifs et qu’il envisageait sérieusement de mettre feu à leur quartier. Les mages semblaient néanmoins, avec l’aide des membres du Feu, surveiller les Ombres qui restaient aux aguets sous la ville. Personne ne savait encore pourquoi et Mel’Ermat craignait le jour où ils comprendraient. Désireux de savoir ce qu’il advenait de son royaume, Mel’Placer lui demandait de le tenir régulièrement au courant de ce qu’il se passait. Mel’Ermat plia et rangea la lettre dans une de ses poches. L’Impériale était sauve pour l’instant. Le puissant sort qui protégeait la ville assurerait sa protection, en espérant que les envahisseurs ne connaissaient pas une faille qu’eux-mêmes ignoraient. Même si c’était le cas, la ville ne présentait aucun avantage stratégique hormis le fait qu’elle se trouvait au milieu de tous les royaumes et qu’elle pouvait être le point de départ d’une invasion multidirectionnelle. C’était au final, conclut Mel’Ermat, assez important pour que celle-ci soit préservée. Tant que le sort était actif, ils n’avaient rien à craindre. Un nouveau soldat coupa ses pensées. -Mon Seigneur, les éclaireurs sont de retour ! Mel’Ermat se mit immédiatement à la suite de l’homme. Comment allaient être les nouvelles ? Les nouvelles furent similaires à celles des jours qui suivirent. L’armée avançait, doucement mais sûrement. Pour l’instant, mis à part une pause de quelques jours, l’avancée était inexorable. Aussi bizarre que cela paraisse, elle semblait concentrée sur un seul but : prendre Erno. Ni les généraux, ni Mel’Ermat, ni Egéa, ni Democles ne comprenaient cette stratégie. En effet, lorsqu’on envahissait un territoire en large supériorité numérique, on frappait en plusieurs endroits différents. Prendre point par point ne leur faisait que perdre du temps et en laissait aux autres pour se regrouper. Tant mieux pour eux et tant pis pour le reste, pensa Mel’Ermat. L’armée ennemie fut donc aux portes d’Erno avec seulement une semaine de retard sur ce qu’ils avaient prévu. Malheureusement pour eux, même avec cette semaine de perdue, les armées du nord n’étaient toujours pas là. Ils avaient commencé à recevoir des rapports disant qu’Iri s’était barricadé avec ses troupes et ne voulait plus envoyer son royaume au combat. Tenter de le convaincre leur avait fait perdre du temps mais Iri n’avait pas changé d’avis. Ben’Lor avait néanmoins pillé son royaume en provisions et en troupes. Tout du moins, tout ce qui n’était pas avec lui à la capitale de Sal. Isidor s’était visiblement entretenu avec Ben’Lor et avait essayé de l’aider tout son possible mais, n’étant qu’intendant, peu de troupes se laissèrent convaincre de désobéir au roi et de partir se battre au sud. De plus, malgré une tentative de révolte dans les rangs de l’armée Impériale, le roi de Syrarture empêcha les troupes de Sal précédemment mobilisée à la frontière de rejoindre leurs foyers. Ben’Lor gardait donc à ses côtés cent cinquante mille soldats du royaume de Sal ainsi que trois cent mille civils supplémentaires. C’était cependant moitié moins de ce dont ils avaient escompté. Les nouvelles suivantes furent envoyées une semaine plus tard. Ben’Lor et Frendlorian étaient embourbés dans la guerre civile du nord-ouest et les seigneurs qui s’étaient révoltés offraient une résistance peu commune. Ils étaient bien préparés et bien équipés. Regut les avait bien financés et ils ne semblaient pas enclins à se rendre. Ils se battirent tous jusqu’au dernier mais la supériorité numériques de deux royaumes et demi ne leur laissèrent aucune chance. Frendlorian eut néanmoins le malheur de commencer son ménage avant que Ben’Lor ne soit là et il y perdit une trop grande partie de ses soldats. Entre ceux qui se révoltèrent sur et ses propres pertes, Frendlorian laissa pratiquement un tiers de ses forces mort dans son royaume. Mel’Ermat montrait réellement des signes d’inquiétude mais il se cachait bien de les exprimer en public. Ils étaient déjà dans une mauvaise position sans qu’ils ne doivent se passer de trois cent milles militaires professionnels supplémentaires. C’était un tiers des renforts qu’ils attendaient… Mel’Ermat et son armée était à deux kilomètres à l’ouest de la ville d’Erno. Celle-ci avait été bâtie entre une colline et une large plaine aux nombreux points d’eau qui rendait l’endroit assez marécageux. Les troupes du royaume de Mel étaient disposées sur la crête de la colline, qui s’étendait jusqu’à plus loin au sud. A quelques kilomètres de là, dans cette même direction, étaient également préparées les troupes d’Egéa. L’armée ennemie se situait à une dizaine de kilomètres de là, au sud-est. On ne les voyait pas encore mais on les imaginait facilement aux fumées qui s’élevaient de leur gigantesque campement. Il y en avait des milliers, peut-être même des dizaines de milliers. Mel’Ermat était vraiment impressionné par l’organisation qu’il avait fallu mettre en œuvre pour déplacer autant de personnes. Malgré cette menace, ce fut vers la ville que se porta le regard de l’intendant de Mel. On pouvait noter autrefois de grands bâtiments au sein d’Erno et on voyait maintenant que des gravas. Interrogé à ce sujet, Democles leur avait dit qu’il organisait sa ville afin que celle-ci soit optimisée défensivement parlant. Ni Mel’Ermat, ni Egéa ne se permirent la moindre réflexion bien que ceux-ci doutèrent du bien fondé de telles opérations. En tout cas, ils durent avouer que l’homme avait réussi un coup de maître en préparant sa cité aussi vite qu’il l’avait fait. Les murs avaient été réparés et renforcés, tous ceux qui avaient été choisis pour la défendre étaient équipés, les rations avaient été rassemblées pour tenir jusqu’à deux semaines et les instruments de guerre avaient été préparés et chargés. Malgré cela, le travail continuait nuit et jour pour créer des abris contre les bombardements qu’ils allaient subir, pour fabriquer de nouvelles armes ou pour consolider des barricades. A l’extérieur de la ville, dans les autres armées, la propagande avait été accentuée afin d’éviter le maximum de désertion et que tous soient prêts le moment venu. Ce moment devait d’ailleurs être proche puisque depuis la veille au soir, l’armée de Regut était apparue au nord-est. Mel’Ermat se demandait si ce traître allait prendre part à cette guerre. Il semblait que c’était le cas. Cela voulait aussi dire que leur plan de le tenir occupé à sa frontière nord n’était pour l’instant pas un succès. Il était encore tôt pour émettre une telle conclusion mais fait était que le roi de Kator et son armée prenait place. Bien qu’uniquement formée de militaires, ceux-ci n’avançaient pas bien vite, empêtrés qu’ils étaient dans les marécages et les slaloms entre les innombrables étangs de la zone. Malheureusement cette arrivée fortuite avait provoqué un vent de panique sur le campement qui s’était créé autour d’Erno. Une réorganisation des lieux avait été décidée. La base arrière d’Egéa et de Mel’Ermat avait été repoussé à cinquante kilomètres à l’ouest. Leurs provisions et les bêtes avaient été mises encore cinquante kilomètres après ce camp. Les civils, les milices et les soldats qui n’avaient pas eu leur place en ville avaient rejoint pour moitié les armées de Mel’Placer et Egéa. Mis à part les mouvements sur les murailles et les bidonvilles abandonnés autour de celles-ci, on aurait pu croire la ville et ses alentours complètement vides. Mel’Ermat ferma les yeux une seconde et profita du soleil sur son visage. Les chaleurs arrivaient. L’été ne serait là que dans un mois mais il en était persuadé, ce serait une année chaude. Il espérait juste être là pour en profiter. Il ouvrit les yeux et se retourna vers Egéa, Democles et les généraux des trois royaumes. Une pause avait été décidée et l’intendant de Mel était parti s’étirer les jambes. Les discussions sur la suite du plan étaient arrivées dans une impasse. Le grand chapiteau blanchâtre sous lequel ils négociaient était partiellement ouvert pour laisser entrer de l’air. Une demi-douzaine de gardes de chaque royaume montait la garde autour du lieu. Mel’Ermat replongea sous la tente et reprit sa place autour de la table en bois. Peu l’avaient quittée. Les seuls qui semblaient l’avoir fait étaient ceux partis se chercher une coupe de vin. L’intendant de Mel préférait garder les idées claires. Alcoolisés, la discussion aurait pu même facilement dégénérer alors qu’ils avaient besoin de rester soudés. Au milieu de la table avait été étalée une carte de la ville et de ses environs proches. Grâce à des figurines et des flèches souples provenant de ce matériau de Syrarture, ils imaginaient tous les cas qui pouvaient se présenter à eux. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas repenchés dessus, concluant chaque fois que leur infériorité numérique aurait raison d’eux, quelque soit la manière qu’ils avaient d’aborder la bataille à venir. Mel’Ermat regarda les généraux de trois des sept régions. Ils étaient une quinzaine et pas un ne ressemblait à son voisin. Il y avait évidemment plus généraux mais ils avaient dû faire un tri pour la réunion. Mel’Ermat avait choisi Mel’Surika, arrivé quelques jours auparavant de Mel avec les renforts, Mel’Lissandro, le général ayant géré les troupes dans un premier temps ainsi que Mel’Sylvano, Mel’Alexan et Mel’Jul, trois généraux ayant acquis leur expérience dans la perpétuelle guerre du nord et à qui il avait confié la tâche de former et d’organiser les civils. Mel’Ermat sourit furtivement en regardant les gradés de Sustor. Ils étaient tous chauves et il s’était demandé si cela était dû au caractère d’Egéa qui avait dû leur faire s’arracher les cheveux de la tête. Ceux d’Egéa étaient concentrés et c’était à peine si on pouvait les surprendre à murmurer de temps à autre. Democles, à l’autre bout de la table était boudeur. Cela se comprenait vu la discussion qu’ils tenaient depuis une heure. -Tout le monde est revenu, déclara Egéa dans sa robe blanche de deuil qu’il n’avait toujours pas quittée, alors nous pouvons reprendre la cession. -Je n’abandonnerai pas ma ville, répéta pour la énième fois Democles en prenant les devant. Il gardait les bras croisés, réellement frustré de la situation. -Il le faut, répéta Egéa. Ben’Lor et Frendlorian ne seront pas là avant deux semaines. Nous ne pouvons pas nous battre. -Je n’abandonnerai pas Erno ni mon royaume ! Ses généraux ne disaient rien, tiraillés entre deux courants. Un premier humain qui leur interdisait d’abandonner ce qu’ils avaient juré de protéger toute leur vie et un deuxième militaire qui les poussait à se retrancher en attendant des renforts. Mel’Ermat et Egéa étaient plus catégoriques puisqu’il ne s’agissait pas de leurs royaumes. La situation serait plus délicate s’ils venaient un jour à avoir le même dilemme. -Democles, la situation est désespérée. Je ne dis pas que nous n’allons pas avoir des choix difficiles à faire et nous devons battre en retraite. Nous pourrons toujours revenir reconquérir Sustor plus tard. Le gros homme bouillonnait de colère. -Non, non et non ! martela-t-il. Nous nous battrons, quoi que cela coûte ! Mel’Surika, juste à sa droite, se serrait la cuisse. Il semblait hors de lui. Malheureusement, les généraux ne parleraient que pour organiser la partie opérationnelle de ce qu’ils allaient décider. La partie politique n’était discutée qu’entre les trois intendants. -Ecoutez votre raison, tonna Egéa. Tous commençaient à s’échauffer. C’était la première fois que Mel’Ermat voyait l’intendant de Terra hausser le ton. Il était habituellement calme et maître de lui-même. A situation exceptionnelle, comportement exceptionnel. -A quoi cela rimerait-il de rester ? Vous allez être anéantis et nous ne gagnerons rien. Nous perdrions juste deux cent mille soldats sans que vous ne fassiez le moindre effet sur l’armée ennemie ! -Ma population se battra à mes côtés, rétorqua l’autre en se penchant en avant. Avec votre attaque sur le flanc nous pouvons gagner ! Egéa regarda Mel’Ermat avec stupeur. Il prit alors la décision. -Si vous restez, Democles, nous ne viendrons pas. Nous allons nous replier en Terra que vous veniez ou pas. Votre population reste avec nous, libre à vous de rester mais nous accueillerons avec plaisir tout soldat qui voudra participer un combat qui en vaut la peine. Mel’Ermat regarda Democles quand il dit cela mais c’était bien un message à destination de ses généraux. L’intendant de Mel ne se faisait cependant aucune illusion. La loyauté d’un soldat était dure à contourner et ils feraient sûrement ce que leur roi leur dirait de faire. Pourtant, Mel’Ermat aurait aimé que ceux-ci écoutent plutôt leur raison. Peut-être tenteraient-ils plus tard de convaincre leur intendant. Tout était possible. Mel’Ermat, qui s’était levé pour sa déclaration, se rassit dans un silence étrangement pesant. Democles fixait à tour de rôle Egéa et Mel’Ermat. -Qu’il en soit ainsi. Sa voix était froide de colère. Il se leva d’un coup et quitta la tente. Les généraux se regardèrent l’espace d’une seconde et suivirent le mouvement. @+ -= Inxi =-
  6. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Super ! De bons passages ! J'en ai loupé quelques uns mais du coup, les rattraper tous d'un coup, ça m'a fait enchaîner pas mal d'action !! Ca va un peu mieux sur les persos mais toujours bof bof sur les lieux. Enfin tu feras quand tu auras le temps Je pense à la fin de l'histoire parti comme c'est ! Bon plus sérieusement y a vraiment du potentiel ! Ca avance, on apprend des choses mais d'autres portent mystérieuses s'ouvrent ce qui est vraiment intéressant pour la suite ! En avant ! @+ -= Inxi =-
  7. Voici la suite s'il me reste encore des lecteurs Désolé pour le retard, je viens de m'installer aux USA et ça m'a pris du temps ! Deux semaines avaient passé. Deux semaines pour que Mel’Ermat arrive au campement de son armée à la frontière de Sustor, à l’ouest d’Erno. Il ne pouvait être que content puisque ce fut aussi le moment où il revit le soleil pour la première fois du voyage. Deux semaines de pluie ininterrompues, à patauger dans la boue et a essayé de trouver des passages que l’eau n’avait pas coupé. L’intendant n’avait plus vu de camps militaires de cette taille depuis les guerres dans lesquelles il avait servies au nord des années de ça auparavant. Le camp s’étendait sur plusieurs kilomètres carrés et semblait bien organisé. On y notait trois parties principales : les zones d’entraînement, les campements, qui se divisaient en une partie civile et militaire, et une dernière partie communautaire dont principalement les cuisines, l’hôpital et les forgerons. Sur place, c’était le général Mel’Lissandro que Mel’Placer avait envoyé surveillé les troubles frontaliers. Depuis lors, l’eau avait coulé sous les ponts et la mission du gradé était tout autre. Mel’Surika était resté à la capitale pour gérer le flux de soldats et de conscrits qui allaient venir jusqu’à eux. Ce dernier ne les rejoindrait au plus tôt que deux semaines plus tard. Mel’Ermat avait fait le déplacement avec près de vingt milles soldats supplémentaires. Sachant que cinquante mille des siens étaient sur place, cela portait, avec les civils déjà présents, leur nombre à deux cents mille personnes. C’était ridicule face à une armée cinquante fois plus nombreuse mais Mel’Ermat avait foi, cela n’était que le début. Ils avaient près de cinq cents mille combattants au nord, deux cents mille soldats chez Iri pour la même chose chez Frendlorian. Cela ferait près d’un million de combattants professionnels qui devaient arriver en renfort. En y rajoutant les civils, cela portait leur nombre à cinq millions de personnes. Jamais cette terre n’aura rassemblé autant de belligérants et pourtant, même en prenant les rapports les plus optimistes, ils étaient toujours à un contre deux… Quant à Egéa, il avait été plus rapide et avait déjà commencé à rassembler ses troupes. Son camp se situait à cinquante kilomètres au sud du sien. Il avait été décidé de se mettre ainsi afin qu’une partie de l’armée adverse ne puisse pas bifurquer vers l’ouest sans qu’ils ne le remarquent. Son armée à lui se composait de deux cents cinquante mille militaires pour deux fois plus de civils. Mel était l’un des plus petits royaumes en taille et serait sûrement le plus petit contributeur en effectif. Democles avait déjà perdu tout le sud de son royaume et bien que cela soit minime, ce serait toujours ça de moins à leur côté. Ses effectifs étaient environ égaux à ceux d’Egéa. La difficulté de la chose était de pouvoir recenser tout ce monde. Cela portait la région à près d’un million de personnes et on ne pouvait englober ce que cela représentait d’un seul coup d’œil. A égale distance des trois forces alliées, avait été établi un camp de commandement où les trois intendants devaient se retrouver pour prendre les décisions. En effet, ils avaient d’abord choisi la Capitale Erno mais devant l’affluence de la population ils avaient préféré s’en éloigner. Democles avait organisé sa défense de façon sommaire : tous ceux qui savaient se battre étaient à l’abri derrière les murailles. Le reste avait établi un campement géant au nord de la ville. L’intérieur de la capitale de Sustor était devenu un camp militaire gigantesque. On optimisait chaque intersection, on construisait, on criait, on se battait, on déplaçait. Bref, un vrai capharnaüm. Les maisons étaient vidées et les meubles avaient été entassés dans la rue afin de servir de murs pour ne laisser que des artères facilement défendables. Toute la ferraille était également rassemblée pour être fondue et reforgée en armes, en armure ou tout autre objet qui allait pouvoir servir. Les canons étaient installés sur les murs, la poix était stockée à portée de main, les carquois de flèches décoraient les créneaux. La guerre était proche. Les ennemis étaient à deux semaines au sud de la Capitale. Il ne leur restait que cent kilomètres à parcourir. Cela paraissait long mais également très court. Les représentants officiels n’avaient pas reçu des nouvelles du nord et ne savaient pas comment se passait la pacification du royaume de l’Ostel. Il aurait fallu que Llis soit là pour lui confier la mission de le tenir au courant. Pourtant, depuis leur départ de la Capitale, Mel’Ermat ne l’avait pas revu. Il n’avait pas non plus de nouvelle de l’enfant et de la Compagnie d’Argent ce qui l’inquiétait encore plus. Il se rassura néanmoins. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, disait-on. Il aurait quand même préféré en avoir… Mel’Ermat faisait le tour du camp. A part des hauts gradés et quelques soldats, personne ne savait qui il était. C’était en soi une bonne chose puisqu’on ne le dérangeait pas, ni le regardait avec des yeux apeurés comme s’il était responsable de la situation. Il pouvait marcher librement dans le camp et prendre la température de la situation. Il passa au travers de la zone de construction. A l’heure actuelle, on préparait surtout beaucoup d’engins de transport pour la logistique. Effectivement, si bataille rangée il y avait, ils devraient être prêts à transporter tout l’équipement nécessaire d’un lieu à l’autre. On voyait donc une armée de chariots être stockée dans une plaine à l’ouest du camp. A l’exact endroit où ils rasaient les arbres pour y récupérer le bois. Mel’Ermat se demandait s’ils auraient assez de chevaux pour tirer tout ça. Les canons aussi, après avoir été démontés, étaient remontés sur place. Des carrosses blindés étaient également préparés. Cela ressemblait à un carrosse classique sauf que tous les côtés étaient doublés par le plus pur des aciers. Et il était impossible d’ouvrir cette boite si ce n’était que de l’intérieur. On y notait plusieurs meurtrières qui permettaient à l’équipage de faire feu. De façon plus classique, les balistes et les catapultes étaient aussi mises dans un coin. Cela était moins efficace que les canons mais les munitions étaient illimitées. Quelques civils étaient également là et taillaient des lances dans les chutes du bois des arbres. Mel’Ermat était sûr que tous ne seraient pas équipés d’ici la bataille, il fallait donc trouver des armes alternatives et c’était ce qu’ils avaient de mieux à proposer. Quand les renforts arriveront, il leur faudrait mettre la main à la pâte pour que tous soient prêts. La partie du camp suivante était plus calme puisqu’essentiellement composée de femmes. Des couturières, pour être exact, qui avaient en charge la création de toutes sortes de linges. En effet, il leur fallait préparer les nouvelles tentes, fabriquer des draps ou encore préparer les affaires chaudes si la campagne perdurait en hiver. Elles étaient installées par groupe d’une dizaine en cercle et agitaient leurs adroites mains dans des mouvements qu’elles faisaient sans y penser. Venait ensuite dans la continuité le traitement des linges et des bains. A cette heure-ci de la journée, il n’y avait personne mis à part quelques femmes qui déplaçaient des grandes panières de linges blancs. Au-delà, on pouvait voir les grandes tentes de l’hôpital où il n’y avait pas grand monde. Seuls venaient ici les malheureuses victimes d’accident de la vie quotidienne. Bientôt cela changerait. Mel’Ermat repartit vers l’est et tomba dans la chaleur étouffante des forges. Il ne traina pas. Le bruit des marteaux battant le fer aurait rendu n’importe qui sourd. Pourtant, sérieux et imperturbables, les forgerons frappaient sans répit pendant que les apprentis géraient l’approvisionnement en métal et toutes les tâches faciles que l’artisan pouvait déléguer. Ils semblaient pourtant fatigués et on les faisait travailler près de quatorze heures par jour. Sous leur tablier, les corps suintant de sueur tenaient néanmoins le coup. Visiblement, chacun avait sa spécialité et ne fabriquait qu’une seule chose. Certains faisaient des armes, d’autres des fers à cheval, certains des outils, d’autres des pointes de flèches, là-bas des armures et de l’autre côté des plaques pour les carrosses blindés. La partie du camp suivante était plus petite, faute à Regut. Avaient pris quartier ici le peu d’ingénieurs d’Arsonval qui n’avaient pas subi le blocus du roi de Kator et ceux qui avaient réussi à passer au travers. Sur le millier de talents qu’il y avait là-bas, ils n’étaient que dix. Mais ils semblaient plus que jamais motivés, impatients de pouvoir se venger de celui qui avait assiégé leur bastion dans les montagnes. Avec les moyens du bord, ils essayaient de recréer des prototypes ou des objets qu’ils avaient pu inventer dans la cité. Aussi étonnant que cela paraisse, il y avait également des musiciens et des mages parmi eux. Finalement, Mel’Ermat se dit que tous les domaines étaient révolutionnés et non pas seulement les aspects technologiques dont il était friand. Mel’Ermat s’arrêta avant d’aller plus loin. Après se situait le côté des moines, des Dieux et de leurs fidèles. Ca avait été l’idée d’Egéa de les accueillir ici aussi. L’intendant aurait préféré qu’ils restent avec la population de Terra qui les vénérait. Ici, dans le royaume de Mel, ils ne jouissaient que d’une piètre considération. Malgré cela, le fait que la guerre arrivait et que tous pouvaient mourir avait poussé les gens dans leur bras et les prêtes, autant que les moines, passaient leur journée à faire des offices pour les fidèles. Egéa avait essayé de contacter les Dieux mais cela était resté sans succès. Mel’Ermat était sûr que ceux-ci les avaient abandonnés. Egéa nuança en pensant plus que ceux-ci leur donnaient une leçon. Qu’on ne prie pas les Dieux uniquement quand on a besoin d’eux. Democles s’était même demandé si ce n’était pas ces Dieux qui avaient poussé les ennemis à les attaquer. Quelle autre raison sinon divine aurait pu pousser des millions de personne à attaquer un Empire qui n’était pas le leur ? Egéa ne pensait pas cela possible mais il ne l’assura pas. Qui savait ce que pensaient les Dieux ? Après tout, des Humains restaient des Humains. Au goût de Mel’Ermat, cela faisait un peu trop écho à ce que le membre du peuple de l’Air lui avait dit. L’intendant prit donc un autre chemin en passant au travers des forges vers de sommaires habitations où des gens étaient rassemblés autour d’un prophète. Mel’Ermat écouta attentivement. Il savait que la prophétie était à propos de ce garçon trouvant une arme et chassant un grand mal de ces terres. Pourtant le discours avait changé. Il paraissait sûr que l’enfant avait été trouvé et qu’ils marchaient pour leur rédemption à tous. La dizaine de personnes agenouillées au sol avait les mains jointes au dessus de leur tête et paraissait croire avec force à ce qu’on leur disait. Mel’Ermat avait donné l’ordre à ses généraux de les laisser faire. Ils avaient eu un long débat à ce sujet et il avait été convenu que ce qu’ils déclenchaient allait plutôt dans leur sens. En effet, la principale crainte avec les civils était qu’au moment de se battre, on ne savait pas comment ils réagiraient. Ils pourraient se laisser massacrer, morts de peur, ils pourraient tourner les talons et s’enfuir ou se battre courageusement. Le fait que les prophètes prêchent pour le combat, même si cela tournait la population en fanatiques, les arrangeait bien. Mel’Ermat avait même proposé de laisser courir les rumeurs sur les exactions des ennemis. Qui tenterait de fuir ou demanderait pitié lorsqu’on savait que l’ennemi s’en moquait ? Mieux valait se battre et mourir pour la victoire que fuir et de toute manière mourir comme un lâche. Visiblement, cela marchait car Mel’Ermat avait entendu des gens avouer qu’ils avaient peur non pas de mourir mais plutôt peur de perdre tout ce qu’ils avaient. En attendant de pouvoir être sûr de l’état psychologique des troupes, des patrouilles avaient été mises tout autour du camp afin d’éviter que certains ne désertent. Malgré cela, des dizaines de personnes disparaissaient quand même tous les jours. Un général s’était occupé d’envoyer ses gradés les plus psychologues au sein des civils pour les préparer moralement et qu’il garde en tête l’enjeu de la situation. Ce dernier était plutôt simple : s’ils perdaient, peu importe de survivre ou non, leur destin serait le même : abattus en troupeaux par les envahisseurs. Les réactions étaient alors diverses. Des larmes pour les plus sensibles qui répétaient qu’ils ne voulaient pas mourir, de la résignation pour les autres qui ne voyaient pas d’autres issues, de la fierté pour les plus jeunes qui voulaient faire leurs preuves ou de l’impatience pour certains qui voulaient juste que tout ça se termine, d’une manière ou d’une autre. Il était non loin des champs d’entraînement et s’y dirigea. A l’heure actuelle, c’était au tour des militaires de formation de l’occuper. Plus particulièrement, les chevaliers du royaume de Mel. Ceux-ci faisaient des allers-retours pour tester la rapidité du changement de formation. Ils passaient de la ligne, au fer de lance, en tirailleurs ou par escouades. Au loin, on pouvait observer des civils s’entraîner au maniement des arcs. Vu le nombre de flèches plantées dans les cibles, ce n’était pas encore ce qu’ils réussissaient de mieux. Les généraux avaient également décidé de les instruire à la base du combat au corps à corps. Mel’Ermat tenait à les éloigner au maximum des lignes ennemies où ils ne contrôleraient plus leurs réactions. Les généraux le convainquirent de la nécessité de leur inculquer les bases car, quoiqu’il en soit, ils finiraient par avoir à se battre. -Seigneur ! l’interpella un soldat dans son dos. @+ -= Inxi =-
  8. Voici la suite s'il me reste encore des lecteurs Désolé pour le retard, je viens de m'installer aux USA et ça m'a pris du temps ! Deux semaines avaient passé. Deux semaines pour que Mel’Ermat arrive au campement de son armée à la frontière de Sustor, à l’ouest d’Erno. Il ne pouvait être que content puisque ce fut aussi le moment où il revit le soleil pour la première fois du voyage. Deux semaines de pluie ininterrompues, à patauger dans la boue et a essayé de trouver des passages que l’eau n’avait pas coupé. L’intendant n’avait plus vu de camps militaires de cette taille depuis les guerres dans lesquelles il avait servies au nord des années de ça auparavant. Le camp s’étendait sur plusieurs kilomètres carrés et semblait bien organisé. On y notait trois parties principales : les zones d’entraînement, les campements, qui se divisaient en une partie civile et militaire, et une dernière partie communautaire dont principalement les cuisines, l’hôpital et les forgerons. Sur place, c’était le général Mel’Lissandro que Mel’Placer avait envoyé surveillé les troubles frontaliers. Depuis lors, l’eau avait coulé sous les ponts et la mission du gradé était tout autre. Mel’Surika était resté à la capitale pour gérer le flux de soldats et de conscrits qui allaient venir jusqu’à eux. Ce dernier ne les rejoindrait au plus tôt que deux semaines plus tard. Mel’Ermat avait fait le déplacement avec près de vingt milles soldats supplémentaires. Sachant que cinquante mille des siens étaient sur place, cela portait, avec les civils déjà présents, leur nombre à deux cents mille personnes. C’était ridicule face à une armée cinquante fois plus nombreuse mais Mel’Ermat avait foi, cela n’était que le début. Ils avaient près de cinq cents mille combattants au nord, deux cents mille soldats chez Iri pour la même chose chez Frendlorian. Cela ferait près d’un million de combattants professionnels qui devaient arriver en renfort. En y rajoutant les civils, cela portait leur nombre à cinq millions de personnes. Jamais cette terre n’aura rassemblé autant de belligérants et pourtant, même en prenant les rapports les plus optimistes, ils étaient toujours à un contre deux… Quant à Egéa, il avait été plus rapide et avait déjà commencé à rassembler ses troupes. Son camp se situait à cinquante kilomètres au sud du sien. Il avait été décidé de se mettre ainsi afin qu’une partie de l’armée adverse ne puisse pas bifurquer vers l’ouest sans qu’ils ne le remarquent. Son armée à lui se composait de deux cents cinquante mille militaires pour deux fois plus de civils. Mel était l’un des plus petits royaumes en taille et serait sûrement le plus petit contributeur en effectif. Democles avait déjà perdu tout le sud de son royaume et bien que cela soit minime, ce serait toujours ça de moins à leur côté. Ses effectifs étaient environ égaux à ceux d’Egéa. La difficulté de la chose était de pouvoir recenser tout ce monde. Cela portait la région à près d’un million de personnes et on ne pouvait englober ce que cela représentait d’un seul coup d’œil. A égale distance des trois forces alliées, avait été établi un camp de commandement où les trois intendants devaient se retrouver pour prendre les décisions. En effet, ils avaient d’abord choisi la Capitale Erno mais devant l’affluence de la population ils avaient préféré s’en éloigner. Democles avait organisé sa défense de façon sommaire : tous ceux qui savaient se battre étaient à l’abri derrière les murailles. Le reste avait établi un campement géant au nord de la ville. L’intérieur de la capitale de Sustor était devenu un camp militaire gigantesque. On optimisait chaque intersection, on construisait, on criait, on se battait, on déplaçait. Bref, un vrai capharnaüm. Les maisons étaient vidées et les meubles avaient été entassés dans la rue afin de servir de murs pour ne laisser que des artères facilement défendables. Toute la ferraille était également rassemblée pour être fondue et reforgée en armes, en armure ou tout autre objet qui allait pouvoir servir. Les canons étaient installés sur les murs, la poix était stockée à portée de main, les carquois de flèches décoraient les créneaux. La guerre était proche. Les ennemis étaient à deux semaines au sud de la Capitale. Il ne leur restait que cent kilomètres à parcourir. Cela paraissait long mais également très court. Les représentants officiels n’avaient pas reçu des nouvelles du nord et ne savaient pas comment se passait la pacification du royaume de l’Ostel. Il aurait fallu que Llis soit là pour lui confier la mission de le tenir au courant. Pourtant, depuis leur départ de la Capitale, Mel’Ermat ne l’avait pas revu. Il n’avait pas non plus de nouvelle de l’enfant et de la Compagnie d’Argent ce qui l’inquiétait encore plus. Il se rassura néanmoins. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, disait-on. Il aurait quand même préféré en avoir… Mel’Ermat faisait le tour du camp. A part des hauts gradés et quelques soldats, personne ne savait qui il était. C’était en soi une bonne chose puisqu’on ne le dérangeait pas, ni le regardait avec des yeux apeurés comme s’il était responsable de la situation. Il pouvait marcher librement dans le camp et prendre la température de la situation. Il passa au travers de la zone de construction. A l’heure actuelle, on préparait surtout beaucoup d’engins de transport pour la logistique. Effectivement, si bataille rangée il y avait, ils devraient être prêts à transporter tout l’équipement nécessaire d’un lieu à l’autre. On voyait donc une armée de chariots être stockée dans une plaine à l’ouest du camp. A l’exact endroit où ils rasaient les arbres pour y récupérer le bois. Mel’Ermat se demandait s’ils auraient assez de chevaux pour tirer tout ça. Les canons aussi, après avoir été démontés, étaient remontés sur place. Des carrosses blindés étaient également préparés. Cela ressemblait à un carrosse classique sauf que tous les côtés étaient doublés par le plus pur des aciers. Et il était impossible d’ouvrir cette boite si ce n’était que de l’intérieur. On y notait plusieurs meurtrières qui permettaient à l’équipage de faire feu. De façon plus classique, les balistes et les catapultes étaient aussi mises dans un coin. Cela était moins efficace que les canons mais les munitions étaient illimitées. Quelques civils étaient également là et taillaient des lances dans les chutes du bois des arbres. Mel’Ermat était sûr que tous ne seraient pas équipés d’ici la bataille, il fallait donc trouver des armes alternatives et c’était ce qu’ils avaient de mieux à proposer. Quand les renforts arriveront, il leur faudrait mettre la main à la pâte pour que tous soient prêts. La partie du camp suivante était plus calme puisqu’essentiellement composée de femmes. Des couturières, pour être exact, qui avaient en charge la création de toutes sortes de linges. En effet, il leur fallait préparer les nouvelles tentes, fabriquer des draps ou encore préparer les affaires chaudes si la campagne perdurait en hiver. Elles étaient installées par groupe d’une dizaine en cercle et agitaient leurs adroites mains dans des mouvements qu’elles faisaient sans y penser. Venait ensuite dans la continuité le traitement des linges et des bains. A cette heure-ci de la journée, il n’y avait personne mis à part quelques femmes qui déplaçaient des grandes panières de linges blancs. Au-delà, on pouvait voir les grandes tentes de l’hôpital où il n’y avait pas grand monde. Seuls venaient ici les malheureuses victimes d’accident de la vie quotidienne. Bientôt cela changerait. Mel’Ermat repartit vers l’est et tomba dans la chaleur étouffante des forges. Il ne traina pas. Le bruit des marteaux battant le fer aurait rendu n’importe qui sourd. Pourtant, sérieux et imperturbables, les forgerons frappaient sans répit pendant que les apprentis géraient l’approvisionnement en métal et toutes les tâches faciles que l’artisan pouvait déléguer. Ils semblaient pourtant fatigués et on les faisait travailler près de quatorze heures par jour. Sous leur tablier, les corps suintant de sueur tenaient néanmoins le coup. Visiblement, chacun avait sa spécialité et ne fabriquait qu’une seule chose. Certains faisaient des armes, d’autres des fers à cheval, certains des outils, d’autres des pointes de flèches, là-bas des armures et de l’autre côté des plaques pour les carrosses blindés. La partie du camp suivante était plus petite, faute à Regut. Avaient pris quartier ici le peu d’ingénieurs d’Arsonval qui n’avaient pas subi le blocus du roi de Kator et ceux qui avaient réussi à passer au travers. Sur le millier de talents qu’il y avait là-bas, ils n’étaient que dix. Mais ils semblaient plus que jamais motivés, impatients de pouvoir se venger de celui qui avait assiégé leur bastion dans les montagnes. Avec les moyens du bord, ils essayaient de recréer des prototypes ou des objets qu’ils avaient pu inventer dans la cité. Aussi étonnant que cela paraisse, il y avait également des musiciens et des mages parmi eux. Finalement, Mel’Ermat se dit que tous les domaines étaient révolutionnés et non pas seulement les aspects technologiques dont il était friand. Mel’Ermat s’arrêta avant d’aller plus loin. Après se situait le côté des moines, des Dieux et de leurs fidèles. Ca avait été l’idée d’Egéa de les accueillir ici aussi. L’intendant aurait préféré qu’ils restent avec la population de Terra qui les vénérait. Ici, dans le royaume de Mel, ils ne jouissaient que d’une piètre considération. Malgré cela, le fait que la guerre arrivait et que tous pouvaient mourir avait poussé les gens dans leur bras et les prêtes, autant que les moines, passaient leur journée à faire des offices pour les fidèles. Egéa avait essayé de contacter les Dieux mais cela était resté sans succès. Mel’Ermat était sûr que ceux-ci les avaient abandonnés. Egéa nuança en pensant plus que ceux-ci leur donnaient une leçon. Qu’on ne prie pas les Dieux uniquement quand on a besoin d’eux. Democles s’était même demandé si ce n’était pas ces Dieux qui avaient poussé les ennemis à les attaquer. Quelle autre raison sinon divine aurait pu pousser des millions de personne à attaquer un Empire qui n’était pas le leur ? Egéa ne pensait pas cela possible mais il ne l’assura pas. Qui savait ce que pensaient les Dieux ? Après tout, des Humains restaient des Humains. Au goût de Mel’Ermat, cela faisait un peu trop écho à ce que le membre du peuple de l’Air lui avait dit. L’intendant prit donc un autre chemin en passant au travers des forges vers de sommaires habitations où des gens étaient rassemblés autour d’un prophète. Mel’Ermat écouta attentivement. Il savait que la prophétie était à propos de ce garçon trouvant une arme et chassant un grand mal de ces terres. Pourtant le discours avait changé. Il paraissait sûr que l’enfant avait été trouvé et qu’ils marchaient pour leur rédemption à tous. La dizaine de personnes agenouillées au sol avait les mains jointes au dessus de leur tête et paraissait croire avec force à ce qu’on leur disait. Mel’Ermat avait donné l’ordre à ses généraux de les laisser faire. Ils avaient eu un long débat à ce sujet et il avait été convenu que ce qu’ils déclenchaient allait plutôt dans leur sens. En effet, la principale crainte avec les civils était qu’au moment de se battre, on ne savait pas comment ils réagiraient. Ils pourraient se laisser massacrer, morts de peur, ils pourraient tourner les talons et s’enfuir ou se battre courageusement. Le fait que les prophètes prêchent pour le combat, même si cela tournait la population en fanatiques, les arrangeait bien. Mel’Ermat avait même proposé de laisser courir les rumeurs sur les exactions des ennemis. Qui tenterait de fuir ou demanderait pitié lorsqu’on savait que l’ennemi s’en moquait ? Mieux valait se battre et mourir pour la victoire que fuir et de toute manière mourir comme un lâche. Visiblement, cela marchait car Mel’Ermat avait entendu des gens avouer qu’ils avaient peur non pas de mourir mais plutôt peur de perdre tout ce qu’ils avaient. En attendant de pouvoir être sûr de l’état psychologique des troupes, des patrouilles avaient été mises tout autour du camp afin d’éviter que certains ne désertent. Malgré cela, des dizaines de personnes disparaissaient quand même tous les jours. Un général s’était occupé d’envoyer ses gradés les plus psychologues au sein des civils pour les préparer moralement et qu’il garde en tête l’enjeu de la situation. Ce dernier était plutôt simple : s’ils perdaient, peu importe de survivre ou non, leur destin serait le même : abattus en troupeaux par les envahisseurs. Les réactions étaient alors diverses. Des larmes pour les plus sensibles qui répétaient qu’ils ne voulaient pas mourir, de la résignation pour les autres qui ne voyaient pas d’autres issues, de la fierté pour les plus jeunes qui voulaient faire leurs preuves ou de l’impatience pour certains qui voulaient juste que tout ça se termine, d’une manière ou d’une autre. Il était non loin des champs d’entraînement et s’y dirigea. A l’heure actuelle, c’était au tour des militaires de formation de l’occuper. Plus particulièrement, les chevaliers du royaume de Mel. Ceux-ci faisaient des allers-retours pour tester la rapidité du changement de formation. Ils passaient de la ligne, au fer de lance, en tirailleurs ou par escouades. Au loin, on pouvait observer des civils s’entraîner au maniement des arcs. Vu le nombre de flèches plantées dans les cibles, ce n’était pas encore ce qu’ils réussissaient de mieux. Les généraux avaient également décidé de les instruire à la base du combat au corps à corps. Mel’Ermat tenait à les éloigner au maximum des lignes ennemies où ils ne contrôleraient plus leurs réactions. Les généraux le convainquirent de la nécessité de leur inculquer les bases car, quoiqu’il en soit, ils finiraient par avoir à se battre. -Seigneur ! l’interpella un soldat dans son dos. @+ -= Inxi =-
  9. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Ah pas mal ! Des petites fautes ici et là, attention à la relecture ! Par exemple : [quote]Elle sorti donc de la pièce.[/quote] Pour le premier passage j'ai bien aimé la partie politique qui tourne en action. Je pensais pas que ça viendrait aussi tôt mais on comprend le changement d'avis maintenant ! Sur le second passage : Plus calme, on fait le bilan de ce qu'il s'est passé de l'autre côté et on agit en conséquence ! Que la guerre commence ! @+ -= Inxi =-
  10. Inxi-Huinzi

    xx

    Oh oh ! Y en a qui est pas bien parti ! Ca sent le roussi pour lui Je pense que la suite de l'histoire du coup se concentrera sur la femme et l'enfant qui va naître mort ! Ensuite, je me demandais si on allait parler de guerre un peu parce que ça aurait pu rentrer dans le contexte ! Bref plein d'idées mais j'attendrai de voir ce que tu nous as prévu @+ -= Inxi =-
  11. Voici venu le temps des cathédrales !! Mais non, juste la suite ! Ce bureau mesurait cinq mètre sur trois et ne se composait que d’une table et d’une demi-douzaine de chaises. -Mel’Placer n’est pas avec vous ? s’enquit l’homme. -Non, nous l’avons laissé blessé à la Capitale. Rien de grave, le rassura immédiatement Mel’Ermat. Il lui faut juste du temps et il est probable qu’il reste sur place pour gérer les choses. C’est à nous de prendre en main la situation. Où en sommes-nous ? -Les préparatifs avancent comme vous nous l’avez ordonné, dit le général. Je peux vous poser une question d’ailleurs ? D’où vous l’avez sorti votre messager ? J’ai vraiment cru qu’il s’agissait d’une entourloupe. -Ce n’est pas vraiment un de mes hommes, avoua Mel’Ermat en se demandant qui son espion avait contacté avec les pierres de communication. C’est l’homme d’un de mes hommes. L’important est que le message soit arrivé. -Alors c’est donc vrai, nous partons en guerre ? -En effet, les détails ? -Les forgerons tournent à plein régime et tous sont mis à contribution. On arrive à équiper une centaine de soldats supplémentaires par jour. -C’est insuffisant, décréta l’intendant. Mettez tout ce qu’il faut à leur disposition, hommes ou fournitures mais il faut que la cadence augmente. -Ca me paraît guère possible, commença le général. -Trouvez une solution ! le coupa net Mel’Ermat. Nous n’allons pas emmener que nos soldats à la guerre, il faudra que tous soient équipés. -Comment ça ? s’inquiéta le général. Mel’Ermat lui résuma la situation. -Mon Seigneur, je ne veux pas mettre en doute vos paroles mais il n’existe aucune armée aussi nombreuse ! Et encore moins qui feraient se battre ses civils à ses côtés… -J’ai bien peur que ça ne soit la vérité, se désola Mel’Ermat. Où sont nos troupes pour l’instant ? -Stationnées à la frontière est, comme vous l’avez demandé. -Très bien, Il faut faire passer des ordres et les mettre en route en direction de la frontière entre Sustor et Terra. Marchez sur l’est, les serviteurs d’Egéa viendront sûrement à notre rencontre pour nous organiser. Sinon, il faut que, dès aujourd’hui, tous les habitants du royaume convergent vers nous. Seuls les enfants de moins de quatorze ans et les vieilles femmes ne seront pas recrutées. Lorsque les soldats iront chercher les troupes, tout ce qui pourra être utilisé pour mener à bien la guerre devra être réquisitionné. Libre à ceux qui ne sont pas emmener de rester dans leur village mais nous offrons l’hospitalité à la Capitale au cas où ils ne pensent ne pas pouvoir survivre. Ne laissez que de quoi tenir l’hiver. Dites leur aussi de se méfier des voleurs, certains s’enfuiront avant que vous arriviez, général, et nous ne pourrons pas empêcher leurs méfaits. Ah oui, et laissez tomber les îles occidentales, nous perdrions trop de temps. Mel’Ermat avait en fait un autre plan pour ces îles. Un plan qu’il ne pouvait confier à personne. -Peu vont l’accepter… dit Mel’Surika en reprenant la conversation. Ca ne s’est jamais vu… -On est dans une situation hors du commun, lui fit comprendre Mel’Ermat. A temps désespéré, mesures désespérées. -Et pour les récalcitrants ? Mel’Ermat avait déjà réfléchi à la situation. -Prenez les mesures adéquates. L’homme hocha la tête, il venait de recevoir un permis de tuer. -Pour ce qui est des vivres ? -Nous avons continué de recevoir de la nourriture encore pendant un mois après que je vous ai envoyés la lettre. Nous ne savons plus quoi en faire et nous en avons stocké un peu partout dans le royaume. Comme vous nous l’avez demandé, la majorité de la nourriture de l’Empire se situe plutôt dans les villes du nord sous bonne garde. -Très bien, acquiesça l’intendant. Pour ce qui est des recrues, elles doivent être emmenées à la frontière avec les autres légions. Là, il faudra les former au plus vite. -Chez les tireurs, proposa le général. Ils seront plus utiles avec un arc qu’avec une épée. Impossible de leur apprendre les rudiments du combat en régiment en si peu de temps… -Mettez quand même quelques novices dans les régiments de professionnels, ils apprendront au contact des autres. Autre chose, se souvint d’un coup l’intendant en se redressant sur chaise, il y a des soldats de l’Empereur sur notre territoire, ce sont des hommes que Regut a promu, je veux que si jamais quelqu’un tombe dessus que vous les tuez. -Compris, Seigneur, ça sera avec plaisir. Que fais-je avec tous ceux qui désirent s’entretenir avec vous ? -Si cela a un rapport avec le conflit, envoyez-les moi sinon, dites-leur de m’écrire. La guerre leur donnera bientôt autre chose à penser. Bien, je vais rédiger les décrets pour lever nos armées, préparez les troupes car elles auront du chemin à parcourir. -Au fait, vous ne seriez pas pourquoi tous ces satanés prophètes sont partis vers Capucin ? Mel’Ermat fit mine de réfléchir et le regarda dans les yeux. Il ne pouvait pas lui dire pour la prophétie sans passer pour un fou. -Pas la moindre idée… mentit Mel’Ermat. Il haussa les épaules, déçu de ne pas avoir de réponse à sa question. -De combien de temps, disposons-nous ? chercha-t-il à savoir. Mel’Ermat fit le calcul dans sa tête. -Ils atteindront Erno dans trois semaines, quatre si nous avons de la chance… -Il nous faut au moins trois semaines pour rejoindre la frontière avec l’Ostel ! s’exclama l’autre. -Je sais, fit l’intendant… Je sais… Après le départ de son état-major militaire réduit, Mel’Ermat se dirigea vers sa maison. A l’entrée, deux gardes lui firent un salut. -Il n’y a plus personne ? interrogea-t-il les deux vétérans. Ceux-ci restèrent au garde-à-vous, professionnels jusqu’au bout des ongles. -Non, Seigneur ! Ils sont tous partis selon vos exigences voilà une semaine. -Très bien, fit Mel’Ermat. J’ai une mission pour vous. Je veux que vous condamniez la maison et que vous partiez les rejoindre au plus tôt, tuez des montures s’il le faut. Mon fils et ma femme doivent se rendre sur les îles occidentales. Ne donnez pas de raison et peu importe ce qu’il se passe dans les semaines à venir, ils doivent y rester. Si ce n’est pas le cas, vous le payerez. N’oubliez pas, vous les garderez sur place ! La menace ne pouvait pas être plus claire. -Oui, Seigneur ! saluèrent-ils à l’unisson. Mel’Ermat soupira. C’était égoïste mais il ne voulait pas que sa femme ni son fils ne participent aux combats. Cela ne lui posait pas de problème d’envoyer les familles des autres mourir mais la sienne… Non ! Il ne pouvait pas. Sur ces îles, que l’intendant avait fait exprès de laisser hors du recrutement, ils seraient en sécurité. Les gardes n’attendirent pas d’être congédiés pour commencer à fermer les lieux. Mel’Ermat n’avait pas envie de dormir là. Il n’était jamais rentré sans que sa femme soit également absente, ou très rarement. Il allait de plus être vraiment seul puisque les serviteurs étaient partis également. Pas besoin d’ajouter la solitude aux fardeaux qu’il portait déjà sur ses épaules. Il réajusta sa tunique et retourna au palais. Il lui fallait un état de leurs fournitures. Les productions locales devaient être spécialisées dans ce qu’il manquait. Ils devaient aussi étudier les lignes de ravitaillement ainsi que l’hypothétique construction de défense dans le cas où les combats parviendraient jusque là. Il soupira. Il avait de longues journées devant lui en perspective. @+ -= Inxi =-
  12. Inxi-Huinzi

    xx

    [quote] le comprendre dans l'envergure de ses bras[/quote] prendre non ? Sinon je vois pas la métaphore ! Pour le fond, je pense que c'est une bonne mise en bouche. Le style est fluide et le tout est complet sans être trop exhaustif ! Donc que du bon ! Du coup, la trame n'est pas encore approchée je pense ni encore de savoir qui seront les personnages principaux ! Alors je t'encourage à la suite qu'on voit ça ! @+ -= Inxi =-
  13. Pas mal ! Je l'avais pas venu venir l'orc à la fin ! J'ai cru que c'était ce qui était marqué sur les osselets ! Bon c'est pas mal, quelques fautes gâchent le tout et un petit confus mais ça viendra au fur et à mesure je pense. [quote]Ton père les a [b]récupéré [/b]sur un de leur sorcier, il cracha[/quote] Exemple d'une faute ! Suite ! @+ -= Inxi =-
  14. Inxi-Huinzi

    Le siège de Leicheberg

    [quote]Ils avaient des [b]vus [/b]sur l’Empire. Ça tombait bien, lui aussi.[/quote] vues [quote]-Si tu me [b]trouve [/b]d’ici un[/quote] [quote]-J’étais à Middenheim, trou du cul, répliqua Aloïs, furieux d’un tel manque de respect. -‘nous intéresse pas ta vie… et mon trou du cul est un peu plus bas, t’veux l’sentir ?[/quote] [quote]-Eh là ! -Euh oui, doucement… -‘va pas la fermer sa gueule lui…[/quote] [quote]-Tu crois que je vais te laisser te barrer ? Encore une fois ?! Non. Là, je te dis non. J’ai gardé le souvenir d’un frère aîné qui ne pensait qu’à sa gueule et qui ignorait tout ce qui l’entourait ! Jusqu’à la maladie de maman ! Et maintenant que je te retrouve, tu vas me refaire le même coup ?! Alors que la vie de plusieurs milliers de nos hommes est en j… -Je ne reviendrai pas sur… -Ta gueule ! Tu [b]ferme [/b]ta putain de gueule, [/quote] Je remets un coup car les passages me donnent tous la même impression sur les dialogues. On dirait que c'est des jeune de 17/18 ans qui parlent. Alors qu'il n'y aurait pas à changer grand chose pour rendre ça plus crédible. Le maman en mère par exemple. Le fermes ta putain de gueule fait bien trop morderne : "Mais ferme là bordel !" aurait atteint l'objectif sans le conflit d'époque ! Pour le fond c'est pas mal. On glisse d'une bataille et d'un siège vers la traque d'une créature. A voir si tu vas nous faire du multi format : un coup la bataille, un coup la traque ou tu vas seulement te concentrer sur l'un des deux. D'après moi, ça sera un coup l'un un coup l'autre ! @+ -= Inxi =-
  15. Suite ! Chapitre 13 Il leur fallut deux jours de plus pour s’enfuir. Ils attendirent d’abord que le médecin diagnostique l’état de Mel’Placer. Celui-ci le trouva inquiétant mais sûrement hors de danger. Il lui fallait du repos, sûrement une semaine ou deux. Malheureusement ils n’avaient pas autant de temps à disposition. Le médecin leur dit sans ambages que le transporter était hors de question et que le roi ne ferait pas quelques kilomètres sans que cela n’aggrave sa situation. La décision fut alors prise de partir sans lui. Il était de toute manière à l’abri dans cette cache. Il lui fut laissé une note explicative sur les décisions que tous avaient prises. Une fois réveillé, il avait été décidé que Mel’Placer devrait les rejoindre au plus vite ou, s’il acceptait, gérer la Capitale après le départ de Regut pour son royaume. L’avantage de cette dernière solution serait de faire accélérer la participation des magiciens au conflit en libérant la ville de ses gêneurs. Il fut aussi décidé de renvoyer certains des gardes du corps de Mel’Ermat à la villa. Autant de soldats disparus au même moment risquaient d’attirer l’attention. De plus, cela aurait obligé le groupe à se faire transporter de grandes quantités de nourriture jusqu’à la planque et ils auraient risqué une filature jusqu’à eux. De plus, cela ferait croire à Regut qu’ils n’étaient peut-être plus en ville. Llis était allé ouvrir la ville le soir même après que chaque roi et intendant aient fourni son sceau pour l’ouverture des portes. Leur plan marcha car, alors que les hommes de l’Empereur fouillaient les jours auparavant sans discontinuer toutes les habitations de l’Impériale, ceux-ci se firent moins nombreux et Mel’Ermat supposa qu’ils avaient été envoyés à leur poursuite dans les grottes sous la ville. Malheureusement pour eux, leur fuite n’était pas encore commencée et la troupe de dirigeants les laissa partir pourrait ensuite partir tranquillement derrière eux. Jamais ceux-là ne penseraient à regarder dans leur dos. Il fut décidé de ne prendre qu’une troupe réduite de soldats pour le voyage afin de ne pas attirer l’attention. Si les soldats de chaque roi venaient subitement à manquer, Regut comprendrait le subterfuge et relancerait immédiatement des hommes à leur poursuite. Cela ne semblait être dangereux que sur la première centaine de kilomètres, région où chaque roi n’arriverait pas à recruter une escorte suffisante pour se protéger. Mel’Ermat et ses gardes devrait parcourir moins que ça. La première garnison de soldats alliée se trouverait à seulement cinquantaine de kilomètres de la sortie des grottes. Il espérait que le voyage se passerait sans anicroche. Il fallut donc ces deux jours pour que l’ambiance en ville se fasse moins inquisitrice. Ils en profitèrent pour rassembler des vivres et tout le matériel dont ils auraient besoin pour le voyage. Chaque roi partait dans une direction différente ce qui faisait de ces moments les derniers instants pour s’organiser. Ils avaient beaucoup discuté autour de cartes pour décider de la façon dont ils allaient s’y prendre. Ils partirent de nuit, laissant Mel’Placer au soin de deux de ses propres gardes du corps. A la sortie l’attendait la Compagnie d’Argent. En effet, ceux-ci avaient accepté le rôle qu’on leur avait confié et devaient aller au royaume de Mel chercher l’enfant. Ils feraient le voyage avec Mel’Ermat qui allait en profiter pour garder un œil sur cette bande de canailles. A l’heure actuelle, elle se composait d’une vingtaine de membres de races différentes les unes des autres. Au plus fort moment de sa gloire, la troupe avait compté une cinquantaine de membres. Il y avait là cinq humains, deux orcs, trois nains, un elfe, un homme-scorpion, deux centaures, un kobold, deux changes-formes des îles occidentales, un mort-vivant et un semi-géant. Mel’Ermat les aurait tous faits exécuter. La majorité d’entre eux était des ennemis contre qui des guerres avaient été menés et les voilà tous unis sous une même bannière. L’intendant se demandait vraiment comme le chef de cette troupe maintenait une cohésion. Pour la peine, l’intendant leur confia le mage de la lumière qui avait survécu aux Ombres. Il n’allait pas le renvoyer auprès de ses confrères qui allaient encore le mettre sur la touche. Mel’Ermat savait maintenant comment l’appeler puisqu’il répondait au nom de Nestor. L’insurrection en ville commença au milieu de la nuit. Chaque roi et intendant avaient donné des ordres par missive aux commandants de leurs troupes pour créer du raffut en ville. Les dirigeants se souhaitèrent bonne chance et rendez-vous fut pris au plus tôt pour rejoindre Erno en Sustor. On notait de grandes flammes en ville qui n’étaient pour une fois pas dues au système de protection de ceux du Feu. Quand Mel’Ermat, Mel’Cari, Mel’Felic, Mel’Flo et la Compagnie d’Argent arrivèrent à la porte sud-ouest, ils la trouvèrent déserte. Dans l’ombre des tunnels attendait une silhouette reconnaissable entre mille : un Guide. Ils avaient le don de se trouver là où on avait besoin d’eux. Mel’Ermat regretta que cela ne s’applique pas à d’autres personnes… Comme à l’aller, ils mirent deux jours pour sortir des cavernes. Le trajet fut plutôt silencieux, du moins pour les quatre de Mel. La Compagnie d’Argent faisait un boucan monstre mais se tenait loin en retrait d’eux si bien qu’il était impossible de savoir ce qu’ils se racontaient. Ils avaient bien compris que Mel’Ermat ne les tenait pas dans leur cœur. A la sortie des grottes, ils tombèrent sur une paire de soldats de Regut qui avaient été laissés là pour couvrir leur arrière. L’un tenta de s’enfuir tandis que l’autre tenta de retenir la troupe mais cela ne fonctionna pas car tous deux furent facilement mis hors d’état de nuire. Ils décidèrent de prendre la direction de la ville où ils avaient été attaqués à l’aller plutôt que de tenter de redescendre La Vive en bateau. Ils étaient sûrs que la première partie de la rivière était surveillé et il faudrait donc embarquer plus loin. De plus, se rendre jusqu’à cette ville leur permettrait de continuer de profiter de la protection de la compagnie de mercenaires et de recruter sur place de nouveaux soldats. Une fois chose faite et sans nouvelle des troupes qui les devançaient, ils se séparèrent là. La Compagnie prit la direction du Nord en direction de la ville de Capucin pour aller sécuriser l’enfant grâce à un sauf-conduit que leur fit Mel’Ermat. Ils devaient ensuite l’emmener faire ce qu’il avait à faire. Mel’Ermat prendrait quant à lui l’ouest puis au sud pour rejoindre le comptoir qui s’était créé après la collision des navires et où ils avaient probablement été aussi attaqués. Mel’Ermat fut surpris de voir trois jours plus tard, à destination, qu’une véritable ville s’était créée. Les bâtiments de bois étaient devenus de pierre, on notait là des auberges, des maisons, des offices et énormément de magasins. La rivière avait due être longue à dégager pour que les gens s’installent finalement ici définitivement… Les quatre hommes choisirent une des trois tavernes de la ville. Ils se firent discrets et ne choisirent qu’une chambre pour eux tous. La milice locale fut recrutée afin qu’avec d’autres soldats, ils forment un anneau de protection. A leur réveil, Mel’Cari n’était plus là. Ils le retrouvèrent une heure plus tard en train de négocier un passage sur un fin navire de transport. Cela fut facile puisque le capitaine n’avait rien de mieux à faire. Ils mirent donc une semaine pour rejoindre Mel et Mel’Ermat ne fut jamais autant soulagé d’être de retour malgré tout ce qu’il y avait à faire… Mel’Ermat était à l’heure actuelle dans la salle du trône. Il avait réussi à faire repousser à plus tard toutes les personnes qui avaient patienté pourtant plus d’un mois et demi pour lui présenter des doléances. Le général Mel’Surika finit par le rejoindre et l’intendant arrêta de faire les cent pas sur le tapis de l’allée centrale. L’homme parut d’abord satisfait de voir l’intendant puis se fit inquiet quand l’autre lui fit de grands signes afin qu’il se dépêche. Ils se dirigèrent dans un petit bureau se situant derrière le trône de Mel’Placer. @+ -= Inxi =-
  16. Inxi-Huinzi

    Le siège de Leicheberg

    Pas mal même si au final on parle plus barbier qu'on fait avancer l'histoire. Le gros bémol je trouve ce sont les dialogues. Beaucoup trop modernes dans la façon de parler à mon goût. Notamment avec les "fissa" "gneh" "pif" "foutez". Ca rend même les personnages ados plus qu'adultes ! Allez la suite, voyons ce que la convocation va donner. @+ -= Inxi =-
  17. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    [quote]- Pendant l’attaque, reprit le troisième homme, deux d’entre eux ont violé ma fille de dix-sept ans et tué mon fils qui tentait de la défendre. Moi ils m’avaient assommé et laissé pour mort. J’ai pu par la suite protéger ma petite, mais la pauvre est encore sous le choc. Enfin, nous sommes en sécurité pour le moment. J’espère que notre roi massacrera ces fous furieux. Je suis ici autant pour sa protection que pour plaider notre cause.[/quote] Un peu d'émotion ferait pas de mal ! [quote]les guerres de succession soit si fréquente[/quote] Au pluriel ! Sinon c'est pas mal, j'aime plus le premier passage que le deuxième ! J'ai cru qu'il était mort, qui qu'il soit. Content de voir qu'il a survécu même si on ne sait pas comment ! Beaucoup de mystère là dessus. Le second est bien aussi même s'il sert plus à développer le personnage du nain. Par contre, on ressent sa peine et c'est bien fait ! @+ -= Inxi =-
  18. Tout petit passage avant la suite ! Des cris de protestation s’élevèrent et l’un d’entre eux en cracha sur le sol. Visiblement, il n’était pas le seul à ne pas les porter dans son cœur. -Je sais qu’ils ne sont pas irréprochables, dit l’ancien Empereur toujours en appui sur une canne, mais ils sont fidèles à l’Empire et n’ont pas peur de grand-chose. -Cela nous fera donc une escorte pour cet enfant, cela fait un problème de moins à régler. Un nouveau venu fit son apparition dans la salle. Ils étaient même deux. Llis et un autre homme que Mel’Ermat eut du mal à reconnaître au premier abord poussé comme il l’était par l’espion. -Je l’ai surpris à roder dans les environs… -C’est donc toi qui a survécu, lança Mel’Ermat. Les autres dirigeants se tournèrent vers lui pour avoir une explication. -C’est un mage, ils étaient avec nous dans les égouts mais nous avons été séparés. -Merci, fit l’autre lorsqu’il put se relever sans être remis au sol par Llis, j’ai bien cru que votre chien de garde allait en finir avec moi. Mel’Ermat ne tenta pas de le rassurer. C’était mieux qu’il ne sente pas en sécurité ici. -Que viens-tu faire ici ? l’interrogea Ben’Lor. -J’ai appris pour ce qu’il se passait en ville et un secrétaire m’a envoyé vers vous, puisque je vous connaissais déjà. Mes collègues mages veulent juste que vous sachiez qu’ils ont conscience de la menace du sud et ils seront là le moment venu, voilà, c’est tout. -C’est une bonne nouvelle, s’exclama Egéa. -Ce n’est que leur devoir, lui rappela Mel’Ermat. Le magicien fit mine de s’en aller mais Llis le repoussa face aux rois et aux intendants. -Tu vas rester ici un petit moment, lui ordonna l’intendant de Mel. Pour notre propre sécurité, personne ne doit savoir que nous sommes là. L’homme soupira, regarda Llis, Mel’Cari, les hommes autour de lui, puis partit s’asseoir dans un coin. Llis les rejoignit sans que personne ne s’intéresse à lui. Il avait vraiment le don de se rendre invisible. -Et la cité technologique d’Arsonval d’ailleurs ? demanda Democles. -Elle est en plein territoire Kator, impossible que des machines nous viennent de là… -Je ne veux pas dire, lança Iri en reprenant depuis le début, mais la première étape ne serait pas de sortir de la ville ? Il nous manque le sceau de Regut, je vous rappelle… -Plus maintenant, fit Llis en dépliant sa main devant tout le monde pour y montrer le talisman du roi. @+ -= Inxi =-
  19. La suite ! Il fit d’un coup plus sombre, signe de leur arrivée dans le bâtiment, puis on lui retira la cagoule. Ils étaient revenus dans l’entrepôt. Comme tous ceux qui avaient été là lors de leur visite dans les égouts, il se figea sur place et regarda la trappe qui descendait en contrebas. Il respirait difficilement et sentit une goutte froide parcourir son échine. Ce fut un soupir dans son dos qui le tira de sa torpeur. Mel’Ermat remarqua alors que la cache de contrebande ne ressemblait plus à ce que cela avait été et que Llis s’était bien occupé. La poussière avait été nettoyée, les caisses avaient été retirées et le chariot en réparation avait été poussé dans un coin. On avait installé le long d’un mur une trentaine de couchettes qui paraissait peu confortables. Le mur qui faisait face, quant à lui, voyait trois tables de bois collées contre lui. Sur l’une se trouvait des carafes d’eau et de vin ainsi que des bouteilles de lait. Les deux autres tables contenaient de la nourriture séchée et froide : des haricots secs, de la viande blanche de porc et de poulet, du fromage mais aussi du pain, du miel et des pâtes. On notait aussi un réchaud au milieu de la pièce et plusieurs sacs de charbon. Ils pourraient tenir plusieurs jours avant de manquer de vivres. Les dirigeants semblaient un peu déboussolés contrairement aux gardes de Mel’Ermat qui étaient tous en train de quitter la tenue des soldats de l’Empereur. Puis, comme un seul homme, ils partirent manger. Visiblement, depuis leur arrestation la veille au soir, ils n’avaient rien eu à avaler. Mel’Ermat était tellement stressé depuis le début de la journée qu’il en avait eu l’estomac noué et que même maintenant sauf, il ne se sentait pas mieux. Il partit voir Mel’Placer, allongé dans un coin de la pièce. Celui-ci était toujours inconscient, profondément endormi. Un soldat veillait sur lui et épongeait le sang visible. La plaie qu’il avait à la tête semblait superficielle malgré le fait qu’on notait plusieurs traces d’impact. Sous sa chemise, son corps avait bleui au niveau des côtes et de l’épaule gauche. Mel’Barn vint le voir, touché de voir son roi ainsi. -Va-t-il s’en sortir ? s’inquiéta le soldat. -Ca devrait aller, le rassura l’intendant. Il a souffert mais je n’ai pas l’impression que ça soit grave, il nous faudrait un médecin pour confirmer ça. -Je peux y aller, dit le soldat désespérant de pouvoir aider, je connais quelqu’un de confiance ! Vous savez, c’est lui qui m’a donné ma chance, dit le soldat. Sans lui je serais toujours en train de ramer sur cette galère. Mel’Ermat n’osa pas le contredire. -Bien, vas-y. Va voir Mel’Carem et Mel’Seba. Ils doivent se faire un sang d’encre et ont du comprendre qu’on tramait quelque chose. -Surtout qu’on leur a laissé une vingtaine de gardes de l’Empereur assommés… Mel’Ermat sourit. -Techniquement, c’étaient des hommes de Regut qu’on nous avait envoyés. D’ailleurs à ce propos, s’ils posent des questions, dites-leur de les garder enfermés ailleurs. Si jamais ils rapportent ce qu’on a fait, la villa risquerait d’avoir quelques problèmes… Et après la disparition des rois, je pense que tous les bâtiments de cette ville vont être fouillés. -Oui, Seigneur. Je leur ferai passer les consignes. Il mit le poing sur le cœur, fit un salut et s’éclipsa. Mel’Ermat se tourna vers ses hommes qui discutaient de leur mission de sauvetage, satisfaits qu’ils se soient plus ou bien tirés. Certains avec des marques de coup et des entailles. Leurs pérégrinations dans la prison n’avait visiblement pas été sans dommages collatéraux. Une fois que les dirigeants aient fini de se servir, ils se rendirent aussi vers le banquet. Ben’Lor vint jusqu’à lui, une assiette dans chaque main. -Tiens, tu devrais manger. -Merci, fit Mel’Ermat qui savait qu’il n’en ferait rien. Les deux s’assirent sur une même couchette. -Je t’en dois une pour nous avoir sorti de là, commença le guerrier. Mel’Ermat renifla. -Une ? Tu as dû perdre le compte depuis la Longue Bataille, lui fit un clin d’œil Mel’Ermat. Les deux hommes rirent tout bas puis fixèrent le sol en silence. Ca avait été une sale guerre… Ben’Lor avait servi moins longtemps mais cela ne l’avait pas empêché d’assister à des atrocités inimaginables. Ce fut Iri et Frendlorian, peu remis de son périple à travers la ville, qui vinrent les tirer de leurs souvenirs morbides. Voyant un état-major se dessiner, Egéa et Democles vinrent au petit trop de peur de rater des décisions importantes. -Nous ne pouvons pas nous cacher là éternellement, dit Frendlorian. Nos royaumes ont besoin de nous et je ne parle pas que de la guerre au sud. Ben’Lor et Mel’Ermat se relevèrent de la couchette et laissèrent leur assiette sur le côté. -C’est exact, dit l’intendant, mais nous ne pouvons pas quitter la ville pour l’instant bien que nous ayons six des sept sceaux. De plus, nous avons tous besoin de repos et organiser nos départs. -Nous devons discuter de Regut, dit Democles qui n’avait perdu l’envie de venger son roi. -Regut est coupable de trahison mais il est protégé dans l’Impériale, résuma Ben’Lor. Nous n’avons aucun moyen de l’en déloger, même si nous mettions tous nos hommes en commun. Et même si nous tentions quelque chose, il doit avoir un moyen de quitter la ville et de se réfugier dans son royaume. -Il nous faut un plan, dit Iri qui aurait tout donné pour ne pas assister à la réunion. Mel’Ermat vit que Isidor et Bernardian tendaient l’oreille derrière le cercle de rois pour tenter de capter les échanges. -Venez, leur proposa Mel’Ermat, plus d’idées ne seront pas de refus. Le cercle s’élargit pour les deux nouveaux venus. -Résumons la situation, fit Ben’Lor qui était le plus expérimenté ici en gestion militaire et qui prit donc les choses en main. Nous avons une armée de plusieurs millions de soldats, humains ou non, et de civils qui marchent sur nous. Visiblement, ils sont là pour conquérir puisqu’ils tuent tout ce qui vit sur leur passage. Gageons qu’ils installent leur propre population à notre place. Ils sont entrés par Sustor et montent au nord sur la capitale, Erno qu’ils atteindront dans trois semaines, quatre tout au plus. Ensuite, nous pouvons dire sans crainte qu’ils iront vers l’ouest sur Terra puisque Regut tiendra l’est pour eux. Ils continueront ainsi leur avancée menant des combats sur un seul front et feront le tour des montagnes de l’Impériale jusqu’à nous avoir tous conquis. Le silence accueilli ce bilan. La situation était catastrophique. -Sans oublier, les Ombres grouillant sous nos pieds, crut bon de rappeler Mel’Ermat. Cela assombrit encore plus les mines et il regretta ses paroles. -Quelles sont nos options ? demanda Iri qui tripotait sa dentelle nerveusement. -Nous devons nous regrouper, je pense que tout le monde est d’accord avec ça, dit Egéa. -Maintenant, il reste de savoir comment, je ne peux laisser notre frontière nord sans surveillance sinon nous perdrons nos bases arrière tout en nous faisant attaquer de face, annonça Ben’Lor. -Et je ne peux envoyer de troupes tant que je n’ai pas maté cette guerre civile, enchaîna Frendlorian de sa voix de vieillard. -Combien de temps te faudrait-il pour rétablir la paix ? lui demanda Ben’Lor. -Deux semaines, au plus tôt, calcula le Roi de l’Ostel. Si j’avais négocier beaucoup plus mais avec la manière forte cela prendra une paire de semaines. -Je pourrais venir te prêter main forte, une fois mon problème réglé au nord, se proposa Ben’Lor. -Iri, vous pourriez en faire de même, demanda Mel’Ermat. L’homme ne parut pas ravi qu’on se souvienne de lui mais hocha vigoureusement la tête. -Nous devrions arrêter de défendre le nord, proposa Isidor. Il avait toujours eu des idées contre-courant. Tous les yeux étaient tournés vers lui mais il ne se laissa pas impressionné. -Si nous laissions une brèche et que nous ne défendions Syrarture que sur un côté… disons le côté menant à Sal. Où les créatures iraient-elles ? -Elles pourraient tenter de passer au travers mais elles iront sûrement au sud, sur Kator, comprit le premier Frendlorian dont les facultés mentales restaient quand même opérationnelles. -On le forcerait à être de notre côté. Il voulait aider ses alliés envahisseurs ? Il serait obligé de prendre notre place au nord. -Je devrais pour ça abandonner la moitié de mon royaume, grommela froidement Ben’Lor. Le peuple de Syrarture était un des plus coriaces que Mel’Ermat connaissait. Ils avaient connu nombre de guerre et de catastrophes et pourtant ils reconstruisaient inlassablement. -Ce ne serait que pour un temps, tu pourrais bouger tes populations vers Sal. Nous reprendrons les territoires plus tard. Iri tiqua mais une paire de regard le fit taire. Il était temps de ne plus être égoïste. -De toute manière, rappela Mel’Ermat, nous ne gagnerons pas cette guerre sans que nos populations participent au combat également. Ils seraient sinon dix fois plus nombreux que nous. Il faut que nous les préparions à devoir tout abandonner. -Comment allons-nous faire les années suivantes ? s’inquiéta Egéa qui comprenait les tenants et les aboutissants. Les récoltes ? -Ce que je sais, trancha Mel’Ermat, c’est que si nous ne nous unissons pas, il n’y aura pas d’années suivantes de toute manière. Le silence se fit pesant. -Donc je rassemble mes troupes et ma population puis réorganise les défenses sur une ligne verticale à l’ouest de mon royaume. Je passe par Sal où je me joins avec Iri puis nous aiderons Frendlorian à reprendre le contrôle total de l’Ostel. Là, nous continuons notre chemin pour rejoindre Sustor ? -Même au pas de course, sans problème et sans combat, il faudrait plus d’un mois pour faire se trajet… rappela Iri. -Il faudra faire encore plus vite, paniqua Democles, sinon nous tomberons avant que vous arriviez. -Il nous faut un plan de secours, proposa Bernardian, au cas où nous n’arrivions pas à nous regrouper. -Il faut évacuer le royaume de Sustor… se lança Egéa puisque personne n’osait le dire. -Jamais ! protesta énergiquement Democles, son gros ventre rebondissant sous ses gestes brusques. Mon royaume ne sera pas conquis ! -Et que comptes-tu faire, hein ? s’énerva Ben’Lor. Sacrifiez un demi-million de personnes pour du pur chauvinisme ? Si vous restez vous battre vous serez exterminés jusqu’au dernier. Crois-tu que cela me fait plaisir d’abandonner les deux tiers de mon royaume aux monstres que l’on combat depuis des millénaires ? Non et pourtant, c’est ce qu’il doit être fait. Ce n’est pas une guerre classique, mets-toi ça dans le crâne. Si nous perdons, nous cesserons tous d’exister. Il n’y a pas de conquête, pas de rédition, nous gagnons ou nous perdons, c’est tout. Le gros intendant déglutit à mesure que Ben’Lor s’était rapproché de lui et lui plantait le doigt sur le torse à chacune de ses remarques. -Quels sont les limites temporelles pour nous regrouper ? Je veux dire au pire, où serons-nous si nous fuyons constamment devant eux ? s’interrogea Bernardian. Frendlorian, qui était visiblement bon en calcul répondit pour lui tout en s’appuyant sur une canne qu’on lui avait faite. -Les neiges tombent encore dans plusieurs mois, à condition que celles-ci soient précoces. D’ici là, ils seront au moins aux portes de mon royaume. C’est donc au minimum ici que nous allons nous regrouper. -Il faut espérer ne pas en arriver là… se plaignit Mel’Ermat. Effectivement, cela aurait voulu dire que le royaume de Mel était tombé. -Au cas où, je dis bien, au cas où, continua Frendlorian. Je pense que nous devrions emporter tout ce qui est utilisable par l’ennemi. Nous avons de la chance que notre cher intendant Mel’Ermat ait déjà regroupé toute la nourriture de l’Empire en sécurité. Mel’Ermat n’avait pas pensé à ça. Effectivement, le ravitaillement serait plus facile maintenant que tous les royaumes avaient vendu ses stocks au royaume de Mel. -Il a raison, reprit Mel’Ermat enthousiaste malgré l’annonce qu’il faisait, nous devons tout prendre et ne rien laisser. Aucun champ, aucune maison, aucun outil. Tout doit disparaître. Si nous tenons jusqu’à l’hiver, ils vont mourir de faim. Nos ennemis doivent s’attendre à nous piller et à nous remplacer, que se passera-t-il s’il n’y a plus rien ? -Tu envisages sérieusement de détruire ton propre royaume ? Democles semblait franchement surpris. Il devrait se faire à l’idée car il serait sûrement le premier à devoir le faire. -Je préfère ça que de laisser des gens s’emparer de l’Empire et de nous exterminer comme des animaux, avoua-t-il. Il n’avait pas réfléchi en disant ça mais conclut que c’était sûrement vrai. Ca ne serait pas facile mais c’est ce qu’il faudrait faire. -Nous pourrions passer par les grottes sous la Capitale pour gagner du temps, réfléchit Ben’Lor après le froid qui avait été jeté. -Nous avons vu les Ombres, répondit Egéa. Je pense qu’il serait dangereux de revenir dans les environs tant que nous n’avons pas trouvé de solution. -Bien, conclut Ben’Lor. Nous avons donc un plan. Maintenant, nous ne pourrons pas les affronter tant qu’ils seront aussi nombreux. Surtout s’il y a des créatures contre lesquelles nous ne pouvons pas lutter. Ils ont réussi à invoquer des Ombres dans l’Impériale, les Dieux seuls savent ce qu’ils nous réservent d’autres. -Les Dieux, justement ! réagit Egéa. Nous pourrions les convoquer et leur demander de nous aider. Ils l’ont déjà fait par le passé ! -Bonne idée, dit Democles, ils ne laisseront sûrement pas l’Empire tomber sans rien faire. -Donc les Dieux, ensuite ? les poussa à se creuser les méninges le guerrier. -Les Quatre ? proposa Bernardian. -Non, riposta Mel’Ermat. J’ai pu évoquer le sujet avec l’un d’entre eux qui m’a clairement dit qu’ils n’avaient pas encore pris partie malgré le fait que ceux de Terre soient parmi les envahisseurs. Tous le regardèrent comme s’il venait d’un autre monde. D’accord peu avaient d’entretien avec les Quatre Races mais ce n’était pas aussi exceptionnel que ça ! -Bien, dommage, reprit Isidor. Les nains, les elfes, les centaures et les hommes-scorpions ? -Il va falloir envoyer des ambassadeurs mais je n’ai peur qu’ils ne puissent pas être là à temps. -Il n’y aurait bien que la prophétie pour nous sortir de là ! plaisanta Iri. Il ne servait vraiment à rien, s’insurgea mentalement Mel’Ermat. En plus d’être lâche, il était vraiment inutile. Par contre, il était vrai qu’il mettait le doigt sur quelque chose. -J’ai l’enfant, leur avoua-t-il. -Comment ça tu as l’enfant ? demanda Ben’Lor en plissant les yeux. Cette conversation ressemblait fortement à celle qui l’avait eu avec ses seigneurs. Les rôle étaient juste inversés… -Certains de mes seigneurs prétendent, alors que je ne leur avais rien demandé, avoir mis la main sur l’enfant en question. Celui de la prophétie. Mel’Ermat se dit qu’il était vraiment temps de la lire. -Alors ça serait vrai ? se réjouit Iri. On a encore une chance ? -Comment savoir que c’est l’enfant ? demanda plus pragmatique Bernardian. -Quelqu’un sait la véritable version de cette prophétie ? J’en ai entendu plusieurs ! s’inquiéta Isidor. -Où est-il ? chercha à savoir Democles. Ils parlaient tous en même temps. -Silence ! cria Ben’Lor. Il cria si fort que tout l’entrepôt se tut et tous les soldats se tournèrent vers le groupe de dirigeants, étonnés que l’un d’entre eux ose s’emporter et rabroue les autres ainsi. Ils reprirent plus calmement. -Je pense, commença Mel’Ermat en choisissant ses mots, que nous ne devons pas tout miser là-dessus. Ce ne reste qu’une légende et il se pourrait que ça soit faux. Les autres soupirèrent. Beaucoup s’étaient mis à fonder des espoirs dessus. -Qui ira sous la capitale ? s’inquiéta quand même Iri. Il y a des Ombres ! Mel’Ermat souhaitait vraiment, mais alors vraiment lire cette prophétie. -Je connais quelques personnes pour ça, annonça Frendlorian. La Compagnie d’Argent. @+ -= Inxi =-
  20. La suite ! Il fit d’un coup plus sombre, signe de leur arrivée dans le bâtiment, puis on lui retira la cagoule. Ils étaient revenus dans l’entrepôt. Comme tous ceux qui avaient été là lors de leur visite dans les égouts, il se figea sur place et regarda la trappe qui descendait en contrebas. Il respirait difficilement et sentit une goutte froide parcourir son échine. Ce fut un soupir dans son dos qui le tira de sa torpeur. Mel’Ermat remarqua alors que la cache de contrebande ne ressemblait plus à ce que cela avait été et que Llis s’était bien occupé. La poussière avait été nettoyée, les caisses avaient été retirées et le chariot en réparation avait été poussé dans un coin. On avait installé le long d’un mur une trentaine de couchettes qui paraissait peu confortables. Le mur qui faisait face, quant à lui, voyait trois tables de bois collées contre lui. Sur l’une se trouvait des carafes d’eau et de vin ainsi que des bouteilles de lait. Les deux autres tables contenaient de la nourriture séchée et froide : des haricots secs, de la viande blanche de porc et de poulet, du fromage mais aussi du pain, du miel et des pâtes. On notait aussi un réchaud au milieu de la pièce et plusieurs sacs de charbon. Ils pourraient tenir plusieurs jours avant de manquer de vivres. Les dirigeants semblaient un peu déboussolés contrairement aux gardes de Mel’Ermat qui étaient tous en train de quitter la tenue des soldats de l’Empereur. Puis, comme un seul homme, ils partirent manger. Visiblement, depuis leur arrestation la veille au soir, ils n’avaient rien eu à avaler. Mel’Ermat était tellement stressé depuis le début de la journée qu’il en avait eu l’estomac noué et que même maintenant sauf, il ne se sentait pas mieux. Il partit voir Mel’Placer, allongé dans un coin de la pièce. Celui-ci était toujours inconscient, profondément endormi. Un soldat veillait sur lui et épongeait le sang visible. La plaie qu’il avait à la tête semblait superficielle malgré le fait qu’on notait plusieurs traces d’impact. Sous sa chemise, son corps avait bleui au niveau des côtes et de l’épaule gauche. Mel’Barn vint le voir, touché de voir son roi ainsi. -Va-t-il s’en sortir ? s’inquiéta le soldat. -Ca devrait aller, le rassura l’intendant. Il a souffert mais je n’ai pas l’impression que ça soit grave, il nous faudrait un médecin pour confirmer ça. -Je peux y aller, dit le soldat désespérant de pouvoir aider, je connais quelqu’un de confiance ! Vous savez, c’est lui qui m’a donné ma chance, dit le soldat. Sans lui je serais toujours en train de ramer sur cette galère. Mel’Ermat n’osa pas le contredire. -Bien, vas-y. Va voir Mel’Carem et Mel’Seba. Ils doivent se faire un sang d’encre et ont du comprendre qu’on tramait quelque chose. -Surtout qu’on leur a laissé une vingtaine de gardes de l’Empereur assommés… Mel’Ermat sourit. -Techniquement, c’étaient des hommes de Regut qu’on nous avait envoyés. D’ailleurs à ce propos, s’ils posent des questions, dites-leur de les garder enfermés ailleurs. Si jamais ils rapportent ce qu’on a fait, la villa risquerait d’avoir quelques problèmes… Et après la disparition des rois, je pense que tous les bâtiments de cette ville vont être fouillés. -Oui, Seigneur. Je leur ferai passer les consignes. Il mit le poing sur le cœur, fit un salut et s’éclipsa. Mel’Ermat se tourna vers ses hommes qui discutaient de leur mission de sauvetage, satisfaits qu’ils se soient plus ou bien tirés. Certains avec des marques de coup et des entailles. Leurs pérégrinations dans la prison n’avait visiblement pas été sans dommages collatéraux. Une fois que les dirigeants aient fini de se servir, ils se rendirent aussi vers le banquet. Ben’Lor vint jusqu’à lui, une assiette dans chaque main. -Tiens, tu devrais manger. -Merci, fit Mel’Ermat qui savait qu’il n’en ferait rien. Les deux s’assirent sur une même couchette. -Je t’en dois une pour nous avoir sorti de là, commença le guerrier. Mel’Ermat renifla. -Une ? Tu as dû perdre le compte depuis la Longue Bataille, lui fit un clin d’œil Mel’Ermat. Les deux hommes rirent tout bas puis fixèrent le sol en silence. Ca avait été une sale guerre… Ben’Lor avait servi moins longtemps mais cela ne l’avait pas empêché d’assister à des atrocités inimaginables. Ce fut Iri et Frendlorian, peu remis de son périple à travers la ville, qui vinrent les tirer de leurs souvenirs morbides. Voyant un état-major se dessiner, Egéa et Democles vinrent au petit trop de peur de rater des décisions importantes. -Nous ne pouvons pas nous cacher là éternellement, dit Frendlorian. Nos royaumes ont besoin de nous et je ne parle pas que de la guerre au sud. Ben’Lor et Mel’Ermat se relevèrent de la couchette et laissèrent leur assiette sur le côté. -C’est exact, dit l’intendant, mais nous ne pouvons pas quitter la ville pour l’instant bien que nous ayons six des sept sceaux. De plus, nous avons tous besoin de repos et organiser nos départs. -Nous devons discuter de Regut, dit Democles qui n’avait perdu l’envie de venger son roi. -Regut est coupable de trahison mais il est protégé dans l’Impériale, résuma Ben’Lor. Nous n’avons aucun moyen de l’en déloger, même si nous mettions tous nos hommes en commun. Et même si nous tentions quelque chose, il doit avoir un moyen de quitter la ville et de se réfugier dans son royaume. -Il nous faut un plan, dit Iri qui aurait tout donné pour ne pas assister à la réunion. Mel’Ermat vit que Isidor et Bernardian tendaient l’oreille derrière le cercle de rois pour tenter de capter les échanges. -Venez, leur proposa Mel’Ermat, plus d’idées ne seront pas de refus. Le cercle s’élargit pour les deux nouveaux venus. -Résumons la situation, fit Ben’Lor qui était le plus expérimenté ici en gestion militaire et qui prit donc les choses en main. Nous avons une armée de plusieurs millions de soldats, humains ou non, et de civils qui marchent sur nous. Visiblement, ils sont là pour conquérir puisqu’ils tuent tout ce qui vit sur leur passage. Gageons qu’ils installent leur propre population à notre place. Ils sont entrés par Sustor et montent au nord sur la capitale, Erno qu’ils atteindront dans trois semaines, quatre tout au plus. Ensuite, nous pouvons dire sans crainte qu’ils iront vers l’ouest sur Terra puisque Regut tiendra l’est pour eux. Ils continueront ainsi leur avancée menant des combats sur un seul front et feront le tour des montagnes de l’Impériale jusqu’à nous avoir tous conquis. Le silence accueilli ce bilan. La situation était catastrophique. -Sans oublier, les Ombres grouillant sous nos pieds, crut bon de rappeler Mel’Ermat. Cela assombrit encore plus les mines et il regretta ses paroles. -Quelles sont nos options ? demanda Iri qui tripotait sa dentelle nerveusement. -Nous devons nous regrouper, je pense que tout le monde est d’accord avec ça, dit Egéa. -Maintenant, il reste de savoir comment, je ne peux laisser notre frontière nord sans surveillance sinon nous perdrons nos bases arrière tout en nous faisant attaquer de face, annonça Ben’Lor. -Et je ne peux envoyer de troupes tant que je n’ai pas maté cette guerre civile, enchaîna Frendlorian de sa voix de vieillard. -Combien de temps te faudrait-il pour rétablir la paix ? lui demanda Ben’Lor. -Deux semaines, au plus tôt, calcula le Roi de l’Ostel. Si j’avais négocier beaucoup plus mais avec la manière forte cela prendra une paire de semaines. -Je pourrais venir te prêter main forte, une fois mon problème réglé au nord, se proposa Ben’Lor. -Iri, vous pourriez en faire de même, demanda Mel’Ermat. L’homme ne parut pas ravi qu’on se souvienne de lui mais hocha vigoureusement la tête. -Nous devrions arrêter de défendre le nord, proposa Isidor. Il avait toujours eu des idées contre-courant. Tous les yeux étaient tournés vers lui mais il ne se laissa pas impressionné. -Si nous laissions une brèche et que nous ne défendions Syrarture que sur un côté… disons le côté menant à Sal. Où les créatures iraient-elles ? -Elles pourraient tenter de passer au travers mais elles iront sûrement au sud, sur Kator, comprit le premier Frendlorian dont les facultés mentales restaient quand même opérationnelles. -On le forcerait à être de notre côté. Il voulait aider ses alliés envahisseurs ? Il serait obligé de prendre notre place au nord. -Je devrais pour ça abandonner la moitié de mon royaume, grommela froidement Ben’Lor. Le peuple de Syrarture était un des plus coriaces que Mel’Ermat connaissait. Ils avaient connu nombre de guerre et de catastrophes et pourtant ils reconstruisaient inlassablement. -Ce ne serait que pour un temps, tu pourrais bouger tes populations vers Sal. Nous reprendrons les territoires plus tard. Iri tiqua mais une paire de regard le fit taire. Il était temps de ne plus être égoïste. -De toute manière, rappela Mel’Ermat, nous ne gagnerons pas cette guerre sans que nos populations participent au combat également. Ils seraient sinon dix fois plus nombreux que nous. Il faut que nous les préparions à devoir tout abandonner. -Comment allons-nous faire les années suivantes ? s’inquiéta Egéa qui comprenait les tenants et les aboutissants. Les récoltes ? -Ce que je sais, trancha Mel’Ermat, c’est que si nous ne nous unissons pas, il n’y aura pas d’années suivantes de toute manière. Le silence se fit pesant. -Donc je rassemble mes troupes et ma population puis réorganise les défenses sur une ligne verticale à l’ouest de mon royaume. Je passe par Sal où je me joins avec Iri puis nous aiderons Frendlorian à reprendre le contrôle total de l’Ostel. Là, nous continuons notre chemin pour rejoindre Sustor ? -Même au pas de course, sans problème et sans combat, il faudrait plus d’un mois pour faire se trajet… rappela Iri. -Il faudra faire encore plus vite, paniqua Democles, sinon nous tomberons avant que vous arriviez. -Il nous faut un plan de secours, proposa Bernardian, au cas où nous n’arrivions pas à nous regrouper. -Il faut évacuer le royaume de Sustor… se lança Egéa puisque personne n’osait le dire. -Jamais ! protesta énergiquement Democles, son gros ventre rebondissant sous ses gestes brusques. Mon royaume ne sera pas conquis ! -Et que comptes-tu faire, hein ? s’énerva Ben’Lor. Sacrifiez un demi-million de personnes pour du pur chauvinisme ? Si vous restez vous battre vous serez exterminés jusqu’au dernier. Crois-tu que cela me fait plaisir d’abandonner les deux tiers de mon royaume aux monstres que l’on combat depuis des millénaires ? Non et pourtant, c’est ce qu’il doit être fait. Ce n’est pas une guerre classique, mets-toi ça dans le crâne. Si nous perdons, nous cesserons tous d’exister. Il n’y a pas de conquête, pas de rédition, nous gagnons ou nous perdons, c’est tout. Le gros intendant déglutit à mesure que Ben’Lor s’était rapproché de lui et lui plantait le doigt sur le torse à chacune de ses remarques. -Quels sont les limites temporelles pour nous regrouper ? Je veux dire au pire, où serons-nous si nous fuyons constamment devant eux ? s’interrogea Bernardian. Frendlorian, qui était visiblement bon en calcul répondit pour lui tout en s’appuyant sur une canne qu’on lui avait faite. -Les neiges tombent encore dans plusieurs mois, à condition que celles-ci soient précoces. D’ici là, ils seront au moins aux portes de mon royaume. C’est donc au minimum ici que nous allons nous regrouper. -Il faut espérer ne pas en arriver là… se plaignit Mel’Ermat. Effectivement, cela aurait voulu dire que le royaume de Mel était tombé. -Au cas où, je dis bien, au cas où, continua Frendlorian. Je pense que nous devrions emporter tout ce qui est utilisable par l’ennemi. Nous avons de la chance que notre cher intendant Mel’Ermat ait déjà regroupé toute la nourriture de l’Empire en sécurité. Mel’Ermat n’avait pas pensé à ça. Effectivement, le ravitaillement serait plus facile maintenant que tous les royaumes avaient vendu ses stocks au royaume de Mel. -Il a raison, reprit Mel’Ermat enthousiaste malgré l’annonce qu’il faisait, nous devons tout prendre et ne rien laisser. Aucun champ, aucune maison, aucun outil. Tout doit disparaître. Si nous tenons jusqu’à l’hiver, ils vont mourir de faim. Nos ennemis doivent s’attendre à nous piller et à nous remplacer, que se passera-t-il s’il n’y a plus rien ? -Tu envisages sérieusement de détruire ton propre royaume ? Democles semblait franchement surpris. Il devrait se faire à l’idée car il serait sûrement le premier à devoir le faire. -Je préfère ça que de laisser des gens s’emparer de l’Empire et de nous exterminer comme des animaux, avoua-t-il. Il n’avait pas réfléchi en disant ça mais conclut que c’était sûrement vrai. Ca ne serait pas facile mais c’est ce qu’il faudrait faire. -Nous pourrions passer par les grottes sous la Capitale pour gagner du temps, réfléchit Ben’Lor après le froid qui avait été jeté. -Nous avons vu les Ombres, répondit Egéa. Je pense qu’il serait dangereux de revenir dans les environs tant que nous n’avons pas trouvé de solution. -Bien, conclut Ben’Lor. Nous avons donc un plan. Maintenant, nous ne pourrons pas les affronter tant qu’ils seront aussi nombreux. Surtout s’il y a des créatures contre lesquelles nous ne pouvons pas lutter. Ils ont réussi à invoquer des Ombres dans l’Impériale, les Dieux seuls savent ce qu’ils nous réservent d’autres. -Les Dieux, justement ! réagit Egéa. Nous pourrions les convoquer et leur demander de nous aider. Ils l’ont déjà fait par le passé ! -Bonne idée, dit Democles, ils ne laisseront sûrement pas l’Empire tomber sans rien faire. -Donc les Dieux, ensuite ? les poussa à se creuser les méninges le guerrier. -Les Quatre ? proposa Bernardian. -Non, riposta Mel’Ermat. J’ai pu évoquer le sujet avec l’un d’entre eux qui m’a clairement dit qu’ils n’avaient pas encore pris partie malgré le fait que ceux de Terre soient parmi les envahisseurs. Tous le regardèrent comme s’il venait d’un autre monde. D’accord peu avaient d’entretien avec les Quatre Races mais ce n’était pas aussi exceptionnel que ça ! -Bien, dommage, reprit Isidor. Les nains, les elfes, les centaures et les hommes-scorpions ? -Il va falloir envoyer des ambassadeurs mais je n’ai peur qu’ils ne puissent pas être là à temps. -Il n’y aurait bien que la prophétie pour nous sortir de là ! plaisanta Iri. Il ne servait vraiment à rien, s’insurgea mentalement Mel’Ermat. En plus d’être lâche, il était vraiment inutile. Par contre, il était vrai qu’il mettait le doigt sur quelque chose. -J’ai l’enfant, leur avoua-t-il. -Comment ça tu as l’enfant ? demanda Ben’Lor en plissant les yeux. Cette conversation ressemblait fortement à celle qui l’avait eu avec ses seigneurs. Les rôle étaient juste inversés… -Certains de mes seigneurs prétendent, alors que je ne leur avais rien demandé, avoir mis la main sur l’enfant en question. Celui de la prophétie. Mel’Ermat se dit qu’il était vraiment temps de la lire. -Alors ça serait vrai ? se réjouit Iri. On a encore une chance ? -Comment savoir que c’est l’enfant ? demanda plus pragmatique Bernardian. -Quelqu’un sait la véritable version de cette prophétie ? J’en ai entendu plusieurs ! s’inquiéta Isidor. -Où est-il ? chercha à savoir Democles. Ils parlaient tous en même temps. -Silence ! cria Ben’Lor. Il cria si fort que tout l’entrepôt se tut et tous les soldats se tournèrent vers le groupe de dirigeants, étonnés que l’un d’entre eux ose s’emporter et rabroue les autres ainsi. Ils reprirent plus calmement. -Je pense, commença Mel’Ermat en choisissant ses mots, que nous ne devons pas tout miser là-dessus. Ce ne reste qu’une légende et il se pourrait que ça soit faux. Les autres soupirèrent. Beaucoup s’étaient mis à fonder des espoirs dessus. -Qui ira sous la capitale ? s’inquiéta quand même Iri. Il y a des Ombres ! Mel’Ermat souhaitait vraiment, mais alors vraiment lire cette prophétie. -Je connais quelques personnes pour ça, annonça Frendlorian. La Compagnie d’Argent. @+ -= Inxi =-
  21. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    [quote]voilà 9 pages d'histoire en plus ! B[/quote] Taille 60 ? Ca fait plus court ! ou alors j'étais tellement pris dedans ça se voyait pas ! [quote] On aurait [b]dut [/b]te faire passer l'épreuve[/quote] [quote]urais-je tenté de vous faire [b]assassine[/b][/quote] Quelques fautes ! Pas mal sur le fond ! On avance et ferme les portes de la première partie avec ce qu'il s'est passé. J'aime bien que tu expliques bien ce qui s'est passé, ça permet de suivre et que tout le monde soit d'accord. J'aime particulièrement le fait qu'on sent que notre personnage tombe amoureuse lentement. On va voir où ça va la mener @+ -= Inxi =-
  22. Suiiiteee -Enfermez-les dans une cellule, ordonna l’intendant à son colonel. L’homme acquiesça et poussa les deux gardiens initiaux plus celui qu’ils venaient de mettre hors d’état de nuire vers une cage qui semblait vide. Il confisqua les clés des lieux puis les enferma sans que ceux-ci ne protestent. Ils avaient bien pris mesure de la situation pour ne pas essayer de faire de vagues. Mel’Ermat se dirigea alors vers les cages où il ne fut jamais aussi bien accueilli. Ils étaient tous là : Egéa, Democles, Iri, Frendlorian, Ben’Lor mais aussi les intendants Isidor et Bernardian. Mel’Placer semblait dans un sale état car il avait le visage en sang et semblait abattu sur sa couchette. -Que s’est-il passé ? demanda Mel’Ermat à Bernardian qui était dans la cellule voisine. Il regarda au travers les grilles et sembla désolé. Mel’Cari derrière lui s’occupait à trouver les bonnes clés qui cliquetaient pour ouvrir chaque cellule. -C’est le premier à avoir été interrogé et le seul à ne pas avoir fait semblant d’avouer être un traitre. Il était presque mourant quand les tortionnaires l’ont ramené. D’après moi, l’heure qui arrive sera cruciale pour savoir s’il va vivre ou mourir. Mel’Ermat soupira, Mel’Placer et son orgueil ! Il héla deux de ses hommes. -Mel’Dartufl, Mel’Refgi ! Venez ici ! Il va falloir transporter votre roi, leur ordonna-t-il quand ils l’eurent rejoint. Les deux hommes hochèrent la tête et passèrent leurs poignards à la ceinture. Ils soulevèrent la planche de bois et déplacèrent leur souverain. La planche n’était pas vraiment destinée à être utilisée comme un brancard mais cela suffirait pour le moment. Ben’Lor était déjà sorti et avait attrapé une des armes confisquées aux geôliers. Il regardait ses tortionnaires et semblait vouloir les faire mourir de peur. Ce qui semblait être sur le point de se produire. Mel’Ermat vit alors l’œil au beurre noir qu’arborait le roi de Syrarture. Il n’avait pas dû se rendre sans se battre. Isidor semblait aussi très remonté, il rodait comme un lion en cage, une épée à la main. -Merci d’être venu, les remercia Frendlorian qui avançait avec peine, soutenu par son intendant. Je crois qu’ils comptaient nous exécuter. -Nous en aurions tous fait de même au vu des enjeux, répondit humblement Mel’Ermat. Nous ne devrions pas traîner néanmoins, les encouragea l’intendant de Mel. Nous risquons d’être rapidement repérés. Notre subterfuge risque de ne pas durer longtemps. Ses quatre soldats disponibles, accompagnés de Ben’Lor, Isidor et Mel’Cari partirent devant en éclaireurs tandis que le reste de la troupe suivait tant bien que mal. L’ancien Empereur était celui qui les ralentissait le plus mais il ne pouvait pas l’abandonner. En chemin, ils virent de nombreux gardes au sol et Mel’Ermat ne voulut pas savoir s’ils étaient morts ou tout simplement assommés. Les prisonniers des environs comprirent ce qu’il se passait et commencèrent à crier pour qu’on les emmène. La plupart ne devait pas reconnaître les dirigeants qui avaient dû être parmi ceux responsables de leur sort. Mel’Ermat trouva la situation assez ironique. Ils émergèrent dans la caverne où se trouvait la tour de contrôle. Ben’Lor semblait content de revoir Daros avec qui il était en grande discussion. -Quelle est la suite du plan ? demanda Isidor en venant vers lui. Il faisait de grands moulinets avec son épée, visiblement prêt à en découdre. -Il reste encore au moins cinquante soldats dans l’enceinte extérieure. Ils sont plus nombreux que nous mais nous pourrions les affronter. Le problème est que nous courrons le risque qu’ils aillent chercher des renforts et que nous soyons pris au piège ici. La vérité est que nous ne pensions pas que notre plan se passerait aussi bien… -Je vois, intervint Iri, roi de Sal qui ne semblait pas rassuré. Mel’Ermat trouva que sa réputation de lâche était encore inférieure à la vérité. Il était persuadé que toutes les décisions courageuses devaient être prises par son intendant, Isidor. -Il nous reste qu’un choix, lui souffla Mel’Cari derrière lui. Mel’Ermat hocha la tête lentement, ce n’était vraiment pas sa solution favorite pour sortir de là. Ils avaient de toute manière su quand ils avaient discuté du plan qu’il faudrait sûrement en venir là. Le colonel partit avec une quinzaine d’hommes chercher des prisonniers. Ils en ramenèrent le triple près de dix minutes plus tard. Dans l’intervalle, deux gardiens eurent le malheur de vouloir absolument venir parler au responsable Jeta et ils en furent quitte pour deux coups de poignée d’épée derrière la nuque. Leurs corps furent ligotés et trainés en haut de la tour de guet. Bientôt, on s’inquiéterait de ces absents. Dommage que les gardiens n’avaient pas de tenues réglementaires, ils auraient pu tenter la même feinte qu’à l’aller. Pourtant, il paraissait difficile de trouver une excuse crédible quant au fait de faire sortir tous les rois et les intendants de la prison. Cela aurait été immédiatement suspicieux. Daros était en train d’expliquer aux prisonniers leur rôle. Mel’Ermat écouta attentivement. Une fois libérés, ils devraient se ruer sans bruit dans le dortoir pour se débarrasser des gardes qui dormaient. De là, ils prendraient leurs armes et pourraient se défendre contre les gardes du fortin. Quand Mel’Cari avait proposé ce plan, l’intendant avait été dubitatif. Surtout si un prisonnier se demandait pourquoi les armes seraient stockées dans les dortoirs. Il pourrait y en avoir un peu, bien évidemment, mais jamais assez pour équiper quarante personnes. Ce plan était donc un beau mensonge car il était hors de question qu’ils aident des prisonniers à s’échapper. Tant pis si ceux-ci venaient à mourir, ce n’était pas vraiment des innocents… Leur but était donc juste d’attirer le plus de gardes dans la zone du dortoir pendant que l’escorte de Mel’Ermat ferait une sortie au travers de ce qu’il resterait comme gardes. Les hommes parurent satisfaits même si l’un ne put s’empêcher de demander quel serait leur rôle dans l’histoire. Daros leur répondit qu’ils s’occuperaient d’ouvrir la porte afin que tous puissent sortir. Ca serait le cas… Sauf que les prisonniers ne seraient pas invités à les suivre. -Alerte !! La voix venait de la zone de la tour qu’ils avaient quitté derrière eux. Le son disparut rapidement. Un gardien avec dû noter l’invasion et était parti chercher des renforts. Il ne leur restait que quelques minutes. Les prisonniers ne semblaient pas enclins à se révolter contre Mel’Ermat et sa troupe qui les avaient libérés. Cela se comprenait, ils pensaient sûrement avoir plus de chance en attaquant cinquante gardes par surprise que trente combattants prêts à les recevoir. De plus se battre maintenant dans la prison tuait tout espoir de fuir par la suite. Sans compter les morts et les blessés que cela occasionnerait. Les prisonniers furent massés vers les portes de sortie tandis que tous s’organisaient pour se mettre à courir quand il le faudrait. C’était néanmoins une affaire risquée car entre Mel’Placer inconscient et Frendlorian usé, ils allaient perdre du temps. Mel’Eclé, le plus jeune de ses gardes, entrouvrit une porte sur moins de cinquante centimètres et passa sa tête dans l’interstice. Il se passa une minute avant qu’il fasse signe que la voie était dégagée. -Et n’oubliez pas… commença-t-il en se mettant de côté et faisant signe aux prisonniers en haillons d’y aller. Ceux-ci se précipitèrent à l’extérieur en hurlant, déferlant à l’air libre comme une vague de tueurs. -Silence… acheva Mel’Eclé sa phrase. -On y va ! lança Mel’Cari sans se soucier ni du protocole ni de qui devait commander. On a plus le temps. Les soldats se lancèrent dans la brèche immédiatement suivis par les rois. A l’extérieur régnait la confusion la plus totale. Les combats avaient effectivement été portés du côté des dortoirs mais il y en avait de partout. Peu équipé, les prisonniers se battaient comme ils pouvaient. Ne pouvant se battre en un contre un, ils avaient mis au point des techniques de combat peu conventionnelles. Là, Mel’Ermat put voir un homme attirer l’attention d’un soldat tandis qu’un deuxième se jetait sur lui par derrière. Neutralisé, ils récupéraient ses armes et partaient affronter d’autres hommes. Là-bas, l’intendant de Mel put voir les archers tirer leurs flèches depuis le chemin de ronde. Les tirs faisaient mouche car des corps sans vie jonchaient le sol. A gauche, on entendit une explosion suivie par des cris d’agonie. Devant eux, un groupe de soldats mirent à terre un homme et le transpercèrent de part en part. L’homme regarda dans leur direction, le regard vide, toussant du sang puis s’effondra sur les pavés, créant une rivière de fluide rouge qui suivait les interstices du sol. Le groupe ne s’était pas arrêté d’avancer et les soldats leur demandaient main forte pour mater la révolte. Heureusement pour eux, dans ce genre de situation, personne ne s’arrêtait pour penser. Ils auraient pu se demander, par exemple, ce que faisaient les rois parmi eux. Ils auraient pu aussi se poser la question de savoir pourquoi cette troupe était sortie derrière les prisonniers. Mel’Cari formait la pointe de la lance qui parcourait les vingt mètres jusqu’au portail. De ses soldats, toujours déguisés en tenue de ceux de l’Empereur, avaient escaladés la muraille et se dirigeaient vers les archers qui n’avaient toujours pas pris la mesure de l’imposture. Quand ils remarquèrent la traitrise, ils étaient déjà désarmés et hors de combat. La majorité des engagements étaient maintenant hors de leur champ de vision. Le gros de l’affrontement avait lieu dans les dortoirs mais également vers la consigne où les prisonniers pensaient sûrement pouvoir trouver de l’équipement. C’était une aubaine pour eux qui n’eurent qu’à menacer la demi-douzaine de soldats de l’entrée afin qu’on leur ouvre les portes. Un d’entre eux tenta bien de jouer le héros en chargeant la trentaine de fuyards. Mel’Cari, colonel surentraîné, para son attaque, le désarma et le gifla du plat de sa lame. L’homme tomba au sol, sonné. -Vous avez fort à faire sans avoir à vous souciez de nous. Ouvrez la porte avant que des prisonniers tentent de s’évader ! Les cinq survivants de l’entrée formaient un demi-cercle défensif dos aux portes. Ils reconnurent toutefois ceux qui les accompagnaient. -Nous serons pendus au moment où on saura que vous vous êtes échappés… se désola un des gardes. -Donc il vaut mieux mourir tout de suite ? s’étonna Mel’Cari qui tentait toujours de les convaincre. Vous êtes assez intelligents, j’en suis sûr, pour trouver une excuse. Vous auriez pu être en train de vous battre et n’aurait pu empêcher de nous évader… Le doute passa sur le visage des cinq qui se jetèrent des regards mal à l’aise. Ils n’avaient pas particulièrement envie de mourir, même en faisant leur devoir. Ils se battaient à un contre six. Et encore… Entre les arbalètes des uns et les pistolets des autres, ce ne serait pas un combat mais une exécution. Ils le comprirent et s’écartèrent de la porte. Les soldats se mirent en avant tout en jetant des coups d’œil autour d’eux. Il ne fallait pas que les renforts reviennent par ici. Les hommes sautèrent des murailles et entourèrent la troupe de dirigeants. Ils se réjouirent de retrouver la liberté mais ne perdirent pas de temps et s’enfoncèrent tout de suite dans la rue la plus proche. Mel’Ermat ordonna une pause. Ils ne pouvaient pas se promener en ville de cette manière. -Seigneurs, je suis désolé, mais il va falloir jouer le jeu. Les soldats de Mel’Cari demandèrent à chaque intendant et chaque roi de lui remettre ses armes. En effet, des prisonniers ne pouvaient pas en porter. Cela attirerait l’attention. On leur fit passer à chacun un morceau de vêtements. Mel’Ermat le déplia et enfila sa cagoule. Il ne vit plus rien mais sentit une main se poser sur son bras pour guider ses mouvements. Il mit ses mains dans son dos comme s’il était attaché. -Mettez une couverture par-dessus lui ! Mel’Ermat reconnut la voix froide de son colonel. Il parlait sûrement de Mel’Placer. Plongé dans le noir, on le poussa légèrement en avant et l’intendant se laissa guider. On allait bientôt se lancer à leur recherche et il fallait vite disparaître en ville. Daros avait proposé son auberge mais ils étaient pratiquement sûrs qu’on viendrait aussi chercher de ce côté-là. Llis avait alors proposé l’entrepôt par lequel il s’était échappé des égouts. Ils traversaient la ville à un rythme plutôt rapide et il avait vraiment du mal à respirer là-dessous. Il se demanda comment Frendlorian s’en sortait. Llis n’était pas dans les parages mais il avait expliqué comment ouvrir la cache depuis l’extérieur. Le trajet fut long et stressant mais malgré les patrouilles ne posèrent pas trop de questions. Sauf une fois où on les reconnut aucun des soldats de l’Empereur et qu’ils durent réexpliquer travailler pour Regut. Il y eut un silence mais ils se remirent ensuite en avant. @+ -= Inxi =-
  23. Inxi-Huinzi

    Le Mercenaire

    [quote]Je bu le liquide à petites[/quote] [quote]corps et je pu ensuite me lever péniblement.[/quote] [quote]puis poursuivi son inspection[/quote] En tout cas pas mal ce petit passage, j’ai bien aimé le début de la bagarre même si connaissant son état, je pensais pas qu’il agirait. Maintenant qu’il s’est mis dans cette délicate situation, je me demande bien comment il va s’en sortir ! @+ -= Inxi =-
  24. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    [quote]elle traversait à présent ; Elle se trouvait à présent allongée[/quote] Répétition [quote]puis sorti de l’eau[/quote] [quote]alors sorti sur la petite terrasse que possédait la chambre[/quote] [quote]alors et atterri souplement[/quote] [quote]que j’ai beaucoup rit quand j’ai appris ta déchéance[/quote] [quote]Tu nous as opposé un pouvoir fort, unique[/quote] [quote]sont restés paisibles sont ta main de fer[/quote] [quote]Votre histoire et connue Erion[/quote] [quote]Peu de soldat m’ont été aussi fidèle[/quote] Alors beaucoup de fautes au final. C’est pratiquement que des fautes d’accord donc essaye, lors de ta relecture, de bien faire attention. Parce que c’est indéniable, le style y est et il est vraiment très bon. Pour le fond, j’avais du retard mais c’est pas plus mal parce que tout rattrapé permet de bien être dans l’ambiance et les noms se mélangent moins. J’arrive maintenant plus à comprendre qui est qui et ce qu’il se passe même si je suis pas sûr que la trame principale est encore été abordée !! @+ -= Inxi =-
  25. La suite ! Chapitre 13 -Faites place ! Faites place ! Les soldats de l’Empereur n’étaient pas tendres avec les passants et malmenaient ceux qui avaient le malheur de ne pas se pousser assez vite. Mel’Ermat, mains liées dans le dos, essayait de faire bonne figure et marchait au milieu de la trentaine de soldats le torse bombé. Mel’Cari et une demi-douzaine de ses hommes complétaient le tableau, tout aussi liés qu’il l’était. Il était presque midi et, bien qu’il ne fasse pas spécialement chaud, Mel’Ermat suait à grosses goutes. Les gardiens de la prison les regardaient s’approcher, inexpressifs. La prison se situait à l’ouest de la ville et, comme Daros l’avait mentionné, avait été construire dans la montagne. Pour y accéder, il fallait passer deux portes de fer hermétiquement closes directement inscrustées dans la paroi rocheuse. On avait dressé autour de cette entrée un mur de pierre de trois mètres de haut, clos par une porte de bois. L’enceinte protégeait une zone de vingt mètres de profondeurs sur une cinquantaine de large. On y notait plusieurs bâtiments qui servaient entre autres de salle de repos, de dortoir, de cuisine et de consigne. Ils en étaient alors là, entourés d’une cinquantaine d’hommes dont le seul but était de protéger l’endroit. -Où l’avez-vous trouvé ? dit le commandant des lieux en désignant Mel’Ermat. -On l’a cueilli ce matin alors qu’il tentait de rejoindre la villa de Mel’Placer, dit le chef de son escorte. Le commandant du fortin renifla en le regardant. -D’où venez-vous ? dit-il méfiant en regardant tous les soldats. -On travaille pour Regut, fit l’autre en le regardant droit dans les yeux. Ils se jaugèrent un instant. Mel’Ermat put voir dans le regard du commandant du fort qu’il reprochait à l’autre son incorporation dans ce corps d’armée qu’il n’avait pas mérité. Ce n’était qu’un caprice de plus de Regut. -Ouvrez les portes ! cria le commandant en se détournant de la troupe. Livrez-le à l’intérieur, ajouta-t-il pour le meneur, le commandant de la prison sera satisfait. Il va vouloir un rapport. L’homme qui l’avait arrêté hocha la tête et la troupe se mit en avant. Ils passèrent les portes et regardèrent la montagne les avaler. Derrière eux, l’ouverture se referma, leur coupant l’accès à la lumière. Ils étaient dans un long et large couloir qui était coupé à dix mètres de là par une grille. Voyant le prisonnier, quatre gardes l’ouvrirent en grand. De l’autre côté, le couloir continuait jusqu’à une vaste caverne où une tour occupait le centre. D’ici plusieurs couloirs partaient dans plusieurs directions et ce, sur plusieurs étages. Une vingtaine de surveillants étaient là et s’affairaient à tout un tas d’activité. La troupe s’arrêta et le chef des soldats de l’Empereur fit signe à plusieurs de ses soldats de revenir en arrière. Un homme émergea de la tour et en descendit les escaliers pour venir à leur rencontre. Il arborait un grand sourire. Il était chauve, gros et semblait avoir une haute opinion de lui-même. -Bonjour, je suis Jeta, le lieutenant des lieux et en charges des surveillants. Le commandant est pour l’instant occupé avec un interrogatoire et ne sera là que dans une demi-heure. Il regarda Mel’Ermat. -Voici le dernier qui manquait à l’appel… Heureusement pour nous, les premières pendaisons allaient bientôt commencer. L’intendant déglutit. -Vous là ! cria le gros en direction de gardiens. Escortez ces hommes à leur cellule. On voyait dans leur regard noir l’amour qu’ils avaient pour cet homme. Les gardiens poussèrent Mel’Ermat et ses hommes pour les faire avancer. -Par là ! firent-ils en désignant un couloir dans la montagne. Mel’Cari lui jeta un regard, il ne semblait pas rassuré. Mel’Ermat mit ça sur le compte de la probable pendaison. Brusquement, des éclats de combat résonnèrent dans les galeries. Derrière eux, les gardes de l’Empereur avaient engagé le combat avec les geôliers. Leurs gardiens allèrent se porter renfort mais, après avoir tranché leur lien, les faux captifs les en empêchèrent. -Hors de question, fit Mel’Ermat qui tenait son couteau contre la gorge d’un gardien. Vous allez nous mener aux cellules des rois. Maintenant, à la moindre tentative de prévenir vos collègues, vous serez exécutés. Je peux retirer ma lame ? L’homme hocha doucement la tête. Même ainsi, le tranchant lui laissa une marque sur la gorge. Leur plan fonctionnait pour l’instant à merveille. Une fois cette partie de la prison prise, ils étaient relativement en sécurité pour accomplir leur mission de sauvetage. Il fallait néanmoins que ça se passe vite avant que quelqu’un ne remarque ce qu’il se passait. Ils n’avaient pas pour objectif de tuer mais ils le feraient si nécessaire. En attendant, les soldats de l’Empereur, qui n’étaient réellement que ses propres hommes déguisés avec les vêtements volés des hommes qui surveillaient la villa, neutraliseraient tous ceux qui auraient le malheur d’aller voir à la tour de l’entrée ce qu’il se passait. Daros, que Mel’Ermat avait mis aux commandes, puisque Mel’Cari avait tenu à être prisonnier, connaissait bien les lieux et mettraient donc les soldats aux bons endroits afin de repousser les curieux. Ca serait une autre paire de manches lorsque le commandant des lieux reviendrait de l’interrogatoire et commencerait à poser des questions sur l’absence de gardiens. D’après Daros, il y avait une centaine d’hommes dans les locaux pour deux fois plus de prisonniers. Ils avaient dû en neutraliser pour l’instant une dizaine mais cela les laissait néanmoins en trois contre un en cas de conflits. Ils se perdirent dans un dédale de couloirs et de cellules vides, pleines ou bondées. Ces dernières étaient toutes différentes de taille comme de confort. L’endroit est particulièrement humide mais étrangement chaud. Cela rendait l’atmosphère poisseuse et lourde. Les prisonniers leur jetaient des regards intrigués mais ils ne s’attardèrent pas de peur d’être pris à partie ce qui attirerait l’attention des gardes des parages. Ils se laissèrent donc guider, couteaux collés contre les flancs des gardiens, avançant comme s’ils savaient où ils allaient. Ils finirent par arriver devant une porte de bois où se trouvait à hauteur de tête une plaque métallique. Deux torches créaient une ambiance inquiétante de chaque côté de l’accès. -On est arrivé, dit l’un de leurs deux geôliers. Derrière cette porte se trouve les quartiers de hautes sécurités. -Combien de gardes ? demanda Mel’Cari, inquiet. -Un seul, admit l’autre. -En quoi c’est de la haute sécurité ? se permit d’intervenir Mel’Eclé qui tenait son arbalète pointée sur la porte. Malgré son jeune âge, il se permettait récemment trop d’initiatives. -Juste à cause de cette porte, dit le gardien. C’est plus une frontière que deux espaces distincts. Mel’Ermat frappa deux coups et fit signe à sa troupe de se baisser. L’intendant prit soin de laisser son arme dans le dos du gardien. Histoire qu’il n’oublie pas le rapport de force. Il prit néanmoins un air plus soumis. La trappe métallique s’ouvrit de façon sèche et une paire d’yeux apparue. -Qui va là ? -C’est nous, répondit l’interrogé. On nous a amené Mel’Ermat et on vient le mettre avec les autres. Le regard de l’individu se posa sur lui puis la trappe se referma. On entendit une série de cliquetis, de barres tirées et de loquets qui grinçaient. La porte s’ouvrit finalement et un de ses gardes du corps s’introduisit sans hésiter en repoussant le tout. On entendit des jurons qui s’arrêtèrent bien vite. Mel’Ermat fit signe à la troupe de se mettre en avant. Ils débouchèrent sur un grand promontoire qui surplombait une vaste salle. Au milieu de celle-ci, une grande cage avait été découpée en dizaines de cellules communiquant toutes les unes avec les autres. On y trouvait en tout et pour tout une planche de bois qui devait être un lit et un seau. L’endroit semblait désert, si on ne comptait pas les dirigeants des royaumes dans les cellules. @+ -= Inxi =-
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