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Warhammer Forum

Les Exilés


DwarfKeeper

Messages recommandés

(allez quand même jeter un coup d'oeuil ici (je sens que je vais me faire taper dessus par les modos, mais on fait ce qu'on peut pour être lu  , tenez j'ai même poster mes textes sur WarFo: pour dire  ) )

Ton lien ne marche pas, lol... (ça, c'est du chatspeak à la fin, et c'est ce qui serait vraiment répréhensible, pas le fait de vouloir quelques retours sûrement bien mérités...).

D'ailleurs, j'ai une solution pour toi... De un, va te mettre sous l'index des auteurs. Bien que ce soit considéré, semble-t-il, comme une sorte de paradis, c'est en fait un simple moyen de voir qui écrit et a écrit quoi... Et vu que certains, comme moi, jouent à aller y fouiller pour lire ou relire des textes anciens (les trois noms d'Alarielle qui ne sont plus joignables :lol::D :'( ), tu as des chances que l'on vienne te voir. Mais mieux, fait une suite, poste-là (bon, avant de poster, travaille-là, relecture et tout le toutim) et tu verra soudain paraître de nouvelles réponses...

Comme quoi rien n'est impossible.

Sur ce, Imperator, qui aimerait aussi la suite des exilés, pour voir un peu les dégâts de la marée verte... (et pas de voie de facilité...).

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:lol: Très beau texte, félicitation, mais au fait:

Pour commenté, le texte depuis le début, un truc me parré bizarre le patriarche de nuln c'est fait tué , mais tu nous dit pratiquement rien dessus.

Quesqu'y te dit qu'il est mort? Moi je sent qu'il aurai encor un rôle a jouer la dedans... (c'est vrai quoi! on a juste trouver des vetements il me semble.)

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Excellent !Pauvre herbert !Oui je crois vraiment que les Impériaux sont mal barrés.Comment va s'en sortir Zamiel(enfin s'il s'en sort...)?Va t'il retrouver karl et devoir le tuer ?On le saurat peut-etre au prochain épisode !(du moins je l'espere)

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Il parait que certains ont besoin de leur dose. La voilà! :shifty:

La stupeur. Puis le silence.

Le visage des soldats maintenant rassemblés à l’entrée des entrepôts ne laissaient voir que l’appréhension et la résignation. Tous pouvaient observer au loin les flammes qui s’élevaient de la réserve de poudre… De ce qui fut cette réserve. Symbole de leur impuissance. Tous savaient en leur cœur qu’il ne s’agissait nullement d’un accident, ni d’une simple coïncidence. La toux sourde des mortiers et le rugissement lointain des canons vint bientôt confirmer leurs pires craintes.

Zamiel était comme hypnotisé. Une fois de plus, le chaos avait suivi ses traces, et la cité de Schtendenburg allait sombrer dans l’oubli. Bien sûr, il s’y était attendu. Bien sûr, il s’y était préparé à l’instar des autorités de la ville qui avait tout prévu pour sa défense. Tout sauf cela.

Avec résignation, le jeune ingénieur comprit que quel que soit le chemin qu’il emprunterait, il ne pourrait échapper à la fin. A sa fin.

Des vagues de douleur emplissaient son corps et son esprit, transformant son enveloppe charnelle en un enfer de souffrance. Le monde alentours lui semblait évoluer au ralenti, comme s’il était le spectateur morbide d’une scène de théâtre tragique dont tous les acteurs refuseraient de jouer leur rôle jusqu’à la fin. Jusqu’à leur mort.

Les visages des soldats autours de lui n’étaient plus que des crânes grimaçants lustrés par l’âge et les intempéries. Leurs armures rutilantes n’étaient plus que des coquilles vides rouillées et inutiles, livrées au vent et à la vermine. Adieu fiers symboles de l’Empire ! Adieu folle prétention des hommes ! Tout n’était que poussière et néant. Comme il devait être. Comme il serait !

Le regard du jeune nain se tourna vers le colossal capitaine. Lui aussi n’était plus, même s’il refusait l’évidence. Son cadavre en décomposition rugissait des ordres inutiles à une armée de pantins condamnés, dont les soubresauts désespérés pour se raccrocher à la vie ne ferait que retarder l’inévitable.

Zamiel recula dans les ténèbres…

* * *

« Lieutenant ! Prenez deux hommes, et rassemblez la garde du burgmeister à la muraille Est ! Que tous les hommes valides se préparent à combattre dans les rues ! » La voix du capitaine Hoffman tonnait telle la foudre dans la nuit noire. Les lueurs de l’incendie qui se reflétaient depuis le lointain lui donnaient l’aspect d’un géant d’acier et de feu, une incarnation d’un dieu de la guerre païen depuis longtemps oublié. La détermination et la colère emplissaient chacun de ses gestes, alors qu’il s’apprêtait à lutter face à une horde des ténèbres. Comme le firent ses ancêtres avant lui et comme le feraient ses descendants bien après sa mort.

« Que le burgmeister préviennes ces messieurs du conseil qu’ils devraient quitter la cité avec toutes les personnes de… qualité… Les murs ne tiendront guère longtemps ! Il devra ériger des barricades autours des places les plus importantes de la ville.

- Mon capitaine, que fait-on de la délégation naine ?

- Qu’ils fassent ce que bon leur semble ! Je n’ai pas le temps de m’occuper d’eux, ni d’une poignée de montagnards ! Mais… Lieutenant, où sont passés les deux nains qui nous accompagnaient ?

- Disparu mon capitaine. Ils sont partis peu après l’explosion. »

La canonnade désespérée retentissait tel un appel désespéré. La cité agonisante réclamait des siens qu’ils viennent la sauver des griffes d’un ennemi ancestral. Hoffman fronça les sourcils. Il s’était pris d’affection pour les deux frères malgré leurs différences, mais il ne pouvait perdre de temps à s’occuper d’eux. Sa loyauté lui commandait de s’occuper avant toute chose de la cité en péril, et c’est ce qu’il allait faire. Les ressources militaires de la cité étaient des plus impressionnantes, et même des hordes de peaux-vertes accompagnées de quelques mutants n’arriveraient pas à la réduire en cendre. Il faisait confiance à ses hommes pour se comporter comme des soldats de l’empire, et à mourir l’épée à la main s’il fallait. Pourtant, au fond de son cœur, il se sentait dépassés par des évènements trop nombreux et trop incompréhensibles pour un esprit pragmatique et cartésien comme le sien. Rien de ce qui s'était passé n’aurait du arriver, et tout ce qui aurait pu mal tourner l’avait immanquablement fait. Son esprit affûté par des années de guerre ne pouvait hélas compenser entièrement les ravages du temps qui s’exerçaient sur son corps fatigué. Car même s’il refusait de se l’avouer, Hoffman était vieux, trop vieux pour espérer encore voir de nombreuses autres saisons passer.

Mais Hoffman était avant tout un soldat, avec un devoir à accomplir. Serrant les dents, il se saisit de son arme avant de prendre la direction des murailles. Ses hommes l’accompagnaient. Pas un ne songea à reculer.

* * *

Enfin. Enfin la délivrance. Enfin la fin du cauchemar. Kelethorn avançait à travers l’épais tapis blanc comme si ce dernier n’existait pas. Il brûlait en lui un puissant incendie, un incendie de rage, de fureur… un incendie que seule la mort parviendrait à éteindre. Il étreignait férocement le marteau de son défunt jumeau, Denethorn, qu’il retrouverait bientôt dans le Hall de Grimnir. Jusqu’à ce que le monde soit reforgé.

Chacun de ses pas, chacune de ses inspirations renforçait sa détermination. Il n’était plus que volonté et fureur. Il n’était plus que mort et destruction. Il était un tueur.

* * *

Dimitri tassa la poudre le plus vite possible avant que Hern ne place un nouveau boulet. Bientôt, ils seraient à court de munitions, mais jusque là, il tirerait encore et toujours sur la masse sombre qui s’avançait inexorablement vers les murailles. Chacun de ses projectiles avait ouvert une plaie béante dans l’avancée ennemie, mais celle-ci était immédiatement comblée par des hordes de gobelins frénétiques, chacun plus désireux que l’autre de piller la cité et de répandre la mort et la désolation. Hern enfourna enfin un nouveau boulet, et Dimitri put enfin faire tirer le grand canon. La puissante détonation le secoua un moment, et il ne put constater quels ravages il avait fait cette fois. Mais il n’avait pas le temps. Il devait recharger et tirer. Encore et encore.

Un cri de son compagnon le fit se propulser au sol. Les cliquetis des flèches percutant les remparts fit écho au râle d’agonie des blessés et des mourants. Dimitri vit avec consternation le corps inanimé de son ami allongé à ses côtés, l’empennage noir de plusieurs flèches dépassant de son dos. L’artilleur se retrouvait ainsi seul, Mark ayant déjà péri d’une flèche qui lui avait transpercé la gorge. Seul pour faire son devoir.

Le guerrier se releva tandis que les mortiers, placés dans des positions de tir reculé, ouvraient de nouveau le feu, semant la mort et la destruction. Mais qu’étaient quelques peaux-vertes en moins dans cet océan de furie ?

Dimitri s’approcha de la gueule du canon, avant de se figer. Lentement, ses bras se mirent à pendre le long de son corps. Des lueurs saccadées apparaissaient devant son regard alors qu’un être à l’aspect immaculé s’élevait de la masse en mouvement qui touchait déjà le bas des murailles. Mais qu’importait les forêts d’échelles et les nuées des peaux-vertes qui grimpaient les murailles en comparaison de cet être. De cet être si fabuleux.

Juché sur un disque flottant dans les cieux, vêtu d’une armure de jade noir et pourtant recouvert d’un millier de couleurs, l’homme s’avançait vers lui. Non, ce n’était pas un homme. C’était un Dieu.

Dimitri fut dépassé par les premiers gobelins à avoir atteint le sommet des remparts. Ceux-ci ne lui prêtaient aucune attention, et Dimitri ne les remarquait guère. Il ne sentait pas non plus l’effroyable douleur en provenance de son ventre, alors que ses doigts noircis par la poudre se recourbaient de plus en plus, certains fusionnant entre eux. Ses yeux jadis d’un vert sombre, se voilèrent de gris alors que l’un d’eux se voyait être transformé en jade pur.

Au fur et à mesure que cet être sans nom s’approchait des remparts, de plus en plus de soldats de l’empire laissèrent tomber leurs épées ou cessèrent de recharger leurs arquebuses. Leurs compagnons d’infortunes ne remarquèrent que trop tard les transformations qui s’opéraient dans les corps de ce qui fut jadis leurs compagnons, avant que ceux-ci ne se jètent sur eux toutes griffes et tous crocs dehors.

Les remparts étaient couverts du sang de l’Empire, mais Dimitri n’en avait que faire. Il ne savait même plus quel était son nom. Désormais, l’abomination difforme qui fut jadis un fier artilleur de l’empire ne voulait qu’une chose. Rendre gloire à son seigneur, l’architecte du changement.

* * *

Franz sentit une nouvelle vague d’énergie le parcourir. Il était temps. Bientôt IL l’aurait rejoint et le capitaine marchand pourrait lui faire son offrande, comme son Dieu lui avait ordonné de le faire. Déjà la canonnade s’était éteinte, et bientôt la ville ne serait plus qu’un immense autel sacrificiel. Mais il avait encore un rôle à jouer, et il devrait se hâter. Entouré de ses hommes, le capitaine marchand s’enfonça dans la cité, alors que les tocsins d’alarme résonnaient enfin. Bien trop tard.

Modifié par DwarfKeeper
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Raaaah, ça fait du bien. De plus en plus grand, heureusement que la fin approche parce que tu ne pourrais pas continuer à progresser comme cela longtemps. Une suite, vite.

Rurik, impressionné.

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Invité Aenario
Des vagues de douleur emplissaient son corps et son esprit, transformant son enveloppe charnelle en un enfer de douleur

répétition

longtemps oubliait

oublié ?

Rien de ce qui aurait du se passer n’aurait du arriver,

fautes dans la concordance des temps.

Sinon, j'aime toujours autant, tu as un style indubitable. Ce qui m'as notament marqué : la description du tueur. J'ai juste une reproche à formuler, leur artillerie a sauté et tun semble nous dire qu'il n'ont plus d'arme et de poudre et puis tu dis que les canons tirent, au début j'ai crut que c'était les canons de l'armée adverse bizarre pour des O&G. Remarque, sa m'arrive souvent de ne pas tout comprendre en première lecture.

-- Aenario --

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Pour les remarques sur les fautes, je corrigerais dès que je n'aurais plus la flemme. (Qui a dit l'an prochain? :ermm: )

Pour le passage sur l'artillerie je l'ai relu et il n'y a pas de problèmes, mais je vais essayer d'être plus explicite ici : le dépôt qui a sauté était un dépôt secondaire proche des murs, servant à ravitailler rapidement les pièces sur les dits murs (et les arquebusiers entre autre) en attendant que le dépôt principal (généralement situé au centre du quartier militaire de la cité) puisse prendre la relève.

Ce qui s'est passé (pas tout j'en garde sous le coude au cas où...) : le dépot mineur, collé contre le mur ce qui représente une faute GRAVE en terme de startégie (faute très souvent commise par la france tout au long de son histoire...) a explosé, éventrant une partie des murailles et coupant le ravitaillement proche, celui qui était à même de poser des difficultés aux assaillants. Du coup les maigres troupes impériales présentes sur les murs doivent tourner sur leurs réserves personnelles et celles disponibles sur place en attendant l'épuisement de celles-ci. C'est ce qui se passe. De toutes façons, hein, les canons de l'Empire même avec de la poudre ça ne vaut pas les canons nains.

Voilà. :shifty: Pour la description des tueurs, je n'ai même pas réfléchi. Je suis allé directetement à ce que je pensais qu'ils ressentaient. Je pense avoir touché juste. :wub:

Dwarf, merci de vos réponses les gens!

Edit : bon j'ai corrigé... pfuu j'ai une flemme...

Modifié par DwarfKeeper
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Ambiance magnifique, désespoir garanti, chute de la cité assurée...

Bref, je ne peux qu'attendre la suite sans avoir d'autre chose à te donner que mes plus entières félicitations.

Franchement, un jour, faudrait que tu nous dise comment faire pour améliorer nos textes à ton niveau, car ce serait des plue enrichissant (moi, écrire comme ça? Je ne crois pas qu'un jour j'y arriverai... Ce type est trop fort).

Je tiens tout de même à relever ce qui m'a le plus plu:

- la sensation de désespoir et l'envie folle de continuer à se battre malgré la défaite certaine

- l'apparition rapide du tueur et, en fait, uniquement de ses sentiments, qui renforce l'aspect précipité de la scène

- les tirs de l'artillerie qui, au final, ne font rien malgré une certain efficacité toute relative.

Peut-être une appréciation moindre pour le seigneur sur disque qui les change en bête, mais ça reste une très bonne manière d'annoncer son arrivée.

bref, très bon texte.

Sur ce, Imperator, empereur du néant.

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Invité Rik Azul

C'est beau....Comme tout le monde ,apparement ,j'ai beaucoup aimé la description du tueur.J'aime bien aussi quand tu fais voir la bataille sous la vue d'un personnage secondaire(ici ,Dimitri, vaillant défenseur de l'empire).J'apprécie beacoup le point de vue trés réaliste(les nobles se barrent avant la bataille....par ex ).Bref je n'ai que du bon a dire de ton texte :shifty: ;alors continue :ermm: !

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Invité le fan de l'empire

Sur les conseils de Warzazatt je suis venu voir cette histoire mais vu la taille j'ai préféré la copier-coller :shifty::ermm: !!!!

ça m'as quand même pris dix minutes mais dès que j'ai lu tout ça je poste quelquechose de plus constructif.

A+

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Invité Thodric le brave

Comme tout les autres je te félicite et attend avec impatience la suite car attendre comme cela est un véritable supplice, voila je te félicite mais ne te relache pas.

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Invité le fan de l'empire

ça y est je l'ai enfin lu entierement!!!!

Je n'ai qu'une seule chose à dire: C'est surement le meilleur des textes que j'ai eu le plaisir de lire sur ce forum!!!! Sans rire. C'est excellent :good: !!!

Je suis JAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAlOUX!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Allez encore un bravo accompagné d'une seule demande: LA SUITE

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* * *

« Quelle ironie ! »

Le bourgmestre Wissen Von Steppendorf contempla le désastre. La cité qu’il avait pendant des années administrées pour en faire le point de départ de son ascension au sommet, n’était plus qu’une ruine en sursis en proie à la panique.

« Quelle ironie… »

L’appel désespéré du tocsin dans la nuit glaciale, repris par toutes les cloches de la cité, ne sauverait pas celle-ci du désastre. Désormais, des foules de citoyens paniqués s’enfuyaient désespérément, transportant les maigres bien qu’ils pensaient pouvoir sauver avec eux. Ca et là des magasins étaient déjà la proie des pillards, alors que les habitants de l’empire répandaient le sang des leurs pour une cassette d’argent ou quelques morceaux d’étoffe.

« Quelle ironie… »

Le burgmeister, exilé d’Altdorf, contempla son œuvre s’enfoncer dans le chaos. Ses propres généraux succombaient à la panique, criant à travers la lourde porte pour qu’il vienne les guider et les sauver du destin de flammes qui les attendaient. Ces misérables limaces étaient incapables de se défendre elles-mêmes. Livrées à leur propre jugement, elles avaient tôt fait de s’enfoncer dans un abîme d’incompétence et de lâcheté. Sans lui, ils n’étaient rien. Rien du tout.

Wissen soupira. Il se rendait désormais compte de l’erreur qu’il avait commise en éliminant ses opposants de la hiérarchie militaire, au lieu de les corrompre. Maintenant, les seuls gradés vraiment compétents de l’armée pourrissaient, anonymes, au fond d’une fosse quelque part dans les anciennes catacombes sous la cité. Seul restait Hoffman, mais il s’agissait d’un imbécile trop honnête et trop droit. Il affronterait sûrement l’adversaire de face avec toutes ses ressources. Et il se ferait tuer. Cet imbécile n’avait jamais su se montrer suffisamment retors dans les situations qui le nécessitaient…

Le burgmeister fut pris de vertige. Il s’appuya lourdement sur son imposant bureau, renversant quelques bouteilles d’alcool de mûre. Vides.

Wissen était encore saoul. Il le savait, et n’en avait cure. Il n’avait jamais été aussi efficace, aussi vicieux que sous l’emprise de l’alcool. Et il allait leur montrer à tous qu’il était le maître. Le maître absolu et incontesté. Le maître de l’Empire.

Passant sa langue sur ses lèvres desséchées par l’alcool, le noble ouvrit l’un des tiroirs de son bureau. Il fouilla longuement parmi les nombreux documents soigneusement rangés de son bureau, avant d’en sortir péniblement une petite clé de fer. De nombreux documents confidentiels étaient répandus de par le sol, mais Wissen s’en moquait éperdument. A l’aide de la clé, il ouvrit une cassette qui se trouvait accrochée sous son bureau. Le petit déclic fut couvert par les tambourinements désespérés de son « fier » état-major à sa porte, et le bourgmestre dut s’y reprendre à plusieurs reprises avant de constater qu’il avait ouvert la cassette. Lentement, il souleva le couvercle du petit coffret, laissant les lueurs de l’âtre éclairer une paire de pistolets de merveilleuse facture. Les crosses des armes semblaient être faites d’ivoire, tandis que de fines gravures d’argent dessinées des motifs fantasques et exotiques jusque sur les canons. Les canons. Il ne s’agissait pas de simples pistolets, sinon de quelques-unes unes de ces inventions les plus souvent loufoques des ingénieurs d’altdorf. Plusieurs tubes collés les uns aux autres semblaient rappeler l’aspect insolite d’un de leur canon, acheté à prix d’or à cette même guilde. A dire vrai, ces merveilles de la technologie humaine avaient appartenu au prédécesseur de Wissen. Ce dernier se les était approprié en toute justice. Le droit du vainqueur.

Le bourgmestre saisit un coffret plus petit encore contenant, il le savait, quelques munitions. Suffisamment pour accomplir sa tâche. Wissen von Steppendorf laissa choir la cassette désormais vide à terre avant de tituber jusqu’à la porte.

Derrière celle-ci, les cris paniqués de son état-major lui laissait entendre que nul ne dirigeait la défense de la cité. Depuis combien de temps était-elle livrée à elle-même dans le fourneau de la guerre ? Une minute ? Une heure ? Un siècle ? Le frère de Karl étouffa un rire qui montait le long de sa gorge, avant d’inspirer un longuement pour se ressaisir.

Il ouvrit la porte.

* * *

La panique avait gagné la cité comme un fleuve en pleine crue. Kelethorn avançait désormais avec difficulté, devant jouer du marteau et des épaules pour se frayer un passage au sein de la foule. Il avait déjà du abattre un petit groupe de pillards qui s’étaient attaqués à lui, croyant qu’il transportait des montagnes d’or dans ses poches, comme les nains ont la réputation de le faire. Leurs cadavres brisés décoraient désormais les ruelles de la cité, sûrement déjà la proie de quelques chiens errants ou d’autres pillards en quête de biens à voler.

La canonnade s’était presque entièrement tue, et seule les détonations plus légères des arquebuses parvenaient encore aux oreilles du nain en dépit des cris hystériques de la foule.

Le tueur nain enjamba avec indifférence le corps d’une femme, tombée puis piétinée par ses pairs. Elle tenait encore son enfançon dans ses bras, qui pleurait de toutes ses forces. En vain. Nul ne prêtait attention à un nouveau-né destiné au trépas, tous cherchant à sauver leurs pitoyables biens à défaut de leurs existences. Un homme transportant un lourd coffre le bouscula en sortant d’une demeure dont quelques flammes léchaient déjà le toit. Kelethorn repoussa l’homme dans la bâtisse d’un solide coup d’épaule, faisant lourdement chuter celui-ci. Le coffre ne put résister à la chute, et bientôt furent exposés à l’air libre les trésors d’argenterie qu’il contenait, embrasant instantanément la convoitise d’une partie de la foule alentour qui se jeta sur cette occasion inespérée. Le nain vit avec stupéfaction une mégère poignarder une jeune fille dans le dos alors que celle-ci ne tenait entre ses doigts que quelques malheureuses pièces d’argent. Elle sembla s’acharner longtemps sur le corps sans vie, avant d’arracher son butin des mains raidies de la défunte.

Avant que le nain ne puisse intervenir, d’autres individus se jetèrent sur la mégère pour lui soutirer le fruit de son crime. La scène fut soudain baignée par une lueur incandescente, alors que le toit de chaume de la bâtisse s’enflammait définitivement. Le sang rouge se mêla au blanc de la neige et aux reflets de l’argent, alors que la voracité des hommes pour l’or se transforma en une frénésie de meurtre, chacun cherchant à prendre de force ce que l’autre n’avait pas plus le droit de détenir. Kelethorn détourna son regard des hommes. Son cœur s’en était depuis longtemps détourné…

* * *

Karl plongea son regard dans son cœur. Il n’y vit qu’abysses sans fond et désolation. Il en était satisfait. Le premier cadeau de son nouveau maître l’emplissait d’aise, et d’ici peu il recevrait son second don. Il ne le décevrait pas.

Ce qui fut l’ingénieur joyeux et indiscipliné de Nuln regarda la demeure de son frère en proie à une intense agitation. Des groupes de messagers entraient et sortaient par les larges portes sans aucun répit, amenant et emmenant de funestes nouvelles. Ou ce qui le serait d’ici peu. Une vague de plaisir le parcouru à l’idée de voir son frère réduit à l’état de pantin décérébré, obéissant à chacune de ses volontés. Mais non, cela serait encore une fin trop douce pour lui. Il trouverait mieux. Bien mieux.

Karl s’enfonça un peu plus dans le couvert des ténèbres de la ruelle, d’où il observait la cité s’effondrer. Tout avait été prévu depuis des millénaires, mais il ne devait pas relâcher son attention. Ou son châtiment serait en proportion du déplaisir de son seigneur. Et cela, il ne le voulait pas. D’ici peu, tout serait joué. Il lui suffisait juste d’attendre. Et de jouer son rôle.

L’ingénieur baissa son regard vers son nouvel appendice. Là où autrefois ne se trouvait plus qu’un moignon cautérisé, une longue pince à la couleur indéfinissable emplissait le champs de vision de l’humain déchu. Tranchante comme le diamant. Mortelle comme son dieu. Il avait fait bon usage de son premier cadeau. Il ferait très bon usage de son prochain don.

* * *

Zamiel tituba. La douleur n’était plus, mais son esprit envahi par des visions fantasques ne parvenait plus à lui envoyer d’informations rationnelles. Tout n’était plus que tourbillons d’images multicolores et visions de folie et de désolation. Il ne savait plus où il allait. Il ne savait plus qui il était… . Il n’était plus…

* * *

Hoffman rugit et abattit son épée, tranchant le crâne d’un grobi en deux. Ses hommes autours de lui ahanaient tels des bûcherons à l’ouvrage. Les flammes qui consumaient les demeures transformaient la ruelle en un enfer de fumée, de feu et de sang. Des groupes de pillards gobelins se tenaient entre le vaillant capitaine et la muraille, proche mais pourtant si lointaine. Déjà la moitié de ses hommes avaient du abandonner la lutte, trop sévèrement touchés pour continuer le combat. Plusieurs jonchaient le sol, leur vie s’échappant de leurs multiples blessures, et Hoffman ne doutait pas que beaucoup encore ne verraient guère le soleil se lever.

Le colosse dévia une attaque maladroite et enfonça sa lame dans le cou d’un gobelin proche, avant d’encourager ses hommes à avancer. La résistance sur les murs semblait s’effondrer à une vitesse alarmante. Le capitaine savait que ses soldats, même surpris, se seraient mieux battus que cela contre des gobelins. Surtout face à des gobelins. Le vétéran commença à suspecter une ruse supplémentaire de l’ennemi lorsque le calme se fit autours de lui.

Les gobelins avaient rompu le combat, s’égayant à travers les ruelles tortueuses de la cité sans chercher à piller les demeures proches. Le vétéran essuya son épée sur la robe crasseuse d’une des abominations vertes qui gisait à ses pieds, puis porta le regard sur la ruelle principale. Seul le ronflement régulier de l’incendie parvenait à ses oreilles, et pourtant le guerrier sentait que quelque chose de malfaisant était à l’œuvre.

Le colosse se figea sur place, les yeux fixés sur les formes qui s’avançaient. La sueur perlait sur son front, mais la chaleur des incendies n’y étaient guère pour quelque chose.

Les ombres des ruelles environnantes s’écartèrent tels les rideaux d’un morbide théâtre, laissant apparaître les grotesques acteurs de la mort. Des ombres déformées au-delà de l’imaginable s’avançait vers le petit groupe d’impériaux. Des ombres, titubantes, bavantes, mais néanmoins porteuses de peur et de malheur. Des ombres aux visages grimaçants de haine et de douleur. Des monstres portant encore la livrée des soldats de leur seigneur.

Hoffman pria.

Modifié par DwarfKeeper
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Invité Aenario

J'adore ce texte. Bon le fait que les soldats doivent combattre leur ancien camarade muté par le chaos n'est pas vraiemnt original, mais sinon, tout est parfait.

-- Aenario, :D --

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Invité Rik Azul

Comme toujours trés bon texte, je n'ai pas remarqué de fautes.La seule chose qui m'étonne ce sont les actes barbares de la populations certes je comprend qu'ils soient en prise avec le chaos amis quand meme un peu éxagéré...

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Il ne s’agissait pas de simples pistolets, sinon de quelques-unes unes de ces inventions les plus souvent loufoques des ingénieurs d’altdorf.

Un p'tit oubli à effacer...

Au vu des commentaires j'ai cherché ce qui pouvait être dérangeant...

Et pour moi c'est ce paragraphe :

La canonnade s’était presque entièrement tue, et seule les détonations plus légères des arquebuses parvenaient encore aux oreilles du nain en dépit des cris hystériques de la foule. Le tueur nain enjamba le corps d’une femme, tombée puis piétinée par ses pairs. Elle tenait encore son enfançon dans ses bras, qui pleurait de toutes ses forces. En vain. Nul ne prêtait attention à un nouveau-né destiné au trépas, tous cherchant à sauver leurs pitoyables biens à défaut de leurs existences. Un homme transportant un lourd coffre le bouscula en sortant d’une demeure dont quelques flammes léchaient déjà le toit. Kelethorn repoussa l’homme dans la bâtisse d’un solide coup d’épaule, faisant lourdement chuter celui-ci. La chute du coffre brisa ce dernier, laissant à l’air libre les trésors d’argenterie qu’il contenait, allumant instantanément la convoitise d’une partie de la foule qui se jeta sur cette occasion inespérée. Le nain vit avec stupéfaction une mégère poignarder une jeune fille dans le dos alors que celle-ci cherchait juste à s’éloigner de l’endroit. Elle sembla s’acharner longtemps sur le corps sans vie, avant d’arracher un collier argenté du cou de la défunte.

Que la population soit en proit avec le chaos ou non, ce paragraphe parait trop poussé. Et je crois que cela vient dui fait que tu ne nous plonge pas dans la psychologie des figurant (contrairement à ton habitude).

Ainsi le tueur parait trop vide et surtout on peut avoir du mal à comprendre la populasse. Quand tu les faisais piller on comprenait, mais tu arrives à des actes qui semblent être "trop". Il faudrait pour cela que tu nous plonges dans la tête de l'un des pillards comme tu nous fais habituellement pénétrer dans la psychologie de personnes annexes.

Enfin cela reste une idée et l'ensemble n'en devient pas moins agréable et intéressant.

:D

Mais quittes à embêter mon nain de compagnie, j'essaye de bien le faire...

:D

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En effet, je ne suis pas rentré dans la psychologie des personnages annexe dans cette partie pour une simple et bonne raison : j'ai écrit ce pssage en m'inspirant de faits réels, spécifiquement d'images diffusés lors des pillages lors des massacres de la Somalie, mais aussi de ce qui est arrivé à Beyrouth, etc... Des images où on voit de scivils s'entredéchirer pour une poignée d'argent. Il semble en effet que je sois allé trop vite dans ce passage, et surtout que j'ai choisi le mauvais sujet de narration en décrivant la scène à partir du point de vue de Kelethorn. Je vais sûrement reprendre le passage, mais pas avant Samedi prochain. (Là je suis out, et je vais me prendre la semaine pour bien mettre tout ça à plat pour vendredi soir.)

Merci de vos commentaires, c'est eux qui me font progresser. :D

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Deux ou trois remarques:

Hoffman essuya son épée sur la robe crasseuse d’une des abominations vertes qui gisait à ses pieds, puis porta le regard sur la ruelle principale. Seul le ronflement régulier de l’incendie parvenait à ses oreilles, et pourtant le guerrier sentait que quelque chose de malfaisant était à l’œuvre.

Hoffman se figea sur place,

Marque plutôt: "Il se figea sur place." Ainsi, tu évitera de trop répéter le Hoffman.

D'ailleurs, si tu te relis, il y a une quantité de mots "bien" qui traînent et entraînent avec eux une sorte de lassitude dudit mot. Bref, en deux mots, essaie d'éliminer un maximum de "bien" pour parler de valeurs, ou tout autre synonime dont tu pourrais avoir l'usage.

parvenaient encore aux oreilles du nain en dépit des cris hystériques de la foule. Le tueur nain enjamba le corps

Là, une petite répétition du mot nain...

Nain, d'ailleurs, qui meurt un peu vite. Je tiens juste à faire remarquer (mais ce devait certainement être très personnel) que Kelethorn est un personnage clé du texte, qu'on l'a suivi, matériellement et psychologiquement, et qu'on aimerait avoir plus de détail sur sa fin. Là, franchement, on a à peine le temps de comprendre ce qu'il se passe.

Enfin, un dernier commentaire sur ton texte qui devrait te montrer ce que j'en ai retenu:

Son cœur s’en était depuis longtemps détourné…

Que j’aimerais qu’il en fut ainsi pour moi…

Sur ce, Imperator, dégoûté par l'ignominie de l'humanité...

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Rapidement en passant. Pour les répétitions, je vais voir ce que je peux faire. :angry:

En revanche :

Nain, d'ailleurs, qui meurt un peu vite. Je tiens juste à faire remarquer (mais ce devait certainement être très personnel) que Kelethorn est un personnage clé du texte, qu'on l'a suivi, matériellement et psychologiquement, et qu'on aimerait avoir plus de détail sur sa fin. Là, franchement, on a à peine le temps de comprendre ce qu'il se passe.

Euh... Kelethorn n'est pas (encore... peut-être pas en fait...) mort! :blink: Est-ce que quelqu'un d'autre a pris ce passage dans ce sens?

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Euh... Kelethorn n'est pas (encore... peut-être pas en fait...) mort!  Est-ce que quelqu'un d'autre a pris ce passage dans ce sens?

Euh non, je ne comprend pas ce que Imp a mal compris parce qu'il me semble que le passage est clair. :blink: Par contre je ne suis pas si sur que ça du destin de Zamiel…

Rurik, émerveillé mais que pouvait-on attendre d'autre d'un bon nain? :angry:

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