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Patatovitch

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Tout ce qui a été posté par Patatovitch

  1. Merci mais vous pouvez critiquer aussi -constructivement bien sur. C'est pas parce que je tape un peu sur le Lord bleu que... enfin, bref... Sinon le chapitre 2 est bientot fini et, en effet en retrouvera l'ex-sergent au chapitre suivant. Quand aux retrouvailles, je sais pas encore... Patatovitch Et un merci massif à tout ceux qui m'ont envoyé en PV des voeux.
  2. Faut comprendre, j'suis un tantinet nerveux en ce moment. La chaleur sans doute. Et tu la connais celle-là : L'humour est la politesse du désespoir. Patatovitch - grave.
  3. On retombe sur l'éternel débat : Qu'est-il plus choquant de montrer un marine SS bardé de cranes ou un poil de cul ? ça me rappele un Casus Belli dans le temps : rapport à l'interdiction aux E-U de Dark Sun pour cause d'illustrations choquantes enfin je me rappele plus trop l'histoire. Puis je t'avais dis que tu étais jeune, Lord. Patatovitch - ennemi des familles
  4. Et hop. Patatovitch Lamnia marchait depuis une bonne heure au niveau –2. Elle n’avait pas assez conservé d’argent pour pouvoir prendre un taxi et les trains qui sillonnaient rapidement les niveaux supérieurs ne reliaient pas celui-ci. Elle essayait de rester dans les artères principales, les ruelles étaient vraiment trop sombres et sordides. Dans la rue, circulaient des véhicules individuels tous plus bricolés les uns que les autres. Les habitants d’ici compensaient le manque d’argent par une adresse surprenante en mécanique. Certains roulaient avec du carburant qu’ils synthétisait eux-mêmes. Ils étaient faciles à reconnaître à l’odeur pestilentielle qu’ils dégageaient. En théorie, c’était interdit. Lamnia croisa même un convois de blindés de la police toutes trappes fermées. Avec les vêtements que lui avait donné Emi, il lui semblait passer inaperçue. Elle serraient sous le bras son sac contenant toute sa vie : son carnet d’adresse, sa carte de retrait et quelques crédits. Elle fut tenté d’appeler ses parents puis se ravisa, à la fois parce qu’elle préférait mourir qu’affronter son reproche vivant de père et sa pleurnicharde de mère et parce qu’ils étaient certainement sur écoute. Voilà un an qu’elle ne leur avait plus adresser la parole, elle n’allait pas le faire maintenant. Quand à sa carte de retrait, elle risquait fort d’avoir été bloquée si les «brimos», c’était intéressée à elle. Elle ne connaissait pas du tout le secteur et désespérant de trouver une indication quelconque, elle se résolut à demander à un passant le chemin le plus proche pour atteindre le niveau supérieur. Elle choisit une vielle dame d’aspect inoffensif. « Vous, vous n’êtes pas du coin… Vous parlez bien, z’avez de l’instruction… pas comme nouz’autres, héhé… » Elle la fixa de ses petits yeux vifs. « Pour monter au niveau supérieur ? Le passage le plus proche est bien à deux heures par là-bas. » Elle désigna largement une direction du bras. Evidement, c’était quasiment la direction opposée… « Et… fait gaffe, il y a aussi des brimos.» Elle cligna un œil. Lamnia la remercia. Les remarques de cette femme l’avait inquiétée -avait-elle deviner qu’elle était aux abois ?-. Lamnia se retournait fréquemment pour vérifier si elle n’était pas suivie. Dire que les niveaux ouvriers n’étaient pas sur étaient un euphémisme. Elle connaissait depuis l’enfance ces histoires de rapt de jeune fille ou d’enfant dans les niveaux inférieurs. Malgré qu’elle défendait à l’occasion la thèse selon laquelle le gouvernement entretenait délibérément la peur entre la classe moyenne et la classe laborieuse, elle ne pouvait s’empêcher d’hâter le pas. Evidement, il se mit à pleuvoir. Pas une vraie pluie bien sur, elle n’avait jamais senti une vraie pluie sur sa peau. Mais de temps en temps, plus ou moins régulièrement selon les niveaux, une pluie artificielle «rinçait » l’air du niveau, afin de le rendre plus respirable à ce qu’on leur expliquait. C’était en plus de la ventilation. D’aucun croyait que c’était plutôt une manière de faire un couvre-feu. Les piétons courraient se mettre à l’abri. En quelques minutes, Lamnia fut trempée jusqu’aux os, elle avait l’ascenseur en ligne de mire au bout de l’avenue rectiligne et elle ne voulait à aucun prix s’arrêtai. Les policiers retranchés dernière des barbelés et des sacs de sables étaient rentrés se mettre à l’abri de l’averse dans leur bunker. Ils ne prêtaient aucune attention aux véhicules et aux piétons qui s’entassaient sur l’antique plate-forme. Il y avait deux moyens de passer d’un niveau à l’autre, il n’était pas rare que la police y tienne des points de contrôle permanent.: les ascenseurs et les rampes. Les rampes étaient surtout empruntée par les véhicules et elles était payantes. Les ascenseurs était beaucoup plus lents. Lamnia avait entendu parler de ces ascenseurs illicites. Des organisations criminelles avait fait percé la dalle de béton pour passer d’un niveau à un autre sans risquer les contrôles. C’était peut-être une légende. Elle avait du mal à croire que l’on puisse discrètement percer une dalle de plusieurs mètres de béton. Les grilles se fermèrent et la plate-forme de l’ascenseur s’ébranla enfin dans un horrible grincement de câbles. Elle faisait environ cent mètres carrés. Toute sortes de véhicules et personnes était entassées les uns sur les autres. Des vendeurs à la sauvette commençaient à exposer leur marchandise. Ils allaient vers les niveaux supérieur étaler leur marchandise où les brimos leur feraient une chasse impitoyable. La vitesse d’ascension était extrêmement lente. Lamnia avait réussi à s’asseoir dans un coin, elle avait mal aux jambes. Elle pouvait sentir les puissants flux d’air chaud qui montaient des niveaux inférieurs. Ses vêtements et ces cheveux humides er mouillés la gênaient et elle avait l’impression d’être guettée par tout le monde. Cet homme, le gros, là, sur sa droite, s’était tourné plusieurs fois vers elle. Et cet autre, avec les cheveux blancs et l’allure athlétique, avait une drôle de bosse sous l’aisselle, l’avait regardé plusieurs fois. Et il n’y avait nulle part où se cacher ici. Elle finit par s’avouer qu’elle avait peur à s’en pisser dessus. Après un long arrêt au niveau –1 où une bonne moitié de l’effectif se renouvela., la plate-forme atteignit le niveau 0. Un des véhicules démarra dans un nuage de fumée noire. Des policiers l’interceptèrent immédiatement. Lamnia sortit en suivant le mouvement de foule sans être inquiétée. Et au niveau 0, on pouvait trouver des distributeurs de monnaie. Lamnia finit par en trouver un à l’écart. C’était un test. Sa main tremblait lorsqu’elle avança la carte dans la fente. Elle s’attendait à tout moment que la machine explose, qu’une alarme se mettent à sonner, qu’une escouade d’assaut lui tombe dessus, le résultat fut plus laconique : *COMPTE EXPIRE* Elle appuya plusieurs fois sur la touche qui commandait l’éjection de la carte, en vain. Soudain, elle fut envahi d’un sentiment d’accablement. Elle n’avait plus d’argent… Ce n’est pas qu’elle en avait beaucoup. Mais ces parents lui faisait une petite rente mensuelle. De quoi vivre… Elle compta ce qui lui restait en monnaie. Elle pouvait se payer encore se payer un trajet en trans-urbain. Elle s’assît et réfléchit. Il n’était pas question qu’elle rentre chez elle. La famille d’un des membres de la cellule tenait un hôtel. Elle décida de s’y rendre. Dans le trans-urbain, elle retrouva la sensation désagréable d’être épiée. La moindre personne lui semblait suspecte. Il était environ 21 heures lorsqu’elle arriva au bar-restaurant-hôtel «Les 3 copains» où elle espérait trouver refuge. Le fils de la maison était un ancien amant de Youlia – et puis d’elle aussi un peu, enfin pas longtemps. L’enseigne, les « 3 copains » datait, paraît-il, des arrière-grands-parents. Son restaurant servait parfois de salle de réunion, même s’il n’aimait pas trop cela. Elle entra et ne passa pas aussi inaperçu qu’elle l’aurait voulu. : il y avait quelques personnes attablées qui la dévisagèrent. Ce n’est pas que l’établissement fusse particulièrement luxueux mais Lamnia était vraiment sale et mal habillée . Elle se dirigea vers le comptoir. La mère, une grosse femme à la peau presque transparente, fronçait le sourcil. « Allez vous en ! la maison ne fait pas crédit ! » Elle allait appeler dans l’arrière boutique lorsque Lanmia murmura « Je suis une amie de Nicolas. » La réaction ne se fit pas attendre. La grosse femme balbutia : « Oh ! Que l’Empereur ait pitié de nous… Venez mon enfant. Venez. » Lamnia se retrouva vite dans la cuisine de l’établissement entourée de toute la maisonnée soit une dizaine de personne. Elle demanda : « Nicolas n’est pas là ? - Non, il a disparu depuis une semaine. - Personne ne l’as revu. - On pensait que vous alliez nous donnez des nouvelles… - Vous l’avez vu ? - Vous savez ce qui lui est arrivé ? - Voyons, ne l’assommez pas de questions. Elle est fatiguée et sûrement affamée. Lamnia fit signe un signe affirmatif de la tête. Elle n’avait pas mangé depuis le matin. « Asseyez vous et dites nous, je vous porte quelque chose à manger. » Lamnia raconta le peu qu’elle savait ou croyait savoir. Nicolas avait vraisemblablement été arrêté par la police. Elle-même y avait échappé de peu. « Mais qu’a pu faire de mal, mon garçon. Lui si sensible. Bouhh » La grosse femme pleurait dans les bras de mari, lui aussi généreusement enveloppé, qui gardait l’air grave. Prudemment, Lamnia parla de l’association pacifiste à laquelle ils adhéraient mais se garda bien de se désigner comme chef. Elle sous-entendit qu’elle était elle-même très ennuyée et qu’elle n’avait nulle part où aller. Le père l’autorisa a resté comme il lui plaisait et la grand mère l’invita de se passer « un coup d’eau sur le nez ». Cette famille, qu’elle connaissait peu en somme, lui faisait très bonne impression. La grand-mère lui montra sa chambre et l’installa. La pièce était petite et modestement meublé. Les murs avaient du être blanc à une époque, mais malgré cela, l’ensemble faisait propre. Elle se doucha, luxe que le niveau –2 n’offrait pas. Puis, s’allongea. Même ici, elle ne se sentait en sécurité. Le moindre craquement dans le couloir la faisait sursauté. Elle dormit très mal. Le lendemain, ses hôtes lui prêtèrent un peu d’argent. Elle s’en voulait d’exposer ses braves gens. Elle décida de se rendre directement chez Boris, le président de la cellule «Technique». Elle sentait qu’il la recevrait mal et il aurait raison. Mais elle ne savait que faire. Elle ne savait où aller. Elle tournait en rond. Nulle part, elle était en sécurité. Elle en devenait folle. Enfin, avec Boris, elle pourrait peut-être juger de l’étendue des dégâts. Par exemple, si Boris était déjà aux mains des brimos… Une fois devant la porte, elle y toqua. Ce n’est qu’à la troisième reprise qu’on parla de derrière la porte. « Qui est-ce ? - Boris, ouvre. C’est Lamnia. - Lamnia ? Il ouvrit et elle entra vite. Il vérifia s’il n’y avait personne dans le couloir. Il portait un fusil laser. « D’où tu sors ça ? demanda-t-elle montrant l’arme. Du canon de l’arme, il la frappa violemment dans le ventre puis à la face. Elle tomba à terre, le souffle coupé et le nez en sang. « Et toi qu’est-ce que tu fous ici ? Fedor avait dit que tu étais planqué au niveau –2. Lamnia haletait. « Enfin, c’est pas grave… - Pourquoi tu m’as frappé ? brute… Ah… putain…tu ne m’as pas raté… Son nez saignait. Boris la tira violemment par les cheveux. « Viens par ici, ce coup-ci, on te ratera pas. Il chercha dans un tiroir et sortit deux paires de menottes. Il lui entrava les pieds et les mains dans le dos et la jeta sur le lit. « Patiente un peu, Tob va venir s’occuper de toi. - Mais pourquoi tu fais ça, Boris ? Qu’est ce que j’ai fait ? - Tu n’as rien fait. Il y a que maintenant, je suis le chef du mouvement. - Le chef ? tu es fou ! - Oh non, ne croit pas ça, je ne me suis senti l’esprit aussi clair. Disons que je me suis fait le modeste artisan d’un révolution dans le mouvement. Les derniers événements ont prouvé que toi et tous les pacifistes bêlants se plantaient sur toute la ligne. La force et le sang sont les seuls langages que les autorités sauront entendre. - Mais non… - Stop ! Nous avons déjà perdu des années en discussions inutiles. Il est temps pour toi de tirer ta révérence. Tu sais que tu seras une martyre de la cause ? - Salaud ! …et les autres ? - Quels autres ? ah, la cellule « Médecine »… Elle n’existe plus. Les brimos ont fait du bon boulot y a pas à dire. A ce que je sais, plus personne n’ose se rencontrer par peur des espions, des indic’, tout ça… Tout ceux qui ne sont pas encore arrêtés se planquent comme des rats. - Mais toi… Ils vont te chercher aussi. - Moi, j’ai certaines garanties. - Des … garanties ? - Héhé… oui, des garanties. Mais il est temps que j’appelle Tob. Tu verras, il a la manière… Il quitta la pièce. Lamnia était abasourdie. Qui était-il donc pour ne pas craindre les brimos ? Elle essaya de remuer un peu et se coucha sur le flanc, son estomac lui faisait toujours mal. Boris revint. « Il arrive dès qu’il peut. Moi, je dois aller gagner ma croûte. » Il commença à rassembler des affaires. Lamnia essaya d’en savoir davantage. - Mais… et Fedor ? - Fedor est maintenant mon bras droit. - …C’est toi qui nous a donné ? Il ne répondit pas. « Hein ? C’est toi qui nous a donné ? - Disons que ça m’aurait éviter du tracas que les brimos ne te ratent pas. - Et tes «garanties»… Ce sont elles qui te donnes des armes ? - Tu poses trop de questions. Ça te sers à quoi de savoir ? Tiens, je vais t’attacher un peu mieux parce que je commence à en avoir marre que tu nous échappes. Y a des gens comme ça, qui ne veulent pas mourir… Il sortit un câble et attacha solidement les menottes à la structure du lit. Il continua à aller et venir. Il s’était changé. Boris était professeur assistant. Il allait sortir quand Lamnia l’interpella. - Hé. Boris une dernière question. - Vite car je suis déjà en retard. - Pourquoi tu ne fais pas le sale boulot toi-même ? C’est donc vrai ce qu’on dit, que tu n’as pas de couilles… Son visage habituellement toujours calme se déforma dans un rictus de colère qu’elle ne lui avait jamais vu. « Salope ! Je te promets que Tob va te gâter… » Il sortit et claqua la porte. Lamnia se retrouva seule dans l’appartement, les murs de béton brut de décoffrage était orné d’affiches de chanteurs de variété dont la mode était largement passé. Il y avait aussi un poster d’un gladiateur qui avait été célèbre en son temps : l’image mettait en valeur son impressionnante musculature et ses bras remplacés par des tronçonneuses. Son nom n’était pas écrit mais il y avait « la bête » à la fin. Lamnia ne regardait jamais les combats de gladiateurs qui faisait la fortune des chaînes privés de visioscopes. Cela la dégouttait de voir des humains s’étriper en direct. Celui-ci était le plus célèbre d’entre eux. Il avait eu son affiche dans les rues à une époque. Le reste de la pièce était sobrement meublée et si propre qu’elle se demandait s’il vivait vraiment ici. Mais Elle savait Boris comme ça : il avait quelque chose du moine soldat. Puis, le bruit courrait qu’il avait subit une mauvaise blessure pendant son service militaire qui lui avait volé sa virilité. Elle avait voulu le provoquer en le lui rappelant avant qu’il parte. C’était une piètre vengeance… Elle avait mal au ventre, elle essayait de se rassurer : elle aurait eu encore plus mal s’il lui avait éclaté l’estomac. Il avait frappé plus haut. Le sang qui coulait de son nez avait commencé à sécher. « Je dois m’échapper et vite. » C’était plus facile à dire qu’à faire. Elle tira sur ses liens de toute ses forces et s’écorcha seulement la peau. A force de contorsion, elle tomba du lit et là dut se résoudre à attendre son sort. Les heures s’égrenaient. Personne n’avait entendu ses appels à l’aide. La porte s’ouvrit enfin. D’une torsion douloureuse du cou, elle découvrit le visiteur. Il était grand et malingre. Il souriait en découvrant toutes ses dents dont la plus part n’étaient que d’immondes chicots noirâtres. Il portait un très grand sac. « Bonjour, petite. Lamnia, je crois. C’est ça ? » Elle ne répondit rien. Elle était terrorisée. Il posa son sac et vint s’accroupir face à elle. « Si tu commences comme cela, on ne risque pas d’être amis, toi et moi. Alors, réponds moi, C’est bien Lamnia ton nom ? » Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle remua alors la tête à l’affirmative. « Bien. C’est bien… Si tu es gentille, ça va être amusant. Tu vas voir. Je vais te dire quelque chose qui va te faire plaisir. Tu veux l’entendre ? » Il était fou, pire que Boris… Il la malmena jusqu’à ce qu’elle articule «oui» assez fort à son gré. « Voilà la bonne nouvelle : tu vas quitter cette terre de en beauté car je suis un artiste, moi. - Qui… Qui êtes-vous ? - Ca t’intéresse ? Je vais te le dire. Je suis Tob L 1864. K9110. Tob le boucher pour les intimes. Tob le fou ! Pour mes victimes ! Il salua en s’inclinant très bas. Il était très content de sa rime, il la répéta moins 5 fois en marchant dans la pièce comme s’il avait oublié la présence de Lamnia. Brusquement, il revint à elle. « Je n’ai aucun mérite, je la sors à chaque fois. Alors pourquoi suis-je là ? Hum ? Pourquoi suis-je là ? Mais pour toi ! Pour toi, ma petite ! » Il commença : « Figure-toi que nous nous sommes ratés de peu hier à ce qu’il parait. Boris m’avait dit : « Tob, il faut que tu ailles dessouder Lamnia ». Alors Tob, il se rend à l’adresse : POUF ! Plus de Lamnia. Même pas un cheveu. Ils sont jolis tes cheveux. Tu permets que je t’en prenne une mèche ? » Il sortit un couteau et lui tailla une mèche qui rangea précieusement dans une poche intérieure de sa veste. « Je la garderai en souvenir de toi. Je garde souvent un souvenir des gens que je croise. La dernière, c’était une vielle peau. Des cheveux gris. Elle était rondelette –note que ça le déplaît pas parfois les rondeurs. Comment s’appelait-elle ? Elle me la dit. Ah ! Je n’ai pas la mémoire des noms. Emi ! Elle s’appelait Emi. Mais Boris m’a engueulé, -Môssieur Boris- il paraît que j’aurai pas du la … enfin, j’aurais du la laisser en vie. Boris ne connaît rien à l’art. Elle est morte lentement. J’avais fait du beau boulot parce que j’aime mon travail, tu sais. Je lui avais dit de ne pas crier, elle m’a désobéi alors je lui ai coupé la langue. » Il montra à Lamnia un pistolet laser et joignit le geste à la parole. « Le premier coup dans la main, psuit !. Puis dans l’autre, psuit ! Puis dans l’avant bras, psuit ! … » Lamnia écouta sa longue énumération. Elle s’était un peu ressaisie. Peut-être que ce fou ferait une erreur, il ne faudrait alors pas rater l’occasion, ce serait sûrement la seule. « Et le plus drôle, c’est que ces restes doivent encore faisander là où je les ai laissé ! J’ai fait la peau à la vielle peau. » Il éclata de rire. « Ah ah ! J’ai du y mettre une bonne dizaine de décharge dans la tête après elle n’en avait plus, de tête ! » Lamnia grimaça. « Tu la connaissais ? Oh, toutes mes condoléances. Après, attends tu n’a pas entendu le meilleur, après, je te cherchais de partout ! De partout ! Boris me fait prévenir. Tu étais venue chez lui comme une fleur. Il aime pas se salir les mains, le Boris. C’est une tapette. Remarque, sur le fond, il a raison de laisser faire les vrais artistes. D’ailleurs, il paraît que je dois faire ça très proprement, et que je dois faire disparaître ton corps. D’où le sac que tu vois là. Il n’a pas voulu entendre parler d’acide pourtant, j’aime bien travaillé à l’acide, moi. » Lamnia sentait son haleine putride sur son visage. « Enfin, je vais faire cela très proprement puisque c’est le mécène qui commande l’œuvre. Tsss, proprement… Regarde ! Tu t’es pissée dessus, t’as vu ? En plus, tu as du sang séché sur la tronche. Il va falloir que je te lave. » Avec son couteau, il trancha les câbles et lui arracha ses vêtements nous sans l’égratigner. Il la contempla. « Tu sais que parfois je ne sais pas par où commencer mes œuvres ? Mais avec toi, je sens que ça va être facile tu as l’âme d’une muse. Attends, je vais t’enlever des entraves aux pieds. Tu ne crois pas que je vais te porter jusqu’à la douche. Je te porterai assez tout à l’heure. Et puis j’aime les femmes qui remuent un peu. C’est plus plaisant parce que ça rajoute de la difficulté à la création. Tu comprends ? » Il passa plusieurs minutes à forcer la serrure des entraves. Lorsqu’il eut fini, il lui demanda de se lever. Elle s’exécuta avec retard du fait des crampes qui encore la retenait aussi sûrement que des chaînes. Il la souleva sans ménagement, puis la poussa ainsi, nue et les mains liées dans le dos, jusqu’à la salle d’eau. Il la plaça assise dans la douche, fit couler de l’eau et commença à la laver. Il parlait encore. Lamnia repéra une paire de ciseaux sur un meuble tout proche. « Ca fait du bien, hein ? » Sa main s’attardait dans son entrejambes. Il se recula soudain. « Attend, ma muse, je viens communier avec mon œuvre ! » Il tomba son pantalon. L’excitation le fit s’emmêler lorsqu’il ôtait son haut. Profitant de cette inattention, Lamnia bondit hors de la douche et le percuta de plein fouet. Déséquilibré, il s’écrasa contre le mur. Le temps qu’il se relève Lamnia s’était saisi des ciseaux malgré les menottes et alors qu’il se relevait, elle les lui enfonça dans son ventre. Il poussa un cri. Il se releva encore. Elle n’avait pas assez assuré son coup mais les ciseaux restaient cruellement plantés dans sa chair. « Ah ! ma muse…tu me trahis… » Tob se tenait d’une main le ventre et de l’autre la frappa. Le coup l’envoya à terre. Elle se leva à nouveau et couru vers le laser qui était resté sur le lit. Tob la suivait de prés. Un coup de pied dans les cotes la fit rouler sur le coté. Il se pencha pour prendre son arme. « Tant pis … l’efficacité y gagne ce que l’art y perd. » Avec l’énergie du désespoir, Lamnia lui asséna un coup de tête dans l’estomac, les ciseaux s’enfoncèrent davantage dans la plaie et Tob, plié en deux, s’abattit sur le sol. Il avait perdu connaissance et se vidait de son sang. Elle utilisa le pistolet laser pour rompre les menottes. Elle réussit à la deuxième tentative, non sans s’être brûlée le bras. Alors, elle donna le coup de grâce à son adversaire. Elle détourna le regard au moment d’appuyer sur la détente. Elle jeta l’arme loin d’elle et s’effondra dans un coin. Elle ne pouvait pas supporter de rester une minute de plus ici. Elle chercha dans les tiroirs des vêtements qui pourrait lui aller. Boris était bien plus grand qu’elle. Elle passa ensuite devant la glace. Un ecchymose se formait sur son arcade sourcilière. Elle mit un peu d’ordre dans ses cheveux et partit laissant la chambre et la salle de bain maculées de sang.
  5. J'ai modifié quelques trucs dans le début du Chapitre. Bonne lecture. Patatovitch Lamnia s’était assise en face de Maria avec de quoi écrire. Elle faisait la liste des personnes dont Youlia pouvait connaître les noms. Heureusement, une des conventions du réseau était de toujours s’appeler par son prénom. Elle nota six personnes. C’est six personnes étaient les amis les plus proches de Youlia. Il y avait des copines étudiantes, un ancien amant, Maria et Lamnia elle-même. Bien sur, Youlia était en contact avec d’autres personnes du réseau mais Lamnia ne les connaissait pas toutes ou n’avait simplement aucun moyen de les contacter. Elle voulait les prévenir et leur demander de disparaître pendant quelques temps. Elle se rendait compte que même si elle arrivait à sauver quelques personnes, la cellule « Médecine » était déjà détruite. Même si personne n’était arrêté tout de suite. Qui pourrait un jour savoir si Youlia avait parlé ou non ? Maria lui donna quelques vêtements de rechange. Lamnia était consciente que sa robe rouge ne lui garantissait pas tellement la discrétion. Finalement elle décida de prévenir le maximum de personnes possible, en particulier Fedor et Boris, les présidents de deux autres cellules. Comme Maria ne voulait absolument pas qu’elle utilise son visiophone, elle se rendit dans un bar, non loin. Là, elle s’installa devant un visiophone et appela une bonne partie de son carnet d’adresse. C’était l’affolement et les pleurs qui dominaient chez ses interlocuteurs. « Comme s’ils ignoraient que nous avions des activités illicites. » Certains la déçurent vraiment par leur lâcheté. C’est dans les pires moments que l’on reconnaît les vrais amis disait-on. Elle n’avait pas beaucoup de vrais amis… Certains menaçaient de tout dire s’ils étaient inquiétés. Cet argument était ridicule. Ils diraient tout de toute façon, ce n’était qu’une question de temps. Les « brimos » employaient conjointement la torture et les drogues hallucinogènes. Elle n’arriva pas à joindre Boris. Fedor fut très mécontent d’être appelé. « T’es folle m’appeler, ici ! » Elle dut le rassurer : elle l’appelait d’un bar, la ligne n’était pas à priori sur écoute. « Laisse tomber ta cellule. C’est toi qu’ils ne doivent trouver. » « Parce que je suis la seule à pouvoir vous faire tomber… compléta Lamnia mentalement. Fedor lui donna l’adresse d’une planque au niveau –2 qu’il entretenait, au cas où. Lamnia lui fit remarquer que c’était à plus de cent de kilomètre d’ici. Il annonça finalement qu’il envoyait quelqu’un la cherchait. Il hurlait presque dans le communicateur. Il lui ordonna de tout laisser tomber et d’abandonner toute sa cellule à son sort. Un peu plus, il lui aurait demandé de se tirer une balle dans la tête au nom de la cause… Mais, dans le fond, elle savait bien qu’il avait raison. Youlia parlerait –elle ne supportait même pas les chatouilles. Puis d’autres seraient arrêtés et parleraient à leur tour… Elle avait fait ce qu’elle avait pu. Certains pourraient peut-être se sauver à temps. Il restait Maria. Elle ne pouvait pas la laisser tomber comme ça. Elle remonta jusqu’à son appartement et lui annonça qui lui faudrait se débrouiller seule. Maria la traita de tous les mots. Elles se disputèrent violemment. « C’est toi qui m’a mise dans ce merdier ! Putain, j’aurais mieux fait… - Hé ! Personne ne t’a caché que c’était dangereux, que c’était interdit. Tu savais qu’on risquait les bataillons pénaux ou les bordels militaires. - Toi… Tu me lâches, pour aller te planquer… Salope ! Moi je n’ai nulle part où aller. Si je débarque chez mes vieux … Ah ! C’est le premier endroit où ils iront me chercher… Lamnia partit un claquant la porte. Elle avait les larmes au yeux. C’était chacun pour soi désormais. Les beaux discours sur la solidarité, c’était du vent. Mais il fallait être pragmatique, elle parlerait comme les autres si elle était arrêtée. Et si elle parlait, on pouvait faire une croix sur le mouvement en entier. Au bout de plusieurs heures d’une attente anxieuse, une femme que Lamnia connaissait de vue vint la rejoindre au point de rendez-vous fixé au visiophone avec Fédor. C’était une des deux compagnes de ce dernier. Il était un assez beau garçon ou, du moins, il savait se présenter sous son meilleur aspect. Un jour, il lui avait confié, à moitié rigolard, qu’il était entré dans la lutte parce que les « nanas » avaient toujours un faible pour les « rebelles ». Il se piquait aussi de poésie, sûrement pour la même raison. Cette femme pria Lamnia de la suivre. Elle conduisait un véhicule de livraison et demanda à Lamnia de se cacher dans une caisse. Lamnia pensait que cette précaution était inutile mais Mitchi -c’était son prénom- insista. Lamnia estimait avoir passé 4 bonnes heures dans cette boite. Le camion s'était arrêté plusieurs fois et elle avait entendu des voix. Finalement, on l'avait débarqué avec sa caisse pour la mener discrètement jusqu'à cette pièce où elle se trouvait encore. Mitchi avait disparu et des inconnus vêtus comme des ouvriers lui ont dit de rester ici, où elle serait à l'abri, jusqu'à ce qu'on la contacte à nouveau. Et c'était tout depuis dix jours. Emi lui avait confirmé qu'elle était bien au niveau -2. Mais cette femme ne savait rien de plus : elle lui avait répété cent fois que moins on en savait, mieux on se portait. On lui avait simplement dit qu'il lui faudrait porter à manger à quelqu'un qui se cachait pendant un certain temps. Elle ne savait même pas –on ne voulait pas le dire- qui était celui qui lui avait demandé cela, mais elle avait avoué être payée pour cela. C’était l’heure où chaque jour, Emi venait lui porter de quoi manger pour la journée. Elle n’était pas très ponctuelle, pour une fois elle arriva légèrement en avance. Cette personne était l’archétype de la femme du peuple. Assez en chair, la cinquantaine bien frappée, des cheveux roux et grisonnant frisés et les bajoues assez marquées. Ses mains prouvaient qu’elle avait travaillé toute sa vie. Elle était prévenante et douce mais, au niveau de la conversation, Lamnia n’en tirait pas grand chose. « Bonjour, mademoiselle, vous avez passé une bonne nuit ? - Oui, très bonne merci. - C’était bon ? demanda-t-elle en reprenant les plats que Lamnia avait vidés avec appétit. - Délicieux, je n’ai que rarement mangé aussi bien que chez vous, madame. Elle ne mentait pas. Pourtant, Lamnia devinait bien que son hôtesse ne nageait pas dans le luxe. Elle faisait partie de ces personnes qui savent cuisiner des délices à partir de rien. Mais tout de même, elle avait peur qu’elle ne se priva pour elle. Le salaire des ouvriers de ce niveau était particulièrement bas. « Madame, je suis très contente de la manière dont vous vous occupez de moi, mais je vous signale que je n’ai pas l’intention de rester ici un jour de plus. Je ne sais pas si vous pouvez prévenir quelqu’un… » Lamnia n’en pouvait plus, il fallait quelle sache ce qu’était devenu les autres, les membres de la cellule « Médecine »… « C’est dommage, j’étais contente de vous avoir là, vous me rappeliez ma fille. - Ah. - Enfin, faites comme vous voulez. Si un jour, vous revenez dans le coin et que vous n’êtes pas trop pressée, passez me voir. - Je n’y manquerais pas, si j’ai l’occasion. Elle pris le temps de déjeuner, rassembla ses maigres affaires –Emi lui avait donné des vêtements de sa fille- et elle s’en alla. Elle aurait bien en savoir plus sur l’enfant dont Emi parlait en soupirant, mais à quoi bon. Elle aurait risqué de blesser son hôtesse en rouvrant de veilles plaies. Elle sortit en faisant un petit signe d’adieu. Elle découvrait l’extérieur de sa prison. Elle avait été cachée dix jours durant au rez-de-chaussée d’un immeuble qui semblait désaffecté. Une partie de la façade avait été arrachée par on ne sait quoi mais visiblement depuis longtemps. Comme elle s’était arrêtée pour regarder, Emi sortit à son tour. « Ca, c’était il y a quarante ans, j’étais encore une petite fille. Il y avait eu une émeute tout le niveau s’était soulevé comme un seul homme. L’armée a chargé avec des tanks et tout ça. Un obus a touché la façade, elle s’est effondrée, il y a eu beaucoup de morts ce jour-là, beaucoup d’innocents. Et puis, voyez, rien n’a changé. Faites attention à ce que vous faites. Et faites attention à vous aussi, vous êtes jeune et jolie, vous avez mieux à faire qu’à moisir en prison ou pire. Enfin moi, je dis ça, mais faites comme vous voulez. » Elle fut surprise de l’écho favorable qu’avait eu ces paroles en elle. Sans se retourner, elle la remercia encore et s’éloigna.
  6. Patatovitch

    Des 'tites figs :-)

    'faudrait que je leur présente Feetgave et sa bande de joyeux adorateurs de Slaanesh à ces gens. Patatovitch
  7. Tu prouves là ton ignorance de l’Histoire militaire et la stratégie en général (si j’ai bien compris car ton propos car il me semble obscur). Pendant les deux guerres mondiales, le train a été la principale source de ravitaillement des belligérants avant, l’introduction massive des camions. Arriver à faire passer un train sur une voie est un victoire stratégique importante avec un train transporte rapidement des quantités incroyables d’armes, de nourriture et de soldats. Pour dire, pendant le siège de Leningrad (Petrograd), les russes ont même construit une voie ferrée en une semaine sur un lac gelé sous les bombardements teutons. Ce train arriva à même faire quelques aller-retour et la ville a tenu. Patatovitch - le train c’est la vie sauf quand il y a grève.
  8. Merci pour vos encouragements. Le chapitre 1 se nommait "Sophia Kinov" Et hop deux pages de plus où il ne se passe rien. Patatovitch Chapitre 2 : Lamnia Corliovna Lamnia Corliovna était cachée au niveau -2. Ce niveau était un enchevêtrement incroyable de béton. Les immenses bâtiments gris qui servaient de logements aux habitants de ce niveau tombaient en ruines. Ici aucun entretien, les conditions de vie étaient misérables. Avec les niveaux inférieur et supérieur, il était celui où était installé les usines de productions. C'était le cœur industriel de Taran. De là sortaient, par exemple, les armes qui tuaient dans de nombreux conflits dans la galaxie. Ici la main-d'œuvre était nombreuse et bon marché. Les usines appartenant à quelques milliers de familles exploitaient la masse du petit peuple en se maintenant au plus prés de lui. Le temps de travail imposé était généralement de 12 heures par jours et tous au-dessus de dix ans pouvait travailler. Les usines ne stoppaient jamais. Comme partout ailleurs, le rythme de vie restait articulé sur le «jour» et la «nuit». Le «jour» commençait à 8 heures et finissait à 8 heures. Les ouvriers étaient de fait divisés en deux catégories : l’équipe diurne et l’équipe nocturne. Les commerces suivaient le même rythme. La vie ne s’arrêtait donc jamais. La différence entre le jour et la nuit n’était même pas rendue par l’éclairage qui restait invariablement déficient. La police et l'armée avec des moyens lourds étaient omniprésentes à l'extérieur des usines. De plus, ces industriels entretenaient pour là plus part des armées privées chargée du maintien de l'ordre dans les usines et lors des opérations de recrutement. La situation dans ces quartiers était régulièrement explosive, ce que la surpopulation n'arrangeait pas. Le chômage touchait environ 30% de la population. De nombreux gangs se partageait le niveau, certains étaient même en collusion avec les armées privées jusqu'à ce que les deux se confondent. Ici, pourtant, l'ordre régnait au moins en apparence car les forces du gouverneur n'hésitaient pas à la moindre provocation à ouvrir le feu de manière disproportionné. On disait : "10 blindés pour un pet de mouche, un bataillon pour un jet de pierre". Lamnia Corliovna vivait depuis dix jours dans une chambre d'ouvrier avec le plus strict minimum. Ses seules distractions dans ce dénuement tout monastique étaient un vieux visioscope et la visite quotidienne d'Emi, une vielle ouvrière encore ingambe qui lui portait de quoi manger. Elle ne sortait quasiment pas et son isolement forcé lui pesait. Elle avait beaucoup réfléchit aux derniers événements. Le visioscope grésillant ne captait que 3 chaînes de la cinquantaine disponibles ordinairement. « Trois chaînes gouvernementales... » Les programmes étaient d'une pauvreté qui d'ordinaire la faisait exploser de rage. Snobant, les idylles larmoyantes et les reportages à la gloire du cher gouverneur ou de son armée, elle suivit particulièrement les documentaires animaliers sur la faune exotique d'Euboea. La beauté de la nature la laissait rêveuse. Elle avait une enfance de privilégiée, elle avait déjà vu des arbres. C'était dans un musée botanique au niveau 5, dans lequel elle était allée avec ses parents. Elle regardait aussi avec attention les informations, s’exerçant à décrypter la langue de bois des intervenants. Ce jour-là, les journaux s'ouvrirent sur les nouvelles de la guerre contre les omphaliens qui se passait sur la planète d'Eumenes. Leurs forces avaient, paraît-il, repoussé avec audace une offensive majeure de l'ennemi. Cette guerre, elle y était presque habituée, elle était née avec, ses parents aussi. Presque tous les jeunes hommes y partaient, certains en revenait, parfois invalides. Enfant, encore naïve, elle se souvenait avoir demandé en classe à la sœur qui leur enseignait si les omphaliens sentaient mauvais et que s'était pour cela qu'il fallait les exterminer. Elle avait oublié la réponse qu'on lui avait faite. En quelque sorte, elle s'était engagée contre cette guerre, contre les guerres humaines, parce qu'elle avait découvert que leurs ennemis était des hommes fait de chair et de sang comme eux, et qu'ils avaient des familles eux aussi. « Et que nous aussi, nous sentons mauvais. » Pour elle et pour ses camarades du groupe «Paix», les hommes devaient cesser de se battre entre eux pour voir prospérer. La guerre est inévitable, c'est sûr, car l'homme est le légitime possesseur de la galaxie et que des extraterrestres osaient lui maintenir tête. « Les humains seraient déjà les maîtres de l'univers, s'ils combattaient tous unis sous la bannière de l'Empereur. » Quant à l'Empereur, elle y croyait, bien sûr, comme tous les hommes. Le Credo Impérial était le fondement, la base même, de l'empire humain. Mais elle n'allait plus au temple, par réaction à l'overdose subit chez les sœurs, peut-être, ou à cause de son "esprit rebelle" mentionné dans son dossier scolaire. Elle avait rompu depuis un an avec sa famille et elle suivait avec une faible assiduité les cours de la faculté de médecine, c’était la troisième fois qu’elle échouait aux examens de fin d’année. Elle se donnait à fond pour le mouvement. Le mouvement Paix était vieux d’une demi douzaine d’année. Il avait fusionné trois associations étudiantes. Il gardait de ces origines le principe d’un triumvirat dirigeant élus à bulletins secrets dans chacune des trois cellules qui le composaient. Lamnia était depuis peu la présidente de la cellule « Médecine » (car à l’origine la majorité des membres fondateurs étaient issus de cette faculté). Elle connaissait les présidents des deux autres cellules : Boris de la cellule « Technique » et Fedor de celle nommée « Droit ». En théorie, les cellules devaient être indépendante et strictement organisé en sous groupes inconnus entre eux. Ces préoccupations de sociétés secrètes la faisait bien sourire car tout le monde connaissait presque tout le monde. Elle, par exemple, n’était sensé connaître que les chefs des groupes de sa cellule et les membres du triumvirat. Dans les faits, elle connaissait une bonne partie des membres de sa cellule. Mais voilà, maintenant, Youlia avait était arrêtée et elle en savait beaucoup trop… largement de quoi faire démanteler la cellule « Médecine ». Elle avait appris à ne plus se leurrer, le mouvement « Paix » que n'avait pas d'assise populaire. Il faisait partie d'une myriade de petits mouvements de contestation aux ambitions particulièrement dispersées, des plus radicaux aux plus conventionnels. Il n'était même pas le plus important. Ces militants étaient pour la plus part recrutés dans les universités des niveaux médians (c'est-à-dire 2,1 et 0). Leurs réseaux étaient plus souvent constitués d'amis d'amis attirés par le coté « grand frisson » des réunions secrètes plus que de réels sympathisants à la cause. Mais elle était convaincue que la lutte n'était pas vaine, c'est pourquoi elle se donnait au maximum. Au sein du mouvement, depuis qu'elle avait été élue, elle passait pour une modérée. Elle observait avec inquiétude, une certaine radicalisation du débat dont Boris de la cellule « technique » était le chantre. Pour faire sortir le mouvement de l'ombre, il disait qu’il fallait des actions d'éclats. Elle avait entendu des mots comme assassinat et attentat, elle en avait frémi. Depuis, elle menait une sorte de croisade au sein du groupe pour rappeler le principe fondateur : non à la guerre entre les hommes. Elle martelait à la tribune des réunions secrètes qu'il fallait unir les mouvements contestataires de tous les niveaux pour leur donner un réel poids. Puis se faire entendre du pouvoir et le faire fléchir avec des manifestations de masse, des grèves et des occupations d’usines, mais sans violence. De son coté sa cellule avait récemment mis en place un petit réseau de caches pour aider les appelés à déserter. Mais voilà, le premier garçon qu’ils avaient aidés été désormais dans les griffes des « brimos ». L’action de la cellule « Médecine » avait valeur de test pour les autres. Par ailleurs, elle avait également pris une initiative unilatérale qui n'avait pas été appréciée de tous : elle était entrée en contact avec un mouvement ouvrier appelé simplement "Lutte Solidaire", duquel elle espérait un écho favorable. Mais voilà après une soirée bien arrosée, son amie Youlia n’était pas restée insensible au charme de ce garçon nommé Théo, le premier jeune déserteur que « Paix » aidait. Elle s’étaient laissée convaincre de passer la nuit dans sa cache. Après tout, leur premier « client » devait garder un souvenir agréable de son séjour. Les jeunes hommes manquaient souvent d’expérience pour les choses de l’amour, celui-ci ne faisait exception ; heureusement, Youlia était plus douée. Au matin, les «brimos» avaient débarqué et maintenant elle était séquestrée ici et ne pouvait plus rien faire. Elle ne savait même pas à qui elle devait cette cachette. Après que cette femme-policier l’eut mystérieusement épargnée, elle avait tout d’abord pensé à un piège mais malgré l’intense réflexion qu’elle avait accordé au problème, elle ne voyait pas l’intérêt qu’il pouvait y avoir à la laisser en liberté. Les circonstances de ce sauvetage inespéré la troublait encore plus. Qu’avait voulu dire cette femme en ôtant son masque ? Elle voulait se faire reconnaître. Mais pourquoi ? Lamnia avait beau fouillé sa mémoire, elle ne la connaissait pas. Peut-être y avait-il au sein même des «brimos» des mouvements aux idéaux proches des leurs ? Dans ce cas, elle lui aurait sûrement parlé. Pourquoi lui avoir simplement caressé la joue ? C’était plutôt à sa personne que cette femme semblait s’être attaché. Lamnia était perplexe. Une fois que l’appartement fut vide. Elle prit le risque de sortir de sa cachette. Des voisins commençaient à s’agglutiner devant la porte arrachée. Ils attendaient que le plus hardi d’entre eux donne le signal du pillage. La vue d’une jeune femme en serviette de bain les surpris et provoqua un grondement de conversations. Ils la virent sortir quelques plus tard vêtue d’une robe rouge. Lamnia fendit sans un regard le groupe qui lui barrait le passage. S’assurant de ne pas être suivie, elle se rendit immédiatement chez une membre de sa cellule qui habitait non loin : Maria. Elle était justement chargée de cette cache. Elle n’était pas au courant que ce qui venait de se passer. Son récit l’affola. « Ils vont venir chez moi aussi… Youlia et Théo connaissent mon nom. Ils vont parler. C’est sur. Empereur-Dieu, je suis foutue. Que faire ?.. Je suis foutue… » Elle se mit à pleurer. Lamnia dut la calmer.
  9. Enfin , c'est surtout son marteau magique à Sigmar qui est "tro forre". Il est décrit par le menu dans l'Empire en Flamme. D'ailleurs, il y a certainement un lien entre ce "marteau de guerre" et "Warhammer". Patatovitch
  10. C'est une bonne idée mais... ...ça non. tu as déjà vu un train qui tourne en rond toi ? Le mieux est que tu prennes tes rails et que leur fasse traverser la table. ça fait joli mais ça sert à rien. ben non, l'échelle est pas bonne justement. la taille du train est ridicule (tiens je me souviens plus des échelles du modélisme ferroviaire (OT?) enfin bref...) Par contre, tu peux utiliser certains wagons de marchandise dont l'échelle importe peu. Si tu veux le faire bouger, il faut y donner une carac de "M". Lord Maccrage ? Tu sais quoi ? Tu es jeune. Patatovitch - tchou-tchou.
  11. Vous avez gagné des bisous. *Smack* *Smack* Patatovitch
  12. En nos temps de bannières autocollantes, préimprimées voire en plastique, il existe encore, dans un petit village, un irréductible de la bannière en papier peinte à la main. Voila comme je suis content de moi, je vous montre mon travail de cette après-midi Les anciens retrouveront mes sources d'inspiration. Patatovitch - Les slaangors, c'est bon mangez-en.
  13. Par contre si on lui dit qu'il un bouclier de gobz, il va pas aimer On doit en voir une poignée là : http://fanfanzevich.free.fr/ en cherchant bien. Je pense en particulier au symbole des différentes compagnies. Bonne question... Une époque oui mais maintenant.. Qui sait ? Sinon y a qu'à mendier sur la section 40k. Les joueurs SW ce n'est pas ce qui manque. Perso, je n'ai rien à te proposer. Patatovitch
  14. Une dame en détresse, scout dans l'ame, j'accours. oui en effet. ça nous rajeunit pas. C'est plutot du bouclier de chevaucheur de loup ça, dans mon souvenir. ça fait pas très teutonique. oui comme je disais plus haut, la forme spéciale du bouclier, n'est pas tellement dans l'esprit empire. Comme tête de loup, je vois bien le bouclier rond des gobz de la boite de base de la V4. Mais il ne fait pas très impérial non plus. Mais c'est déjà mieux. Sinon, il te reste : - le moulage : sur une face, ce devrait pas être dur. On peut faire ça en milliput sur milliput. - des boucliers impériaux standards, avec des décalcos de Space Wolves dessus. J'ai fait ma BA Patatovitch - mélangeur de boucliers.
  15. je pète la forme moi. Voici la fin du Chapitre 1. Le chapitre 2 est déjà commencé. Bonne lecture Patatovitch Kinov resta encore quelques heures allongée. Dès qu’elle put marcher, elle quitta la caserne et rentra chez elle. Dans sa tête, la colère qu’elle éprouvait n’obscurcissait pas son jugement. Elle raisonnait froidement et méthodiquement. La douche qu’elle prit ne la calma pas, elle mit simplement de l’ordre dans ses idées. Elle commença à remplir un grand sac de vêtements et d’objets qui lui paraissait essentiel dans la fuite qu’elle préparait. Les photos et les médailles étaient éparpillées sur le sol. Elle prit de son pistolet laser qu’elle coinça dans son dos avec la ceinture de son pantalon. Elle se rendit au distributeur de monnaie et retira de son compte la somme maximum qu’elle pouvait en une journée. Elle cacha quelques liasses de grosse coupures au fond de son sac et dans la doublure de son blouson. Enfin, elle s’accorda une pause et s’allongea sur sa couchette. Elle ne trouva pas le sommeil. Quelques heures plus tard, elle avait remis son uniforme. Elle sortit de son appartement en l’embrassant du regard une dernière fois, et ne verrouilla pas la porte. Elle descendit jusqu’à son garage où l’attendait la voiture biplace qu’elle n’utilisait que rarement. C’était une voiture à 3 roues comme on voyait tant sous les dômes taranais. Elle était ridiculement petite à coté des transports de police que Kinov connaissait. Kinov mis des vêtements civils de rechange et son grand sac dans le coffre. Elle se dirigea vers la caserne du Niveau 0 ou elle avait passé tant d’année. Elle eut du mal à trouver une place pour se garer mais la circulation était encore relativement fluide. Elle entra en présentant sa carte. Elle ne connaissait pratiquement personne, c’était les équipes de nuit. L’activité était exactement la même que le jour, si on pouvait vraiment parler de jour ou de nuit... Elle se dirigea vers l’armurerie. En tant que sergent des BMOs, elle y avait un accès libre, et il était peu probable qu’il ait actualisé les codes d’entrées qui fonctionnait avec la puce d’identité de l’avant-bras. Elle salua la gardienne qui leva à peine la tête de son journal-papier. « Vous êtes nouvelle ? - Non, j’ai changé de tranche horaire. - Ah, bon… N’oubliez pas de remplir le formulaire. - Ok. » Elle se replongea dans son journal imprimé. La lourde porte blindée de l’armurerie s’ouvrit dans un chuintement. Elle se rembourra ses vêtements et ses poches et d’explosifs, de ceux pour qui étaient utilisé pour faire sauter les murs. Ils étaient de la même taille que les autres –relativement réduite- mais leur puissance était simplement terrifiante. Leur emballage que Kinov ôtait systématiquement leur donnait la forme de bâtonnets mais ils étaient très malléables. Elle pouvait les aplatir afin qu’il ne déforme pas les plis de son uniforme ce qui aurait pu mettre la puce à l’oreille de la factionnaire. Elle se servit aussi une grosse poignée de minuteurs et de détonateurs télécommandés. Finalement, elle en prit quelques uns de plus et quelques batteries compatibles avec son pistolet laser. C’est ce qu’elle montra à la gardienne en remplissant le formulaire. Celle-ci ne fit aucun commentaire. Ensuite, Kinov se rendit dans la grande salle où était dite la prière qui était vide à cette heure-là. Elle repéra facilement le siège où depuis des années s’asseyait le Lieutenant Pes pour les prières du matin et du soir. A genoux, elle fixa une charge et un minuteur. Quelques secondes lui suffirent pour programmer l’explosion pour le milieu de la prière du matin. Elle se releva et vérifia si son dispositif était invisible. Elle fut tenté d’en mettre une autre sous le banc de son ancienne escouade. Elle se ravisa finalement. Celles qui survivaient à l’explosion, ce qui était hautement probable vu leur éloignement de la charge, seraient absoutes. Elle n’en voulait même pas à Quipes qui, après tout, avait témoigné contre elle. Elle les regretterait finalement. Elle sortit de la caserne sans plus être inquiétée. Elle repris son véhicule et descendit au niveau –3. La circulation était plus dense. L’entrée dans la caserne fut aussi facile. Par contre, il y avait plusieurs personnes dans la salle de rassemblement et de prière. Kinov dut improvisée. Elle se rendit dans les vestiaires. Il n’y avait personne, l’escouade de nuit était sans doute à l’entraînement. Elle piégea la porte du casier de Frederica, son nom était sur la porte. Dès qu’elle ouvrirait son vestiaire, la charge exploserait et la pièce et ses occupants seraient volatilisés. Elle eut assez de mal à cacher l’explosif mais il était parfaitement invisible tant que l’on ne montait pas sur un tabouret pour regarder le dessus des armoires. Elle sortait lorsque l’infirmière qui l’avait soigné la croisa dans le couloir. Ils avaient des horaires particuliers à l’infirmerie. « Sergent Kinov ? Que faites vous là ? Vous êtes en permission. Dites moi… Ca n’a pas l’air d’aller beaucoup mieux. » Elle bafouilla l’explication qu’elle trouva sur le moment. « Je voulais vous remercier de ce que vous avez fait pour moi… - Oh mais c’est tout naturel, c’est mon boulot. Mais vous avez peut-être envie de parler. Dans ces cas-là, la parole est souvent une bon remède. Suivez moi, je vous en prie. » Il n’y avait pas moyen de s’esquiver. Kinov la suivit. « Venez, on sera tranquille là. Allongez vous sur le lit. - Vous savez, je n’ai pas grand chose à vous dire… - C’est moi qui parlerait alors. » Et elle ne se fit pas prier. Kinov apprit dans le désordre que son prédécesseur avait été grièvement blessé en opération et qu’elle ne pourrait plus jamais remarcher. Elle lui récita aussi l’historique de chaque membre de son escouade. Elle disait qu’elle devait pardonner. Kinov commençait à regarder l’heure. Elle avait encore deux heures avant la première explosion au niveau 0. Elle n’en pouvait plus. Elle cria : « La ferme ! » L’infirmière la regarda interloquée. Kinov l’empoigna par les pans de sa blouse et l’attira vers elle. Elle lui parla dans l’oreille avec un rythme saccadé. « Dans quelques heures, je serai libre. Vous entendez : libre ! Dès que je sors d’ici, je jette mon uniforme dans la première poubelle venue. S’en sera fini du Sergent Kinov par ci, du Sergent Kinov par là. Avec les ordures, mon bel uniforme ! Vous aussi, vous n’êtes que des ordures. Des ordures que je m’emploie à nettoyer… Tiens mettez votre main dans ma poche là. » L’infirmière, affolée, s’exécuta. Elle glissa la main dans une des poches de l’uniforme de Kinov. Elle en sortit une espèce de pâte grisâtre. « Mais…qu’est-ce ? de l’explosif ! - Oui de l’explosif. Pour nettoyer ma pitoyable vie des ordures que j’ai eu le malheur d’y rencontrer. - Vous… vous êtes folle ! - Oui, peut-être ou je l’étais avant. » Sur ces paroles, elle étrangla l’infirmière d’une main experte. Le corps s’affaissa sur le sol. « Vous êtes peut-être tous fous et c’est moi qui suis devenue sage.» Elle fouilla les poches de l’infirmière. Elle y trouva la clef d’un des placards de la pièce dans lequel elle enferma le corps non sans mal. Il faisait un certain poids. Kinov sortit de la pièce. Personne ne faisait attention à elle puis elle quitta la caserne sans problème. Revenu à son véhicule, elle se changea, son uniforme disparut dans une poubelle. Elle piégea sa voiture –qui serait rapidement retrouvée- et rangea soigneusement les explosifs qui lui restait. Elle prit son grand sac sur le dos et s’en retourna vers la caserne. Là elle s’adossa à une des ruines qui y faisait face. Elle se rendit alors compte qu’elle avait très faim et acheta à un marchand ambulant une espèce de pain fourré. Là, en mangeant, elle attendit. Une paire d’heures plus tard, elle entendit une explosion assourdie à l’intérieur de la caserne. L’alarme générale se déclencha. Elle imagina tout le monde courir dans tous les sens. Frederica et ses collègues ne devaient être plus que des petits tas de cendres. « Comme le Lieutenant Pes, depuis … » Elle regarda sa montre. « 17 minutes. » Un sourire aux lèvres, étrangement soulagée, elle reprit son sac et commença à descendre vers les niveaux inférieurs. Là où la police n’avait aucun pouvoir.
  16. Je crois que je vais finir par l'appeler "les malheurs de Sophie" cette histoire 11 pages word et il ne s'est encore rien passé, je tiens le bon bout, moi je dis. Patatovitch Elle rentra le soir chez elle. Elle posa sur le sol le lourd sac qui contenait ces affaires personnelles. Curieusement, elle crut un moment que ce changement lui faisait le plus grand bien. Briser cette étouffante routine, ne plus revoir cette caserne et le Lieutenant Pes, provoqua chez elle une bouffée d’optimisme qu’elle ne s’était pas connu depuis bien longtemps. Elle se coucha sans toucher une goutte d’alcool. Finalement, elle avait peut-être eu tort de ne pas remercier le capitaine Sarcinulov. Le lendemain, elle se leva tôt pour être à l’heure. Sa nouvelle affectation était exactement sous l’ancienne mais 3 niveaux plus bas. Elle avait calculé qu’il lui faudrait bien une heure pour descendre en utilisant les ascenseurs. En fermant sa porte sur son palier, elle envisagea sereinement un déménagement. Elle restait sergent mais sa solde avait perdu cinq échelons d’ancienneté, mais avec ses économies, elle pouvait encore espérer se trouver quelque chose de plutôt coquet.. Enfin, tout ça était peut-être secondaire. Elle arriva en avance. Des ordures jonchaient l’entrée de la caserne qui était la copie conforme de l’ancienne. Une équipe d’ouvriers était en train d’effacer des inscriptions sur la façade décorée d’impact de balles. Elle remarqua que l’entrée était quasiment obstruée de sacs de sable. Une arme lourde était en position est pointée vers la rue. D’ailleurs, deux pâtés d’immeubles les plus proches étaient réduits à l’état de gravats. Elle déclina son identité à la factionnaire dont la tenue était assez négligée. Il la laissa entrer après avoir vérifier son identité sur la puce de son avant bras. Elle ne fit même pas le salut réglementaire. Où était-elle tombée… Kinov était attendue par le Capitaine Gyuniathi, un homme qu’une cinquantaine d’année, le visage défiguré par un œil bionique. C’était un géant au poil roux bâti tout en muscles dont les mains ressemblaient à des battoirs. « Sergent Kinov, je présume ? » Elle se mit au garde-à-vous. « Repos. On m’a annoncé votre venue. Bienvenue au niveau –3. Ça va vous changez. Ici vous verrez, c’est la guerre. On m’a transmis votre dossier. » Il tapota une pochette sur son bureau. « Il faut vous compreniez qu’ici on tue ou on est tué. J’ai perdu 5 éléments le mois dernier. Ici, on se tient à carreau où un laser vous refroidit la chatte, si vous voyez ce que je veux dire… » Il la regardait dans les yeux, Kinov était assez intimidé par la sinistre lumière rouge qui bougeait dans son œil artificiel. Cette salope de Pes lui avait fait une sacrée réputation… « Ah j’oubliais. ça va être l’heure de la prière du matin, vous lirez ça après le prêche. » Il lui tendit un papier. « C’est votre autocritique. » Oh non, on lui imposait aussi cela ! L‘autocritique était une manière très prisée d’expiation. D’ordinaire, il fallait s’accuser en public des pires fautes, c’était particulièrement cruel et humiliant mais relativement fréquent. Mais là, on avait composé le texte pour elle. Une fois sortit du bureau, elle jeta un œil sur le papier, une bonne page de petits caractères. « Je suis indigne d’être aujourd’hui parmi vous. » Ca commençais fort. « Je me suis faite complice de malfaiteurs qui œuvrant pour la chute notre bien aimé Gouverneur. Je me suis laisser séduire et prostituer par ces rebelles impies. » « Je suis une traînée et une chienne lubrique qui ne mérite que le ruisseau. » Il allait falloir lire cela… « Je mérite la pire des punitions mais dans son extrême mansuétude, le Gouverneur, par l’Empereur inspiré, m’a donné une chance de racheter mes fautes… » Kinov lut cela devant toute l’effectif de la caserne… Elle lut d’un ton monocorde qui frisait l’absence, comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Evidement, cela jeta un froid lors de la présentation avec son unité. Dans les forces anti-émeutes, elle commandait neuf personnes. Elle n’eut guère le temps de se familiariser avec l’équipement –assez vétuste au premier coup d’œil- que l’alerte générale sonna. D’un seul coup la caserne se transforma en ruche. Tous enfilèrent leurs équipements. En quelques minutes, toutes les escouades -250 femmes environ- étaient en salle de briefing. Le Capitaine Gyuniathi les harangua : « Un rassemblement illicite est signalé dans le secteur des usines Daniosk. Nos collègues des 589e et 43e brigades déjà sur place sont débordés. C’est à nous d’intervenir. Soyez digne de votre brigade ! En avant ! » Tous coururent aux transports. Kinov suivit le mouvement, les véhicules démarrèrent dans un fracas immense. Kinov remarqua qu’ils étaient plus blindés que ceux dont elle avait l’habitude. La porte de la caserne s’ouvrit et ils déboulèrent comme une horde furieuse sur la route où les véhicules civils s’écartèrent pour leur laisser le passage. En une demi-heure, elles étaient sur place. Pendant qu’ils se déployaient, l’œil exercé de Kinov dénombra prés de 2000 personnes qui s’étalaient sur la grande place qui leur faisait face. Visiblement, ils protestaient contre la fermeture d’une usine qui les mettaient la rue. Les dirigeants de l’usine avaient obtenu le droit d’employer des travailleurs forcés. Kinov et ses collègues étaient environ 700, plus prés de 60 véhicules. Elle connaissait aussi ce genre d’opération, régulièrement son escouade était appelée en renfort par les forces anti-émeutes. La charge allait probablement être décider. Il n’y avait pas à dire, elles étaient impressionnantes avec leurs uniformes gris foncé : casque lourd avec visière en Plexiglas, armure carapace, bouclier et matraque électrique. Il fallait attendre que les guetteurs juchés sur le toit des véhicules, aient identifié les meneurs pour pouvoir les inculper après les avoir arrêter. La tension montait. Quelqu’un derrière elle cria : « Ca y est ! L’ordre a été donné. » Les policiers tapèrent leur bouclier de leur matraque jusqu’à produire un vacarme immense. Cela annonçait le début de l’assaut. Puis, ils se mirent à avancer d’abord lentement puis de plus en plus vite jusqu’à courir. Ils rompirent les rangs et la mêlée s’engagea. Certains rebelles étaient déterminés et le combat fut rude. D’habitude, Kinov aimait se battre : elle aimait cette tension avant le combat puis les décharges d’adrénaline pendant, donner des coups et en recevoir aussi parfois, le danger : c’était excitant et ça éloignait pas mal la routine. Aujourd’hui, tout cela semblait à Kinov, barbare, cruel et surtout inutile. Elle frappait avec peu de conviction. Rapidement les forces de l’ordre prirent le dessus. Les manifestants moins motivés commençaient à fuir le combat. Soudain, elle entendit un coup de feu tout proche. Kinov se retourna et vit un policier à terre. Elle se rapprocha et des collègues étaient penchées sur le corps. L’une d’elle faisait le signe signifiant «mort». Le coup de feu n’était pas passé inaperçu. Les manifestants savaient pour l’avoir entendu dire ou par expérience ce qu’il se passait après un coup de feu sur un policier pendant une rixe. Les plus sensés fuirent. Toutes les escouades engagées rompirent le contact et se replièrent jusqu’aux transports où ils troquèrent la matraque et le bouclier pour le fusil à air comprimé. L’assaut pris une autre tournure. Les rebelles pris d’une panique légitime prirent leurs jambes à leur cou. Les policiers, derrière eux, tiraient à vue. Kinov essayait de viser au dessus des têtes. Une demi-heure plus tard, la place était jonchée d’une cinquantaine de corps. Certains étaient achevés à coups de matraques. Personne ne savait si le tireur était parmi eux. Les meneurs localisés avant l’assaut était encore en liberté et il y avait des blessés parmi les forces de l’ordre. Mais l’escouade à Kinov était apparemment intacte. La place était dégagée, mais tous savaient combien le risque était grand que le quartier explose dans la violence. Aussi, l’armée avait été appelée pour les remplacer et établir la loi martiale dans le secteur pendant quelques jours, le temps que la tension retombe. Kinov était taciturne. Plusieurs fois, il lui avait semblé voir la visage de la fille en rouge dans la foule. Elle se demandait avec inquiétude si elle n’était pas en train de renouer déjà avec ses vieux démons. Elle eut soudain envie de descendre quelques bières. Enfin, elles rentrèrent la caserne, l’ambiance était bonne dans son escouade, ces coéquipières semblaient détendues et ne faisaient pas attention à elle. Elles avaient droit à une pause d’un demi-heure avant de reprendre l’entraînement. Kinov se rendit au vestiaire, se dévêtit et entra dans les douches collectives. Il n’y avait personne, c’était curieux. L’eau avait toujours un effet apaisant sur elle, elle la laissa coula doucement et ferma les yeux. Elle ne pensait plus rien, quelle délicieuse sensation ! Soudain quelqu’un la tira violemment en arrière, on lui enfila un sac de tissu sur la tête. Elle ne voyait plus rien. Plusieurs personnes riaient et criaient autour d’elle. Elle se débâtit mais rien y fit, le sac était fermement attaché autour de son cou. Elle frappa quelqu’un d’un coup de poing avant de glisser par terre. « Aïe, mais c’est qu’elle me ferait mal ! » dit une voie féminine. « Je crois qu’il est temps de lui souhaiter la bienvenue dans la 301e ! Non ? » Plusieurs voix approuvèrent bruyamment. Elle reçu aussitôt une coup de matraque électrifiée. C’est même matraque qui leur avait servi, il y a quelques heures à peine contre les manifestants. Elle était là réglée à faible puissance. Il y avait le coup relativement amorti et la décharge électrique qui provoquaient de douloureuses contractions. Une pluie de coups s’abattit sur son corps, personne ne la frappait au visage, ça risquait de laisser des marques. Elle criait à l’aide : seuls des rires et des jurons répondaient… rien que des voix féminines. Elle en reconnaissait quelques-unes : elle faisait partie de son escouade. Elle réussit à se mettre en boule. Ces décharges électriques lui faisait souffrir le martyre, le moindre de ces muscles étaient une plaie. Elle allait perdre connaissance. « Arrêtez les filles, je crois que ça suffit… elle a son compte… - Mouais, elle est pas bien solide. - En tout cas, c’est un joli morceau de femme, notre sergent. - Méfie toi, c’est «une chienne lubrique», elle le disait ce matin ! » Tout le monde éclata de rire. « Tiens je vais lui en donner à la chienne lubrique. Vous m’aidez à la tenir ? - Oh non ! tu vas pas y faire… - Si. » Kinov se sentit soulevée du sol. Ces muscles douloureux saturés de chocs électriques ne lui répondaient plus. Elles lui écartèrent les jambes et plongèrent une matraque dans son vagin. Le choc électrique la secoua toute entière et elle poussa un cri de douleur strident. « Héhé, on dirait qu’elle aime ça, la salope. - Arrête, Frederica… Arrête… » Un autre choc électrique lui parcouru l’échine, puis un autre… puis un autre… puis un autre… Kinov s’évanouit enfin. Elle se réveilla allongée à l’infirmerie. Elle avait encore du mal à bouger. Elle se souvint, et mais ces yeux restèrent secs. Une infirmière entra. « Bonjour, vous vous réveillez juste ? ça va ? … Oui… Elles y sont allés un peu forts. Les bizutages sont toujours un peu violents ici… En plus, vous venez d’un niveau supérieur… Ici, c’est différent…Il faut comprendre. Mais maintenant, ça va aller mieux, j’en suis certaine. Vous serez acceptée parmi elles. Il faut en passer par là… hum… Enfin, il vous faut beaucoup de repos. Le Lieutenant vous a signé deux jours de permission… je vous pose le papier là, hein. Vous pouvez partir quand vous voulez, si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez surtout pas. Hein ? Bon je vous laisse. Vos affaires sont toujours dans votre vestiaire. Vous voulez que j’aille les chercher ? … J’y vais. Si vous avez besoin de quoique ce soit d’autre, n’hésitez pas, hein. Bon, j’y vais, je reviens tout de suite. » Elle regardait vaguement l’infirmière. Cette dernière ferma précautionneusement la porte derrière elle. Kinov n’avait plus qu’une idée : tuer cette Frederica et fuir pour n’importe où. N’importe où mais ailleurs.
  17. Tiens pour embêter les gens et puis qu'on est dans les improbabilités : En attendant, l'Empereur, sous le vocable Enfant-Etoile, a plus de chance de "revenir" que les Primarques qui eux sont morts de viellesse ou de coups dans la poire. Patatovitch
  18. ouais pomme/paume = grosse faute qui prouve que word est bête. désolé. a+ Patatovitch
  19. justement elle arrive la suite. Patatovitch De retour à la caserne, l’entraînement reprit son cour normal. La fin de la journée fut une torture. Kinov était sur les nerfs : elle s’attendait à tout moment à ce que le haut-parleur crache son nom. Elle essaya de ne pas perdre de vue Quite. Mais la prière du soir se termina sans qu’elle soit d’aucune manière inquiétée. Kinov n’osait croire que son acte de rébellion était passé inaperçu. Elle fut prise d’un fol espoir. Arrivée chez elle, elle se changea rapidement. Elle retrouva la Sophia Kinov qu’elle préférait désormais, celle qui portait petit haut blanc et une jupe noire. Elle se rendit immédiatement au Paradis, la boite de nuit où elle l’avait vu danser. Elle espérait simplement la voir…simplement. Peut-être se faire reconnaître. Peut-être engager la conversion. Peut-être… Peut-être qu’elle serait reconnaissante… Peut-être. Elle y passa la première partie de la nuit à attendre puis la seconde à vider des bières. Evidement, la fille en rouge ne vint pas. Comment pouvait-elle savoir ? Puis, est-ce vraiment elle qu’elle avait sauvé en refermant ce placard ? Elle se coucha encore plus tard et plus saoule –si c’était possible- que d’habitude. Elle eut toutes les peines du monde à rentrer chez elle. Le lendemain, elle arriva en retard de plus d’une heure… C’était la première fois en dix ans. Le Lieutenant Pes marchait de long en large dans son bureau. Le Sergent Kinov était figée au garde-à-vous un pas en avant son escouade depuis de longues minutes. Pes semblait écumer de rage mais Kinov sentait la joie immense que lui procurait l’occasion de la prendre à défaut de l’humilier devant ses partenaires. Elle s’était résigné au pire. « Sergent, vous savez ce que j’ai appris ? Vous avez laissé volontairement laissé échapper un suspect lors de votre intervention d’hier. Pourquoi ? » Elle essaya d’affermir sa voix. Elle avait envie de fondre en larme. « Un suspect, mon Lieutenant ? - Kinov me prenez pas pour une conne, il pourrait me venir l’envie de vous frapper. Vous avez raté quelqu’un hier. C’est déjà une faute grave mais, en plus, vous l’avez laissé s’enfuir. C’est vrai, n’est pas ? » Elle sentit sa voix devenir minuscule. C’était trop injuste, son uniforme n’était plus une protection… « Non… » Une puissance gifle lui fit venir les larmes aux yeux. Kinov se remit au garde à vous. « Vous vous foutez de ma gueule Kinov. Je vous préviens, je pourrais m’énerver. » Pes alla s’asseoir à son bureau, elle se saisit d’un feuille. « Les interrogatoires des deux personnes que vous avez arrêté hier sont formels, il y avait avec eux une dénommée Lamnia Corliovna, 23ans, 1 mètre 73, corpulence moyenne, cheveux brun, yeux verts, etc. au moment où vous êtes intervenues –avec une efficacité discutable d’ailleurs. De plus, une de vos équipières est formelle : elle a vu des traces de pas, elle vous a vu rester longtemps devant un …hum… rangement. Or, vous avez affirmer deux reprises s’il n’y avait plus personne dans l’appartement. » Kinov évitait de croiser son regard. « Alors, Sergent, n’y avait-il pas Lamnia Corliovna, 23ans, 1 mètre 73, corpulence moyenne, etc. dans le rangement de ce appartement ? - oui, elle y était… mon lieutenant… » Kinov sentait des larmes couler sur ses joues. « Bien, vous voyez quand vous voulez. Vous la connaissiez sûrement, cette Lamnia Corliovna ? Je me trompe ? - Je ne la connaissais pas, mon lieutenant. - Kinov, arrêtez ! Je sens que je me crispe. » Pes se saisit du bâton anti-émeute qui traînait toujours non loin de son bureau puis se leva de son fauteuil. Espérant éviter des coups, Kinov reprit son voix était presque suppliante. « Mon lieutenant ! Je l’avais déjà vue… - Bien. Où ça ? - Dans une boite de nuit du niveau 0, le Paradis… Je vous jure que c’est la vérité… Elle se cacha le visage dans ses mains et pleura. « Ah ! je vois une connaissance intime du sergent Kinov... » Il y avait quelque chose d’obscène dans la manière dont elle avait insister sur le mot « intime ». Kinov pleurait toujours debout la tête baissée. Elle avait l’impression d’être toute nue sous les regards concupiscents d’une foule hostile. « Caporal Adtuliov, Vous prenez provisoirement le commandement de l’escouade RT.05601 et foutez moi cette épave au frigo en attendant que la cour disciplinaire statue sur son sort. » Le Caporal claqua des talons et s’avança devant Kinov : « Veuillez me remettre votre arme, sergent. » Sans réfléchir Kinov lui tendit son pistolet. Elle s’essuyait les yeux avec la paume des mains. Kinov avait l’impression de flotter dans ces couloirs qu’elle connaissait tant. Les visages se fermaient en la voyant passer. Au bloc prison, on lui confisqua sa ceinture, ses lacets et tous ses objets personnels. Elle eut l’impression que le Caporal Adtuliov lui glissait un mot gentil à l’oreille avant que la porte de sa cellule se referme bruyamment. Elle s’allongea sur la couchette. Le calme de sa prison l’envahissait dorénavant. Elle n’avait plus envie de pleurer. Le Lieutenant Pes l’avait humiliée. Elle était finalement heureuse d’avoir donné une seconde chance à cette fille, cette Lamnia Corliovna, qu’elle ne connaissait pas et connaîtrait sans doute jamais. Elle était heureuse que son sacrifice est eu un sens, même infime. Enfin, elle était surtout heureuse d’avoir été libre une fois dans sa vie même si ce n’était qu’une poignée de seconde. Elle avait tout perdu pour un mirage, une illusion. Mais c’était une illusion de liberté. Une illusion qui valait toute la fortune du monde. Kinov resta cinq jours enfermée. Cinq jours durant lesquels elle eut seulement droit à la visite d’une grosse gardienne qui lui portait son plateau repas. Le rythme de l’arrivée des plateau était la seule indication puis lui permettait de garder un minimum la notion du temps. Rapidement, elle subit les effets du brutal sevrage d’alcool et de médicaments auquel elle était soumis. Elle eut mal à la tête à se la taper contre les murs, puis elle ne put plus rien avaler, vomissant irrémédiablement toute forme de nourriture. Elle demanda en vain à voir un médecin. Sa situation s’améliora d’elle-même lentement. Le cinquième jour, elle mangeait normalement. Au soir du cinquième jour justement, le capitaine Sarcinulov –accompagné de la grosse gardienne armée du matraque- entra dans sa cellule. Kinov resta assise sur sa couchette. Il examina du regard les 6 mètres carrés, puis se grata son menton impeccablement rasé. « Hum ? vous n’êtes pas mal installé ici. Quand j’étais jeune, j’ai été au frigo, une fois… à l’académie militaire… j’ai pris pour un autre vous pensez bien… C’était bien pire qu’ici. Hum… » Kinov le regardait avec des yeux ronds. Il lui tapa sur l’épaule et prit un ton paternaliste qu’elle trouva absolument déplacé. « Je vais vous sortir de là, Kinov, ne vous en faites pas. Vous êtes un bon élément, je le sais. Vous êtes juste un peu surmenée, ça arrive à tout le monde. Hum… Je suis d’ailleurs sur que votre séjour ici vous a fait le plus grand bien.» Il s’arrêta, elle devait dire quelque chose comme « oh oui, mon capitaine, je vous remercie, mon capitaine. » Il pouvait toujours se mettre cela dans le rectum. « Je vais aller en cour disciplinaire ? - Hum… non, j’ai pu vous éviter cela. Mais vous allez changer d’unité. » Malgré elle, un frisson lui parcourut l’échine. « Rien de grave. Vous avez être affecté aux forces anti-émeutes du niveau –3. Ils ont besoin de monde en ce moment. » Elle baissa la tête calculant ce que cela signifiait pour elle. Elle ne connaissait que les histoires qui circulait sur les niveaux inférieurs. Les Niveaux-Ouvriers comme on les appelaient parfois. Elle sentait que les Ptera-Squirrels et les iguanes d’Euboea allaient devenir de bons souvenirs… « Et bien ? Vous ne me remerciez pas ? … ça m’apprendra à me fatiguer pour les gens. » Il partit en haussant les épaules et la porte se referma.
  20. pour me reposer le cerveau et les petits doigts, puis après y a des gens qui gueulent que je bosse pas pour Taran J'y réflechis mais comme je veux faire dans la nuance cette fois-ci, c'est pas gagné... Patatovitch
  21. Ce que je veux dire, c'est que Luther, s'il est effectivement encore dans le Roc, c'est à l'état de poussière ou de momie, si c'est pas trop humide. Patatovitch
  22. Allez et on dira que Ducros, il se décarcasse pas. tsss. Patatovitch « Repos. » Le Lieutenant Pes, la quarantaine bien sonnée, rangea son chronomètre –c’était une sadique- et commença. La mission consistait à interpeller un dénommé Theodorov F. Detria. 17 ans, qui ne s’était pas présenté au bureau de mobilisation malgré sa convocation. C’était un déserteur. Des informations concordantes avaient permis de localiser sa planque. Selon les mêmes sources, il avait été aidé par un réseau organisé nommé simplement «Paix». Elles n’avaient pas à en savoir plus sinon qu’il devait être seul dans la planque et que donc, une escouade suffisait. Kinov supposa que ce réseau «Paix» n’en avait plus pour longtemps à vivre, s’il était déjà noyauté par des indicateurs. Elles arrêtaient beaucoup de déserteurs en ce moment. Plus personne, il fallait croire, ne voulait aller mourir sur Eumenes, la planète à plus de 40 AL d’ici sur laquelle Taran affrontait depuis d’innombrables années sa rivale Omphalia. Les informations officielles en parlaient à peine, signe que les choses n’allaient pas au mieux. Il y a presque dix ans, elle débutait dans la Police. Kinov se souvenait qu’ils avaient fêté alors « une grande victoire qui allait rapidement mettre fin à la guerre ». Les autorités avaient organisé un défilé auquel Kinov avait participé, elle n’avait pas bien compris à tel titre. C’était il y a longtemps. Pendant les quelques temps qui avait suivi, ils avaient placé un compteur dans la caserne qui marquait le nombre de tués ou de prisonniers omphaliens. Chaque augmentation était salué de vivats. Les chiffres étaient si incroyables que même à l’époque, où le doute ne la tenaillait avec la même insistance qu’aujourd’hui, ils lui avaient semblé assez peu réalistes. Les compteurs avaient fini par être enlevés. A la fin, selon le compteur, toute la population omphalienne avait été vraisemblablement exterminée… Pourtant la guerre durait toujours. Le sergent Kinov reçut l’adresse où elles devaient se rendre et une feuille de route autorisant l’utilisation d’un transport blindé. « Ramenez le vivant cette fois ci ! - A vos ordres, Lieutenant » Kinov se mit au garde-à-vous sans broncher. Le Lieutenant Pes prenait un malin plaisir de lui rappeler une opération vaguement similaire –toutes les opérations étaient vaguement similaires- passée il y a plus de trois mois. Une femme qu’elles devaient arrêter n’avait pas supporté les tirs de charges tétanisantes. Elle avait fait une crise cardiaque et elles n’avaient pas réussi à la ranimer. Pes lui avait chargé des noises pendant une bonne semaine avec cette affaire avant que le Capitaine n’interviennent en faveur de Kinov. La chose avait crispée le Lieutenant Pes. Elle l’avait depuis régulièrement sur le dos. Elles étaient maintenant dans le transport blindé. A cette heure-ci, les axes de circulation, assez dégagés, permettaient d’atteindre la vitesse appréciable de 50 km/h. Le moteur ronronnait. Ce transport, monté sur 6 puissantes roues, ressemblait beaucoup à un engin militaire, quoique dans l’armée, ils étaient généralement chenillés. La police utilisait largement ce type de véhicule, notamment contre les émeutes. D’ailleurs, avec un minimum d’aménagement, une arme de toit sur glissière pouvait être installé. Ici, le blindage était allégé dégageant un peu plus de place dans l’habitacle. Il pouvait transporter confortablement une douzaine de personnes avec leur équipement et Kinov se sentait généralement en sécurité dans cet habitacle aveugle. De plus, ils n’étaient que sept, en comptant la pilote –un caporal entre qui semblait avoir dépassé l’âge de la fin du service actif- et son adjoint, un sergent-chef entre deux âges, avec qui Kinov arrangeait les détails de l’intervention. Comme le prévoyait la procédure, elles se gareraient assez loin de leur objectif : à près d’un kilomètre de distance, elles atteindraient alors le plafond du niveau et progresseraient ensuite par les nombreuses passerelles jusqu’au toit de l’immeuble-objectif. Il n’y aurait alors qu’à descendre rapidement les étages jusqu’à l’appartement qu’elles cherchaient. Ce mode d’intervention leur permettait d’avoir la surprise avec eux. Se garer directement en bas de l’immeuble était assez maladroit et risquait de prévenir le suspect qui aurait le temps de se sauver. Aidées de leurs lunettes d’infravision, l’escouade RT.05601 progressaient rapidement dans l’obscurité au sommet des immeubles du niveau 0 sous l’immense dalle qui séparait le niveau 0 du niveau 1. C’est là que tout leur entraînement s’avérait nécessaire. Elles avançaient dans une jungle de tuyaux, fils et canalisations de toutes tailles et tout âges, certains dataient vraisemblablement de la fondation des dômes, il y a des millénaires. Elles empruntaient le labyrinthe de passerelles d’entretien ou rampaient au dessus d’une conduite au dessus de plusieurs dizaines de mètres au dessus de la circulation. Il arrivait qu’elles dussent utiliser des grappins. Seule l’expérience permettait de détecter à temps les zones trop corrodés pour supporter leurs poids ou les colonies de moisissures dangereuses. Kinov avait même rencontré deux fois un Ptera-squirrel. Elles avaient heureusement pu, les deux fois, l’abattre à temps. D’ailleurs, les toits des immeubles étaient interdits aux citoyens normaux. Elles avaient le droit de tirer à vue sur quiconque. Les travaux sur ce réseau étaient rares et le personnel d’intervention devait avoir des tenues fluorescentes caractéristiques. Dans les niveaux inférieurs, on y rencontrait récemment des bandes d’enfants plus ou moins abandonnés. Quelques coups de feu dans le tas les faisaient décamper comme une volée de chauves-souris qui, elles aussi, ne manquaient pas de pulluler. Toujours, dans les niveaux inférieurs, la fréquentation des toits étaient généralement beaucoup plus dangereuse. Kinov avait entendu parler des tireurs embusqués qui « cassaient du brimo ». En fait, elle n’avait jamais opéré en dehors du niveau 0. Aujourd’hui, le trajet, s’effectua sans encombre et après avoir desceller la trappe de toit de l’immeuble-objectif, elle se laissèrent tomber dans le couloir du dernier étage. A partir de ce moment, elles se supposaient détectées. Elles descendirent rapidement deux étages, suivant un ballet incroyablement rodé et impressionnant par son silence. Chacun couvrait à tout moment l’ensemble de l’escouade. Une seconde observation et une onomatopée dans la radio indiquait que la voie était libre. Chacun était rigoureusement à sa place à moment voulu. Kinov, maîtresse de ballet, ordonnait la descente en quelques mots. Ces immeubles étaient tous bâtis sur le même modèle, elles avaient largement eu le temps de s’entraîner à y progresser en un temps record. A l’exercice, des cibles pouvaient surgir des portes ou des angles sombres. Ces silhouettes sombres, lourdement armées et engoncées dans leurs tenues de protection cachant le moindre carré de peau, terrorisèrent à leur passage une vielle femme sur le pas de sa porte. Les problèmes commencèrent dès la porte de l’appartement-objectif. Elle était bloquée par un loquet intérieur. Il fallait la faire sauter. Le sergent Kinov plaça les charges. « A 3, on y va ! » Kinov parlait dans un langage de signe à son escouade. Comme à l’exercice, elles étaient alignées et accroupies contre le mur prêtes à bondir dès que la porte s’ouvrirait. « 3 » Une des deux charges fit long feu, la porte ne sortit pas complètement de ces gonds. Le barrage protecteur de la routine cédait. Kinov jura dans le communicateur : « Matériel de merde » Adieu la discrétion, Pes ne manquerait pas de lui reprocher cela. Peut-être est-ce elle qui avait mal branché les fils ? Celà faisait des années que cela ne lui était pas arrivé. Elle hurla dans le communicateur : « Tunamen, la porte » Tunamen réagit au quart de tour et elle donna un coup de pied dans la porte ce qui acheva de la desceller. Quipe se déplaça en même temps pour la couvrir. Kinov entendit un coup de feu suivit immédiatement d’une rafale assourdie. « Putain, vous me l’avez tué ! » Kinov repensait encore au Lieutenant Pes. Tunamen répondit : « Rassurez-vous je ne suis pas blessée, Sergent… Puis je crois pas que notre bébé est mort. Mais j’ai eu une gonzesse avec. Ça fait deux. » Son ton ironique déplaisait à Kinov au plus haut point. Mais elle avait raison de la charrier, elle s’était affolée. « Zéro, Kinov, zéro… ». Son cerveau ne lui laissait donc aucun répit… Elle se reprit : « Comment ça, deux ? - Comme ça se prononce, sergent. » L’escouade se mit en position dans l’entrée de l’appartement. Tout était silence. Un jeune homme et une femme étaient agités de soubresauts dans la pièce sur la gauche : l’effet classique des charges tétanisantes. Kinov repris la parole : « Lequel des deux a tiré ? - La fille. - Mouais, il aurait du être seul. On les embarque tous les deux. Tunamen et Adtuliov, occupez vous des colis et vérifiez leurs codes. Damnose, garde la porte. » Les deux femmes se dirigèrent vers les corps. Ils étaient tout deux en sous-vêtements. Ils avaient l’air de sortir du lit. On s’occuperait de les habiller au poste. Adtuliov sortit un lecteur de puce. Chaque individu ‘normal’ sur Taran avait une minuscule puce électronique implantée à la naissance sous la peau de l’avant-bras. Elle déclinait toutes sortes d’informations dont le nom, la date de naissance, etc. L’absence de cette puce était un crime. Le caporal Adtuliov déclara : « Pour le gars, on a tiré le bon numéro, la fille est une certaine Maria-Youlia E.Tonidine. - Bon, remettez-les sur pied et confisquez l’arme et essayez de trouver la douille. Quipe, avec moi. On jette un œil, des fois qu’il y ait d’autres surprises. » Elles auraient du être plus nombreuses. Les plus anciennes disaient qu’avant, elles ne partaient jamais en mission à moins de deux escouades. La guerre rognait jusqu’aux crédits normalement attribués à la Police. Les incidents étaient de plus en plus fréquents. Kinov se souvint de l’histoire qui circulait en ce moment. Une escouade avait été décimée lors de ce qui devait être une opération sans problème. Elle était tombée sur une bande lourdement armée alors qu’ils ne cherchaient que une fille fugueuse… L’appartement était assez grand, une bonne centaine de mètres carrés. Le réseau « Paix » avait semblait-il les moyens. Il y avait des matelas dans tous les coins, des réserves de lyophilisés et des vêtements. L’ameublement brillait par son absence mais l’ensemble était faisait assez propre, il n’y avait pas beaucoup eu de locataires. Il y avait simplement quelques inscriptions et ‘œuvres d’art’ d’un goût discutable aux yeux de Kinov, peinturlurées sur les murs. Elle fit signe à Quipe de partir sur la droite tandis qu’elle continuait sur la gauche. Soudain, alors qu’elle arrivait au fond de la dernière pièce, elle entendit un bruissement dans un placard. « Un animal domestique ? Oh non ! Pas encore une de ces sales iguanes de Euboea ! » Kinov n’avait déjà eu un expérience désastreuse avec de tels animaux. Elle s’approcha sans bruit et ouvrit la porte d’un coup sec, le canon de son arme en avant. Une jeune femme était recroquevillée au milieu de chaussures, de bottes et de vieux manteaux. Elle releva la tête et la fusilla d’un regard dont l’intensité surprenait. Elle était terrorisée. Ses yeux étaient brun vert -sûrement des lentilles de contact. Elle connaissait ce visage. Kinov resta un moment interloquée. « L’ange du Paradis… » Son cerveau se remit soudain à fonctionner. Les questions affluaient. Elle eut soudain envie de partir en courant, de hurler. Pourquoi lui fallait-il toujours tout détruire ? Se rendre complice des massacres aveugles de cette guerre stupide qui absorbait leur jeunesse et leur beauté ? Qui absorbait leur vie… La fille n’avait pas l’impression de se douter des tempêtes qui faisait ravage sous le masque qui faisait face. Comment pouvait-elle savoir qu’il y a une poignée d’heures à peine les yeux sous ces lunettes polychromatiques la dévorait dans la boite de nuit où elle avait dansé ? Est-ce qu’elle comprit d’avantage lorsqu’une main gantée lui caressa légèrement la joue, que la ‘brimo’ décrocha son masque en esquissant un timide sourire ? Et surtout, lorsque qu’elle se releva en déclarant qu’il n’y avait personne de ce coté là, avait-elle compris ? Kinov n’en était pas sure. Qu’il y avait-il à comprendre en fait ? Etait-ce si important qu’elle comprennent ? Elles descendirent les deux prisonniers qui, encore sonnés, avaient retrouvé un minimum l’usage de leurs membres sous les regards inquiets des voisins qui apparaissaient dans l’embrasure de leurs portes. Le transport était au rendez-vous. Kinov avait l’impression que le regard de Quipe pesait des tonnes dans son dos. Elle se doutait de quelque chose. Kinov attendait l’orage, peut-être que ce soir, elle pourrait appuyer sur la gâchette de son arme…
  23. Que c'est des légendes pour faire dormir les bébés marines. Les primarques sont mortels. Il est vrai que le texte est tourné de manière à faire croire au lecteur qu'on lui révèle les ultimes secrets. Y sont malins, y a pas à dire. Patatovitch J'en profite pour remercier les lecteurs de Taran sans qui rien de tout celà ne serait possible. Le compteur qui tourne est le salaire du webmaster amateur.
  24. Si quelqu'un c'est ce que c'est que "des histoires de zobs de choual" qu'il m'explique. Sinon la suite à mis du temps à sortir. Bonne lecture. Patatovitch Kinov arriva à l’heure à sa caserne, un grand bloc de béton encore plus laid que les autres surmonté d’un grand aigle stylisé. Le bâtiment haut de plus 80 mètres atteignait le plafond du niveau supérieur, jouant également grâce à ses épais murs le rôle d’un pilier de soutènement. La plus part des autres immeubles s’arrêtaient à une dizaine de mètre avant la large dalle de béton de plusieurs mètres qui servait de plancher au niveau supérieur, le niveau 1. Le travail de Kinov était simple. Elle devait procéder aux arrestations de ceux qu’on lui ordonnait quand et où on lui ordonnait. Son grade de sergent lui laissait l’initiative sur le terrain mais guère plus. Comme tous les jours, elle attendait l’ordre. Mais il était rare qu’il n’eut une journée sans intervention. Le reste du temps était consacré à l’entraînement et à l’entretien de l’équipement : un rituel immuable de 12 heures 30 qui commençait et finissait toujours par la prière à l’Empereur. La grande salle de briefing ressemblait deux fois par jour toutes les équipes du jour et de la nuit pour la prière. Une vingtaine d’hommes couverts de décorations occupaient le premier rang. Deux centaines de femmes en uniforme remplissaient le reste de la salle. Sur Taran, la mixité n’existait quasiment pas : les hommes dans l’armée et les femmes dans la police. Mais même dans la police, les officiers supérieurs étaient quasiment tous des hommes : des anciens militaires, le plus souvent. Comme les autres, l’escouade du Sergent Kinov écoutait le sermon du vieux prêcheur et répondait en chœur à ses exhortations. « GLORIA IMPERATOR.» Depuis presque un an, Kinov n’allait pas bien. Même, à son avis, elle allait franchement mal. Sa lucidité sur son état rendait la chose encore plus tragique. Elle sombrait lentement mais sûrement dans la dépression la plus sombre. Elle s’était mise à boire : un peu de temps en temps au début puis de plus en plus. En ce moment, c’était une cuite un soir sur trois. Puis des médicaments… le reste du temps. « GLORIA IMPERATOR. » Elle s’était mis à détester son uniforme à qui elle avait consacré sa vie jusqu’ici. Pourtant, il était aussi sa coquille de protection et une facette de sa personnalité. Avec lui, elle était le sergent Kinov, sèche et formaliste que certains surnommait dans son dos «le rasoir». Sans lui, elle était Sophia Kinov, une femme…simplement. Détester son uniforme était donc une manière de se détester elle-même et de mépriser son métier car elle doutait maintenant de la justesse de sa tache et de la nécessité d’accomplir son devoir. Elle doutait de la nécessité d’arrêter des gens pour qu’ils aillent mourir loin d’ici dans un conflit dont personne ne comprenait rien. Elle doutait que l’Empereur, le Père et Bienfaiteur de l’Humanité, ordonne inutilement la mort de Ses enfants. Un frisson parcourrait sa nuque lorsqu’elle surprenait une telle hérésie dans son esprit. Elle perdait la foi. « GLORIA IMPERATOR. » Ses interrogations, ses doutes revenaient régulièrement. Heureusement, pendant la journée, tout était si orchestré, si répétitif que la routine étouffait le bouillonnement de ses pensées. Justement, tout en devenait trop orchestré, trop répétitif et malgré qu’elle avait toujours eu l’ordre dans le sang, elle avait l’impression de vivre depuis 10 ans le même jour. La vie lui semblait une boucle sans fin et lorsqu’elle était chez elle ou au repos, ses pensées étaient libérées… Régulièrement, le soir, sur sa couchette, elle se livrait à un petit jeu macabre avec l’arme qui l’attendait dans le tiroir de sa commode. Un bon moyen de briser la boucle et de ne plus penser… Elle manquait encore de courage. « GLORIA IMPERATOR. » Elle arrivait à donner le change. Des drogues lui permettaient d’être d’attaque le matin, quelque soit son état au coucher. Elle était sans doute plus agressive envers ses subordonnés, c’est tout, et un peu plus fatiguée aussi. En fait, son équipe s’était sûrement aperçu qu’elle n’était plus comme auparavant, qu’il y avait un problème. Dans son escouade, Kinov admirait -et enviait- secrètement le caporal Adtuliov. Cette dernière vivait avec un homme qui la comblait. Sa joie de vivre rayonnait sur son visage. Son ventre s’arrondissait de son deuxième enfant. « Un garçon, cette fois ! » claironnait-elle à qui voulait l’entendre. Kinov était particulièrement odieuse avec elle. Puis, il y avait aussi Tunamen et Damnose qui vivaient ensemble mais qui, selon leurs propres termes, «voletaient encore». Kinov n’avait jamais eu l’honneur de leur servir d’aire d’atterrissage. La plus jeune était Quipe, une fille boulotte mais volontaire et appliquée. Kinov l’aimait bien elle avait l’impression de se voir plus jeune. Quatre membres en tout, plus elle, cinq, ils formaient une escouade opérationnelle des « BMO », l’escouade RT.05601. « GLORIA IMPERATOR. » Elle avait parlé à personne encore de son malaise. A qui pourrait-elle en parler ? Au lieutenant Pes ? Qu’est qu’elle y comprendrait, elle qui a la réputation d’avoir, en son temps, obtenu son grade à la sueur de ces fesses ? Au mieux, elle l’enverrait en rééducation. Et la rééducation était souvent synonyme de mutation immédiate sur une planète lointaine. Kinov se demandait parfois si ce ne serait pas mieux ailleurs. Il y avait encore le Capitaine Sarcinulov, un vieux monsieur qui appréciait sa rigueur et son formalisme. Mais il n’y avait pas moyen d’entrer dans son bureau sans subir une demi heure d’épanchement de ses souvenirs du temps où il était dans les Forces Spéciales. Elle avait voulu parler à Tunamen. Mais, elle était son sergent. Elle ne pouvait pas la détacher de son grade. Ça, c’était un peu sa faute, Kinov l’admettait volontiers. Elle avait toujours été un peu sèche. Enfin, elle ne voyait plus sa famille. Son père était mort alors qu’elle était encore enfant à quelques niveaux d’ici –il était militaire- et elle était fâchée avec sa mère pour une broutille dont elle ne se souvenait même plus. Il restait son grand-père paternel, lui aussi un ancien militaire. Il était gentil mais il lui parlait toujours comme à une petite fille. Elle n’était plus une petite fille. « GLORIA IMPERATOR. » Elle se sentait surtout seule, infiniment seule… Il lui semblait que même l’Empereur s’était éloigné d’elle. « GLORIA IMPERATOR. » Le prêcheur était en forme, aujourd’hui. Il avait beaucoup remué les bras. A le fin de l’office, elle croisa dans les couloirs l’équipe sortante et échangea quelque mot avec sa collègue qui avait hâte d’aller se coucher. Elle apprît qu’ils risquaient d’être appelé très bientôt, les ‘huiles’ avaient passé une partie de la nuit à discuter dans leur bureau. Ensuite, après être laissé aux vestiaires leurs uniformes de parade, toutes les escouades se dirigèrent vers les pièces qui leur était affecté. La journée se poursuivait avec l’entretien de l’équipement. Les armes devaient être démontées, astiquées et remontées. Elles faisaient ça en un temps record. Il y avait un jeu qui consistait à monter et démonter son arme de service –un fusil semi-automatique à canon court acceptant divers types munitions- les yeux bandés en moins de 1 minute. L’équipement devait ensuite être soigneusement mis en ordre. Tout était calculé pour qu’elles puissent être opérationnelles en un temps record. Les échauffements venaient ensuite, suivi de la course à pied avec casque, fusil et gilet pare-éclats –encore plus lourd que leur combinaison ordinaire- dans le stade de la caserne. Mais aujourd’hui, alors que l’escouade RT.05601 allait passé aux stands de tir, le haut parleur appela leur matricule. Elles se ruèrent jusqu’à leur combinaison et s’armèrent avant de passer dans le bureau de leur officier : le Lieutenant Pes. Elles avaient mis moins de 5 minutes pour arriver, il n’y aurait pas de blâme cette fois.
  25. De Kid Khaine : Dans le premier des Realms of Chaos nommé Slaves to Darkness. Rogue Trader, Book of the Astronomican, Compendium, Compilation, Waaargh ! Orks, 'Ere we go, Freebooterz, Battle Manual, Vehicle Manual, Siege et bien sur les Realms of Chaos : Slaves to Darkness et the Lost and the Damned. ' service. Patatovitch
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